Dépendance sexuelle

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Salut les filles.(lol)Des news de moi-même, avec ces rogatons de romantisme échevelé qui font mon style (mais le style ne fait pas tout.) Opéré cette semaine sous anesthésie générale, me voilà débarrassé de 3 dents et d'un kyste dans l'os de la mâchoire pour alléger ma traversée de 2012, l'année de la Tarlouze.Lointaines conséquences d'un accident de voiture en 1983 dont tous mes fans se souviennent avec émotion.Our sins cast long shadows, disent les Anglais.Our karma got big bollocks, ajoutent les tibétains.Je n'étais même pas sinner à l'époque, sinon par inadvertance, Poil à la repentance.Petite baisse de régime en fin d'année 2011 : tous les détails en pages intérieures.A force de trop bosser, d'être flippé, perfectionniste, de me dire que j'étais largué techniquement (mon associé a le tort d'être très brillant et beaucoup plus jeune que moi) et de me prendre pour un minable (mon péché pas mignon du tout)  j'ai fait une petite dépression, parce que j'avais pas le temps d'en faire une grosse, qui s'est finie par une quasi - tentative de suicide, une hospitalisation en psychiatrie, puis anxiolytiques, antidépresseurs et somnifères, comme dans une vieille chanson de Thiéfaine (sans la bière ni le mezcal, mais j'ai trouvé un vieux mexicain aux Alcooliques nanonimes qui jouerait bien mon nouveau père spirituel dans le biopic qui ne manquera pas de m'être consacré un jour où les scénaristes hollywoodiens seront en manque d'inspiration), bref une totale.C'était il y a un plus d'un mois et demi.Depuis, j'ai relu quelques notes manuscrites de ces dernières années. Comment ai-je pu oublier cette prière auto-concoctée comme une ordonnance : "mon Dieu, préservez-moi de me prendre pour un minable ?" que j'y ai trouvée à plusieurs reprises ?Aujourd'hui ça va mieux, et je m'aperçois que j'ai le droit d'être petit sans être minable.Comme j'ai fait ma crise des 50 ans avec un an d'avance, c'est cool je vais pouvoir passer à autre chose.Bref, après une semaine d'hospitalisation au CHU avec des dépressifs profonds auprès desquels je ne suis qu'un aimable plaisantin bricoleur de l'auto-apitoiement, avec le suivi très distancié qu'offre la psychiatrie publique dont j'ignorais tout, j'ai passé une sale semaine à la maison, même pas en état d'amener mes gosses au lycée, complètement ensuqué par les médicaments, à passer des heures à pleurer dans mon lit, déchiré par des vagues d'angoisse, de culpabilité, à me dire que je ne pourrais plus jamais retravailler ou fonctionner normalement, à essayer de faire de la respiration apaisante qui n'apaisait rien du tout et surtout pas la douleur de me prendre pour un tas de merde sanguinolente, un de ces matins épouvantablement crépusculaires donc s'est imposé cette question à mon esprit dans sa désarmante simplicité : - Tu es par terre. Est-ce que tu es mieux par terre, ou est-ce que tu as envie de te relever ?A partir de là, je me suis entendu répondre que j'avais envie de me relever, et j'ai commencé à poser des actes dans ce sens.Parce qu'il ne faut jamais perdre de vue ses objectifs. Quinze jours avant (ah oui parce que c'est un récit éclaté pour répondre aux canons de la narration en vogue actuellement qui correspondent grosso modo aux impératifs de cerveaux habitués à zapper de page en page sur internet) je m'étais quand même  précipité chez mon généraliste, parce que ça faisait 15 jours que je ne dormais plus du tout, et que je regardais la hauteur des immeubles en calculant mes chances de me rater, mais il était déjà tard. Je lui ai décrit mes humeurs et mon parcours avec tant de précision qu'elle m'a prescrit des anxiolytiques et antideps, mais le dimanche suivant je suis allé au bord de la falaise parce que ne ne voyais plus comment m'en sortir (je m'étais mis dans des situations que je pensais indémerdables au boulot, et ça m'avait décidé à en finir... bonjour la lucidité !)J'étais terrorisé par ma propre peur, et attiré par le vide et la promesse illusoire d'un repos que je souhaitais éternel.Résurgence souterraine de la rengaine nihiliste "tout est vain" énoncée sous acide avant Jesus-Christ.Finalement, au bout du compte et au bout du quai je n'ai pas sauté, en me disant que j'avais quand même une femme et des gosses épatants et que je serais damné de leur faire un tel chagrin, et le lendemain je suis allé voir le psychiatre qui me suivait pour ou plutôt contre la porno-addiction entre 2002 et 2006, qui voyant mon état a cru bon de me proposer un séjour en hôpital de semaine, du lundi au vendredi, en psychiatrie légère. C'était assez dur, surtout pour mon orgueil, mais ça m'a fait du bien.45 jours plus tard, je ne prends plus d'anxio, ni de somnifères, les antideps j'en ai pour 6 mois (c'est un traitement de fond) et j'ai un suivi avec un psychiatre plutôt freudien, mais sympa quand même. Et grâce à l'élixir fumigène du bon docteur Cannabinol (cf photo, en fait ça n'est plus vraiment mon truc...) j'ai rajeuni de 20 ans et j'ai retrouvé mon équilibre, il est 5h30 et je monte un gros film institutionnel' à la maison pour avant-hier sans faute, bref c'est la patate ! Je me demande si j'entreprends quelque chose avec un thérapeute gestalt, et dans cette attente j'ai repris à bosser et j'ai fait de gros progrès dans le lâcher prise de mon autominabilité et de mon autoapitoiement. Finalement, ça m'aura bien vidé les ballasts, cet arrêt dans la poussière.C'est cela qui nous empêche de commettre l'irréparable, ce désir qui est la Vie même en nous, et qui s'insurge contre notre capacité à nous nuire, cette appétence à la liberté qui contrecarre nos plans méthodiques ou désordonnés d'autodestruction, cette aspiration à la fluidité, à la légèreté, même prostré alors qu'on vient de tenter de se trancher les veines psychiques avec un tesson de bouteille d'amertume et de dépit, ou de se chier dans les bottes ou de foutre en l'air 5 mois ou 5 ans d'abstinence.Et je viens de passer la semaine à Paris pour apprécier mon bonheur d'être nantais, avec ma compagne et ma fille, je me suis attaché à combler leurs désirs les plus secrets pour leur faire oublier le mauvais quart d'heure que je leur avais fait passer le mois précédent. C'était pas bien compliqué : leurs désirs les plus secrets consistaient essentiellement à claquer tout notre pognon dans des boutiques de fringues du quartier Montparnasse et à faire la queue devant le centre Beaubourg pour y contempler brièvement des oeuvres d'artistes bourgeois décadents.Je me suis aussi rendu compte que claquer 153 euros de comics en vo en 10 minutes dans une librairie spécialisée de  Saint Michel avait des effets positifs et durables sur la dépression.Tout Finit Donc Par Rentrer dans l'Ordre et le Happy End n'Est Pas du Tout Tiré par les Cheveux, la France Respire !Des bises, les filles. Dieu vous garde. J'ai du plutonium sur le feu, si je ne le touille pas il va attacher.[Image: mystiqu_de_chiotte.jpg]
Salut John,Je viens de lire rapidement ton texte :la première impression que j'en ai est la suivante : cette auto-destruction ne nous lâchera-t'elle donc jamais la grappe ?Sommes-nous condamnés à (re)vivre de temps à autres des épisodes aussi douloureux que tu le décris ici ?Comment garder le courage, la force et l'espoir...sans véritablement craquer pour de bon un de ces 4 !?Oui, avec des actes qui prennent sens en nous, 24h à la fois...Par moments, tout cela me semble que blabla...en même temps, c'est un déprimé qui te cause...Bon vent
Toujours aussi décapant John  Content../../../p><p> </div>
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Toujours aussi décapant John  Content../../../p><p> </div>
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Le problème, diabolo, ce n'est pas la dépression, c'est de saisir cette expérience et d'en faire sa nourriture par le biais du mental. Peu de chances d'en sortir tout seul, mais il n'est pas interdit de demander de l'aide. J'ai la chance d'être entouré de gens positifs, et de pouvoir relativiser mes coups de mou.

Ca m'a fait du bien d'aller très mal, parce que j'ai dû aller chercher des solutions innovantes. Je ne sais pas si le carrosse va se retransformer en citrouille quand j'arrêterai les antidépresseurs, mais je ne crois pas, parce que je n'ai aucune envie de retraverser ça, et que ça m'a ouvert les yeux sur pas mal de trucs à traîner ici et là, que je vais rêgler de ce pas, un jour à la fois.

 Le problème, diabolo, ce n'est pas la dépression, c'est de saisir cette expérience et d'en faire sa nourriture par le biais du mentalj'comprends pas bien....comment se nourrir de pensées et/ou de jugements qui tendent vers l'auto-destruction...qui me flinguent sur le plan de l'estime et de la confiance en soi ????Accepter d'être faible et vulnérable...non seulement par rapport à la dépendance mais aussi au regard de son mal-être, sans se juger au lieu de se débattre avec sa propre volonté qui de toute façon ménera à la rechute...c'est peut-être une piste que tu sous-entendsSe faire aider : cela semble salvateur (je vois 2 psy, je fréquente 1 mini groupe DASA -sommes 2 à 3 par réunion-)...mais je reste encore un anoréxique social (là, il est souhaitable que je me bouge)Assez ruminé : vais essayer de vivre ma vie, dans l'instant, parce qu'elle est à moi et que si je veux l'apprécier, faudrait aussi que je prenne un peu soin de moi, jour après jour, sachant les fragilités qui me caractérisent
Une amie écrivait ""Il y a deux façons d'exister : être une star, ou une victime. Les deux à la fois c'est encore mieux. Donc si tu vis avec un mec addict, ça fait vraiment de toi une super victime, et si en plus t'es capable de le supporter, alors en plus t'es une star. Il y a aussi des gens qui se font des cancers pour ça, pour avoir le plaisir de montrer à tous que leur situation est vraiment terrible, et qu'en plus, ils survivent. (&hellipWink Quand elles (les codépendantes) en auront marre de souffrir, elles ouvriront les yeux, mais pas avant. Il y a bien trop d'avantages." Je l'ai aussi pris pour moi, et je me le suis mis là, à l'époque c'était pour allumer personne, ni les co- ni les deps, je trouve qu'on peut l'essayer sur soi avant de s'étouffer d'une vertueuse indignation, en tout cas moi ça m'a bien parlé et j'en ai été très content.

Aprés, si t'es un anorexique social, c'est sûr que c'est pas ici que tu vas reprendre du poids.

Je suis d'accord, peut être que ce qu'on découvre c'est qu'on a une part de responsabilité dans nos ruminations. Mais je me souviens avoir eu beaucoup de ruminations, et si quelqu'un était venu me dire ça à ce moment là ça se serait peut être fini avec un coup de boule, parce que c'était vraiment quelque chose de puissant que je ressentais, et j'aurais eu l'impression qu'on me prenait pour un ado qui fait sa crise et qu'on minimisait ma souffrance. Parce que je savais bien que j'étais attiré par les ruminations, mais le fait de le savoir ne m'aidait en rien. Et je pensais que c'était parce que cette force était trop forte, que les autres qui me donnaient des conseils n'avaient jamais connu ça et faisaient de leurs "petites déprimes" un cas général. Mais ça n'est pas le tout de savoir qu'on est attiré par les ruminations, il faut aussi le réaliser, sentir en quoi c'est vrai, "où" c'est vrai, arriver à le vivre comme une certitude etc... et je pense que de sortir, au moins pour un petit moment, de la déprime (par exemple avec des médocs) doit pouvoir aider à voir plus clair dans les problèmes et aider à réaliser ce qu'on sait peut être déjà mais qu'on n'arrive pas vraiment à voir quand on est secoué par les ruminations. Mais peut être que je débloque, quand une idée est trop abstraite c'est jamais bon signe. 
Bien sûr, Hatt : si je n'étais pas actuellement sous antidépresseurs, je n'aurais pu prendre cette distance (un peu affectueuse quand même) avec mes dysfonctionnements les plus criants (et quand on crie, surtout de dépit, on est aliéné par sa propre souffrance.Les dépendants sont flippés, auto-dépréciatifs dépressifs...- le mieux est sans doute de leur faire comprendre que c'est une traversée du désert, que quand on est dans un sentiment, on croit que la situation que l'on vit est "éternelle" - ce qui est particulièrement désagréable lorsque ces sentiments sont négatifs. Mais que finalement, ça change et on arrive à une oasis. On a vécu une saison en l'enfer, mais une fois sorti de là, ça a enrichi le point de vue.

A ce titre, pour aujourd'hui les médocs sont de bénies béquilles, qui évitent de continuer à ramper par terre. N'empêche que : une vigoureuse introspection m'a permis de réaliser pour moi la vérité de ce qui se disait là, dans cette complaisance subie du malêtre. Après, tu choisis tes outils : pour moi ça a été abstinence + psy + changement de mode de vie. J'avais la chance de n'être pas seul, d'avoir un boulot, une famille, des amis à qui je pouvais en parler...Ca ne sert à rien d'essayer de décrire la couleur bleue à des aveugles de naissance, c'est vain et cruel. Accepter sa faiblesse, ce n'est que la première étape.Comme je le disais il y a 6 ans en ouvrant mon blog, à partir du moment où j'ai compris l'enchainement des causes et des effets, (et le désir s'accroit quand l'effet se recule, disait Corneille je crois) j'ai perdu la liberté de surfer sur les sites de cul. Mais j'ai gagné celle de ne pas y perdre ma vie, mon estime, ma compagne et mes roubignolles...Que j'aie parfois momentanément perdu de vue ce fondamental en dit long sur mes limitations (plutôt que de repartir dans un trip “trahison, mensonges & goût immodéré du drame&rdquoWink... mais quoi faire du passé, sinon le reconnaitre pour ce qu'il est et aller de l'avant ? un jour de post-rechute, une amie bouddhiste me disait : "Prenons une analogie. Je me suis fixée tant de pratique par jour. Il y a des jours, rares, mais existants, où je n'y arrive pas. Je pourrais me dire “bah c'est trop dur, fais ce que tu peux”. Non, le lendemain, je m'y remets comme s'il n'était rien arrivé. Comme s'il n'y avait jamais eu d'accroc. Cela préserve le sentiment de continuité d'une pratique sans accroc. Ce qui n'est finalement pas un mensonge, car rétrospectivement, un accroc par-ci par-là n'a rien changé. Tout est question de l'interprétation que nous en faisons. Si nous lui accordons la moindre importance, il a des chances de se reproduire. Etrangement, le déni dans ce cas est une bonne chose. C'est le déni de sa faiblesse, qui débouche sur une force qu'on s'ignore. Parce que si je me dis “je suis faible, je vais faire ce que je peux”, je ne vais plus rien faire. J'entretiens donc l'illusion de ma force afin de lui permettre d'exister, et ça marche. Et à la fin de l'année, je vois qu'il y a très peu de jours de rechute. Mais il faut que ça soit clair. Dans l'idée, AUCUN n'est permis. Si ça arrive, on oublie et on continue comme avant : AUCUN n'est permis." j'ai mis le temps, mais aujourd'hui je vois tout à fait ce qu'elle voulait dire. Comme disait Coluche, Si un jour tu te sens inutile et déprimé, souviens-toi : un jour tu étais le spermatozoïde le plus rapide de tous.

Y'a un copain à qui j'ai envoyé le récit circonstancié et apocalyptique de "MA" dépression qui me répond :Et sinon, à part ça, ça va?Mais il a raison, évidemment.L'essentiel est ailleurs.Ou alors je lui réponds un truc du genre :Non.Bien sûr que non, ça ne va pas.Et là je recentre dans mon petit mythe perse de mythe, à l'âge où l'on commence à décompter toutes les choses qu'on n'a pas faites, et qu'on ne fera probablement jamais :- coucher avec une noire- (progresser dans l'intention de) pratiquer le bouddhisme- être chef de rayon végétal au Gamm Vert de Pornic (justement, je suis en train de monter leur film)- demander à Louis-Jacques de ses nouvelles plutôt que l'abasourdir avec les miennes, dont on se demande toujours si c'est de l'art ou du cochon...-jouer de la guitare correctement- renoncer à la jeunesse...Henri Michaux disait que l'enfance, c'est le temps des premières fois : plus ça va, moins on fait de choses pour la première fois. Ce n'est qu'à moitié vrai (bien que j'aime beaucoup ce qu'il écrit par ailleurs)Car je peux tout aussi bien commencer à compter les choses que j'ai faites très récemment pour la première fois :-m'épiler les sourcils pour enlever ceux qui blanchissent-nourrir les poules au toutaliment (elles n'aiment que le maïs et laissent les granulés de côté, mais quand j'oublie de les nourrir pendant 2 jours du fait de mes allées et venues tardives, elles n'en laissent pas un atome… à méditer)-faire 1000 km en conduite accompagnée avec mon fils-être invisible aux yeux des jolies femmes dans le bus (un des nombreux super-pouvoirs qui m'ont été offerts avec l'âge)...-Lire un livre sans lunettes (quand il y a assez de soleil)-Avoir des rapports sexuels satisfaisants pour chacune des parties en présence-Lire une bande dessinée de Super-Héros dans la langue de Shakespeare et la trouver chouette-Réussir des galettes au sarrasin-Regarder un documentaire sur les lobbys pharmaceutiques (proposé hier soir par Hugo) et le trouver pertinent et bien fichu-Remercier les antidépresseurs pour leur efficacité-Aller passer 8 jours à Paris et trouver ça agréable de faire la queue à Beaubourg pour voir une expo moche sur Munch-Entamer 8 fois d'affilée un bouquin de SF et n'y plus rien comprendre-Dérusher deux heures d'interviews de cadres d'une coopérative agricole et y prendre un certain plaisir...Toi aussi, tu peux créer ta propre liste ! Tu y découvriras des trucs surprenants sur toi-même !
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