Dépendance sexuelle

Version complète : JE SUIS VIVANT !
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Merci à tous pour vos messages, il me touche et me vont droit au cœur... Et je peux même faire une entorse avec Céline.

Jan, tu as raison de dire que mon identité ne suffit pas expliquer ma dépendance. Je le vois clairement. Il n'y a pas que cela. Ce serait trop simple. Je sens encore des douleurs, des résistances en moi. Je pense à cette méditation que j'ai faite lundi matin. Je me suis retrouvé face à un très jeune enfant (moi), apeuré, angoissé, j'appelais ma mère, je criais 'Maman' et personne ne répondait. J'étais seul. Je sens qu'aujourd'hui, je ne suis pas clair sur ce que je veux vraiment.

Je veux prendre le temps de me retrouver seul, d'apprendre à me connaître, de vivre simplement pour moi. Et pourtant, cela pourrait paraître très simple... et bien non. Il y a toujours en moi la volonté de recherche chez l'autre la confiance (la protection) que je n'ai pas, l'amour que je cherche désespérément. Je me sens estropié des sentiments. J'ai besoin de temps. J'ai besoin de confiance. Parfois, j'ai l'impression que je pourrais tout faire, et d'autre fois, juste envie de me blottir dans mon lit et pleurer.

Je sens clairement que les lignes bougent, je suis moins fragile, mais j'ai encore envie que l'on me sente fragile pour que l'on m'aide, pour que l'on m'aime... Je ne dois rien recherche des autres, et trouver en moi cette liberté que je veux. Le chemin est encore long.

J'ai décidé pendant quelque temps de ne plus aller sur les applis (j'ai bloqué mon ordi et smartphone, merci Jan), je ne veux plus aller au sauna. Tu as raison Jan, je dois apprendre à avoir des relations avec des hommes en dehors de ce milieu... Pour l'instant, c'était la seule porte d'entrée que je connaissais pour ce milieu. A moi d'aller ailleurs, vers d'autres rivages.

Jeudi j'ai lutté pendant quelques minutes pour ne pas aller au sauna. J'ai hésité, puis non, je suis allé au ciné... et me suis plongé dans le "jardin des délices"...

J'ai confiance en moi, même si parfois je me sens bien seul comme ce soir dans cet appartement un peu vide. A moi d'y mettre la vie. Elle n'y viendra pas tout seule ! Tu as raison Tiago, il n'y a qu'un chemin, celui de la vie, celui de l'instant présent !

A bientôt
Fabrice
Bonjour Fabrice,

Merci pour ce beau message sur la liberté et sur le besoin d'être avec quelqu'un.

(25-11-2016 22:50)Fabrice a écrit : [ -> ]Je me sens estropié des sentiments. J'ai besoin de temps. J'ai besoin de confiance. Parfois, j'ai l'impression que je pourrais tout faire, et d'autre fois, juste envie de me blottir dans mon lit et pleurer.


Je comprends cette situation : je vis un peu la même chose. Il y a une tension. Je me dis que cette tension, inconfortable et dérangeante, peut être source de nouvelles avancées. Il faut l'écouter et la comprendre. Avoir de la compassion pour cette tension intérieure.

Je te suis dans cet effort qui consiste à mettre de la vie !
Un message court pour faire le point en cette fin de semaine. J'ai vécu une semaine intense depuis dimanche dernier. Je pense que cette semaine sera plus calme, je suis avec mes enfants. Je m'aperçois qu'ils sont une chance pour moi car il m'ancre dans la présent, et il est difficile de tricher avec eux.
Depuis dimanche, j'ai l'impression de vivre un trop plein et un trop peu. Peu de temps à moi du fait du boulot, du fait d'activités personnelles, du fait de mes enfants. Il y a aussi la solitude le soir dans l'appartement, où comme maintenant que les enfants dorment. Je dois trouver un équilibre. Là je dois me reposer. Je me sens à fleur de peau. Mais je suis confiant. La semaine sera avec mes enfants, cela m'aidera à garder l'ancrage.
Je tiens mon sevrage qui est sans porno, sans appli et sans sauna. Tu as raison Fr-Ed. Je commence à clairement ressentir ce qui est bon pour moi. C'est de l'ordre de l'instinct. Je fais confiance à cet instinct. Là, j'ai failli aller sur porno (fatigue) et je me suis dit que je devais juste prendre une tisane et aller me coucher... Voilà, je vais donc aller me coucher.
Dans ce sevrage, il y a une place pour le sexe. Je vais donc revoir le W.E. prochain la personne que j'ai rencontré au sauna. J'ai envie et lui aussi. Pour la première fois, je vais passer une nuit avec un homme... Est-ce une expression de ma dépendance ? Je ne sais pas. Et pas envie de me poser la question. Juste envie de profiter de l'instant.

Pour le reste, je ne peux que vous conseiller d'écouter le dernier 'sur les épaules de Darwin' sur l'empathie, sur le lien entre les émotions et la conscience, sur l'importance de l'instinct maternel dans la naissance de l'empathie (et pas uniquement chez l'homme). Cela m'a beaucoup parlé de mes dysfonctionnements actuels. Et puis je trouve exceptionnel l'histoire de la co-évolution entre l'homme et le chien.
https://www.franceinter.fr/emissions/sur...embre-2016

Bonne semaine à tous.
Fabrice
Un petit point après une semaine un peu particulière.

Le W.E. ne s’est pas vraiment passé comme je l’avais prévu. Je suis allé voir cette personne rencontrée au sauna, puis je suis reparti. J’ai cru que je pouvais faire l’amour juste pour le plaisir. Je ne crois pas. Cet homme n’est vraiment pas mon type d’homme. Conversation insipide… Je m’aperçois que tout cela n’est que du sexe, et ce n’est pas ce que je recherche. Fermer la parenthèse. C’est ainsi. Cela s’est imposé à moi sereinement. Je suis rentré et j’ai dormi jusqu’à 9h (un exploit pour moi !)

J’ai donc passé un dimanche calme, seul. Le premier depuis bien longtemps, et peut-être même le premier. Un dimanche pour moi avec des moments calmes et d’autres plus angoissants comme ce soir. Ce n’est pas simple de me retrouver seul, de me retrouver face à moi même. Il va me falloir du temps. Dimanche matin, j’ai écrit “Je suis dans le brouillard, je prends le temps, j’ai confiance, je lâche prise”. Même si il y a encore des résistances (des réminiscences d’angoisses, 2 sur l’échelle de Richter), j’accepte cette solitude, j’accepte cette période trouble, où je teste, où je me trompe. J’accepte cette part sentimentale en moi (romantique voire romanesque). Je la regarde comme faisant partie de moi, et ce n’est pas pour autant qu’elle me dirige. Vivre, c’est être libre et c’est avoir foi en la vie.

Concernant la dépendance, il y a toujours des pulsions. Mais actuellement, je ne vois plus d'avenir dans le porno et dans le sexe juste pour le sexe. En regardant dans le rétroviseur, je m'aperçois qu'il y a eu déjà dans ma vie des périodes où la dépendance était moins présente. Mais il y a une différence, avant le calme s'était imposé à moi, aujourd'hui c'est moi qui me suis imposé ce calme. Je ne le subis plus, je l'ai choisi. Et j'ai mis en place tout pour arriver où j'en suis. Alors, oui, je crois que j'ai fait un grand pas vers la liberté.

Et maintenant... Et bien, je vais me stabiliser dans cette nouvelle vie, trouver un équilibre, tout en continuant à avancer. Je suis en train d'apprendre à vivre seul, à me retrouver seul, à me retrouver avec mes enfants, prendre du temps avec les personnes qui comptent pour moi. C'est déjà un beau programme. Il y a aussi mon travail, mes activités associatives. Je vais donc profiter de cet hiver pour tout cela. Il y aura du temps pour la solitude, pour la réflexion. Qu'est ce que 3 mois, le printemps viendra. Je suis serein, j'ai foi en la vie. Il y aura des hauts et des bas, des moments difficiles. J'ai l'impression d'avoir une base solide pour passer cela. Comme toujours la méditation m'ouvre des horizons, m'ancre dans le présent.

Fabrice
Merci Fr-Ed !
L'arc en ciel c'est le symbole du soleil juste à la fin de l'orage ! En fait, je n'y avais pas vraiment pensé, mais j'aime bien le symbole.
Tu as raison, on ne vit pas en aparté ! Ma vie m'appartient, ce que je suis, ce que je serai, je ne le devrai qu'à moi. Et j'ai encore du chemin pour vraiment me libérer. Mais j'ai envie de rencontrer des personnes, d'échanger, d'aimer. J'ai encore ma vie devant moi.
Dans nos discussions, Jan et toi m'avez quasiment posé sous une forme très différente la même question. Qu'est ce que je pourrais faire pour moi, rien que pour moi ? Pour l'instant je n'ai pas de réponse, mais j'y pense ! La méditation a été vraiment la première chose que j'ai faite pour moi. Là, il est temps que je réfléchisse à un projet personnel. Une réalisation dont je serai fier et où je pourrais me dire "Merde, je l'ai fait !".
J'y pense (et j'ai même des idées, mais trop tôt !).
Fabrice
Bonjour Fabrice,

Je te remercie pur ton beau témoignage, qui me donne beaucoup d'espoir !
Je retiens ces mots : "Et j'ai mis en place tout pour arriver où j'en suis. Alors, oui, je crois que j'ai fait un grand pas vers la liberté.".

Tu parles aussi de l'hiver qui va passer, du printemps qui reviendra. J'aime l'idée de germination. Des graines sont semées et au début, il ne se passe ... rien.
Pourtant, des processus se mettent en place, doucement, de façon invisible. Il faut y croire et persévérer. Un jour, une nouvelle pousse apparaît : la promesse est déjà tenue. Et la pousse devient une belle plante vigoureuse et féconde.

Bravo !
Mon ami Fabrice !
 
Nous correspondons beaucoup par ailleurs…
 
Plein de choses ont été dites…
 
Juste un mot ici pour témoigner combien tu es indispensable dans ma vie, même si cette rencontre reste toujours virtuelle ! Je suis heureux et fier de t’avoir rencontré, tu es un le pilier principale dans mon combat ! De vraies amitiés peuvent naître ici sur ce forum !
 
Merci du fond du cœur et je te souhaite maintenant aussi ici que les meilleures fêtes de fin d’année, à toi tes enfants et ta famille et tes amis !
 
Ton ami
 
Jan
Merci Jan!
Ta présence m'est précieuse. Je peux compter sur toi comme tu peux compter sur moi. Notre relation est virtuelle et pourtant tu es là, bien présent.
Je viendrai ici poster une fois de retour à la maison. Il y a beaucoup de choses à dire. Les périodes de fêtes en famille ne sont pas simple pour moi. Mes transitions entre les périodes avec mes enfants et les périodes seul sont également difficiles.
À tous, j'en profite pour vous souhaiter d'heureuses fêtes de fin d'année.
À bientôt !
Fabrice
Bonjour à tous,

Dernier jour de l’année. Je pensais poster plutôt, mais le temps a passé et l’année se finit. Le moment de faire un petit point. Il s’est passé beaucoup de choses pendant ces 3 semaines, et j’avoue que sur l’instant je n’ai pas trop su les analyser. En fait, je n’ai pas cherché à les analyser car elle n’était pas déstabilisante pour moi.

Premièrement, je n’arrive pas à gérer les transitions entre les semaines avec mes enfants et les semaines seuls. Le 1er jour j’avais fini dans un sauna… De même 15 jours plus tard… Et puis il y eut les vacances de Noël. Je suis allé dans ma belle famille, à mon retour de nouveau seul, j’ai trouvé une faille (par hasard… Wink) dans K9 et je me suis connecté à un site de rencontre gay. Tous les mécanismes se sont remis en place. C’était comme avant… avec un peu de recul, mais pas la force de résister. 3 plans en 2 jours (pas glorieux). Gloups… Une différence aussi. Les plans étaient plus humains, pardon pour l’expression qui pourrait choquer, ce n’était plus l’abattage. J’ai rencontré des hommes (pas que des queues, même si…), nous avons fait l’amour (j’y ai pris plaisir) et nous avons aussi discuté de choses et d’autres. Je ne me voile pas la face, je sais que les mécanismes de la dépendance sont toujours là, et sont prêt à se réveiller, mais c’est différent. Il n’y a plus de culpabilité, plus de honte après…
Et maintenant la prochaine transition a lieu aujourd’hui. Je me sens serein et je crois qu’il n’y aura pas de plans. Pour le reste, j’ai gardé les contacts téléphoniques des hommes que j’ai rencontrés et je ne vais pas les détruire.

Plus important, et plus difficile à aborder ici, ce sont les changements dans ma vie personnelle: ma séparation d’avec la mère de mes enfants, séparation qui est de plus en plus irréversible, ma relation avec mes parents (4 jours chez eux pour Noël, une sérieuse engueulade avec ma mère), les problèmes de l’un de mes enfants (l’impression d’avoir un miroir devant moi…). Parfois je craque (sérieusement), mais encore une fois ce n’est pas une chute sans fin dans la douleur, juste une faiblesse. Je me relève et je repars. En étant seul, je m’aperçois que je peux vivre seul, que je peux être moi, que je peux m’affirmer, que je peux vivre, que je peux oser… que la clé du problème elle n’est pas ailleurs, elle est en moi. Je suis le problème et donc je suis la solution.

Je crois que depuis mon enfance je me cachais derrière les autres: ma mère, ma compagne… C’était plus facile, si il y avait un problème ce n’était pas de ma faute. Comme c’est simple d’être une victime ! Là, je suis seul, si il y a un problème, je suis le seul à pouvoir le régler. Alors je n’ai pas le choix… Et puis quand on prend le problème à bras le corps et bien ce n’est pas insurmontable. Je ne veux pas vraiment donner d’exemples car je suis dans le vécu, dans le très personnel.

Je sais aujourd’hui que ma priorité n’est pas la dépendance, mais ce qui était à la cause de ma dépendance (en me relisant je remarque que j’ai mis l’imparfait !). C’est ma relation aux autres, apprendre à ne pas plaire nécessairement aux personnes que j’aime (ma mère, mon fils), exprimer ma personne. VIVRE. Me débarrasser de tous ces schémas de pensée que j’ai en moi, cette mémoire qui vient interférer comme un filtre dans ma lecture de la réalité.

Parfois, je sens que c’est vraiment difficile, j’ai envie de revenir en arrière, replonger dans la dépendance, me perdre dans les bras d’un inconnu. Juste une faiblesse, je sais qu’il n’y a plus de marche en arrière possible ! C’est ainsi. Je crois que j’ai vraiment changé, du moins que je change.

Il y a aujourd’hui une base de confiance et de sérénité: parfois je suis heureux, parfois je suis triste. Mais cette tristesse n’est plus destructrice, aliénante. Je ne sais encore comment j’ai pu dire ce que j’ai dit à ma mère. Après cela j’aurai dû être détruit, et bien j’étais un peu déstabilisé, mais pas plus que cela ! Voilà, je crois que le changement est là. Je vais continuer en faisant attention à ne pas laisser de place à la dépendance sexuelle.

Merci à tous pour votre aide dans cette longue marche. Une dédicace très personnelle à Jan, la plus belle rencontre depuis très longtemps.

Bonne fin d’année.

Fabrice
Bonjour Fabrice,

Tous mes vœux de bonheur pour cette nouvelle année !

Comme je comprends ce que tu écris ! Tout ce que tu écris résonne en moi : vivre, s'affirmer, se débarrasser de schémas de pensées, sentiment d'être seul à pouvoir régler le problème, sentiment de vulnérabilité, alternance de périodes heureuses et de périodes tristes, etc.

En te lisant, j'apprends à aimer la patience. Même la rechute ne doit pas induire le désespoir : elle fait partie du processus. La guérison n'est pas brutale, elle est progressive. Elle a un pouvoir de transformation : tu écris que la tristesse perd son caractère destructeur.


Merci de partager ton itinéraire et tes interrogations, je me sens moins seul, je me sens compris !

Heureuse année à toi !
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