Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage de Tiago
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Bonjour mes amis,

Jan et Fabrice, je vous remercie pour vos messages de soutien !

En effet, le manque d'estime de soi est la pente qui me conduit à la frustration, puis à la dépendance. Le travail est immense.

(12-07-2016 23:36)JAN a écrit : [ -> ]Devons-nous trouver les moyens pour le contrer au présent ou devons-nous chercher dans le passé les raisons de ce mal être pour travailler autour d'elles... ??
Je vois bien d'où vient mon manque d'estime de soi : je vois clairement les éléments de mon passé qui l'expliquent. Mais ces événements ont 20 ou 30 ans, et j'aimerais tourner la page. Plus intéressant pour moi : restaurer aujourd'hui une estime de soi minimale.

Fabrice a écrit :Si tu respectes la vie, que c'est bon pour toi, ce sera aussi bon pour les autres, et alors tu seras reconnu.

C'est très intéressant ce que tu écris, et cela me rappelle cette citation :
Mère Teresa de Calcutta a écrit :Le bien que tu fais aujourd'hui, les gens l'auront souvent oublié demain, Fais le bien quand même...
Je comprends que la reconnaissance est secondaire. Ce qui compte, c'est d'être dans le bien, dans la justice. La reconnaissance vient après, si elle vient.

Décision prise ce soir : demain, je termine ce travail que je repousse depuis des semaines parce que je trouve mon propos insignifiant.
Dans le travail que je fais avec mon psy j'ai appris à me confronter aux souvenirs douloureux de mon passé sans tourner la page. Car c'est le fait de les regarder et de les analyser qui a parfois tout seul désamorcer des choses.

On peut apprendre à prendre un peu de distance avec ces souvenirs du passé. Je le dis souvent: On peut regarder sa vie comme un film de cinéma dont on est le personnage principal. On garde de la compassion envers soi-même sans trop plonger dans la douleur et on finit par aimer ce parcours de vie, à défaut de ne pas assez s'aimer soi même. Et à force de procéder ainsi on comprend que ce parcours de vie, c'est nous au bout du compte. On retourne alors la difficulté de ne pas réussir à s'aimer... et les choses s'apaisent ainsi!

J'aime toujours ta façon de procéder mon ami!
Continue!

Jan
Je confirme les propos de Jan, il ne faut pas vouloir enfouir le passé sous le tapis. Il faut le regarder en face. On ne peut pas changer le passé (nous n'avons pas les pouvoirs de Marty McFly...), mais on peut prendre le temps de l'accepter. De mon coté, je veux absolument comprendre, mon psy me répète que ce n'est pas de compréhension qu'il s'agit, mais plutôt d'acceptation de cette vie qui est la notre. 
C'est un long chemin car je croyais bien me connaître et bien non il y a des faces de moi que je dois encore apprendre à connaître et à accepter. Voir cela en face permet de mieux 'comprendre' (ce n'est pas le bon terme, 'ressentir', 'appréhender') pourquoi nous réagissons ainsi dans certaines situations, accepter que nous réagissons ainsi et avec cette acceptation, nous changeons. Ainsi pas à pas, nous reprenons le contrôle, en fait nous agissons en connaissance de causes (ou en connaissance de désir) et nous devenons progressivement de plus en plus libres... C'est comme cela que je le vois et le ressens.
Fabrice
Bonjour les amis,

Jan et Fabrice, un grand merci !!! Je vous remercie pour ce soutien qui me fait avancer et lever les obstacles !

De vos messages, je retiens plusieurs points :
D'abord, accepter le passé. Chez les AA, il y a cette demande : "Accepter les choses que je ne puis changer".
Les blessures lointaines conditionnent mes réactions, dans ma vie aujourd'hui. Je dois accepter mes blessures passées pour mieux vivre aujourd'hui, pour mieux rejeter ces conditionnements. Hier, j'ai identifié une émotion inappropriée en moi. Cette émotion provenait de cette blessure de mon enfance, il y a 30 ans. J'observe l'action souterraine de ces blessures, mais il est temps de rejeter ce conditionnement.

Regarder sa vie comme un film de cinéma. Prendre du recul, se distancier. Être conscient des blessures passées pour leur interdire d'agir dans l'inconscient. La clé est la compassion, la délicatesse envers soi-même.

Bien se connaître. A défaut de bien me connaître, je constate que je me suis bien oublié, bien négligé. J'ai ignoré des souvenirs désagréables : ils ressurgissent de façon incontrôlée et inappropriée ... Là encore, ne pas ignorer, mais accepter.

En acceptant, je désamorce la frustration. J'abandonne mes délires de toute-puissance (notamment avec les femmes) et je deviens libre ...
Tiago...

tu sais ma difficulté d'être efficace ici en ce moment...
Je le regrette surtout envers des amis comme toi, car je te considère vraiment comme un ami!

Tu es tellement dans le vrai et tellement juste dans tout ce que tu écris, je suis tellement heureux et fier que tu sois arrivé sur ce forum ...

Moi je regarde ton parcours de l'extérieur comme un film et ton parcours est beau, car tu es un être intègre et profondément bien!
Tu es "aimable" dans le sens où "tu mérites d'être aimé" (je joue volontairement avec les mots), tu mérites de trouver le bonheur en toi et dans ta vie!
Je te le souhaites du fond du cœur!

Et tout est là pour ça! On le voit quand on se pose face à toi!

Dis-moi juste ce qui pourrait encore empêcher le déploiement de ce bonheur...

Jan
Salut Tiago,
dans la méditation, j'ai appris que pour changer les choses, il faut les accepter. Tu le dis toi-même, tu vois ces blessures, tu vois ton conditionnement. Tu es sur la voie du changement.
Je ne sais pas si la question de savoir si l'on peut changer les choses ou pas est important, ce que je sais c'est que la question de l'acceptation est essentielle. J'aime bien cette citations d'un stoïcien, Marc Aurèle
"Mon Dieu, donne moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d'accepter celles que je ne peux pas changer, et la sagesse de distinguer entre les deux."
Tu as le courage de regarder les choses en face. Je suis sûr que tu trouveras en toi la sagesse ! 
Fabrice
Bonjour mes amis,

Encore une fois, merci pour vos messages de soutien, qui m'aident à entrer plus profondément dans la joie du sevrage.

Ce matin, je viens de comprendre quelque chose sur le lâcher-prise.

Demander de l'aide fait partie du sevrage et de la sortie de l'addiction. Ainsi, je reconnais que je ne peux pas m'en sortir seul et je demande de l'aide. L'aide reçue sur ce site est toujours de grande qualité.
Par contre, quand je parle de mes problèmes à des amis ou à des professionnels, je n'entends pas toujours des réponses pertinentes. La solution est le lâcher-prise : je confie mes problèmes à ces personnes, sans attente particulière. Parfois l'aide reçue est de qualité : je l'accepte et je mets en pratique. Parfois, l'aide reçue est hors de propos : je l'accepte aussi et j'exerce mon esprit critique.

Ainsi, un de mes amis me rassurait en relativisant la portée de ma dépendance (mb et p.). En fait, il ne peut pas comprendre la situation : il n'a rien vécu de comparable et je ne peux pas lui en vouloir. Son aide n'est pas utile. En revanche, il témoigne d'une vie libérée de la dépendance, et cela m'intéresse.

Je vous souhaite une bonne journée !
Salut Tiago,

oui, tu touches un point particulier qui est que parfois pour les non-dépendants il est difficile de comprendre nos problèmes. Même si ces personnes ne peuvent pas t'apporter une réponse de qualité, ils sont là pour t'écouter, et simplement le fait d'écouter est parfois plus important que la réponse. La qualité de l'écoute est plus importante que la parole. 
Je ne sais plus qui a dit cela, mais je trouve cela beau: nous avons deux oreilles et une seule bouche pour écouter deux fois plus que pour parler. Prenons le temps d'écouter, sans nécessairement vouloir répondre. Etre simplement dans l'écoute.

L'autre élément est que tu parles de ce témoignage d'une vie libérée de la dépendance, c'est plutôt une vie sans la dépendance. Ton témoignage, celui de Jan et mon expérience me font prendre conscience qu'il faut s'appuyer sur cette vie sans la dépendance pour guérir, que ce soit à travers les témoignages des autres, mais aussi à travers notre expérience: rechercher au fond de nous cette vie sans la dépendance, cette vie libre. Cette vie, elle existe, il faut prendre le temps de la rechercher et aussi de l'accepter. Nous faisons souvent une place trop importante (voire exclusive) à notre dépendance. J'ai souvent l'impression de me définir par cette dépendance, que ma vie est gérée par cette dépendance. C'est faux, il faut prendre le temps de trouver dans notre histoire, dans notre vie, ces moment de liberté qui nous indique la direction (merci Jan et Tiago pour cette prise de conscience)
Bonjour Fabrice,

En effet, je ressens les bienfaits de l'écoute. C'est ce que je vis dans mon groupe de paroles : c'est de l'écoute pure. Sans jugement, sans dialogue, sans contradiction. En écoutant, j'écoute aussi ce qui résonne en moi. Mystérieuse fraternité intérieure ...

Ce groupe de paroles m'a permis de sortir de ma stratégie de déni. Si je ne suis pas vigilant, cette attitude de déni reviens facilement. Aujourd'hui, par exemple, avec mes 7 semaines de sevrage, je pourrais penser que je suis sorti de la dépendance ... Erreur ! C'est ma culture du déni : en fait, la dépendance est toujours là, à peine diminuée. Combattre le déni, c'est ma manière de rester dans la réalité. En moi, il y aura toujours cette faille. Sans soin quotidien, cette faille me ramènera vers la dépendance. Mais, comme tu le dis, il est possible de vivre sans dépendance. Les témoignages de guérisons en sont la preuve.
Mon ami Tiago!

Je suis tes postes...

Pas grand chose à ajouter, si ce n'est te dire que tu es pour moi toujours dans le vrai et le juste! J'adore ta façon de gérer ta dépendance et de présenter ici tes analyses! Elles m'aident! Elles sont pleines d'humilité, de courage et de justesse!

Tu dois commencer à croire en tes qualités, en l'homme exceptionnel que tu es!
Accepte-le en lâchant prise justement tel que tu le décris!

Je suis certain que ton bonheur est juste derrière!

Jan
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