Dépendance sexuelle

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Bonjour, et merci pour vos réponses qui me font réfléchir. 

Ce serait donc la part addict en moi qui repousse cette idée d'être en couple... c'est une réelle possibilité oui. 

Cela dit, c'est vrai qu'au niveau professionnel, j'ai des projets, et j'ai besoin d'avoir une grande focalisation pour les mois à venir, donc il me faudrait un compagnon compréhensif et en aucun cas adepte des relations "fusionnelles". 

Après, peut-être que ce motif professionnel est lui aussi un prétexte avancé par cette petite voix perfide de l'addiction. Car au final, même si la sexualité solo compulsive demande moins de temps et d'implication, elle me pompe mon énergie et l'estime de moi-même, tandis que la sexualité à deux au sein d'une vraie relation permet au contraire un épanouissement, et peut-être même de "relativiser" le travail, et alléger la pression que je peux m'imposer à ce niveau. 
Et quand je dis que ça ne me prend pas tant de temps que cela, pas si sûr en fait, puisque après une séance PMO, je ne me remets pas forcément au travail ou même à quelque chose d'autre constructif, je glande un peu...  

Pour répondre à votre dernière question sur mes vrais besoins, et bien je ne diffère pas vraiment de la majorité des personnes à ce niveau, j'ai tout simplement besoin d'amour, envie d'aimer et d'être aimé, et donc effectivement, ce n'est pas dans les histoires sans lendemain que je trouverai cela non plus. 
Ces coups d'un soir sont en quelque sorte une "branlette améliorée" (bien que je n'ai jamais ressenti une compulsion aussi forte que pour le solo), c'est un moyen d'auto gratification bien plus puissant, et d'autant plus pour moi qui ai toujours une frustration plus ou moins consciente d'avoir été vierge jusqu'à 25 ans. Mais tout cela, c'est de la surface en effet. 
Ça satisfait le corps et l'ego, mais pas forcément l' "âme", pour prendre une formule poétique. 

Après, je me dis qu'en contre partie, il faut être sûr d'avoir pleinement envie de construire quelque chose, que cela soit un véritable désir intérieur et non une influence extérieure.... par exemple comme une envie de se conformer à ce que la société définit comme signe de réussite (être en couple). 

Je passe mon temps à réfléchir, et cogiter, comme vous le voyez... Big Grin
Salut à tous, 
 
Et merci de votre intérêt pour mon parcours, en particulier Fr-Ed. 

Tu as entièrement raison, je n'avais pas encore pleinement réalisé que le besoin irrépressible de contrôle était l'un des principaux leviers de l'addiction... 

Depuis mon dernier passage ici, j'ai évolué sur mes positions. A la base, je voulais me mettre en couple par peur des maladies (pas très glamour), mais comme je ne me sentais pas franchement prêt (ce qui est toujours le cas), j'avais donc exprimé ces conditions dignes d'une liste de courses (comme disait Fr-Ed). 

Mais du coup, ça me plaçait dans une posture mentale très inconfortable... Car en attendant le prince charmant sur mesure, j'étais incapable de dominer mon addiction. 

Maintenant, je me place dans une attitude que l'on pourrait résumer en "Je suis ouvert à tout". Je crois que j'ai un peu diabolisé la fellation avec préservatif. Je n'ai encore jamais fait, mais ça ne doit pas être si terrible, et ça serait de toute façon réducteur de se focaliser sur ce changement désagréable (dit plus crûment, y a pas que la pipe dans la vie.. lol)

Je ne cherche donc plus à me mettre en couple à tout prix, ce qui ne signifie pas coucher avec le premier venu pour autant... bref je laisse faire les choses, tout en me protégeant systématiquement sans courir le moindre risque. 

Là je suis clean depuis 2 jours, ma dernière "séance" a eu lieu pendant que j'étais en déplacement. Du coup, je prends appuis sur ce retour au bercail pour repartir sur de bonnes bases...
 
C'est peut-être de l'ego mal placé, mais cet aspect viral qui est venu se greffer à la situation, je le vois comme un challenge supplémentaire dont je serai encore plus fier si je parviens à guérir. J'améliore la phrase : non pas "SI je parviens", mais plutôt "QUAND je parviendrai". Big Grin
D'ailleurs, j'étais en bonne voie avant que l'hépatite C débarque dans ma vie.
J'ai craqué aujourd'hui, mais le point positif, c'est que je comprends pourquoi... 

Sur un site de rencontres, lors d'un échange où tout se passait bien, cela a commencé à se dégrader à partir du moment où j'ai précisé que j'aimerais que TOUS les rapports soient protégés, et de là la conversation a un peu tourné en eau de boudin. Et pourtant on ne discutait pas dans une optique "plans cul", et je n'ai pas introduit le thème de la protection comme un cheveu sur la soupe, ça s'insérait naturellement...
J'ai vraiment l'impression que la fellation sans capote est ancrée dans les mœurs, et qu'envisager de mettre une capote est une "lubie d'hypocondriaque"... même un ami infirmier gay de ma connaissance m'a dit tel quel "Personne ne suce avec capote"... un infirmier ! Il a fini par me dire qu'il ne savait pas quoi me répondre puisqu'avec ma mésaventure, j'étais l'exception qui confirme la règle (cette règle étant que le risque d'attraper une maladie par voie orale est infime)


Je me suis rendu compte que même au sein d'une potentielle relation sérieuse, cette exigence de protection maximale dans les débuts peut constituer un frein...

Avec tout ça, mon état émotionnel en a donc pris un coup, et j'ai succombé à l'envie qui rôdait depuis 4 jours... je ne suis pas en train de blâmer directement le mec avec qui j'ai eu cette discussion foireuse, je sais que je suis responsable de mes actes, je ne fais que relater le mécanisme qui m'a fait replonger. 

Sérieusement je patauge, le combo "Risque/Peur des MST + addiction" est redoutable. Sad
Salut Neptune

juste un mot sur mon expérience personnelle, j'ai choppé une MST juste par une fellation (syphilis), il suffit d'une petite plaie dans la bouche... J'en suis sûr car je me protège toujours pour les autres formes de rapport. Donc le risque est minime et il existe.

Quand tu parles de sites de rencontre, je suppose que tu parles de ces applis... Peut-être devrais-tu vraiment réfléchir à ce que tu recherches sur ces sites gay ? J'en étais un adepte également, il ne faut pas se voiler la face, 99% des personnes y cherchent du sexe et pas des relations sérieuse. La recherche sur ces sites est une recherche du plaisir et dans mon cas, cela me ramène clairement à la dépendance. Ces sites font maintenant clairement parti des limites de mon sevrage. Que recherches-tu vraiment sur ces sites ?

Bonne journée et bon courage dans ton sevrage;
Fabrice
Salut Fabrice, 

Merci pour ta réponse. Oui encore un exemple de transmission par fellation...

Oui je parle des applis. Quand un mec me pose la question de ce que je cherche, je réponds que je cherche des belles rencontres, sans idées préconçues, et que je laisse faire les choses. 
Mais la véritable réponse, c'est que je cherche à plaire, à séduire, c'est un vrai "attrape égo". C'est cela à 100%, plus que le plaisir en lui-même... J'ai toujours manqué de confiance en moi à ce niveau, et donc au moins ces sites ont été bénéfiques pour voir que je pouvais plaire, j'ai même trouvé une relation sérieuse de quelques mois en 2014. Après c'est à double tranchant, le miel de l'ego positif se mue parfois en vinaigre lorsqu'on essuie des râteaux ou qu'on a des échanges désagréables comme celui d'hier.
Je dois reconnaître que cela ramène à la dépendance par moments, car ce n'est pas la première fois que je me réfugie dans la compulsion suite à une expérience négative. 

Après, je ne connais aucun autre moyen de rencontrer des homos... je n'aime pas du tout le milieu gay parisien, il ne reste que ces sites... 


Allez haut les coeurs ! Je n'ai jamais utilisé le compteur de jours de sevrage que je vois dans les signatures, ça serait bien que je m'y mette. 
Mais je ne sais pas comment on fait pour intégrer ça. Pourrait-on m'indiquer la marche à suivre SVP ? 

Bonne journée et bon courage à tous.
Bonjour tout le monde,

J'ai cherché par moi-même comment intégrer le compteur de sevrage, et j'ai trouvé une discussion de ce forum qui en parle, mais chez moi le site bugge pour le moment (http://dig.do/pmo-tracker.appspot.com )

Bon ce n'est pas bien grave, j'annonce ici solennellement que je poursuis le sevrage entamé le 16 mai jusqu'au 23 mai, c'est-à-dire 1 semaine en guise de premier objectif. 
J'ai déjà été capable de tenir bien davantage, mais les conditions psychologiques étaient plus faciles (je n'avais pas autant cette pression des MST à l'époque), donc 1 semaine c'est bien. Et puis on verra. 

Aujourd'hui je vais plutôt bien, ça fait 2 jours que j'ai commencé ou plutôt repris la méditation. Je vais tâcher d'être enfin régulier, je n'ai jamais pu méditer plus de 4 jours d'affilée...

Merci de m'avoir lu.
Bonne initiative Smile
Bon courage pour ta semaine de sevrage. 

Ressens tu des effets positifs avec la méditation ? Je t'avoue ne pas avoir essayé et être un peu sceptique.
Salut Thunderbird, 

Je n'ai jamais pratiqué la méditation de façon régulière, donc je serais mal placé pour t'en parler. Cependant, le peu que j'ai fait m'a apporté un léger bien-être. Là par exemple, cela ne fait que 2 jours que je m'y suis remis, et je me sens un peu plus "centré". Bon, il faut dire que ça va de pair avec l'arrêt du PMO, une meilleure hygiène de vie (j'adore me lever à 7h !), c'est un tout... 

Je comprends ton scepticisme, mais je crois réellement que les bienfaits de la méditation ne sont plus à démontrer. Je prends appui sur l'approche pragmatique de Christophe André qui explicite très bien la pleine conscience. 
Je trouve que la méditation et une "séance" addictive sont diamétralement opposées dans l'effet qu'elles ont sur la conscience... La plupart du temps, nous sommes pris dans nos pensées, à réfléchir sur le passé, le futur, etc, mais cette emprise du mental est encore plus marquée lorsque nous subissons notre addiction... lorsqu'on cherche sa dose, la souris dans une main, le sexe dans l'autre, alors c'est plutôt la pleine inconscience qui se manifeste. 
L'addiction a aussi pour conséquence néfaste d'embrumer le cerveau, d'émousser certains sens (en particulier au niveau sexuel)... et c'est tout le contraire qui se produit lorsqu'on médite : on apprend à écouter son corps, observer ses pensées et ne plus être "dedans", etc... 

Je vais vraiment m'y tenir cette fois. De toute façon, il faut bien que je remplisse le "vide" laissé par la dépendance, et la méditation va aussi jouer ce rôle.

Fr-Ed, nos messages se sont croisés, merci de ton intervention. Smile 

Pour te répondre, oui tout est possible... mais je suis également pragmatique : 10% des hommes sont attirés par les hommes (personne ne peut connaître avec certitude ce chiffre exact, mais là je donne l'estimation la plus optimiste que j'ai lue). 
Autrement dit une femme hétéro a 9 fois plus de chance de trouver un homme également attiré par elle. 

Sans compter le facteur "peur de l'homophobie"... même si ma famille et mes amis proches connaissent mon orientation sexuelle, je n'en suis pas encore au point de l'assumer sans complexe et de tenter un rapprochement avec un mec dont je ne connais pas les préférences... 
Je suis conscient qu'en France, je suis plutôt bien loti, mais bon, rien de parfait encore... je suis parmi les "moins mal" lotis devrais-je dire. (Vous allez me dire, si tous les gays avaient eu la même attitude, alors on serait peut-être encore au 19eme siècle niveau mentalité)
Et puis je suis pas forcément très bon pour deviner l'orientation sexuelle, je n'ai pas le gaydar comme on dit. Sauf pour les cas les plus "évidents", mais ce ne sont pas les hommes qui me plaisent le plus...

Quoiqu'il en soit, pour l'instant je dois rester "sobre" quelques temps, là je suis trop dans l'engrenage de la dépendance, et je ne suis pas prêt.
Merci pour ton retour sur la méditation [SMILING FACE WITH SMILING EYES]

Tu sais je n'ai pas non plus le fameux radar et les grandes folles ne m'attirent pas lol

Tu trouveras peut être ce que tu recherche un jour via ces sites ou applications mais je crois que tu dois d'abord régler ton problème et tu en es bien conscient.
J'ai moi même trouvé l'amour sur internet et ça fait 9 ans que ça dure

Envoyé de mon SM-G925F en utilisant Tapatalk
Salut,

pour répondre concernant les applis, je suis d'accord avec Fr-Ed, RIEN à attendre des applis, ce n'est que du sexe... Dans mon expérience, une belle rencontre qui n'a pas donné de suite, et X plans cul. Il y a des sites de rencontre où le sexe n'est pas la porte d'entrée (je sais que Fr-Ed est aussi septique...). Je m'y suis inscrit, j'ai rencontré une personne et depuis ...Mais étrangement, j'ai croisé les mêmes personnes que sur les applis sexe... Puis il y a la vraie vie... Le regard échangé dans la rue et les rencontres... A trop chercher, on ne trouve pas... Sans attente... Juste être présent pour saisir l'instant.

Belle transition pour le 2nd sujet, la méditation. De nouveau, il faut vraiment être sans attente, c'est un des principes de la méditation. Les bienfaits, il y en a (lire le livre de M. Ricard "Plaidoyer pour l'altruisme", il y a un chapitre sur les études scientifique sur la méditation). Je pratique depuis maintenant 2 ans avec une pratique formelle quotidienne de 30 minutes (voire plus si j'ai le temps). Je crois que c'est dans la durée que l'on ressent les effets. Il faut s'astreindre à cette discipline (1 scan corporel tous les jours pendant 8 semaine pour commencer !). J'avais suivi un cycle de 8 semaines (3heures / semaine), cela aide. La méditation n'est pas la solution, elle ne va pas résoudre le problème, mais empêcher de plonger dans la spirale du mental. Et cela peut parfois être salutaire, surtout pour les dépendants. Puis avec l'expérience, j'ai de plus en plus de moment de micro-méditation. Ce sont de courts moments où je me recentre sur le corps, je ressens le corps dans son ensemble. Et ce réflexe est salutaire quand commence la pulsion, quand on veut se concentrer, quand simplement j'apprécie le moment (une belle musique, un beau paysage, une discussion avec un ami...).

Fabrice
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