Dépendance sexuelle

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Ekeiloh

Salut Hippocus

Je vais te dire ce que je ferais pour moi, car malheureusement on ne se connait pas assez pour que je puisse parler pour toi. J'espère que tu auras d'autres avis et témoignages pour t'aider à faire ton choix.

Tu dis toi même que tu te sens mieux avec le psy marginal, et comme disait un DSien (Trust peut-être?), dans cette relation là, c'est avant tout une question de feeling. Tu ne choisis pas une bande de potes, ou un maître de stage, il n'y a aucun raison que ton psy t'introduise dans la société, il ne sera probablement jamais (ou très rarement, peut-être pour une séance de couple si un jour tu en as l'occas, et encore) en contact avec ton environnement.

En revanche tu as moins de risques de vouloir cacher une part de toi qui serait socialement moins acceptable qu'avec l'autre psy.

Je trouve très inspirant que tu te poses la question, parce que ça veut bien dire qu'intuitivement, tu sais qu'il y a des choix que tu dois réflechir, et ne pas foncer tête baissée. Après, tu as jusqu'à fin juillet apparemment, donc tu peux peut-être attendre encore un peu, une ou deux séances, histoire de renforcer ton point de vue.

C'était donc MON avis, que je base sur des témoignages mais surtout sur mon expérience perso après avoir "rencontré" beaucoup de médecins, psy, thérapeute, gens-bizarres-que-je-ne-sais-pas-ou-classer. Mais justement, chacun a une expérience différente Smile donc bon courage, en espérant que nos témoignages puissent t'aider, et reviens nous donner des news !

Au fait, joliiiiii le sevrage !
merci Ekeiloh,c'est sympa de ta part.Je vais continuer de réfléchir.

Je voulais ajouter que l'autre psy(celui qui ,à mes yeux est moins marginal) a un côté carré et méthodique,avec de l'expérience.(l'expérience est grande chez les deux).Quand je lui est parlé de dépendance et de drogue elle m'a tout de suite parlé d'addictologue .Sa vision rejoint celle de thump qui est très clair la dessus et je pense qu'il a raison:il est illusoire de penser que l'on peut réellement avancer psychologiquement,faire un vrai travail sur soi,sans la sobriété.Si j'avais rencontré cette personne il y a treize ans lorsque j'ai voulu arrêter mes addictions,elle m'aurait aiguillé sur un addictologue ou sur une cure de désintoxication et j'aurais moins perdu mon temps.

Enfin,bref,il ne faut pas regretter,j'ai quand même fait un petit travail préparatoire.

Question subsidiaire:puis-je garder les deux psys?genre en alternance:semaine1 psy1/semaine 2 psy2/semaine 3 psy 1 ect?

salut et merci.
Peux-tu garder les deux psy ? Cela me semble peu orthodoxe comme façon de faire , mais peut-être que cela se fait, je ne sais pas. À mon avis, c'est à voir avec eux. C'est avec eux que tu dois poser le cadre de ta thérapie. Qu'est ce que cela t'apporterait selon toi de garder deux psy ? Pose toi aussi la question.

Oui la sobriété est importante pour avancer sur le chemin de la guérison, mais attention à ne pas trop caricaturer les choses (je ne dis pas forcément que tu le fais...). Ce n'est pas au sens strict :
1 - le sevrage
2 - la psychothérapie
Le sevrage est important et doit se faire en parallèle de la thérapie. Quand j'ai vu ma psy pour la première fois, elle m'a dit qu'il fallait bien évidemment que je travaille à cesser ces comportements addictifs. Donc en fait, il faut faire les deux en parallèle je pense. Car les deux s'auto-alimentent. La thérapie, en permettant de réorganiser plus globalement sa vie et en travaillant sur les causes profondes de notre addiction, peut conduire à donner moins de place à la dépendance dans sa vie. Et le sevrage facilite la réorganisation de sa vie et le travail de thérapie. Au final, quand on en arrive à ce stade là (celui où le travail sur le fond avance bien) toute rechute a moins d'impacts négatifs sur sa propre vie. C'est ce que je vis en ce moment. Bref, toute démarche de psychothérapie doit s'accompagner d'une démarche de sevrage il me semble.
Bonjour Hippocus,


Je ne donne jamais mon avis sur le forum, car j'estime que je sais trop peu de choses car j'ai trop eu avancé dans mon combat contre mon addiction pour pouvoir dispenser des conseils aux autres.
(Et puis me lancer à vous lire, c'est aussi briser mes défenses.)

Bref, si aujourd'hui je me lance, c'est pour te parler de tes questionnements concernant les deux psy qui te suivent.
Ca me parle d'une part parce que choisir un psy, c'est difficile et je connais ça, donc je peux peut être t'aider et d'autre part, pour être chaque jour de l'autre côté de la barrière, je sais à quel point il est important de ne pas porter de jugement sur la qualité du travail de quelqu'un au vue de son originalité.

Si j'ai bien compris, l'un paraît plus marginal que l'autre, mais il t'a dit des choses qui font echo chez toi.

Si je peux donner mon avis, je peux comprendre que sa marginalité te fasse peur. Mais cette idée qu'un psy doive correspondre et coller à l'étiquette du psy dans la normalité est illusoire. Tu dis que tu veux t'insérer socialement et que donc il serait plus logique de choisir celui qui correspondrait le mieux à la société. Mais, ce n'est pas lui qui va t'intégrer à cette société. Ce sont les clefs qu'il va te donner et qui vont te permettre de cheminer et d'avancer qui vont faire que tu vas te sentir mieux et donc t'intégrer seul à cette société. Donc au final, qu'il soit marginal ou non, ça ne compte pas. Il n'est pas une passerelle vers la société, considère- le comme une personne te fournissant les moyens de construire ton propre passage.
Je ne sais pas si j'ai été claire. Dodgy

L'important, c'est de trouver un thérapeute avec qui tu te sentes en confiance et qui te corresponde.

Après, si par "marginal" tu veux dire par là qu'il est pétardé et qu'il n'a pas des pratiques normales et que tu trouves que ça sent pas bon, ben... FUIS! Mais si par marginal tu veux simplement dire qu'il ne correspond pas à l'idée que tout à chacun se fait du psy "normal", je ne vois pas où est le problème. Chacun est différent. Les psy aussi. Big Grin

Concernant cette idée de garder deux psy. Je ne suis pas persuadée que ce soit possible au niveau thérapeutique.
D'un côté, c'est une bonne idée, puisqu'ils pourraient être complémentaires. Mais ils ont l'air d'avoir deux approches différentes d'après ce que tu nous dit, donc deux façons différentes de te faire appréhender tes problèmes. Ca risque de gêner ton travail.
Demande- toi pourquoi tu veux garder les deux. Est- ce le fait qu'ils soient complémentaires? Ou est- ce le fait que tu ne saches pas lequel choisir?

Dans la pratique, après avoir vécu une séance plus ou moins difficile avec l'un de tes psy, avec tout ce que ça engendre comme remise en question et sentiments, auras- tu envie de replonger dedans avec une autre personne la semaine suivante? 

Dans le cas où tu souhaite garder les deux, il faudrait voir s'ils ne peuvent pas travailler ensemble, en communiquant de temps en temps. Le mieux serait peut être de leur en parler?

Ekeiloh

Salut Hippocus,

J'ai déjà eu deux psy en alternance, dans une situation différente de la tienne car c'était pour une question d'éloignement. Ceci dit je m'en suis plutôt bien tirée, parce qu'au final je n'abordais pas la même chose avec chacun, parce que d'une semaine sur l'autre ce n'était pas la même chose qui demandait mon attention.

Le problème, c'est que du coup il fallait parfois que je réexplique ce qu'il s'était passé la semaine d'avant, donc je rejoins un peu rainyday, ceci dit comme ce n'était pas le problème principal, j'arrivais à en parler plus facilement, avec plus de détachement. Donc ça me permettait tout de même d'avancer.

Sans même parler de l'éloignement, j'ai eu l'occasion d'être suivie par un psychiatre, une psychologue, une sophrologue et un infirmier, et forcément ce que je disais se répétait parfois. Mais on ne bossait pas sur la même chose avec l'un ou l'autre: le psychiatre c'était plutôt pour mes dépendances (que je ne nommais pas comme ça, mais c'était l'idée), la psychologue c'était pour des causes un peu plus profondes, la sophrologue pour retrouver plus de sérénité, l'infirmier pour vraiment le quotidien.

Vois si les approches sont VRAIMENT si différentes que ça, si tu penses que tu peux bosser sur un truc avec l'un mais que ce sera plus difficile avec l'autre, ET vice versa. Vois si tu peux gérer les deux. Parles en avec eux éventuellement. Ça me parait risqué, mais à toi de voir si ça peut t'apporter davantage.
Merci beaucoup à vous trois,ça me touche vraiment que vous vous soyez penchés sur mon problème.

Je vais tenter de synthétiser les choses clairement et ensuite je laisserai faire ma Vie ,mon inconscient.

Hé oui les deux sont clairement complémentaires:
_le premier ,je l'ai vu deux fois,il est original pour un psy,à la retraite,cool,j'ai un bon feeling avec lui,il est non remboursé,je n'ai à première vue pas de résistances particulières avec lui,c'est un homme,paternaliste,identifiable à mon père.

_Le deuxième,je l'ai vu une fois,il est plutôt classique pour un psy,en activité,donc remboursé,il est carré,efficace,assez speed,j'ai un feeling correct mais sans plus,j'ai a priori pas mal de résistances avec lui(je suis arrivé hyper en retard dès le premier RDV!)c'est une femme,maternelle,identifiable à ma mère.

Je me donne probablement jusqu'au 15 ou 20 juillet,ensuite c'est les vacances,et si je dois choisir, je voudrais attaquer fermement le travail en Septembre.

Comme vous pouvez le voire c'est un sacré dilemme:l'homme me plaît bien mais il n'est pas remboursé!Et si je veux bien avancer en y allant toutes les semaines,ce n'est pas possible pour mon budget.
Donc,garder les deux je sais que ce n'est pas très orthodoxe,mais bon, je suis original et je l'assume.Si je leurs parle de ce cas de figure,je pense qu'avec l'homme ça irait,mais la femme risque de mal le prendre....

Je pense que je veux garder les deux,comme par effet de boulimie chez moi,et par peur de l'échec:j'ai vu trois psy en dix ans, et aucun ne m'a fait sortir de mes addictions.J'ai assez peur de choisir,ça pourrait beaucoup changer ma vie de choisir l'un ou l'autre.

J'espère que la Vie me donnera des signes...en passant par vous peut-être....

amicalement,

Ekeiloh

Eh oui, dans une dépendance, l'effet de surconsommation (oui oui, je parle de surconsommation de psy) est toujours très proche, et c'est très bien que tu t'en rendes compte.

Le problème dans ton hésitation c'est que je ne vois qu'un seul avantage au psy "conformiste": le fait qu'elle soit remboursée. Car le fait qu'elle représente la figure de la mère n'est pas très rassurant pour moi: comment veux-tu ne pas avoir de blocage face à elle en lui parlant d'une addiction, en plus une qui a encore beaucoup de mal à être reconnue et c'est en plus le genre qui est un vrai handicap face à une mère: si une mère voit son fils prendre une murge, ou fumer, ça peut bien se passer, c'est un truc qu'on peut faire en société. Si la mère voit son fils se taper un porno, ne serait-ce qu'une fois, déjà ça va être super dur à gérer, et en plus lui dire que c'est quotidien, que c'est une dépendance.. Pour moi, ya pas photo

Comment se fait-il que le deuxième ne soit pas remboursé, il me semblait qu'il s'agissait d'un psychiatre aussi, non? Parce que pour le coup, eh bien puisque toi-même tu l'identifies à ton père, je trouve plus ... sain disons (je n'ai pas d'autre mot) que ce type de discussion se passe entre un père et son fils. Après peut-être qu'avec lui, ça s'est bien passé pour la première fois, et pour la deuxième tu le trouveras un peu trop "laxiste", ou qu'il ne cernera pas que telle chose est vraiment un problème (le fameux "noooon mais ça c'est normal"). Vois s'il n'y a pas un déni de ta part, en essayant de lui trouver toutes les qualités que tu ne trouves pas chez l'autre.

S'engager dans deux relations à la fois, c'est une manière de ne pas choisir. Je ne pense pas (mais je peux me tromper) que pour une sortir de dépendance, surtout vu ce que toi-même tu soulèves, ce soit l'idée du siècle.
Essaie surtout de déterminer lequel est le plus au fait du traitement des addictions. Car comme tu l'as remarqué, pour la plupart des psy en France, l'addiction -et surtout l'addiction sexuelle- n'est qu'un épiphénomène des problèmes psychiques de l'enfance. Et fort de cette certitude, ils ne l'adressent pas de front mais s'attendent à ce que la dépendance 'disparaisse' une fois que lesdits conflits auront été résolus...

C'est aussi intelligent que de négliger des vaisseaux sanguins bouchés parce que le problème de fond, c'est le mode de vie et la génétique. L'alimentation junkfood, le tabac, le manque d'activité physique, la phléthore glucidique : c'est sûr...Mais si le problème de vaisseaux (qui est à présent devenu un problème de fond en lui-même) n'est pas traité par des traitement médicamenteux ou par des stents, l'accident cardiaque guette.

Thump
Salut hippocus,
je suis étonné que tu puisses identifier les psys soit à ta mère, soit à ton père. J'ai une vision plus pragmatique. Pour moi c'est un professionnel de santé (mentale). Et je souscris à ce que dit Thump, en m'apercevant que j'ai eu de la chance avec le mien qui en parallèle du travail de fond (sur mon manque de confiance, ma non-personnalité) a su aussi me proposer des méthodes (plus comportementales) pour gérer la dépendance. C'est sur la durée qu'il faut juger. Mais c'est vrai que c'est un choix délicat. Mais comme Ekeiloh, je ne comprends pas pourquoi l'un est remboursé par la sécu et pas l'autre (et je comprends que c'est un argument).
ET au fait bravo pour les 250 jours de sevrage, c'est un sacré chiffre !!! Chapeau bas !
Merci à vous.

Le premier n'est pas remboursé tout simplement parce qu'il est à la retraite.Mais il continue d'exercer un tout petit peu ,il est tout près de chez moi( je suis perdu en rase campagne et du coup c'est pas facile )et je pense qu'il est vraiment bon au vue de mon expérience.

Thump,tu as raison je vais leur demander clairement s'ils ont déjà "guéri" un patient addict au sexe virtuel.Apparemment,d'après ce que j'ai compris,pas grand monde s'est présenté chez eux en tant qu'addict de ce genre.

Fabrice,je pensais(peut être à tord) que selon Freud, il fallait qu'il y ait un transfert affectif vers le thérapeute et que bien souvent on l'identifiait au père ou à la mère.Il faudrait que je questionne trust(stop) la dessus;je vais aussi consulter ce qu'il a écrit sur le wiki.

Ekeiloh,je comprends bien ton argument à propos de la mère et du porno,et dans un sens je pense que tu as raison.Mais d'un autre côté cela pourrait aussi me permettre de "régler" mes comptes avec ma mère en passant par elle.(chose que je ne peux bien évidemment pas faire avec ma vraie mère).Qu'en penses-tu?

A plus
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