Dépendance sexuelle

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Citation :auras-tu envie d'y retourner si un jour tu n(es plus dépendant?
C'est une très bonne question... 
Franchement la "meilleure version de moi-même" que je recherche  à être ne se voit plus aller sur G***. 

Les limites fixées sont assez floues concernant les sites de rencontres, je m'en rends compte. Car certains sont autorisés et d'autres non. A vrai dire j'en tolère uniquement 2, d'ailleurs ils ne m'ont pas incité à dérailler depuis le 13 octobre, malgré leur présence en continu dans mes onglets. 

Mais y a site de rencontres et site de rencontres. G est clairement destiné aux plans cul. D'où le parasitage émotionnel d'aujourd'hui. Il est donc à dégager. 

Merci Ekeiloh...
Je t'en prie, il me semblait important que tu fasses le point la dessus. Bonne continuation
Finalement, j'ai craqué. Et j'ai pas fait semblant... 2 fois hier avant de dormir, et 3 fois ce matin. 

Inutile d'épiloguer sur mon état émotionnel au moment où j'écris ces lignes lol. 

J'ai l'impression que cette addiction est semblable à un élastique : même si je parviens à l'étirer de plus en plus, je suis toujours inévitablement re-propulsé en arrière, et violemment qui plus est (on parle pas de 1 rechute, mais de 5 en l'espace de 24h). 

Mon idéal théorique : challenge NoFap à vie + relations sexuelles avec personnes que j'apprécie et connais un minimum, et un compagnon dans le meilleur des cas. 
La pratique est malheureusement plus compliquée. 

Je ne suis pas défaitiste, mais je réalise simplement que j'aurais toujours cette pression, même si je parviens à la refouler, elle revient avec d'autant plus de violence, et ça peut être un vrai raz-de-marée mental. Hier soir, même si je me disais "Non fais pas ça, visualise tes 11 Pourquoi", j'ai quand même cédé. 
Et même avoir écrit sur ce forum 1 heure avant n'a rien changé. 

Je ne veux plus de ce schéma de rechutes et de sevrage alternés. 

Il est peut-être temps d'adopter un autre angle de vue du problème ? Je parle pas de complaisance, mais un autre paradigme mental (le mot "paradigme" est peut-être inapproprié, mais c'est le premier qui m'est venu). 
Déjà, cesser de se sentir en lutte, pour commencer. Pour vaincre l'élastique, faut pas essayer de le casser en poussant de plus en plus, car ça n'arrive que très rarement et c'est toujours lui qui gagne en fin de compte. 
Il ne s'agit pas non plus d' "oublier" l'élastique, c'est ainsi que j'ai vécu pendant des lustres après la puberté. 

Je me souviens avoir été addict à un forum il y a des années de cela. (Ce n'était pas le forum Dependance sexuelle, lol). J'ai également essayé de me sevrer, allant jusqu'à demander le bannissement de mon pseudo et de mon adresse IP à un modérateur ! c'est allé loin, comme vous pouvez le constater. 
Finalement je recraquais toujours. 
Et puis, j'ai guéri de cette addiction forumique presque sans m'en rendre compte... c'est ça le plus incroyable, je me rappelle plus d'un jour où je me suis dit "C'est terminé". A chaque fois que j'ai dit que c'était terminé, j'ai au contraire replongé, idem pour l'addiction PMO. 
Ce qui m'a aidé, c'est lorsque j'ai quitté mon job salarié pour être à mon compte. Du coup j'avais des choses bien plus intéressantes à faire sur le Web. 
Voilà l'idée, il faut carrément remplacer par d'autres habitudes. 
Le problème, c'est que ces habitudes ne doivent pas être du "remplissage" pour masquer, le cerveau capte très bien la différence... pour ma part,  ce changement de vie professionnelle a été très naturel et imprévu, et en aucun cas du remplissage, c'est sans doute pour ça que j'ai pu guérir définitivement de mon addiction à ce forum. 

Pas simple tout ça... en tout cas, je veux pas me remettre bêtement en selle sans réfléchir, il faut vraiment que je change d'état d'esprit, mais comment... ?
Je crois que j'ai conscientisé la raison profonde de ma rechute. 

Je suis quelqu'un d'extrêmement indépendant. Et pourtant, je crois que plus ou moins inconsciemment, j'espérais qu'un petit ami viendrait combler l'absence totale de sexe. 
Le problème, c'est que je ne sais absolument pas quand et même si je vais rencontrer cette personne. En gros, je fonde mes espoirs sur un événement totalement hors de contrôle (je ne peux évidemment pas "commander" un compagnon sur Internet), ce qui contraste fortement avec mon tempérament autonome. 

Sachant que cet événement peut ne jamais se produire (ce n'est pas pessimiste, mais une hypothèse réaliste d'un point de vue purement logique), alors ça implique de rester totalement abstinent à vie. 
Et, franchement... non. 
Tiens, même devoir se retenir pour 2-3 ans, me semble très difficile... voire improductif, car quand on a mis sa vie sexuelle totalement entre parenthèse, démarrer directement par un rapport à deux...  Sans oublier que l'addiction peut aussi se manifester sous une forme insidieuse : choisir quelqu'un qui nous convient pas vraiment, juste car on a hâte d'être casé, et de se soulager. 

Alors je reconnais que le reboot complet est préférable pour supprimer définitivement le porno, mais sur le court terme. Sur le long terme, c'est juste intenable... surtout que bon, malgré mes 40 jours, j'ai eu besoin de porno directement pour accompagner ma masturbation. 

Du coup, je reviens un peu sur ce que j'ai dit... y a que les c** qui ne changent pas d'avis. Peut-être que je devrais réellement apprendre à pratiquer la masturbation sans support visuel à fréquence raisonnable, comme une fois par semaine. 

Je connais tous les bienfaits sur la rétention de la semence, mais cette semence est de toute façon perdue pendant les rapports sexuels en général. Et franchement, est ce que tous ces hommes pleins de vie, pétillants, heureux en couple, se retiennent tous d'éjaculer ? J'en doute...

NoFAP et sa communauté restent très bien, et je ne pense pas qu'ils cachent un extrémisme religieux, mais bon, comme dans tout mouvement, il y a les puristes qui ont une ligne de conduite ultra radicale... 

Ce message peut paraître pessimiste et complaisant, mais je l'écris vraiment le plus lucidement possible, je ne suis pas excité...
Pas de problème. Tu n'as excité personne non plus je suppose.
Salut Neptune,

je crois que nous sommes pile poil dans le même questionnement et dans le même cycle de rechute. Je crois que Ekeiloh a posé la bonne question. A toi (au fond de toi) de déterminer tes besoins et de voir ce que tu peux faire pour y répondre. Et surtout voir ce qui est de l'ordre du comportement addictif.
Comme toi, je suis un adepte des G****... en soi vouloir avoir des relations avec un homme pour partager un bon moment n'est pas un problème, avoir un amant régulier (ou des amants réguliers) n'est pas un problème, mais il faut être clair sur ce que nous cherchons. Ces amants, ce ne seront pas des petits amis, ce seront des amants...

Je fais la même analyse que toi... Je m'imagine mal finir mes jours seuls. Je veux trouver un homme pour vivre et partager ma vie. J'aime aussi le sexe avec les hommes, et je ne veux pas vivre une vie monacale. Pour le dernier point, je m'interroge toujours pour savoir si ce besoin est lié à ma dépendance... Je ne crois pas. Par contre, la recherche d'amants me ramène souvent à des comportements addictifs, et je le vois clairement. Et dès que je me reconnecte aux applis G**** ou lorsque je vais au sauna, je sens toutes les pulsions se remettre en place. Je le vois clairement, je le ressens au fond de moi, je me vois plonger et aussi je fais de belles rencontres... Dans la dépendance le stimuli joue un rôle important, dans ces conditions, nous nous retrouvons face a des stimuli qui ont anciennement déclenché nos dépendance. Soit nous sommes assez forts et nous gérons, soit pas encore assez fort et alors il faut mieux ne pas y aller (comme un alcholo-dependant qui irait à une soirée où l'alcool coule à flot). Depuis plusieurs fois, je limite la casse en arrêtant assez rapidement, mais je ne me voile pas la face, il s'agit bien de rechute, et de comportements addictifs. Je teste... Je joue avec le feu... Et en me relisant, je me dis que je mise peut-être plus sur des relations sexuelles, moins risqué en terme d'investissement personnel que des relations stables (ou là je devrais prendre des risques, me dévoiler). En écrivant cela, je me dis que ces relations sexuelles sont un pansement à une recherche plus délicate d'un petit (ou grand) ami.

Mon psy me répète régulièrement de me laisser surprendre... C'est ce que j'essaie de faire. Tu as raison d'écrire qu'il ne faut pas être dans l'attente. Or quand je vais sur une appli ou au sauna, je suis dans une forme d'attente, mais parfois j'y vais sans attente, et je me dis même que si je ne rencontre personne, ce n'est pas bien grave. C'est peut-être ce regard qu'il nous faut changer.

Je ne sais pas si mon propos te parle. Je sais simplement qu'en te lisant je comprends très bien tes interrogations. Pour continuer le parallèle entre nos vies, dans une semaine j'emménage dans une nouvelle maison.

Courage et surtout ne te torture pas avec la rechute. Rien n'est simple, mais la beauté se cache dans ce qui est compliqué.

Fabrice
Salut Fabrice, merci pour ton message. Ça m'aide de te lire. 

Quels sont mes besoins profonds ? ben franchement, en ce qui concerne l'aspect relationnel, je ne cherche pas à tout prix être en couple, loin de là. J'aime bien la forme d'indépendance permise par les amants moins... sérieux, on va dire. Après, je n'aime pas non plus les plans culs en mode vidange où on s'est à peine parlés et on se revoit plus après. 
Pour être encore plus franc, si y avait pas eu ma mésaventure hépatite C, je n'aurais aucun scrupule à nouer des petites relations, intermédiaires entre plans cul et histoires sérieuses (ce qu'on appelle les "sex friends"). Se cantonner à une relation sérieuse par peur des maladies, c'est un argument valable, mais un peu triste, dans le fond. D'ailleurs, ça ne met à l'abri de rien... le conjoint peut très bien nous tromper dans un rapport non protégé. Finalement le risque zéro n'existe pas. 

Citation :Pour le dernier point, je m'interroge toujours pour savoir si ce besoin est lié à ma dépendance..  Je ne crois pas.
Je ne crois pas non plus, je le ressens délié de ma dépendance pour ma part. J'ai un réel attrait pour le sexe. 
Je pense que nous devons arrêter de nous auto flageller d'avoir une grosse libido tout simplement... cette grosse libido est l'une des causes de la dépendance, mais il ne faut pas la blâmer. Ce serait comme se reprocher d'avoir un goût prononcé pour les bons repas, sachant que cette gourmandise peut entraîner des compulsions alimentaires. 


On a tellement la tête dans le guidon de notre addiction qu'on en oublierait qu'on est aussi sur Terre pour prendre du bon temps... Pas juste pour travailler sur ses objectifs ou devenir un meilleur Soi. C'est infaisable d'annihiler tous ses plaisirs, le corps finit par se rebiffer. On devrait même embrasser cette partie de nous qui fait de nous des "bons vivants". Ce côté "bons vivants" finit parfois par se retourner contre nous, mais il ne faut pas le renier. 


Je suis en train de me rendre compte que j'ai été un peu influencé par la "doctrine" américaine NoFap, aussi bienveillante soit-elle (et je pense toujours qu'elle est bienveillante). Non seulement sur cette histoire d'arrêt total de la masturbation, mais aussi sur les relations. Je me rends compte qu'ils font quand même la promotion d'un certain idéal, du couple stable, etc. 
Ce sont de belles valeurs, je ne peux pas nier que c'est super de se réveiller aux côtés du même mec tous les jours, mais ce n'est pas non plus le Graal.
Et les super pouvoirs tant vantés sont réels, mais pas si énooormes qu'on veut le faire croire. 


Pour répondre à la fin de ton message, non je me torture pas avec la rechute. En fait, à partir du moment où j'ai eu l'humilité d'accepter que je ne pouvais pas tenir dans les conditions actuelles (à savoir, abstinence totale masturbation incluse jusqu'à tomber sur LE bon), et bien je me suis senti mieux, et j'ai pu entreprendre certaines actions qui me semblaient infaisables ce matin, vu mon moral. 
Autrement dit, c'est quand je laisse l'égo au vestiaire que ça s'arrange pour moi mentalement parlant... l'ego qui veut bomber le torse en affichant des records d'abstinence, quitte à en baver, et sans se demander si cette solution est VRAIMENT optimale. 
Et franchement, elle est loin d'être optimale. Là, j'ai le sentiment de reprendre le contrôle en autorisant des masturbations (dans la limite de 1 / semaine). 

J'espère que ton déménagement te permettra de prendre un nouveau départ. Wink
Bonjour, 

1 mois pile depuis mon dernier message. Des hauts et des bas. 

Le "bas" où il y a le plus matière à discuter : Lundi j'ai eu un RDV galant avec un homme.  Il est arrivé à 16h30 et devait passer la nuit chez moi (il a dû faire 2 heures de route). 
On a pris l'apéro, dîné au restaurant, énormément parlé, un bon feeling. Puis quelques minutes après le retour du restau, nous avons couché ensemble. Ça devait être 21h30, soit 5 heures après le début de la rencontre. On ne peut donc pas vraiment parler de plan cul, d'autant plus qu'il est resté cette nuit-là. 
Ça faisait plus de 6 mois que je n'avais pas eu de rapport sexuel, donc j'ai été un peu stressé avec pertes momentanées d'érections, mais heureusement ça allait 80% du temps. Le problème, c'est que pour récupérer ces érections, et aussi arriver à jouir, j'ai dû revisionner mentalement des anciennes scènes pornos. 
Après ce rapport, nous avons vu un film, et sommes allés dormir. Le lendemain, on a remis ça au réveil. Il a pris son petit déjeuner et est parti. 

Si je raconte l'emploi du temps en détail, c'est pour montrer que cette rencontre était loin d'être axée sur le sexe pur et dur. 

N'empêche que j'ai éprouvé le besoin de PMO le soir même, soit quelques heures à peine après notre second rapport sexuel. 

J'ai vu le film Don Jon en parallèle, et je me reconnais vraiment dans certains côtés de l'acteur principal Joseph Gordon Lewitt... dans le sens où il préfère le porno que de faire l'amour en réel. 
Il explique que le porno lui permet réellement de s'abandonner, contrairement à une femme. Moi c'est pareil avec un homme. Je n'ai jamais pu me lâcher à 100%, même dans les meilleurs moments de sexe réel, et même avec un petit copain.  
Parfois je me dis que coucher avec l'un de mes "acteurs" préférés pourraient être une réelle prise de conscience. En admettant que ça soit possible, je crois que j'aurai moins de plaisir que de les voir à l'écran.
Cette personne que tu as vu, est-ce que tu l'as rencontré pour qui elle est où seulement pour l'image qu'elle renvoie d'elle-même et qui est susceptible de te plaire, de te faire fantasmer ?

Là est la grande différence.

Quand tu rencontres quelqu'un, il y a impactage de chacune des deux vies sur la vie de l'autre.

La porno, c'est des milliers de gens qui vont se masturber sur la même image, qui a été tournée dans le passé, et dont les conditions de tournage sont tout sauf ce qui est propice à un véritable ébat intime.

La porno, c'est pire que vivre par procuration, car les fantasmes vues sont mort, ils sont passés, mensongers dans leurs présentations et n'existe plus.

Le sexe, c'est de l'intime, ce n'est pas un applaudimètre pour un spectacle réussi.
(23-12-2017 15:49)Burrhus a écrit : [ -> ]Cette personne que tu as vu, est-ce que tu l'as rencontré pour qui elle est où seulement pour l'image qu'elle renvoie d'elle-même et qui est susceptible de te plaire, de te faire fantasmer ?

Là est la grande différence.

C'est une bonne remarque. J'ai toujours l'impression, même si je respecte la personne, de l' "utiliser" à des fins égotiques et narcissiques. 

D'ailleurs, je crois que je suis un peu comme le personnage de Don Juan dans Molière. Après avoir eu ce que je veux, j'ai rarement envie de revoir la personne.  

Enfin bref je crois que j'ai toute une construction psychologique qui fait que j'étais une proie facile pour le porno.
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