Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage de Thump
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Morbach, Jim,vous avez raison. Dans tous les cas, je ne vais pas abandonner. C'est juste qu'alors que plusieurs paramètres de ma personnalité ? / mon être ? / ma santé mentale ?  se sont améliorés de manière très rapide et spectaculaire avec le traitement débuté il y six mois, le fonctionnement addictif perdure -même s'il a perdu en intensité. Et que cet aspect de ma vie m'est insupportable, qu'il retentit sur trop de choses importantes et demeure un obstacle à une bonne évolution -bon vous savez tout ça parfaitement, je vais pas vous faire un cours. Bien sûr je vais continuer à lutter.  Merci pour votre soutien. 

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Citation : thump a écrit:C'est abominableJe suis fatigué de moi-même.
il faut te refuser à l'abomination. Pire : y renoncer.Ce n'est pas toi dont tu es fatigué, c'est la maladie pornoïque qui répand son cancer dans ton organisme. Quand on n'est plus qu'une immense clameur de dépit et de dégout, on n'est plus soi-même.Courage, on en sort grandi.

 

tu es obligé de te taper des rechutes pour t'en sortirtout comme un bébé doit tomber en moyenne 4000 fois par terre avant d'apprendre à marcheralors, pourquoi ce dégout et cette honte ? C'est un passage obligé.Chaque rechute a sa raison. A toi de l'analyser, pour ne pas te faire avoir de la même façon la prochaine fois.(comment je me la pète moi...)bon courage
Merci John, merci Raoult.La fatigue vient du fait qu'en réalité, depuis l'âge de 15 ans, je n'ai jamais accepté cette addiction. Rectification : je n'ai accepté cette compulsion que durant les temps où je compulsai. Jamais entre. Sauf que durant près de deux décennies je ne savais pas comment m'en débarrasser, sauf que les psys à qui j'en parlais refusaient de l'entendre et balayaient ça d'un revers de la main -et dans tous les cas ne focalisaient pas leur travail à m'aider à arrêter. Sauf que -maintenant je le comprends- j'étais dans un tel état de détresse à cause de ma maladie que je n'avais pas la force de m'arrêter. Il n'y avait pas que le couple masturbation-pornographie hélas. Pour supporter mon calvaire quotidien, j'étais devenu une machine à compulser : cigarette, boulimie, achats compulsifs venaient s'ajouter à l'addiction sexuelle. Peu à peu une crispation intérieure s'est installée : je suis devenu jaloux, envieux de tout le monde, souhaitant le malheur des autres devant mon incapacité à vivre un tout petit peu de bonheur -et surtout ces deux dernière années devant la perte graduelle de l'espoir de pouvoir vivre un jour quelque chose de valable. Et je me rendais bien sûr compte de tout ça, j'étais témoin de cette dégradation de mon essence intérieure -ce qui ajoutait à mon désespoir. Le suicide m'est alors apparu comme l'ultime sauvetage avant de me transformer en quelque chose qui ne serait plus du tout moi ; la mort physique pour me sauver de la mort de l'être humain en moi, quoi. La prise du médicament, l'acquisition très rapide de capacités qui m'avaient toujours fait défaut viennent  me révéler que j'étais aux prises avec une maladie. Mieux, je découvre que je ne suis pas le seul dans ce cas et que de nombreuses personnes partagent les mêmes symptômes que moi ! Je ne suis pas le seul à avoir vécu cela -ce n'était donc pas de la faiblesse morale. J'ai besoin de considérer ma vie passée non pas du point de vue moral, mais du point de vue médical. Ce n'était pas de la paresse, c'était une sous-activation corticale ; ce n'était pas de la négligence, c'était un fonctionnement déficient des opérations mentales ; ce n'était pas de l'idiotie ou de l'égocentrisme c'était une incapacité physique en fait à écouter et regarder les autres. Tapez ADHD si vous lisez l'anglais. Vous comprendrez.Les autres compulsions, je les ai maitrisées même si je dois encore les combattre. Elles ne s'imposent plus dans mon quotidien -sinon comme envie à ne pas réaliser, par périodes. Mais l'addiction sexuelle, elle, perdure. J'ai besoin de m'en défaire maintenant.
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Très peu d'élan pour parler. J'enchaîne les périodes de sevrage de 1 à 3 semaines puis je rechute. Après une amélioration puis une sorte de stabilisation, mon état général recommence à se dégrader et je suis retombé dans une dépression profonde. Les médecins susceptibles de m'aider sont peu accessibles -mon prochain rdv c'est le 12 février- et les autres n'osent rien faire, car "il ne connaissent pas mon trouble". J'en ai marre ; je suis profondément dégoûté de moi-même et énervé par les autres.Je vais devoir être beaucoup plus radical -c'est à dire pour moi rigoureux- dans ma démarche.Et je crois aussi que je vais me fixer une date de suicide si jamais je ne parviens pas à évoluer. 3 mois ? 6 mois ? 1 ans ? Je l'ai pas encore fixée, la date -mais c'est une démarche qui me semble envisageable et pour tout dire, même raisonnable. 
Tu dis que ton état général à commencer à se dégrader, es tu capable de trouver une cause à cette dégradation ou est ce arriver insidieusement sans que tu t'en rendes compte ?
Oui je m'en suis rendu compte. J'ai été exposé à une situation extrêmement dure -car résonnant avec mes pires traumatismes- et dans un environnement auquel je ne pouvais pas aisément me soustraire. Très vite j'ai perdu des vigilances et certains de mes repères et j'ai bien souffert. J'ai tenu pourtant. J'ai vécu plusieurs choses que j'aurais préféré ne pas vivre. Des choses dont je n'ai pas su me protéger. Je suis à présent sorti de cet environnement et là depuis 4 jours, je fais une décompensation sévère sous forme de compulsion et d'un fort accès dépressif.
Salut thump. Tu souffres, et j'en suis désolé, mais quoiqu'il en soit, je ne pense pas que le suicide soit une solution, je ne pense pas que le suicide ait jamais été une solution. Choisir ce que l'on fait de sa vie c'est aussi choisir ce que l'on fait de sa mort, mais je crois qu'avant de décider ce genre de choses, il faut attendre d'être dans de meilleurs moments. 
Tu vas me dire, pourquoi se suicider si tout s'améliore ? Et effectivement pourquoi continuer si tout ne fait qu'empirer ? La grande question : pour-quoi souffrir ? Souffrir seulement quand ça vaut le coup ? Souffrir juste ce qu'il faut ? Souffrir mais pas au-delà d'une certaine limite ?
En 2007, au fond du trou, je pensais pas mal au suicide, mais je parvenais pas à y croire. Aujourd'hui je vois bien que les choses pouvaient changer. C'était comme le dernier recours imaginaire, au cas où tout irait vraiment "trop mal trop longtemps" : d'aucuns disent que le suicide est un choix, mais je dirais plutôt, à contre-emploi, que c'est un non-choix, et que tout doit être fait pour l'éviter. Croire en son intérêt, le planifier, se dire qu'après tant de temps il deviendra valable, est une erreur. Thump, souviens-toi des jours heureux, ce qui te déprime aujourd'hui n'a peut-être rien d'immuable ? 
Morbach > Merci pour ton message bienveillant. J'ai surtout à fabriquer des jours heureux. Parce que des jours heureux j'en ai pas beaucoup vécu -presque pas. Quelques jours presque bien, oui. Mais des jours heureux il ne me semble pas. Des moments heureux oui, j'en ai un dans le coeur. Depuis l'âge de 16 ans, je me disais que si je n'avançais pas, la vie n'aurait pas de sens. J'en ai plus de 40. Je me suis battu jusque là parce que j'étais sustenté par l'espoir de parvenir à un niveau de santé mentale et de probité morale suffisante pour vivre de manière satisfaisante et digne -pour tout dire- heureuse. J'ai encore l'espoir et je vais encore me battre. Mais si je ne parvenais pas à avancer et si l'âge m'oblitérait toute chance d'une vie d'échange, alors oui je choisirais le suicide. Le suicide n'est pas une solution. Et comme tout le monde, j'ai envie de vivre -une sacrée envie de vivre, vraiment de vivre, crois-moi. Mais vivre dans trop de souffrance et d'absurde n'est pas non plus une solution -c'est une injure à la vie. Je ne fais nullement l'apologie du suicide. Je ne le conseille à personne. Juste pour moi, effectivement, si je ne parviens pas à trouver mieux, je l'envisage comme un moyen d'éviter une dégradation de mon être dont je ne veux pas. 
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