Dépendance sexuelle

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Addict, ta volonté, même enfouie très loin, elle esf toujours là car tu viens poster ici. À partir du moment où tu postes, il y a encore un sentiment de confiance. Oui, accroche-toi (et n'abandonne pas ton idée de voir un psy), c'est le seul moyen de rendre toujours plus intense la petite lumière de confiance et d'espoir que tu possèdes toujours.

Bon courage !
Citation :Bruno59 a écrit:
Addict, ta volonté, même enfouie très loin, elle esf toujours là car tu viens poster ici. À partir du moment où tu postes, il y a encore un sentiment de confiance. Oui, accroche-toi (et n'abandonne pas ton idée de voir un psy), c'est le seul moyen de rendre toujours plus intense la petite lumière de confiance et d'espoir que tu possèdes toujours.

Bon courage !

Merci de ton soutien Bruno59 !!!

Ce qui est paradoxal dans ma situation actuelle c'est que j'ai acquis pas mal d'expérience vis à vis de mon addiction depuis que j'ai pris conscience du Mal et que je viens dialoguer ici (en cela merci à tous !); mais malgré cette expérience, j'ai l'impression de n'avoir jamais été aussi fragile...

Il faut dire que ces temps-ci il y a pas mal de chamboulement dans ma vie, et étant donné que le porno constitue une sortie de secours vers la fuite de la réalité (et que chez moi chamboulement=problèmes=refus des problèmes donc de la réalité), la rechute est très facile. D'ailleurs c'est ce qui me fait penser que ce qui est très important pour la sauvegarde du sevrage c'est une certaine stabilité dans la vie, l'expérience acquise sert en cas de rechute mais ne préserve en rien de celle-ci.

Addict
j'en ai de l'experience et je ne me suis pas fait de cadeau. j'ai voulu regarder ma dépendance les yeux grands ouverts. psy, télé, radio le forum, rencontre en vrai avec des dépendant et pourtant rien à faire je rechutais. mais une petite voix me disait "c'est ton chemin".
l'idée c'est de ne jamais perdre de vue qu'on va s'en sortir ainsi à nos echecs on donne peu de poid dans notre histoire de future homme libre.
la fragilité dont tu parle elle m'a souvent fait peur et découragé. mais maintenant je sais qu'elle fait partie de moi alors je l'accepte.fragile on en ai pas moins homme.
ai confiance en toi et le reste viendra
courage addict
et aux autres merci pour vos textes
vous m'avez manqué ces dernières semaines
déclick
Salut à tous. Un p'tit mot juste en passant. Toujours à paris, et toujours "renonçant" à mes rapports malheureux avec mon ordinateur. Je travaille sur l'absence de joie comme présupposé de la dépendance.
C'est un article d'une amie qui m'a mis la puce à l'oreille - comme si je n'avais pu voir par moi-même là où le bât blessait : les dégoûtés de la vie, qui le sont trop pour trouver l'énergie de se sortir les doigts du cul, mais pas assez pour entrer dans une vraie renonciation.
Ceux qui restent entre deux eaux.


"Bouddhisme et dépression
Par Sherlock, mardi 30 janvier 2007 à 08:13 - Entomologie humaine

Récemment le Lévrier était préoccupé par un sujet dont je vais maladroitement tenter de parler. C'est le fait que ce qui amène les gens au bouddhisme, ce n'est pas la joie qu'on y perçoit. D'ailleurs si l'on faisait un sondage pour demander aux bouddhistes la façon dont ils perçoivent le bouddhisme, à mon avis, on retrouverait plus souvent sérénité et austérité que joie ou béatitude. En conséquence de quoi ce qui a attiré les gens vers le bouddhisme, c'est plus probablement cette austérité perçue que la perspective de la grande béatitude simultanée. Certes, il y a le désir d'être heureux, mais en passant par des études austères, difficiles... comme si la joie pouvait être le résultat de 10 ou 20 années passées à la Trappe, avec l'esprit sinistre qui lui correspond. D'après le Lévrier, le problème vient de ce qu'il y a chez les occidentaux une espèce de base culturelle de culpabilité et de détestation de soi qui n'existe pas chez les orientaux (et que je ne perçois pas en effet chez mon traiteur chinois). Les chinois et les tibétains, eux, ils savent ce qu'ils veulent : gagner plein de pognon, réussir dans la vie, être admirés et ça, pour eux, c'est BIEN. Donc, quand on leur dit que ça n'est pas bien, mais que c'est futile, et qu'il faut s'en détourner, cela ne fait que produire un sain rééquilibrage. Maintenant, prenez un français moyen qui pense qu'il est un nullos, qu'il est coupable de la dépression de sa vieille mère, que la vie de toutes manières ne l'intéresse pas parce que c'est de la merde, et que lui même c'est de la merde aussi, et dites-lui de se détourner de cela. Le résultat sera la dépression. Ce type n'a déjà aucune vitalité à la base, le bouddhisme ne fera que lui enlever le peu qui lui reste. D'où cette atmosphère sinistre des centres bouddistes. Nous sommes les bénéficiaires de tout ce joyeux héritage judéo-chrétien comme quoi la vie doit être difficile, qu'il faut se punir parce que par définition nous sommes mauvais, et ainsi de suite.
Je n'exagère pas. Cette discussion était partie d'une phrase du dalai-lama, comme quoi il avait mis très longtemps à comprendre que les occidentaux se détestaient, et dans quel état cette détestation de soi les plongeait. Car ça ne lui serait même pas venu à l'esprit que ça pouvait exister. Ce qui explique aussi que Chepa se marre quand quelqu'un lui dit "je ne m'aime pas". Il répond rigolant "mais si, tu t'aimes, tu joues du piano, tu manges bien"... Il ne s'agit pas de cela évidemment. Un tibétain n'a pas d'arrière-pensée. Quand il mange bien, en effet, c'est qu'il s'aime. Tout va bien pour lui. Un français, quand il mange bien, pour commencer on lui a dit au catéchisme que le plaisir était illicite et qu'il fallait vivre une existence austère. Donc déjà, il se sent coupable. Il n'est pas en train de gagner sa vie à la sueur de son front. Il n'est pas à l'hôpital en train d'aider les mourants. En plus il pense à tous les enfants qui meurent de faim dans le monde. Et quand il essaie de prendre l'air content de lui, on voit que c'est complètement faux. Les plaisirs de la vie n'ont jamais été permis pour lui. Alors si en plus on lui dit qu'ils sont illusoires, il va déprimer, et la dépression n'est pas du tout un état correct pour pratiquer. Donc sa pratique ne donnera pas de résultat, et il va déprimer encore plus et ainsi de suite. Alors que le tibétain, lui, il pratique sur une vitalité. La pratique ne fait que détourner son énergie vers des buts plus nobles que l'accumulation d'argent. Mais quand on n'a déjà plus d'énergie parce que rien ne vaut la peine ? Sur quoi va-t-on pratiquer ? Sur le néant ? Sur le désir de se punir ?
Bien sûr, tout le monde n'est pas comme ça, il y a des gens qui ont une vie sympa (dans leur perception) et qui en sont contents. Mais le problème, c'est que ceux qui sont attirés par le bouddhisme sont principalement les dépressifs, les coupables, ceux qui pensent que la vie ne vaut rien et qu'eux-mêmes ne valent rien, ceux qui veulent aller s'enterrer dans le froid et la neige. Ils vont vers le bouddhisme car ils pensent que le bouddhisme dit la même chose qu'eux, qu'en effet la vie et eux-mêmes ne valent rien. Mais la réalité c'est que le bouddhisme dit cela à des gens qui ont une haute estime d'eux-mêmes. Un jour, un grand lama disait à un traducteur :"Cessez de vous sous-estimer, et de croire que vous ne valez rien !". Il avait perçu cette tendance, assez marquée chez cette personne au demeurant.
Le problème, c'est maintenant d'arriver à gérer l'orgueil bien réel qui résulte du sentiment de sa propre nullité, car plus une personne se trouve nulle, plus en général est aura développé de l'orgueil par-dessus pour arriver à survivre. Et que faire aussi de cette énorme tendance à la distraction qui est la fuite de tout cela ? Un chinois qui travaille 14h par jour dans son magasin fera un bon pratiquant si on arrive à le détourner de son compte en banque. Mais un gars qui passe 14h par jour devant un jeu video ?
L'esprit occidental est vraiment compliqué.
(...) Bref, le dépressif chronique (au moins 90% du public des sanghas), manquant d'identifier la Joie comme élément fondamental de la pratique, est capable de tout foirer en s'imaginant réussir. Donc, la conclusion de cela, c'est de dire que si ce qui vous a amené au bouddhisme, c'est le dégoût de la vie, la culpabilité, et l'auto-punition, il y a quelque chose à réviser d'urgence. Il qu'il ne s'agit pas simplement de devenir "content", car tout le monde prétend être content tout en étant extrêmement mécontent, mais d'identifier le mécanisme qui interdit d'être heureux. Mécanisme qui s'apparente à un coffre-fort de la Banque de France (avec la Joie à l'intérieur). "
Merci John,

pour ce "Partage" extrèmement véridique. Il ne rejoint pas que les dépendants, mais tous ceux qui souffrent, tous ceux qui ont au plus profond d'eux, un mal de vivre incompréhensible. Ton écrit a traversé mon âme! Grâce à toi, j'ai certainement mit le doigt sur une plaie ouverte et j'essaierai de faire en sorte qu'elle se cicatrise, enfin!

Merci d'être là! labardo! :love2:
Je me permet de répondre à ton message underscore pour soulever quelques inexactitudes.

Tout d'abord tu identifies le mahayana (grand véhicule) et le vajrayana ( véhicule de diamant). S'il est vrai que le vajrayana appartient au mahayana, le zen appartient tout autant au mahayana.

Concernant la sokka gakkai, il s'agit purement et simplement d'une secte qui n'a strictement rien à voir avec le zen.

Ayant pratiqué pendant quelques années vipassana, pratiquant actuellement le vajrayana, je considère les pratiques bouddhistes, mais il me semble que cela est vrai des pratiques spirituelles en général, comme une aide trés importante dans le sevrage.

Concernant ton jugement sur le véhicule de diamant, il est vrai que certaines personnes sont plus intéressés par le gain financier que par l'aspect spirituel, mais il me semble que cela se retrouve un peu partout.

J'arrête là ma réponse, de peur d'être taxé de faire du prosélytisme. ;-)

:zen2: :zen2: :zen2: :zen2: :zen2:
moi je pratique le zen gourmant à base de purée d'oeuf de poisson c'est le tarama
:-x
Au risque d'enfoncer un peu le clou je rappelle que Bouddha himself n'était pas un ascète. Remenber : la voie du milieu. Alors que le jeune prince Siddharta (qui a connu l'opulence) s'est rapproché des ascetes pour rechercher l'éveil il surprend une conversation : un prof de musique explique à son élève que s'il veut obtenir une note juste, la corde ne doit pas être trop tendue... mais pas non plus trop molle.
C'est là que le futur Bouddha prend conscience que la libération ne se trouve pas dans l'ascetisme et l'austérité, pas plus que dans la recherche du plaisir immédiat... mais entre ces deux pôles : c'est la voie du milieu !
Le bouddhisme (enfin celui auquel je suis attaché et qui est le même qu'_underscore_) ne dit pas que le désir est mauvais (ça ce serait judéo-chrétien à la rigueur puisque gourmandise et luxure entre autre font partie des 7 péchés capitaux) mais que l'attachement au désir même à la souffrance.
Ce sont là les deux premières nobles vérités : la vérité de la souffrance et l'origine de la souffrance.
Désolé de la longueur du message
c'est marrant, roul, que tu trouves ma prose cynique. D'abord parce que c'est pas la mienne, et puis parce que je trouve que ça décrit assez bien certaines sanghas. Mais c'est vrai que le sujet est polémique, et qu'on va pas se fâcher entre amis partageant les mêmes préoccupations. Ce que l'article souligne c'est que nous nous tournons parfois vers la spiritualité pour de "mauvaises" raisons (être délivré de la souffrance, alors qu'il faut d'abord voir de quoi elle nous cause) ce que jim a joliment résumé par "l'attachement au désir" mêne à la souffrance.
En ce moment je m'interroge sur cette addiction à la souffrance, qui ne nous désigne pas comme masos, je suis allé voir un tibétain à paris la semaine dernière (http://dzogchenparis.free.fr/enseignants...ng.htm)qui rappelait vigoureusement que les soi-disant "masos" ne recherchaient pas la souffrance en soi mais qu'ils avaient pris "l'habitude" de faire de la saisie sur la souffrance une recherche de plaisir, que tout le monde recherche le bonheur, quoi...
sinon j'ai un nouveau koan : la cigarette crée le manque qu'elle prétend soulager.
Et je vous encourage vivement à vous rapprocher des réunions DASA s'il y en a dans votre région.
en pointillé, parce que je suis résolu à ne pas redevenir un "pilier de forum" : à moyen terme, le sevrage, passage obligé des pornoïques, tabagiques et autres compulsifs n'est pas une politique de vie. Ajouter du vide au vide c'est favoriser angoisse et dépression. Je dois être à 45 jours sans clopes, j'ai survécu à mon blog :-) et traverse des moments de flip et de déprime "biologique", mais rien que je puisse relier au porno, vu l'important travail fait en amont.
J'accueille donc ces angoisses comme un passage obligé vers un nouvel équilibre. Si je survis à mon personnage, y'a forcément de l'espoir.
Pensées émues envers vous tou(te)s.
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