Dépendance sexuelle

Version complète : JE SUIS VIVANT !
Vous consultez actuellement la version basse qualité d'un document. Voir la version complète avec le bon formatage.
Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Merci à tous pour vos messages de soutien, pour vos remarques. Beaucoup de choses à dire depuis une dizaine de jours.

Une rechute, une vraie, je suis allé dans un lieu gay un peu glauque vendredi dernier. Je n’ai pas réussi à résister (c’est là où je m’en veux). Pour le reste, ce fut nul… un peu comme si j’avais besoin de passer une dernière fois par ce lieu… pour me dire que non, vraiment non, ce n’est pas ce que je recherche !
J’ai donc décidé de mettre une barre de sevrage pour un sevrage qui consiste à ne plus regarder de porno, à ne plus aller sur des sites gay ou des lieux de dragues gays (type sauna). Voilà, je veux vraiment ne plus aller pour l’instant dans ces lieux.

J'ai vu et revu le garçon dont je parlais. C’est vraiment différent des autres garçons que j’ai déjà rencontré via des applis… Il y a… Je ne sais pas, j’ai envie de le revoir, j’ai envie de le découvrir. Et je m’aperçois que je pense fortement à lui, qu’il est très présent… et si je ne résistait pas je me laisserai clairement aller à une dépendance affective… C’est impressionnant comment je peux en quelques jours sentir cette cristallisation, comment je vois les schémas de penser se développer en moi. J’ai décidé de résister ! Je veux vivre cette relation librement.

Depuis une dizaine de jours, des pleurs sont revenus… difficile de parler de souffrance car c’est tenable, même si mon corps est traversé de spasmes. Lors d’une méditation/hypnose, je me suis retrouvé face à un bébé, un tout jeune bébé, il ne criait pas, il semblait inerte. Je l’ai pris dans mes bras pour le réchauffer et aussi l’allaiter ! Depuis, je ressens sa présence en moi et les crises de larme sont plus rares voire inexistantes. Parfois l’impression de devenir fou et heureux. Depuis 4 jours, cela va mieux !

Deux phrases depuis quelques temps me guident, l’une est de Schopenhaueur “Le monde est ma représentation”. Si le monde est ma représentation, si je change ma représentation, je change le monde ! Je crois que là réside une partie de mon problème, j’aime me complaire dans mes problèmes, les ressasser… et quelque part le forum m’invite à les exposer, à les écrire, à les décrire. Je peux aussi voir ma vie du coté face. J’ai deux enfants que j’aime, je passe de bons moments avec eux (comme ce W.E.), j’ai un travail qui me plait, j’y réussi plutôt bien, mes collègues m’apprécient et me le disent, j’ai des amis qui comptent, je fais de belles rencontres (comme ce garçon, comme une fille dans le train…)…
L’autre phrase est liée à la méthode ‘Oh oponopono’. Elle dit ‘Je me souviens de qui je suis’… Et en fait, je me souviens que je suis ! Je suis un être d’amour. Je suis dans le présent. Et aujourd’hui, je suis heureux d’être simplement. Heureux de goûter à la vie (quelle soit heureuse ou moins), heureux d'être un père, heureux de rencontrer des personnes merveilleuses...

La base est toujours la même, mais elle est essentielle. Etre et être présent !

Bonne soirée,
Fabrice

Freeman

Bonjour Fabrice.

Quand je lie ce dernier message, je me dis qu'il ne te reste plus qu'à trouver la personne avec qui tu vas vivre une belle histoire.

Tous ses lieux ou l'on se perd, guider par nos pulsions, nos histoires personnelles, nous permettent de nous retrouver avec nous même si nous le voulons vraiment. Une fois retrouver le bon chemin, alors à ce moment là, ne regarde plus dans le rétroviseur.

Je te souhaite cette belle rencontre.

Freeman.
Une soirée et une matinée seul m’inspire quelques éléments que je voulais partager avec vous tous:

La solitude me fait peur. Mais est-ce vraiment la solitude qui est terrifiante ? N’est pas simplement le sentiment de solitude ? Je m’aperçois que la solitude (la vraie, celle où l’on se retrouve face à soi) est un moment de plénitude, de paix, de rencontre avec soi-même, avec son moi intérieur. J’ai remarqué comme une résistance, une fuite… Nous parlons beaucoup de souffrance sur le forum, cette souffrance qui crée un écran de fumée comme dit Tiago. Le sevrage est une forme de solitude, ce n’est pas du sevrage que nous devons avoir peur, mais de notre mental qui crée cet écran de fumée, cette souffrance. Cette souffrance nous en sommes les créateurs et nous l’entretenons. Osons la regarder en face comme simplement un écran de fumée qui nous empêche de voir notre moi, nos qualités comme nos défauts, nos parts de lumière comme nos parts d’ombre. Retrouvons notre essence, soufflons pour dissiper cette fumée et avec bienveillance et amour nous accepter tel que nous sommes.

Je m’aperçois aussi que l’amour me fait peur. Il me fait peur car je sais que l’amour ne peut s’exprimer qu’en s’exposant, qu’en se transformant. L’amour répond à des besoins qui sont en nous, répondre à ces besoins peut rapidement nous ramener à un sentiment de dépendance. “Je t’aime, car j’ai besoin de toi, j’ai besoin de trouver cet amour que je n’ai pas eu enfant”… Aujourd’hui, depuis maintenant trois mois que je suis seul, je m’aperçois que je peux moi-même répondre à ces besoins. Ce n’était pas simple au début et même encore aujourd’hui. Toujours une tendance à me dire que ce serait mieux de trouver cet amour dans les bras d’un autre, de me laisser aller, de m’enfermer dans la chaleur de cet amour et de m’y perdre. J’ai rencontré un homme sur une appli, nous nous sommes vu et revu… Je ressens une attirance, une petite voix en moi (l’instinct) me dit d’aller plus loin… Il y a ce besoin d’amour et cela est naturel, nous sommes des êtres d’amour. Il y a surement une autre voie, une voie qui est de se dire “Je t’aime, et je choisis de vivre avec toi”. Je choisis de m’affirmer, de te respecter et de développer une relation avec toi. Je suis confiant et c’est clairement ce que je cherche aujourd’hui : être moi (avoir confiance en moi), rencontrer l’autre et le découvrir en tant qu’être et respecter cet autre et construire dans un respect mutuel un couple. C’est une voie qui demande de la discipline et de la conscience. Avancer en s’appuyant sur l’autre, et grandir ensemble. Finalement ce n’est pas si terrible, juste avoir confiance et être clair sur ce qui est essentiel pour soi. Les deux voies sont possibles, je vois clairement où je veux aller.

Un dernier point suite à une discussion avec Jan ce matin. Je me suis donc relancer dans un sevrage de tous ce qui est porno, mb, lieux de rencontre gay, c’est à dire du sexe pour du sexe. Je m’autorise une relation dans le cadre d’une rencontre où l’attirance mène à une relation. Comme je l’ai déjà dit ici, je fais régulièrement une méditation sur l’enfant intérieur qui me permet de me connecter avec mon enfant intérieur, de ressentir les douleurs de cet enfant. Ces méditations m’apportent une meilleure connaissance de moi. Lorsque je me trouve face à certaines situations difficiles (la dernière fois lors d’une réaction d’un de mes enfants), je sens souvent que je suis tenté de réagir d’une certaine façon car cela réveille des douleurs liées à mon enfant intérieur. J’accueille alors ces douleurs et me connecte à mon enfant intérieur pour mieux comprendre ses/mes besoins et y répondre… et finalement m’apercevoir que ma réaction n’est pas guidée par mon problème, mais plus par une blessure enfouie au fond de moi. Lors de cette méditation, j’ai souvent une érection qui mène à une éjaculation sans qu’il y est d’idée ou d’images pornographies. Cela a toujours lieu avant la reconnection. Je ressens des sensations très primaires, celles que je ressentais enfant quand je découvrais mon corps, mon sexe, les premières éjaculations sans savoir ce que cela était (personne ne m’en avait parlé…). Il y a dans ces moments une forme de plénitude dans le sens où je me sens complet et heureux. Il n’y a pas d’image sexuelle, c’est purement physique, sensuel. Je ressens une tension musculaire, comme une compression, une chaleur, des tremblements… Je revis cela comme vraiment une reconnection avec une partie oubliée de moi, un enfant de 9/10 ans. La question que me posait Jan (et que je me pose aussi) est de savoir si à travers cette méditation je ne recherche pas une forme de masturbation que je m’interdis… Sincèrement, je pense que non…

Voilà, pour des raisons de travail, mon week-end se finit à midi. Même si cela n’est pas toujours facile, je m’aperçois que ces moments de solitude sont importants pour me construire, pour prendre conscience de qui je suis.

Merci de m’avoir lu. Je vous souhaite un bon dimanche.

Fabrice
Bonjour Fabrice,

Merci de venir partager ici. Ton message, comme souvent, rejoint mon vécu et mes interrogations.

Tout d'abord : la solitude. En moi, beaucoup de choses se mélangent : la solitude, le sentiment de solitude, l'isolement (subi ou souhaité), la distance, le mal-être associé, etc. J'essaie de comprendre ce qui se passe en moi. Aujourd'hui, je comprends que la solitude est un aspect de la condition humaine. Chacun de nous est unique, et nous sommes séparés des autres. La solitude n'est pas mauvaise (au moins pour moi) : elle me permet de me ressourcer, au calme et de me reconstruire, dans mon sevrage.
En revanche, l'isolement est mauvais. Surtout dans mon attitude : je préfère l'isolement car j'ai peur des autres, peur de la relation, peur de l'amour. Alors je m'isole volontairement, par peur. Mais cet isolement me rend malheureux, car l'être humain est un être social : il se nourrit de relations avec les autres. Effectivement, la relation avec les autres ouvre des horizons, elle ouvre sur la vie. Alors, j'essaie de sortir de l'isolement ...

Tu parles de peur de l'amour. Là aussi, ton message me touche. Spontanément, dans l'amour, je comprends vulnérabilité, abandon, etc. Tant que je persiste dans mon attitude de contrôle, de méfiance, je me ferme toute possibilité d'aimer. Et mon attitude est un chemin mortifère ... Il me faut en changer.

Bravo pour ton sevrage !
Je te souhaite une bonne semaine !
Bonjour Fabrice.

Je suis content de te lire, je trouve que tu chemines avec sérieux. C'est un peu condescendant comme remarque, mais ce n'est pas mon état d'esprit. Je trouve que tu évolues dans le sens de l'incarnation de ton désir (c'est à dire que tu te vois comme une personne existante dans ta relation aux autres, que tu t'habites d'avantage). 

Je trouve aussi (toi le cartésien comme tu te nommes) que tu acceptes une part de mystère dans ta vie, dans la définition de toi. Perso, c'est pour moi la base pour avoir un chemin créatif.

J'ai toujours admiré chez toi ta capacité à prendre une distance sereine avec ton surmoi (ce moi qui te juge et te condamne), je suis moins avancé que toi dans ce domaine. Accepter sa petitesse à ses propres yeux, comme autant de lucidité qui paradoxalement te donne la grandeur d'un jugement plus éclairé sur les autres.

Tu vis avec tes exercices de méditation une démarche très saine à mon sens, dans le sens où tu crée un pont entre deux mondes intérieurs (une forme de la schizophrénie que tu brises). Ta jouissance au sein même de la méditation est une chose que j'ai aussi vécu souvent (et encore aujourd'hui de temps en temps). Il m'est arrivé fréquemment d'avoir des éjaculations, sans même me toucher, et quelque fois sans même avoir d’érection. J'ai toujours vu cela comme assez bon, parce que j'ai constater que je cela ne me faisait jamais culpabiliser et que ce n'était jamais accompagné du goût amer qui existe quelque fois, et même souvent, après des masturbations provoquées et orientées dans un imaginaire fantasmatique. Je pense que ce genre d'éjaculations a un coté réparateur d'une vie sociale défectueuse et non vécue dans une dynamique saine, au sein de la petite enfance. On répare le non vécu dans l'enfance, et ainsi l'exigence de la vie d'aujourd'hui s'ajourne de quelques frustrations qui ont leurs compensations dans de la violence.

Par ailleurs, tu parles de larmes. Je suis quelqu'un qui a facilement des chagrins d'amour, J'aime les chagrins d'amour, non pas de façon morbide comme l'adhésion à une souffrance, mais plutôt comme la sensation d'exister avec ma dimension émotionnelle où je peux toucher du doigt cette capacité que j'ai à aimer vraiment, c'est à dire à aimer jusqu'aux sacrifice de la liberté de l'autre. Je dois le dire, les chagrins d'amour m'ont sauver de beaucoup de violence, et particulièrement de la violence de l'automutilation. Dans mon travail d'écriture, je les rédige, et cela me fait un bien supplémentaire.

à bientôt.
2 ans !

Aujourd’hui cela fait deux ans que je me suis inscrit sur ce forum… un peu une bouteille lancée à la mer. J’étais perdu, je chutais, je n’avais plus aucun contrôle, tous les moments libres de ma vie étaient tournés vers le sexe (porno, masturbation, rencontres gay)… J’étais l’ombre d’un humain, je ne sais comment je réussissais encore à mener ma vie familiale et professionnelle… J’étais déjà en thérapie depuis 2 ans, j’en avais parlé à ma compagne et aussi à une amie. J’étais perdu, mais il y avait une force qui me rattachait tout de même à la vie (le désespoir ? la vie ?).

Je me rappelle de cet après-midi. J’avais acheter un sextoy. Je suis allé voir un mec, je me suis “amusé” devant lui, il a filmé, l’appartement était glauque, aucun respect de mon corps, sniffer des produits pour encore avoir une excitation, toujours plus. La honte, me sentir sale, et quelques heures après le corps qui redemande un shoot, pas assez… un rendez-vous avec un jeune… trop c’était trop. Je n’y suis pas allé. J’ai cherché sur internet pourquoi j’étais devenu ce que j’étais… et je suis tombé ici…

Donc ce premier message, puis la réponse de Burrhus (merci Burrhus, juste pour cela je t’aimerai toujours, mais pas que pour cela!). Je pleure d’écrire ces mots, car pour une fois une personne me comprenait, je n’étais plus seul. Il y eut Alessandro et son post sur la méditation. Une amie qui à la même époque me parle de la méditation, un cours qui commence dans ma ville... A tous, je vous dois beaucoup. Vous m’avez redonné le courage de me regarder tel que je suis, de regarder au fond de moi ce puits que je ne voulais (pouvais) pas voir. Vous avez été là quand je n’allais pas, vous avez été là quand il y eut des victoires.

Merci à vous tous, merci Burrhus, merci Alessandro, merci Ekeiloh (comment vas tu ?), merci Pikmin, merci Corto (loin du forum, que deviens tu ?), merci Stef (ancien modérateur !), merci Hippocus (j’aimerais avoir de tes nouvelles !), merci Mondon, Merci Fiodor, Merci Asmyr, merci Fr-Ed, merci Tiago, merci Freeman, merci Champomy, merci Thunderbird, merci blabla, merci Spot, merci Unefille, merci Chevalierdestempsmorderne, merci Clarisse, merci Lionel, merci Dexter… et j’en oublie surement. Merci à vous tous. Là je suis physiquement seul, mais vous êtes tous là, et cela me remplit de bonheur.

Si! J’en oublie un, mais c’est volontaire. Merci à toi Jan. Cet été, sans toi, je ne sais pas ce que je serais devenu. Tu sais que tu peux compter sur moi. Tu es dans ce groupe de personnes très restreintes (un club très sélect) qui sont là dans mon coeur. Je sais que tu es là, et cela me remplit de bonheur. Je t’aime mon J.

2 ans avec des hauts (260 jours de sevrage, mon dieu comment ai-je réussi cela !), des bas, des très bas, des très très bas. Deux ans pendant lesquels lentement je me reconstruisais, où je reprenais goût à la vie, où j’ai redécouvert la sensation du vent et du soleil sur la peau, la chaleur et l’amertume du thé, les échanges avec des amis, avec mes enfants. Il n’y a pas eu un coup de baguette magique, il y a eu la volonté (merde c’est dur un sevrage), des essais (donc des voies de garages plutôt que des erreurs ou des échecs), des découvertes (la méditation et le pouvoir de l’instant présent, l’accueil de l’autre), des questionnements (beaucoup !), des larmes (énormément, la fonte des glaciers à coté, c’est peanuts..), des joies…

Aujourd’hui, il y a toujours des errements vers le porno et une sexualité malsaine… mais rien à voir avec ce qui se passait il y a deux ans. Il y a la solitude (liée à la séparation de ma compagne, solitude relative car j’ai mes enfants une semaine sur deux… Je les retrouve aujourd’hui). Il y a la retrouvaille avec ce moi que j’avais délaissé (même seul, je ne suis plus seul). Tout cela est difficile à exprimer… C’est comme si je commençais à me trouver en harmonie, en résonance avec le présent. Avec cette harmonie, vient aussi la paix et la liberté. Je commence à savoir dire non, à ne plus rechercher dans les autres ce que j’ai en moi, pour finalement trouver dans les autres des trésors bien plus précieux. Je sens en moi une force (sérénité / harmonie) qui m’aide à passer les moments difficiles (il y en a encore, certains soirs quand je suis seul, parfois aussi des pulsions reviennent…) et à apprécier les moments joyeux (avec mes enfants, lors de rencontres inattendue, ou simplement à sentir la chaleur du soleil sur ma peau). Je n’ose crier victoire, car il y a toujours (même si elle devient faible), cette petite musique qui me dit que je ne le mérite pas (mais là, je la regarde cette petite voix, je l’écoute, et je me dis que ce n’est qu’une vieille mémoire…).

2 ans ! C’est peu dans la vie d’un homme. Alors si à 44 ans, j’ai pu le faire, je crois que tout le monde à droit de relever la tête. Aujourd’hui, je suis fier de moi. Et finalement, le dernier remerciement il sera pour moi. Merci Fabrice. Fabrice, je t’aime.

Fabrice

PS: j’ai écris ce message vendredi. Hier la mort soudaine dans ma famille a frappé. La vie est trop fragile, profitons en. La vie est trop belle pour attendre.
Mon ami!

je voulais juste te remercier ici sur le forum pour exprimer aussi clairement que ton soutien m'accompagne au delà du forum!
Ceci explique aussi beaucoup de choses...

Ton soutien et ton amitié me sont indispensables aujourd'hui!
Et je serai à tes côtés comme j'ai pu l'être ces derniers mois!

Le forum, moi, tout le monde qui te croise... a beaucoup de chance de t'avoir dans sa vie!
Tu es une personne d'exception!

Merci!

J
Bonjour à tous,
j'avais fixé des limites à mon sevrage, et j'ai dépassé ces limites, donc remise à zéro. C'est la règle.
Maintenant pour vous expliquer, et pour mieux comprendre, je vais dérouler ma journée d'hier.
Elle avait plutôt bien commencé par une longue méditation, un post ici sur ma lecture de la veille. Puis une sensation étrange, que je n'avais pas eue depuis longtemps, du moins pas sous cette forme. J'avais une érection, et associé à cette érection des envies, je me suis caressé, ce fut bon, mais je ne suis pas allé jusqu'à la jouissance. Il n'y avait pas d'image associée, plus des sensations, des frissons.
Je suis passé à autre chose, petit-déjeuner, un dossier à faire, le temps à filer...
Cette envie est revenue sous la douche, les mêmes gestes, les mêmes sensations. Je crois que dès cet instant, il y eut des flashs, des envies de rencontrer une personne, d'aller au sauna, le besoin de me perdre dans les bras d'un homme, un besoin de tendresse, un besoin d'amour. Et comme en écho, ma solitude, personne pour répondre à ce besoin et ces gestes qui créent à la fois le plaisir et réveillent des besoins enfouis, des plaies pas encore refermées...
Dès cet instant, je crois que c'était trop tard, la pulsion, le besoin était là. Sans réfléchir, je me suis réinscris sur un site de rencontre gay pour dialoguer... Pas envie de parler de sexe, mais les personnes ne sont là que pour cela. J'ai parlé avec une personne qui semblait chercher autre chose, mais sans trop savoir quoi... un peu comme moi... Je suis alors passé à autre chose. Fleurir le balcon de mon appartement et déjeuner...
Une discussion avec Champomy (j'y reviendrai dans un autre post), une brève discussion avec Jan... Qu'une idée en tête, allez au sauna. Je ne suis pas spécialement tendu. Juste envie d'aller rencontrer des hommes, prendre du plaisir et qui sait pouvoir y récupérer un peu de tendresse, d'amour. Il y a tout de même une tension due au sevrage, je me suis engagé vis-à-vis de moi-même à ne pas y aller... et pourtant je sais qu'au fond de moi la décision est prise.
J'ai prévu d'aller faire une ballade à vélo, j'y vais tout de même, et sur le chemin du retour je suis convaincu que je ne vais pas aller au sauna... et pourtant au lieu de prendre le chemin pour aller chez moi, je prends le chemin du centre ville. Je vais voir pour une séance de ciné, pas de film avant 2h, j'ai du temps devant moi... J'y vais, j'y rencontre des hommes, rien de super, je n'y trouve pas cet amour que je cherche (oui, je sais pas de commentaire). Sans rentrer dans les détails, je ne suis pas tombé dans mes travers habituels du sauna en terme de comportement... J'en sors et je vais voir un film... pas vraiment le bon choix quand on doute (Grave... si vous avez vu, vous comprenez, sinon aller lire le synopsis...).
Je suis rentré chez moi très déstabilisé, le film y a joué pour beaucoup (les scènes vous mettent les nerfs à vif). Difficile de dire ce que je ressentais. J'ai pleuré, pleuré sur ma solitude. Tiago, je te questionnais sur l'après-sevrage, car c'est aussi très dur pour moi. Je commence à prendre le rythme de la séparation: une semaine avec les enfants, une semaine seule.
J'aime cette solitude, j'aime me retrouver seul, de pouvoir faire les choses sans dépendre des autres comme ce matin, méditer, écrire, écouter la musique... Je suis bien. J'apprends qui je suis. J'apprends à ne pas me complaire de mes petits soucis, à les relativiser, à prendre de la distance.
Et puis il y a l'autre face où cette solitude est pesante, où j'aurai besoin d'une épaule bienveillante, aimante pour me reposer, pour parler, pour redevenir cet enfant qui a besoin qu'on l'aime. Ce matin, je vois cela clairement. Hier soir, dans les bras d'un garçon, j'étais cet enfant, j'irai presque plus loin, il y avait l'impression physique d'être plus petit. Et là, j'ai peur de me lancer dans une relation, car je me dis alors que je risque de retomber dans ce travers et me perdre, ne plus être moi. Contrairement à toi Tiago, je ne crois pas que ce soit une peur d'abandon, mais une peur de perte de ma personne. J'hésite... et tu as raison aussi en écrivant que l'âme soeur ne se trouve pas au coin de la rue... Je ne sais pas si je suis encore vraiment prêt.
Dans ma tête, je m'étais donné l'hiver pour faire une pause. Le printemps arrive. J'hésite à m'inscrire sur un site de rencontre (un vrai, pas pour le sexe). Actuellement, j'ai l'impression de me refermer sur moi même. Je n'ose pas rappeler des amis pour aller les voir, alors qu'ils me l'ont proposé. Je ne me sens pas assez en confiance. Je sais que je vais devoir encore me bousculer un peu (sortir de cette foutue zone de confort..). Je vais le faire car je n'ai pas le choix. Car je sais que ne pas le faire réactive des blessures et des souffrances, et je ne veux plus de ces souffrances. Donc oui, Jan, tu as raison je dois faire tout ce qui m'éloigne de ces souffrances.
Ce matin, je suis bien. J'ai l'esprit clair. Je n'ai pas mis d'objectif pour le sevrage, pas de barre verte, j'ai simplement remis le compteur.
Voilà c'est un long message, le dernier datait d'il y a un mois.
Merci pour ceux/celles qui ont lu jusqu'au bout.
Bon dimanche.
Fabrice
Mon ami Fabrice!
Nous savons, où nous en sommes dans notre amitié et entraide! Rien à ajouter ici!
Seulement que le forum ne serait pas ce qu'il est sans toi et que beaucoup ici sont certainement aussi reconnaissant que moi d'avoir croisé ton chemin!!
Tu es une belle âme!
J
J'ai lu ton post Fabrice. Je me retrouve beaucoup dans tes lignes. Je m'y retrouve car moi aussi j'ai du mal à gérer cette solitude (je suis en couple contrairement à toi mais je parle de la solitude quand je suis à la maison et vu que je ne travail plus depuis septembre j'ai du temps à foison). C'est cette solitude qui me donne également des "envies" comme tu le dis si bien. Je me dit "bon aller tu peux te toucher un peu, tu sais gérer, tu sauras arrêter au bon moment" et la ben non on va jusqu'au bout (comme toi avec le sauna). Pour ma part je suis plus ferme sur les vraies rencontres. J'ai fait mes conneries et c'est terminé, je m'y suis engagé envers mon copain également depuis plusieurs années. En revanche pour le porno ou les sites de chat j'ai encore beaucoup de mal à me tenir à mes décisions. 
Le temps, la renaissance pendant les différentes phases de sevrage, l'amour de mon compagnon pourront m'y aider.

Bon courage dans ton après combat Fabrice. J'aimerais tellement en être déja à ce stade. Tu es un modèle comme tout ceux qui ont pu se sortir de cette dépendance.
Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
URLs de référence