Dépendance sexuelle

Version complète : JE SUIS VIVANT !
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Bonsoir Fabrice. Ton dernier message date un peu, je ne sais pas où tu en es désormais. 

Mais pour ce qui est de tes amants ou amis, j'avoue que te voir maintenir une relation avec eux me rend un peu perplexe. Si tu te sens bien avec eux, tant mieux, mais si leur présence fait ensuite ressurgir des pulsions, il vaudrait mieux prendre un peu de distance, au moins pour quelques temps. 

Je m'explique: il est risqué lorsque l'on essaie de se sevrer, de maintenir un rapport avec ce qui a fait notre passé. Si l'on garde dans notre "nouvelle vie", des sensations, des personnes, des moments, nous rapprochant de l' "avant", on prend le risque de s'y retrouver plongé. On prend le risque qu'un enchaînement se produise. Et tu sais comme moi que même le plus fort des sevrages peut se trouver mis en danger en quelques minutes, il suffit d'une simple pensée. 

PErso, je serais donc tenté de te conseiller de couper les ponts avec tout ce qui a été ta vie d'avant, pour ne plus regarder que l'avenir. Quant à tes enfants, si tu redoutes le moment de transition entre leur présence et leur départ, entre le moment où tu es entouré et celui où tu es seul, je ne saurais trop te conseiller de te trouver immédiatement après leur départ un truc à faire en extérieur qui t'aidera pendant le moment pulsionnel. Du sport, un ciné, un moment de sommeil, un jeu vidéo, une série que tu adores, peu importe, tout plutôt que de replonger. 

Alors je t'avoue que je n'ai pas la science infuse et que mes conseils ne sont peut-être pas très percutants, mais s'ils peuvent t'aider un peu, si je peux t'accompagner... pourquoi pas. 

Tu peux aussi, pendant tes moments pulsionnels, trouver qqn avec qui parler, un ami, un vrai dialogue avec qqn qui saurait. C'est très détendant. Je le sais pour l'avoir fait. Un chat sans sexe, une expérience très originale ;-)
Merci Dexter pour ton message.

Depuis plusieurs mois, je suis toujours dans le même ryhtme... Je rechute au moment où je me retrouve sans mes enfants, cela dure une ou deux journée (souvent le W.E.), puis je repars... Puis quelques jours avant le départ de mes enfants, la tension monte, je commence à zapper du porno...

Donc pour une énième fois, j'ai décidé d'essayer d'enrayer cette spirale. Je me suis éloigné des réseaux (pas de connexion depuis plusieurs semaines, c'est une très bonne chose). J'ai recommencé à regarder du porno (peu, mais cela redevenait envahissant), je suis retourné au sauna il y a une semaine (avec des comportements limites)...

Conclusion: depuis une semaine: pas de porno, pas de réseau, pas de sauna. J'ai revu un couple d'amants mercredi soir. Nous avons passé une bonne soirée. Je n'ai pas osé dire non à la relation sexuelle après le repas, mais cela aurait été mieux. Dire non, c'est prendre le risque de ne plus les voir (et je ne suis pas près à prendre ce risque). Je l'ai fait avec un couple il y a quelques temps... ils ne m'ont jamais recontacté. Donc pour l'instant je vais continuer à les revoir, et ne pas aller plus loin. Je ne suis pas ton conseil Dexter. Je vais y aller par étape.

Jusqu'à Noël, ce sera ma conduite. Je verrai ensuite. Un ami m'accompagne dans ce sevrage en ne buvant plus d'alcool de son coté.

Depuis une semaine, je me sens mieux. Je sais qu'il y aura une phase difficile quand mes enfants partiront. Pendant une semaine je suis en vacances avec eux. Je veux juste en profiter.

Autre chose, je me suis aperçu que j'avais tendance à procrastiner pas mal au travail ou chez moi. Je fais donc maintenant des listes des choses à faire dans ma journée. Cela m'évite de procrastiner, et cet absence d'ennui m'éloigne des pulsions.

Bon courage à tous.

Fabrice
Voilà, 15 jours de sevrage, 15 jours où je me respecte, où je prends du temps pour moi, où j'ai passé de bons moments avec mes enfants (une semaine de vacances).
Je continue à faire mes listes pour m'éviter de procrastiner.
Je vois actuellement clairement les bienfaits du sevrage. Je suis très serein, peu irritable. Je sens même un changement dans ma façon d'aborder la vie, je suis sans attente. Je me suffis de ce que j'ai et de ce que m'offre la vie, parfois de rien, de peu et parfois de très beaux moments. 15 jours c'est peu, mais 15 jours c'est déjà cela.
Je vais avoir un W.E. a risque car je suis seul (sans mes enfants), mais pour l'instant je me sens confiant. Je ne ressens pas de pulsions... Pas d'euphorisme, je reste vigilent.
Bon courage à tout ceux et celles qui luttent.
Fabrice
Salut à tous,

bon pas de bilan avant 6 mois lol
Ce WE était un WE test car j'étais sans les enfants. J'ai été recontacté par un amant, j'ai passé un moment avec lui samedi. Cela m'a mis face à ce que je comprends de mieux en mieux. Même si je prends du plaisir dans ces moments là, ce n'est vraiment pas ce que je recherche. Je recherche de la complicité avec un homme, je recherche à échanger des moments, à aller au ciné, me promener, préparer un repas, une épaule pour me réconforter quand j'en ai besoin. Un ami, et peut-être plus ! Et c'est évident, ce n'est pas dans le sexe que je vais trouver cela. Evident, et pourtant pas pour moi !
Je travaille avec mon psy actuellement sur mes souvenirs d'enfance, sur mes premiers souvenirs sexuels. La découverte de la masturbation (que je nommais pas) fut solitaire. Elle fut très vite associé à une forme de repli dans un cocon ouaté, cotonneux, un monde de chaleur, mon petit monde solitaire où j'étais bien avec moi-même. Etrangement, dans la méditation, lorsque j'atteinds une forme de calme, de paix intérieure (ce n'est pas le but de la méditation, mais parfois cet état surgit), je ressens ces sensations oubliées au plus profond de moi. Et alors la réaction de mon corps est le début d'une érection. Etrange sensation, mais très agréable et apaisante sensation.
Après cette relation sexuelle avec cet amant, j'étais pas bien du tout. La soirée seule fut difficile. Pas de pulsion, mais une grosse sensation de solitude, de souffrance, de larmes. Puis la lecture d'un beau livre m'a tiré de ma torpeur.
Voilà, je continue mon sevrage (juste une anicroche... le mec chez qui je suis allé avait du poppers, et je n'ai su résister). Pas envie de remettre le compteur à zéro pour cela...
Il faudrait aussi que je fasse un post sur le lâcher-prise. J'ai vu un message de Théo auquel je voulais réagir sur cette notion. Je vais essayer de prendre le temps dans la semaine. Là je dois filer.
Belle semaine à tous.
Fab
L'étoile filante s'est ramassée sur terre... une belle trainée...
Rien à ajouter. Ce fut une journée terrible... Réseau, sauna... n'en jeter plus. Au moins pas de poppers.
Je ne sais plus très bien où j'en suis. Je prendrais le temps d'expliquer plus longuement si j'arrive à y voir clair. Je sais juste que je dois me remettre en selle, ou remonter au firmament pour briller lol
J'ai remis le compteur à zéro. Je me suis mis un objectif de 2 mois. Je crois que je dois fonctionner avec des dates.
Courage à tous... il doit bien y avoir un chemin dans ce labyrinthe !
Merde
Fabrice
Malgré le ton très guerrier de ton message, merci.
oui, je ne me suis pas battu, j'ai baissé les bras face à la première secousse (mon anniversaire, un message de mon père, l'affection d'un couple)... Pas d'excuse. Je ne sais pas gérer tout cela, hier j'étais perdu, déboussolé. Je n'ai pas lutté (ou bien trop peu).
On ne gagne pas sans combattre. Tu as raison, je pourrais relire mes combats, mon sevrage de 8 mois ! La violence que j'ai dû me faire, la liberté que j'avais gagnée.
Je suis perdu, mais je sais une chose, elle est claire ce matin. Ce n'est pas en fonçant dans le mur que je m'en sortirais. Donc Pause ! J'ai besoin de laisser la boue se sédimenter un peu pour y voir plus clair. Et surtout, pas le choix. Sevrage !
Jan (pour les anciens du forum) me rappelle tout le temps mes posts (oui relire !) qui disaient "Le sevrage, le sevrage, rien que le sevrage".
Actuellement, je ne vois pas vraiment où va ma vie. La grande question existentielle ! Mais je sais clairement que mes pratiques de dépendant ne sont pas ce que je veux vivre. Alors oui, cette vie c'est la mienne. Le passé, basta ! Là je vais me concentrer sur le présent, prendre soin de moi (une douleur au dos qui ne passe pas), revenir vers ce qui me plait, me nourrit (la nature, la lecture, mes enfants, des amis, le ciné, la méditation, mon travail). Il y a tellement de belles choses à vivre, juste les vivre, les apprécier.
Je sais aussi que mes démons seront toujours là à pointer le bout de leur nez. Et bien, oui Combat. WARRIOR (merci Patrick, il se reconnaitra si il passe encore ici parfois). EN MAJUSCULE.
Théo, en lisant ton message, j'ai crié, j'ai pleuré. Pas de dépit, pas d'accablement. Un cri de révolte. Un cri qui venait du fonds de moi. Un MERDE puissance MERDE. Cela m'a fait un grand bien... Insomnie, il était 4h30... J'espère ne pas avoir réveillé les voisins.
J'ai médité ensuite, longuement. J'ai senti en moi cette sècheresse affective, ce non-amour de moi (pas une haine, un non-amour), des sensations corporelles très étranges qui m'ont renvoyé à mon enfance. Face à cela, juste accueillir, ne pas analyser, ne pas réfléchir. Ce message de mon père qui me souhaitait mon anniversaire, et cette impossibilité d'accepter ce simple geste, cette simple pensée. MERDE. Puis ce couple qui me propose juste de passer un moment avec eux, pas que du sexe, juste de l'affection, et moi qui fuit... MERDE... La tempête en moi, la vague, le naufrage.
Je vais me battre pour MOI !
Fabrice

PS: @théo bravo pour les trois mois, bravo pour ton combat. Tu le dois à toi !
Merci pour ton message plein de bienveillance.

La date d'arrêt c'était hier. Pas de retour au sauna pour dire au revoir. J'ai pris mes précautions, je suis clean. Mais tu as raison... c'est un nid à virus ou bactérie.

Je vais réfléchir au Blockbsuter... mais plutôt aller voir "Le grand bain".
Les marseillais à Venise... bof... Venise pour moi c'est Mort à Venise... Vu un soir dans ma chambre, je devais avoir 18 ans avec mon meilleur ami... Jamais osé aller plus loin avec lui... On a reparlé bien plus tard de ce film, de ce que l'on avait ressenti. Mais impossible pour nous à ce moment là d'avouer que nous pouvions avoir une attraction mutuelle. Je n'ai jamais osé franchir le pas. ce fut mon premier amour... La vie nous a séparé, on s'est revu il y a quelques années, chacun avec femme et enfant. Puis plus rien... j'ai envoyé une lettre il y a quelques temps, pas de réponse... Il m'a fait découvrir le cinéma américain, je lui ai fait découvrir le ciné d'art et d'essai.
Donc je vais plutôt essayer de revoir "Mort à venise". La jeunesse, la beauté... cette ville hors du temps. Thomas Mann et Visconti !
Fabrice

PS: pour la prison, toujours ce titre d'Arcade Fire que je trouve très beau.
The well and the lighthouse: https://www.youtube.com/watch?v=Rtzw6rbGqBs
Les paroles sont superbes.
Merci Théo, je ne connais pas le port, mais si déjà je profitais pleinement du chemin.
Pas de rechute, et surtout la prise de conscience d'une fuite de toute forme d'affection, cela prend toutes les formes, jusqu'à des douleurs de dos...
Je n'ai pas envie de rentrer dans les détails. Mais j'ai décidé d'assumer, et donc de ne pas me refermer.
J'ai quitté ma zone de confort pour aller passer une soirée et une nuit avec ce couple. Pourquoi cette difficulté à passer un nuit avec des hommes ? Ce n'est que la deuxième fois et chaque fois ce fut difficile, et d'autres opportunités où j'ai littéralement fui (je suis parti). C'est terrible, car il n'y a aucun danger... et pourtant.
Je me suis souvent demander pourquoi je n'étais pas dépendant affectif (alors que j'ai souvent cette tendance), en fait je suis l'inverse, je suis un cœur de pierre.
Mardi soir, j'ai fui dans la dépendance. UN plan chez moi où je n'étais qu'un trou à remplir et de même au sauna. Au sauna, j'avais discuté un peu avec un mec, c'était sympa. Je n'ai pas pu aller plus loin, j'ai fui dans une backroom pour simplement me faire baiser comme une sale ... (c'est le modérateur qui censure).
Vendredi soir avec ce couple, j'ai accepté d'aller vers où le plaisir me pousse, mais j'étais accompagné, je n'étais pas seul, il y avait de la chaleur humaine (peut-être pas de l'amour), mais au moins de la chaleur humaine, du désir, du partage. J'étais bien, un peu ivre de plaisir, et heureux.
Fabrice
Bonjour Fabrice,

J'aimerais tant lire des bonnes nouvelles sur ton fil ... Le bonheur est tout près de toi et tu le mérites.

Courage et bonne fin de semaine !
Bonjour à tous,

Tiago, cela me fait plaisir de lire ce petit message. Je ne sais si le bonheur est prêt de moi, et surtout je ne suis pas encore convaincu de la mériter. Et toi que deviens tu ? Comment vas-tu ?

Théo, je sais que trop que tout est souvent ramené au sexe dans ma vie. En fait, j'ai conscience qu'il n'y a pas d'intermédiaire pour moi entre une relation sociale et une relation sexuelle. Je m'explique. Je suis une personne très sociale, je suis très actif dans différentes associations, j'ai un réseau donc plutôt riche. Mais je reste avec ces personnes à la surface d'une relation. Je n'arrive pas, difficilement à nouer une relation amicale. Je bloque, je fuis. Et je suis aussi une personne avec des relations sexuelles importantes (c'est la face connue ici). Il n'est difficile d'être dans l'entre deux. En fait, je crois que je ne sais pas ce que j'attends d'une relation , je me perds entre amitié, amour, affect, sexualité... J'essaie de débobiner cela avec mon psy, mais ça n'avance pas.

Hier fut une journée difficile. Tellement que je dois remettre mon compteur à zéro. Je suis revenu hier soir sur les réseaux de rencontre. J'y ai passé trop de temps (surement 2h), heureusement je n'ai pas trouvé de plan (peut-être je ne voulais pas au fond de moi). J'ai tout rebloqué. Ce matin c'est dur. La pulsion est là. Ce qui a déclenché ? Mercredi soir, j'ai revu un amant régulier (repas and co), soirée et nuit sympathique... Mais... Ce 'mais', je n'arrive pas à le comprendre. La relation avec cette personne est claire (je pensais): passer du temps à discuter et puis aussi prendre du plaisir. On a des hobbies communs, donc la discussion est intéressante. Mais la relation sexuelle réouvre des portes, des comportements, des sensations de vide, de disparition. J'en suis presque arrivé à voir dans la sexualité une forme de destruction, de retour au néant. Et le lendemain, face à ce néant, je me retrouve mal, perdu.

Aujourd'hui c'est difficile, mais la méditation m'aide à poser les choses. Ce n'est pas le tourbillon, pas la fuite. Juste l'impression d'être perdu, de ne pas comprendre et surtout de me sentir sans réelle boussole.

Bon courage à vous tous.

Fabrice
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