Dépendance sexuelle

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Bonjour à tous, 

Oui Jan, tu as raison... et non, je n'avais pas encore réalisé cela de façon consciente. :-) 
J'ai en effet tendance à m'auto-déprécier et jalouser les hommes qui me plaisent. Et pas juste pour les acteurs pornos, cela s'est déjà produit avec des mecs de la vie réelle ayant couché avec moi. Comme quoi, même les "posséder" de façon tangible par l'acte sexuel n'apaise pas cette dévalorisation (je reprends ici ton terme de "posséder", avec le même contexte, ce n'est pas une possession dans un but malsain de contrôler ou manipuler l'autre, c'est surtout entre moi et moi que ça se joue tout ça...)

Bon sinon, la journée d'hier a été très chaotique pour moi. J'ai subi une énorme pulsion, la plus grosse que je n'ai jamais connue. Je ne sais plus vraiment comment cela est arrivé, je pense que c'est en partie dû à une vidéo sur Youtube avec un homme très séduisant pour moi... Et là je ne "cherchais" pas particulièrement les ennuis, elle était directement en rapport avec mon boulot, mais le youtubeur en question correspondait malheureusement à mon type d'hommes. 
Et oui, je crois que tu as visé très juste Jan, car cette attirance mêlée de frustration n'était pas seulement due à son physique, mais aussi son attitude, son discours au niveau purement intellectuel (car il m'apprenait des choses en rapport à mon activité professionnelle).
Ainsi, même sur le plan intellectuel et mental où je suis bien plus à l'aise, je me suis senti inférieur. 
Ajoutant à cela que j'ai déjà 3 semaines de sevrage, ça a failli me déstabiliser... 

Je dis bien "failli". Je me suis maîtrisé, mais ça a été très dur. Le plus frappant, c'est que je n'avais pas vraiment d'excitation sexuelle, juste une oppression au niveau du plexus solaire. 

Ce matin, je suis content de moi, car j'ai déjà succombé à des vagues pulsionnelles moins puissantes que ça... la méditation a dû m'aider, et au milieu de la tourmente, je me suis raccroché à une phrase que j'ai lue ici : "on souffre pendant le sevrage, mais c'est comme ça, faut faire avec"
Ça a l'air d'être une évidence, mais ça m'a aidé à tenir, j'ai compris que ça faisait partie du processus, et que je devais m'estimer heureux de ne souffrir ainsi qu'au bout de 3 semaines. 

Allez... cap sur le 16 juin. 

Merci de m'avoir lu.
Bonjour, 

Les 3 derniers jours ont été bien plus agréables; je n'ai subi aucun nouvel assaut pulsionnel. 

Bon, sinon, même si je gère plutôt bien en ce moment, je me pose des questions sur la suite... déjà, au niveau du sevrage lui-même. 
Je me demande combien de temps il doit durer (Je parle ici du sevrage global : porno et/ou masturbation, relation avec autrui)
J'ai lu sur le site "votre cerveau dans le porno" la notion de reboot sur 3 mois minimum, qu'en pensez-vous ici ? 
Je ne considère pas ceci trop court ou trop long, je réfléchis simplement à cette "règle"... il ne s'agit pas de faire un sevrage pour faire un sevrage, ce n'est qu'un moyen et non une fin, car je me vois mal rester dans cet état éternellement. 
Est-ce que cette durée est pertinente pour ne pas replonger si on a une relation sexuelle saine ? (je ne parle même pas d'une masturbation sans porno). Je sais que la réponse à cette question est probablement "ça dépend, c'est propre à chacun", mais j'espère un avis plus développé et éclairé que le mien lol.  

Ensuite, pour revenir sur le thème des rencontres, et leur support de départ : réel ou virtuel. 
Je pense que ce n'est pas tant le moyen qu'on utilise que l'état d'esprit qui est déterminant pour une rencontre épanouissante, au lieu d'une rencontre qui va nous tirer vers le bas. Certes, je ne me voile pas la face, il sera plus difficile d'avoir une approche non-hyper-sexualisée sur les fameuses applis de rencontres à géolocalisation que lors d'une rencontre fortuite dans la vie réelle, mais il suffit de rester clair dans sa démarche, et ne pas rencontrer n'importe qui. 
Même si le format des sites encourage à cette consommation (consommation qui passe par le rejet aussi, on peut facilement se faire démolir l'ego en quelques instants si on est trop sensibles et qu'on ne fait pas partie des 5-10% de mecs "parfaits"), ce sont avant tout les hommes qui font l'ambiance globalement malsaine qui y règne, et non pas les sites qui ont transformé les hommes. 
Je veux dire par là qu'on tombera sur ces mêmes personnes dans la vie réelle. Pire encore, le caractère plus indirect de la rencontre favorisera parfois une certaine hypocrisie, tandis que le mérite de ces applis est au moins d'annoncer la couleur, et de ne pas cacher qu'on cherche juste à ba****.   
C'est cru à dire, mais un queutard reste un queutard, que ce soit sur une appli ou dans la rue. 
Et Internet ne se limite pas à ces applis très connotées, on peut aussi faire connaissance par le biais de forums ou groupes Facebook qui sont déjà plus "soft". 
J'ai construit de merveilleuses amitiés à partir d'Internet, des personnes que j'ai rencontrées de multiples fois dans la vie réelle bien sûr, donc j'ai la conviction qu'on peut faire de belles rencontres galantes, même sur Internet, et peut-être même sur la plus "chaude" des applis. 

Et enfin, pour terminer ce post, j'ai lu un article très inspirant sur un blog orienté spiritualité / développement personnel :

Citation :<< Je le dis toujours, ne couchez pas avec quelqu'un que vous ne voudriez pas être.>> Lisa patterson

Lorsque vous avez une relation intime avec quelqu'un vous fusionnez avec son énergie. 

Que ce soit du sexe normal, oral, anal, astral... Vous absorber une partie de son énergie et lui également une partie de votre énergie. Une personne qui couche avec plusieurs autres personnes absorbe l'énergie de ses amant(e)s. Prenez garde a celui qui ne nettoie pas régulièrement son énergie, vous risquez de couchez par la même occasion avec toutes ses précédentes amantes. 

Choisissez bien votre partenaire. 

Si vous avez des relations sexuelles avec une personne aimante, optimiste et qui vous remonte le moral – cette merveilleuse énergie sera absorbée et vous exaltera. Si vous avez des relations sexuelles avec une personne qui est de nature négative, pessimiste, instable et dépressive – cette énergie vous écrasera et vous désintéressera de la vie quotidienne . 
Bien que nous soyons des êtres physiques, nous sommes tout d’abord des êtres spirituels.


Je trouve le propos de cette Lisa Patterson très puissant, il simplifie beaucoup les choses... cette phrase n'implique pas d' "attendre" forcément le grand amour pour avoir une sexualité, mais elle permet d'éliminer un nombre drastique de personnes... je suis désolé de devoir l'admettre, mais un bon deux tiers des garçons avec lesquels j'ai vécu une ou plusieurs relation(s) sexuelle(s), je ne voudrais pas être eux, et avec le recul, je suis conscient qu'ils m'ont vampirisé mon énergie (involontairement). 


Cette citation est également pertinente dans le sens suivant : Comment savoir si on voudrait être cette personne avec laquelle on envisage peut-être une relation intime ? pour cela, l'apparence physique ne suffit pas, j'ai besoin de voir si ce qu'elle dégage sur les plans émotionnel, mental, énergétique me correspond. Du coup, EXIT les plans vite faits mal faits, on ne peut évidemment pas connaître quelqu'un dans ces conditions. 
Ce précepte auquel j'adhère pleinement pourra être d'une efficacité redoutable à l'avenir, lorsque je serai un peu sorti de ma période "sevrage total". 
Bonjour Neptune.

Quelques idées qui me traverse en relation avec ton post.

Par rapport à la durée du sevrage tout d'abord. Je pense qu'il y a les addicts chroniques comme moi, qui ont eu un traumatisme lourd à la base et qui seront toujours plus ou moins cassé, donc qui auront toujours plus au moins des pulsions violentes dans des domaines qui ne leur vont pas. C'est donc plus un "apprendre à vivre avec" et mieux vivre.
Ensuite il y a ceux qui ont cédés à un penchant mauvais et qui en ont fait une habitude. Ceux là, je pense que leur sevrage a une durée limitée. Il y a à se défaire de cette habitude et de tous les pseudos "profits" collatéraux, prendre la décision de ne plus céder au penchant mauvais qui a entraîné vers le bas (éventuellement comprendre la faiblesse psychologique du moment qui a fait prendre la mauvaise direction), et consolider la bonne direction par une discipline d'entretien.

Quoi qu'il en soit, la prise de conscience d'une vulnérabilité me parait être une constante chez tous ceux qui ont vécus une période addictive.

Pour ce qui est des rencontres, je suis d'accord avec toi, internet n'est qu'un outil, ni plus mauvais, ni meilleur qu'un autre. 

Que nous soyons des êtres spirituels, je te l'accorde aussi, plus que jamais.

Si j'ai bien compris ce que voulais dire "coucher avec quelqu'un que l'on voudrait être", j'apporterais une nuance. Pour moi l'amour physique est d'abord une rencontre avec une personne qui précisément est tout autre que moi, et c'est cette altérité qui est d'une certaine manière excitante (dans toutes les dimensions du terme). Pour moi s'il y a union des chairs, il n'y a pas fusion dans le sens d'une dilution de son identité propre dans une sorte de mélange, de grand magma spirituel ou énergétique. Pour moi la fusion (qui amène la con-fusion) est une perte d'identité, et quand il n'y a plus d'identité, il n'y a plus de don possible. L'amour physique doit même en quelque sorte être un révélateur d'identité, dans le sens où je recherche la jouissance de l'autre, celle qu'il ne connait pas encore.
Salut Neptune,

je te lis avec intérêt, même si nos histoires sont assez différentes, je me pose des questions souvent semblables au tienne. J'ai mis du temps à accepter mon homosexualité. Même si ma dépendance n'était pas liée (uniquement) ce déni, elle s'exprimait à travers des relations avec des hommes grace à ces applis géolocalisées ou les saunas.
J'ai effectué un long sevrage (260 jours). Je pensais vraiment être guéri de tout cela. Or les applis et les saunas (dans l'usage que j'en fais) sont pour moi à proscrire. Même si je me dis que j'y vais pour rencontrer des personnes, au final ce sont des lieux de consommation de sexe, et souvent de consommation directe. Même si je fais attention, rapidement je retombe dans mes travers consumériste, et la sexualité redevient un besoin, et là je suis de nouveau dans la dépendance. J'en ai besoin pour survivre. Comme je dois manger, je dois baiser.
La sexualité est lié au désir, le désir se construit dans le temps, dans la rencontre... A 99%, ces applis / sauna sont des crèves désir, et le transforme chez moi en besoin. Dans mon cas, je crois que ce n'est même pas la peine. De mes virées en sauna (pourtant nombreuses), je n'ai rencontré aucun gars intéressant... de mes virées sur les applis, j'ai gardé deux contacts (avec qui je n'ai jamais couché !), mais le sexe est présent dans nos discussions...
Aujourd'hui je me suis replié sur des sites de rencontre, je ne parle pas de sexe. Voilà, je laisse venir... Une rencontre sans suite...
Ton questionnement n'est pas simple. A toi d'être clair avec toi même. Il peut y avoir de belles rencontres, mais pour moi trop de risque...
Fabrice
Bonjour, 

Merci Fabrice et Burrhus pour vos interventions.

Pour la durée du sevrage je ne sais vraiment pas dans quelle catégorie me mettre, Burrhus... et là je me dis que je n'ai pas envie d'y réfléchir, je vais encore donner du grain à moudre à mon mental qui adore se fustiger... si je me classifie dans les traumatiques lourds, il sera là à me dire "c'est mal barré mon petit" en mode catastrophique, et si je suis dans les traumatiques ""légers"", il me culpabilisera de me sentir parfois si mal. 
Oui, mon mental-ego est très bavard en ce moment... en effet, j'ai eu une grosse contrariété hier, car je me suis pris la tête avec la fille avec qui je vis en coloc'... et je parle de contrariété car il y a ici disharmonie dans le lieu même où j'habite, donc difficile de passer outre (bien que le climat se soit apaisé depuis, je ne me vois guère rester éternellement ici). Bref, je ne suis pas ici pour me plaindre à ce sujet, mais juste expliquer qu'habituellement, je me serais réfugié dans la compulsion, mais là je résiste, et mes circuits neuronaux protestent... C'est pas la première fois que je suis en sevrage, mais c'est la première fois que je maintiens le sevrage dans des conditions psychologiques difficiles, suite à une perturbation extérieure (événement que j'ai laissé me perturber plus exactement), donc j'ai du mal à gérer là... 
Ce qui me fait tenir en partie, c'est l'idée que si je cède ici et maintenant, alors je céderai aussi à l'avenir, quand d'autres adversités se présenteront inévitablement... C'est la vie. Je ne peux pas me laisser submerger par la moindre tempête. 

Quand même pas simple les addictions étroitement liées aux plus belles choses de la vie, comme la sexualité ou la nourriture. 
Phrase inutile : j'aurais préféré être addict à la clope, là on sait que c'est entièrement mauvais. Pour la sexualité, la frontière est plus mince entre harmonie et chaos, et la voix addictive et sournoise en nous sait parfaitement en jouer... 
Bref, regret inutile, j'avais juste besoin de le verbaliser. 

Oui Fabrice, il peut y avoir de belles rencontres, mais dans les faits, elles sont très rares en comparaison des médiocres. 
Aujourd'hui je suis retourné sur les sites juste pour passer une annonce de demande de coloc justement, en précisant bien que c'était uniquement une coloc, et pas du sexe... je me disais que je serais plus à l'aise avec quelqu'un qui sait d'office que je suis homo, mais je pense que je me suis menti à moi-même, et que je cherchais surtout un prétexte pour y retourner, alors qu'il existe évidemment des sites spécialisés dans la recherche de coloc'. 
Retourner sur ces sites aujourd'hui, alors que j'étais déjà fragilisé par le conflit d'hier, n'a pas aidé. Mais bon j'ai tenu. 

Le mérite de cette visite, c'est que j'ai encore un peu plus conscientisé ce que Jan me disait l'autre jour (et je l'en remercie encore) : quand je compulsais ou que j'ai envie de compulser sur un mec, c'est car je suis un peu jaloux de lui, pour une raison X ou Y (généralement car je le trouve plus viril, plus beau, que sais-je encore). 
A moi de mettre en pratique la parade saine, c'est-à-dire me donner de l'amour, et travailler sur moi à tous les niveaux (mental et surtout physique). J'ai déjà mis en place la méditation, même aujourd'hui je m'y suis tenu. Il reste maintenant à intégrer le sport et une meilleure nutrition... Avant tout pour moi même je dis bien, devenir une meilleure version de moi-même, pas simplement pour plaire aux autres et me sentir moins inférieur.
Hello !
 
Je crois que nous tombons tous dans la consommation du porno, sex et dans le fétichisme (je pense à Thunderbird) par un manque en nous.
 
Cela me semble encore plus évident chez nous les homos : J’ai déjà analysé depuis longtemps pour moi que, par ma perte compulsive dans le sex avec d’autres hommes, je comblais un vide de l’image que j’avais de moi. Je devais combler ce manque de virilité, ou de beauté que je pensais avoir. Cela remonte à mon enfance… un grand frère qui remplissait dès le début le rôle « du garçon » dans ma famille. J’ai cherché à être « un vrai homme », et à défaut « d’en avoir un », ou « d’en consommer un ».
 
Je ne sais pas très bien par où passe le chemin de la guérison… je ne suis pas au bout… je n’y arriverai certainement jamais… Mais je crois simplement qu’il faut encore et toujours s’accepter tel que nous sommes. Le plus dur est ici ! Que toutes mes conquêtes masculines aient pu me dire que je suis viril et que je ne suis pas moche n’a pas pu combler ce manque. Donc encore et toujours il faut que je m’accepte, que je m’aime et que je me +satisfasse de ce que je suis.
 
J’ai un peu plus appris à lâcher prise, de me foutre la paix. Peut-être que c’est ça le chemin…
 
Jan
Bonjour, 

En effet, j'ai joué avec le feu, et je me suis brûlé... ce matin, suite à une notification en rapport à mon annonce de coloc, j'ai une nouvelle fois parcouru le site, et puis je suis tombé sur le "profil de trop", qui m'a définitivement fait basculer... je me suis masturbé en visualisant ses photos et j'ai fini en moins d'une minute. 
J'échoue donc après 28 jours de sevrage. Je ressens de la déception, mais pas vraiment de culpabilité parce que comme tu dis Fr-Ed, j'ai joué le pompier pyromane, et j'en ai conscience. Ma rechute n'est pas liée, en tout cas pas directement, à la dispute (avec qui ça se passe bien maintenant), et j'aime autant... même si j'aurais bien évidemment préféré ne pas rechuter, je préfère que ça soit lié à un comportement (le mécanisme d'auto justification pour retourner sur les sites de rencontres pour chercher une coloc alors qu'il existe des sites spécialisés pour ça) plutôt qu'à un événement extérieur (ici le conflit), chose qui peut me tomber dessus sans que je le décide. 

En fait je crois que ce n'est pas la volonté qui me manque.... mais plutôt un manque d'enthousiasme envers le but ultime à atteindre. 
Quel est ce but ? rechercher, tout en lâchant-prise quant au succès de cette recherche, une relation sérieuse et épanouissante, pour vivre à fond le romantisme qui existe en moi. 
Concernant l'abandon du porno, je suis 100% au clair là dessus. Tout mon être le rejette. 
C'est toute la partie que je pourrais renommer "interactions avec les mecs" qui me pose problème. J'ai autour de moi des exemples, y compris chez des hétéros, de sexualité débridée avec plusieurs partenaires, et sans qu'il y ait de souffrance... en apparence du moins. Mais ça serait bien présomptueux que de dire que TOUS souffrent ou sont en manque quelconque. Vous allez peut-être me dire "eux c'est eux, et toi c'est toi, c'est TON ressenti qui compte"... certes, mais je me dis que si je soigne les troubles de confiance et d'estime de moi, alors sans pour autant renoncer à la quête de relation sérieuse, je  ne dois pas bannir pour autant toutes les expériences qui se présenteraient à moi... d'ailleurs, même quand j'étais à fond dans la dépendance inconsciente, j'ai eu quelques rares aventures, même si essentiellement sexuelles, qui m'ont fait du bien, pas juste physiquement, mais à un niveau plus élevé aussi. Certes, cela aurait été encore mieux avec de réels sentiments, mais à aucun moment, je me suis senti utilisé. 
Au lieu de bannir la totalité de ce comportement un peu plus "léger", peut-être arriver à changer sa perception, de façon à ce qu'il ne nous tire plus vers le bas. Et l'idée d'y renoncer purement et simplement est trop difficile pour moi, sans doute car je n'y vois pas le côté néfaste que je peux clairement voir dans le porno. 

J'admets que le libéralisme sexuel et consumériste des dernières décennies a eu bien des conséquences fâcheuses, mais je me demande si on ne le diabolise pas excessivement. Avant Mai 68, il y avait déjà de la frivolité dissimulée (et porno inexistant, preuve que ce n'est pas le porno qui a à lui seul créé cette envie de se délurer), et cela pouvait être une vraie bouffée d'oxygène dans un contexte parfois teinté de religion qui pouvait être pesant. On est passé d'un extrême à l'autre, du "interdiction de jouir" à "obligation de jouir"... plutôt que de vouloir renier tout cela, l'idéal pour moi serait "jouissez avec 0, 1, 2 ou 50 personnes si le cœur vous en dit, et personne ne vous jugera". 
Je pense qu'il faut également avoir conscience que le modèle du couple stable est aussi une construction sociétale qui reste fortement ancrée dans notre esprit (à un niveau conscient et inconscient) comme l' "idéal" du bonheur. Même à l'ère de la sexualisation intensive, il est toujours considéré plus positif d'être en couple plutôt que célibataire. 
Sans vouloir trop digresser, c'est un peu pareil pour ce qui est d'avoir ou non des enfants. Et là ce sont surtout les femmes qui font les frais de cette pression sociale, cette injonction au bonheur d'être mère. 

Bref, avec toutes ces croyances issues de l'extérieur, difficile de trouver sa vérité intérieure. 

J'espère que vous comprenez où je veux en venir... et j'espère ne choquer personne (notamment ma réflexion sur la religion), en tout cas je dis ça avec le maximum de lucidité dont je suis capable ici et maintenant. J'ai rechuté il y a moins de 2 heures, donc ce n'est pas le diable addict qui parle à travers moi là, il est apaisé (pour le moment...)
Bonjour, 

Hier je vous ai écrit vers la fin du message " je dis ça avec le maximum de lucidité dont je suis capable ici et maintenant. J'ai rechuté il y a moins de 2 heures, donc ce n'est pas le diable addict qui parle à travers moi là, il est apaisé"


A l'heure actuelle, je n'en suis pas si sûr... puisqu'en dehors de mon premier dérapage du matin sur une appli de rencontres, j'ai rechuté 2 fois vers la fin d'après midi la veille. 2 rechutes devant du vrai porno cette fois.  
La force d'inertie de cette dépendance était totalement réactivée et je pense que, même apaisée à travers un orgasme très récent, elle obscurcissait mon jugement lorsque j'ai écrit hier. Au passage, cette force d'inertie était terrifiante... j'avais pas juste envie de me faire plaisir, mais carrément de m'enivrer, de me repaître, de m'en foutre plein les yeux, avidement... un vrai bad trip.
 
Je ne renie pas tout ce que j'ai écrit hier, en particulier mon "analyse" (qui n'engage que moi) de la société, du couple, etc, mais je remets clairement en question ma capacité à m'épanouir dans une sexualité libertine (je vous re-cite le passage : "J'ai autour de moi des exemples, y compris chez des hétéros, de sexualité débridée avec plusieurs partenaires, et sans qu'il y ait de souffrance... en apparence du moins. Mais ça serait bien présomptueux que de dire que TOUS souffrent ou sont en manque quelconque. Vous allez peut-être me dire "eux c'est eux, et toi c'est toi, c'est TON ressenti qui compte"... certes, mais je me dis que si je soigne les troubles de confiance et d'estime de moi, alors sans pour autant renoncer à la quête de relation sérieuse, je  ne dois pas bannir pour autant toutes les expériences qui se présenteraient à moi..."  )
Je ne suis plus d'accord avec moi même pour ainsi dire, le "moi" d'hier qui devait se sentir faible après son échec récent, et faisait mine de renoncer à s'éloigner totalement de toute forme de compulsion (solo ou duo). 
La nuit de sommeil m'a permis de recouvrer mes esprits, d'être dans l'acceptation de ma vulnérabilité sur le plan sexuel, et donc d'éviter de me bercer d'illusions quant à ma capacité à bien gérer le danger. Pour faire un parallèle à titre d'exemple, hier j'étais un peu comme l'alcoolique qui, après une beuverie solitaire, tentait de s'auto persuader qu'il pouvait quand même boire quelques verres en soirée festive, car puisque d'autres entretiennent un rapport sain et occasionnel à l'alcool, pourquoi pas lui ? Et non, faut être réaliste.. même si rien n'est impossible dans la vie, il est ULTRA difficile de résister à une tentation à laquelle on cède à "petite dose". 
Je l'ai vu pas plus tard qu'hier... la MB devant de simples photos sur une appli ne m'a pas suffi, il a fallu que je passe à un gavage porno le jour même. 
Et puis quand bien même, j'ai bien vu que cette sexualité rapide et facile ne m'épanouissait guère, en dehors de la question de l'addiction. 

C'est là que je constate les bienfaits de mon sevrage de 28 jours, je crois que mon niveau de conscience est trop élevé maintenant, (sans prétention), trop élevé pour se satisfaire d'échanges purement charnels. 

Allez, je recommence. L' "avantage" de cette rechute est de me faire réaliser que j'étais bien pendant mon sevrage malgré quelques frustrations passagères... j'avais instauré plein de bonnes habitudes, qui se sont écroulées hier (couché tard, levé tard, pas fait de méditation, pas fait de planification de ma journée, pas lu de livre, quasi pas travaillé, etc.)
Et puis j'avais une pêche d'enfer, plusieurs fois je me suis levé à 5 heures, naturellement... alors que là, je me suis réveillé hagard à 8h (encore fatigué de mes bêtises de la veille qui m'ont fait veiller jusqu'à 1h)


J'ai perdu le contrôle un seul jour, donc ça va être facile de reprendre et repartir de plus belle. Smile
Bonjour à tous, 

J'en suis à mon 10ème jour de sevrage après la dernière rechute, qui n'aura donc duré que 1 journée (c'est déjà trop, mais avant je laissais la spirale négative se réinstaller). 

Entre temps, je me suis inscrit aussi sur le forum NoFap anglophone... je bénéficie donc de deux approches. Ici, on est un peu peu plus dans l'introspection, l'analyse psychologique, et l'avantage de parler et tout comprendre sans difficulté (je ne suis pas encore bilingue lol). 

Les américains sont fidèles à leur mentalité du "challenge yourself", le développement personnel, le côté énergique "Let's go". Ce qui n'est pas pour me déplaire également. 
Grâce à cet autre forum, j'en suis arrivé à la conclusion que non seulement je devais bannir le porno à tout jamais, mais je dois également éliminer la masturbation... pas seulement un reboot, non, pour toujours. 

Après des années de compulsion où mon cerveau a développé une association indéfectible entre porno et masturbation, puis-je vraiment croire que je pourrais recommencer à me branler uniquement aux sensations, sans risque de replonger et revenir à la case départ, quand bien même ça serait après 6 mois de "NoFap" total ?
Avec le recul, je me dis que ma dernière rechute a pu être provoquée en partie par ce manque d'engagement définitif sur Porn ET Masturbation. Ça n'a pas été le déclencheur à proprement parler (je vous ai expliqué les circonstances, je me suis fait avoir en retournant sur un site de rencontres), mais quand on ne sait pas précisément où l'on va, la chute me semble inévitable... Pourquoi serais-je autorisé à revenir dans le futur à un comportement dont je dois m'abstenir dans le présent? C'est totalement absurde ! C'est comme si un alcoolique s'arrêtait du jour au lendemain, mais qu'on lui laisse entendre dire qu'il sera peut-être possible de revenir au cidre dans 6 mois sous prétexte que c'est pas fort... 

Et quand j'y repense, après une période "clean" de 2 mois début 2016, je suis revenu peu à peu à tous mes anciens travers suite à une masturbation sans support porno.

En dehors de cet aspect addictif et de la spirale négative dans laquelle la masturbation nous ramène petit à petit, je réalise que vraiment, cette activité n'est pas naturelle... sans porter de jugement moral ou religieux. Mais il suffit d'observer la nature : l'homosexualité se manifeste parmi les animaux, mais ce n'est pas le cas de la branlette (de toute façon, la plupart des animaux seraient bien embêtés sur le plan purement physique, à part peut-être les singes qui ont des doigts comme nous... je vois mal un rhinocéros se taper son petit plaisir solitaire. Lol)

Et franchement, ces histoires de cancer de la prostate si on se masturbe pas, pour moi c'est du bullshit (désolé je me mets à utiliser des expressions anglaises lol). Lors de mon dernier sevrage, au bout de 3 semaines seulement, j'ai déjà constaté un petit écoulement de liquide pré-séminal ou sperme, en allant aux toilettes. Le corps se régule tout seul, pas besoin de l'aider. 
La masturbation a été tellement diabolisée que la science s'est sentie obligée d'inventer des théories, ou alors plus probablement le public et les médias ont mal interprété certaines conclusions médicales. 

Et enfin, sur un plan purement spirituel... quand on libère son énergie créatrice de cette façon, il n'y a malheureusement aucun retour, aucune alchimie, comme cela devrait être le cas dans une relation sexuelle saine (plus qu'un simple plan cul). 

Du coup, cela rend le défi plus ardu évidemment.... mais quelque part, cela le simplifie aussi : il vaut mieux se passer de TOUT, plutôt que se l'autoriser à petite dose. L'appel de la dopamine est trop fort !

Merci de m'avoir lu.
Bonjour Neptune.

Peux tu donner l'adresse de ton forum anglophone, je suis personnellement intéressé.

Par ailleurs, tu parles de la nature, d'homosexualité et de masturbation (ou pas) des animaux. Je vais te donner mon avis la dessus. 
Il existe dans la nature toutes sortes de comportements selon les espèces et il est possible de trouver un exemple pour chacun des comportements possibles, par conséquent chercher dans la nature des raisons de valider ou d'invalider son propre comportement ne me semble pas une bonne approche. Je pense que la conception du bonheur et de la morale personnelle est affaire intime et de conscience. Ton espèce (l'espèce humaine) et ta nécessaire inclusion dans la société te donne une idée de tes droits et de tes devoirs, (même en matière de plaisir).
Dois-je abandonner mes enfants parce que le coucou le fait, ou les femmes ont-elles le droit de tuer leurs maris parce que la menthe religieuse (cannibale en plus) le fait ? Non, les animaux ne sont pas mes exemples.
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