Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage de Ensortir89
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En fait c'était hier soir, tout le monde dormait dans la maison. Vers 23h.
J'arrivais pas à dormir, et je me sentai... excité :/
L'esprit tourné vers ça, au point de transpirer. Comme un camé.
Et le pire, c'est que je pensais à toutes les bonnes raisons, je le savais qu'il ne fallait pas céder. Mais je n'ai pas su résister.
Autant te dire qu'après j'étais au fond du gouffre. C'est même grave, parce que tout le monde se retrouve touché, notamment ma femme qui a bien vu ce matin que ça n'allait pas du tout.
Dans ces moments là, j'ai tellement honte de moi que j'ai des envies de mutilation. C'est pas des paroles en l'air. J'ai même été "regarder" un couteau de chasse de mon père dans un tiroir...
J'ai pu parler avec ma femme, elle sait que j'ai cédé hier. On a pu en parler. Ca va mieux, si on peut dire, en cette fin de journée.
Je ne comprend pas que je "tombe" quand je sais dans l'état mortifère dans lequel cela me met après. Plus l'impact sur ma famille :/
bonsoir "ensortir89", 

je suis nouveau dans ce forum, et le 1er témoignage que j'ai lu c'est le votre  (j'ai lu l'intégralité de votre témoignage)..
Il parait qu'on a plusieurs ressemblance ds notre personnalité : l'amour des activités solitaires, l'esprit analytique et rationnel, un estime de sois qu'on devrait booster, la tendance à se projeter ds le future, l’intérêt a la méditation...
sinon pour ton dernier message, je suis très touché du fait que vous avez pensé à se mutiler, et de se sentir honte de toi..vous devriez accepter vos rechutes,vos faiblesse..qui vous a raconté que l'etre humain doit etre parfait ? les erreurs ca fait parti de notre nature humaine, et il faut les accepter, les accueillir, pour pouvoir les rectifiés sereinement..
je termine ce post par la profonde citation du philosophe andré-compte-sponville : "Il n'y a rien de plus important en amour que d'accepter la fragilité de l'autre : c'est ce que j'appelle la douceur. Et rien de plus important dans la sagesse, que d'accepter sa propre fragilité, c'est ce qu'on appelle : l'humilité.
 
Merci Tonitak pour ces paroles réconfortantes qui font du bien dès le matin. Et bienvenue parmi nous.

L'auto-mutilation, je pense que ça vient de loin, de mon enfance.
Et la non-estime de soi également.
Sans doute des causes qui ont facilitées ma chute dans l'addiction.
Même si aujourd'hui le serpent se mord la queue...
Si cela peut t aider :
l automutilation a été présente dans ma vie ( j en garde qq belles marques sur les bras et jambes ).
j ai pu lire des choses la dessus lors de mon " enquête perso " sur les abus subis dans l enfance.

Moi, je ne trouvais que cette " solution " pour arrêter de souffrir +++ dans ma tête lors de crise où je devenais folle de douleur psychologique. La souffrance tourbillonnait en moi...je devenais folle...je n étais plus que souffrance, enfant qui sera éternellement abusée battue flouée...
Dans ces moments là, je n'étais plus l adulte, je repartais à mes sentiments de l enfant que j'étais quand on me faisait du mal et je tournais folle.

moi, de ce que j ai pu lire et réfléchir sur moi , me faire du mal, sentir une sensation de douleur aiguë brutale était le seul moyen que je trouvais dans ces crises pour " ré intégrer " mon corps, ne plus n' être  "que souffrance et folle "  et à la fois là et à la fois dans le passé.
je tailladais, ou me mordais à sang, fort fort... la douleur venait après...pas immédiatement....
et là seulement, je re venais à mon age réel, et je me calmais...
je ré intégrais mon corps, je revenais dans la pièce...
il parait que lors des abus, de violences, l 'enfant peut trouver ça comme solution  : partir en pensée ...
Mais lors de grande souffrance, on repart , on a l impression de devenir fou et le seul moyen est de se " pincer " pour " revenir " dans ce corps.
j ai du mal à expliquer, désolée.
bref : comme c'est " courant" chez les adultes ayant été maltraités, y a des sites qui donnent des conseils lors de ces crises d envies de se mutiler, si ce que je t ai décris correspond à ce que tu as ressenti hier ( ? )
La petite barre verte est réapparue...

En fait, je trouvais ça "inadapté" de chuter, et de relancer direct le compteur derrière. Trop rapide.
En aucun cas, je ne ne renonce.
Mais je sors amer de ma rechute.

La mutilation, je sais pas d'où ça vient, si ce n'est que ça remonte à l'enfance, et à la non estime (pour ne pas dire "détestation") de soi.
Se faire mal parce qu'on mérite de souffrir :/
Ha oui, je te rejoins : la culpabilité, l'envie de mutilation, ça vient après. Dès la fin de l'éjaculation pour ainsi dire.

Effectivement, "pendant" l'acte, c'est le plaisir qui est recherché. Enfin, je ne sais pas si plaisir est le bon terme. Toujours est-il que pendant ce moment, ce n'est pas un moment de "douleur", c'est clair.

Mais je ne vois pas où tu veux en venir ? Peux tu m'éclairer ?
Hello vous tous !
 
J’ai enfin fini de lire tout le fil sur le carnet « d’ensortir » !
 
Beaucoup de choses à dire… et comme je suis toujours super long dans ce que j’écris, je mets les choses un peu point par point :
-        Comment tu te sens lors ce que tu réussis un sevrage et comment tu maîtrises alors tes pulsions ?
-        Y a-t-il des circonstances extérieures qui favorisent ces moments ?
-        Comment pourrais-tu ancrer plus fortement les points positifs de cela en toi ?
-        Qu’est-ce qui se passe au moment où tu bascules et que tu cèdes à une pulsion ?
 
Je me demandais ce qui s’est passé aussi dans ton enfance pour que tu aies cette si mauvaise estime de toi… parfois cela s’explique par une constellation familiale un peu complexe, une pression du père, parfois sur le plan de la carrière,… un grand frère plus doué, plus soutenu par les parents…
 
J’ai précisé au début de mon carnet que je ne suis pas dépendant du porno, ni de la masturbation, « juste » du « sex pure » avec d’autres mecs. Mais il m’est bien entendu arrivé de visionner du porno de temps en temps. J’ai d’ailleurs été tout de suite choqué de voir ses dernières années qu’au milieu de pornos gays tout à fait « classiques » il s’en trouvait certains film avec des garçons très jeunes, dont il était évident qu’ils n’avaient pas encore 18 ans. Un temps cela m’a intrigué… je me suis effectivement souvenu de l’époque où j’ai découvert moi-même ma propre sexualité n’étant pas encore pubère et ceci – je dois le dire – par des rapports incestueux… Je suis donc aussi victime d’inceste, … mais que j’ai longtemps qualifié de consentis… C’est ce retour à une certaine « virginité » qui m’a intrigué, je voulais en quelque sorte revoir à quoi je devais ressembler, même intimement, quand cela m’est arrivé…
 
Il n’y avait donc pour moi aucune stimulation sexuelle à visionner cela, juste une curiosité, accompagnée de dégoût. Et surtout, j’ai très vite arrêté tous ces visionnages, car je me disais que cela allait franchement trop loin et peut-être même que cela était un piège mis en place pour dénicher des « pédos à venir »… Je suis – et heureusement donc – vite revenu à préférer regarder ou plutôt à pratiquer les choses avec de « vrais mecs adultes ».
 
La question est donc …
-        Comment tu expliques que ce mécanisme de vigilance ne s’est pas déclenché en toi ?
-        Y avait-il, comme tu le racontes aussi, une façon de retrouver un lien avec ta propre mère ?
 
Et pour finir cette mitraillette de question :
-        Est-ce que tu vois un psy ? Cela me semble dans ton cas vraiment important…
 
Et dernier point : Moi, c’est vraiment la pratique de la méditation qui m’a permis de faire face aux pulsions qui montent et j’ai même pratiqué certaines autohypnoses pour me déconditionner de mes pulsions.
 
Bon courage à toi et aux nouveaux que je découvre ici …
 
Jan
Merci JAN du temps que tu me consacres. Je vais tenter de répondre à tes questions (il n'y en a jamais trop pour réfléchir sur nous mêmes).
- Comment tu te sens lors ce que tu réussis un sevrage et comment tu maîtrises alors tes pulsions ?
Lorsque mon sevrage commence a durer dans le temps, et que je parviens à repousser mes pulsions (en forçant ma concentration sur une activité, en allant courir), je ressens un sentiment de fierté.
- Y a-t-il des circonstances extérieures qui favorisent ces moments ?
Etre occupé sur une activité motivante, être avec des gens autour de soi favorisent complètement la maîtrise des pulsions.
- Comment pourrais-tu ancrer plus fortement les points positifs de cela en toi ?
Très bonne question... Je cherche encore. Se forcer à sortir, voir du monde, même lorsque l'on en a pas forcément envie ? Réussir à avoir de l'estime pour moi-même, cela m'aiderait aussi... Mais je ne connais pas les "méthodes".
- Qu’est-ce qui se passe au moment où tu bascules et que tu cèdes à une pulsion ?
Physiquement ça me "lance" dans le bas ventre. Je me sens tiraillé. Psychologiquement, au moment ou j'éjacule, j'ai l'impression que c'est une sorte de "poison" qui s'évacue de moi et qui va permettre de me laisser tranquille dans mon corps pendant au moins quelques heures. Au niveau de l'arrivée en elle-même de la pulsion cela se produit lorsque je suis stressé, ou lorsque je "m'ennuie". Je le mets entre guillemets parce que je ne m'ennuie jamais vraiment. Dans la vie, il y a des tonnes de choses différentes qui m'intéressent. Le problème, c'est que je n'arrive pas à fixer durablement mon attention. J'ai besoin de papillonner d'activités en activités. Par exemple, si je lis un bouquin que j'apprécie, je vais quand même en avoir "marre", même si je n'ai rien d'autre à faire. Je vais devoir changer d'activité, avant de pouvoir reprendre mon bouquin.

- Je me demandais ce qui s’est passé aussi dans ton enfance pour que tu aies cette si mauvaise estime de toi… parfois cela s’explique par une constellation familiale un peu complexe, une pression du père, parfois sur le plan de la carrière,… un grand frère plus doué, plus soutenu par les parents…
Avant d'être en analyse, j'ai longtemps au l'illusion d'avoir une "enfance" normale. Mais en fait pas du tout. Mes parents étaient par moment très dur, surtout mon père. Dévalorisation, humiliation. Le pire c'est que je pense qu'il ne s'est jamais rendu compte du mal que cela pouvait me faire. Jeune, j'avais peur de mon père, de faire mal, de le mettre en colère. Je pense que mes parents avaient des "attentes" vis à vis de moi : réussite scolaire, pro, etc
Aujourd'hui ils semblent heureux de ma "trajectoire"... mais à quel prix.


La question est donc …
- Comment tu expliques que ce mécanisme de vigilance ne s’est pas déclenché en toi ?
J'aimerais bien le savoir. Comme je l'ai un peu expliqué ici, je pense que la frustration de mon adolescence m'a fait scotché sur ce contenu. De plus, je m'attendais à voir des sévices physiques, des larmes, etc. Ce que j'ai vu, ce n'est pas du "consentement" de la part de ces jeunes, mais de la manipulation psychologique et de la mise en scène qui donnent cette impression. Je pense que cela peut tromper un esprit fragile. Mais je suis conscient que cela n'explique pas tout. Je pense également qu'il ne faut pas détacher ce que j'ai vu du fantasme "incestueux" qui m'a aussi longtemps habité. Comme je l'ai raconté sur Stopporn, j'ai beaucoup fantasmé sur les histoires d'inceste, même assez jeune.
- Y avait-il, comme tu le racontes aussi, une façon de retrouver un lien avec ta propre mère ?
Je ne sais pas. Je n'ai pas l'impression d'avoir fantasmé sur ma mère mais d'avoir fantasmé sur les relations "mère-fils". En tous cas, celles des autres. Mais j'ai aussi fantasmé sur les relations "père-fille" et "frère-soeur". Je ne sais pas d'où ça vient. Je sais juste que lorsque j'ai découvert Internet et ces histoires érotiques (car c'était des histoires) cela m'excitait beaucoup.


- Est-ce que tu vois un psy ? Cela me semble dans ton cas vraiment important…
Plutôt trois fois qu'un ! Je vois un psychiatre pour obtenir des médicaments (anxio et antidépresseurs). Je fréquente un centre d'addictologie pour apprendre des techniques de sevrage.
Mais surtout, je suis en analyse depuis deux ans avec une psychologue. J'ai mis beaucoup de temps (presque un an) à pouvoir révéler toute mon histoire. Avec une personne face à soi, c'est plus dur, on est vraiment "nu". Aujourd'hui elle sait tout et me permet de faire des liens, notamment avec l'enfance dont je parlais plus haut.
Et puisque je suis dans la "confidence" et que j'en ai déjà beaucoup dit, je peux parler de quelque chose dont je n'ai jamais parlé dans mes carnets, témoignages... Quelque chose dont je n'avais pas vraiment conscience, quelque chose avec lequel j'ai grandi, une sorte de secret de famille. C'est ma psy qui m'a fait prendre conscience de tout ça, ainsi que ma femme.
Attention, je lâche les vannes.
J'ai une demi-soeur. Mon père a une fille. Je ne l'ai jamais vu. Je l'ai appris quand j'avais 7 ans. Je sais qu'elle a 13 ans de plus que moi. On m'a présenté une "version" que je n'ai jamais remise en question. A 7 ans, on croit ce que son père nous dit. Mais quand j'ai raconté ça à ma femme, bien des années plus tard, elle a "tiqué". La psy aussi.
Mon père a donc une fille issue d'un premier mariage. Je sais qu'il a divorcé, a rencontré ma mère. Version de mes parents qui explique pourquoi mon père et sa fille ne se voient plus : à l'époque, sa fille agée de 10 ou 12 ans, acceptait le fait que son père ait une "copine" (ma mère donc) mais elle ne voulait pas qu'il se re-marie. Mon père a quand même décidé de se re-marier avec ma mère. Sa fille a donc décidé de ne plus le voir. Et ils ne se sont plus vus. Voilà ce que l'on m'a dit.
Des années plus tard, ma femme a trouvé tout ça bien étrange. Me disant qu'une fille de cet age peut décider certaines choses sous le coup de la colère mais que ca ne dure pas. 1er point. Que ce n'est pas la fille qui "décide" cela seul. Qu'elle voyait mal mon père dire "Ok, comme tu veux". 2ème point. Selon ma femme, on m'a présenté les choses de façon édulcoré.
La psy pense aussi la même chose. Sans même remettre en question la véracité de la version des faits, elle se demande ce que mon inconscient a pu imaginer sur ce qui s'était passé. Selon elle, il n'y a rien de "pire" que les secrets de famille pour "fantasmer" des situations.
J'ajouterai que depuis que je suis moi-même devenu père, j'ai encore plus de mal à accepter ce que l'on ma expliqué étant enfant. J'ai deux filles de moins de 5 ans. Je vois bien ce que les enfants peuvent dire sous le coup de la colère. Heureusement l'adulte sait faire la "part des choses". C'est un premier point. Mais ce que je comprends encore moins, c'est comment on peut vivre avec sa fille, jusqu'à 12 ans, et d'un coup, ne plus la voir, comme si elle était "morte" finalement. Moi aujourd'hui, je n'ai vécu que 5 ans avec mes enfants (une de 5 ans et une de 2 ans) et si vous me les enlevez, c'est moi qui meurt. Alors j'avoue que je ne comprends pas. Je sais aussi que c'est un sujet tabou dans la famille que l'on ne peut pas aborder. Et pour ceux qui se posent la question du "lien", ça me fait très mal de la dire, surtout vis à vis de mon père, que j'aime quand même (!) : j'ai imaginé qu'il avait pu se passer un truc entre lui et sa fille... que je n'arriverai pas à écrire ce matin mais vous m'aurez compris.

Voilà, j'ai été long, mais c'était nécessaire.

Je suis preneur de tous vos avis...
Ravi de ta longue réponse et de ta révélation!
Je crois que ça t'a surtout fait du bien de le formuler ici!
Moi-même je trouve cette piste "digne d'intérêt"...

Mais si la piste que tu avances (ton père - sa fille) s'avère juste, il est dommage que tu ne puisses intervenir dedans ou agir...
Tu devras rester sur le soupçon. A toi d'en faire quelque chose!

Avances avec ce soupçon comme une piste, explore toutes les possibilités d'effets que ça a pu éventuellement avoir sur toi.
Si tu es dans la bonne voie, tu devrais en sentir un effet positif pour toi!

Jan
Le problème, c'est que je culpabilise aussi de penser à quelque chose qui peut s'avérer complètement faux.
Peut-être que mon père et sa fille ne se voient plus pour les raisons telles qu'elles m'ont été énoncées.
Par contre, comme me l'a dit ma psy, et comme me l'a dit Clarisse en MP, grandir en sachant que son propre père pouvait effacer de sa vie son propre enfant, ça a forcément eu des conséquences sur ma construction d'enfant. Je sais qu'il y a beaucoup de "noeuds" chez moi lié à l'enfance. Comme je l'ai déjà dit, en plus de cette histoire taboue, je n'ai pas été élevé dans la bienveillance. J'ai subi de la dépréciation, de la dévalorisation et même de l'humiliation. J'avais par moment l'impression que mon père avait honte de moi. C'est sûr que ça ne m'a pas aidé à avoir une bonne estime de moi...
Pourtant à partir de ce constat, peut être que j'avais un terrain propice pour tomber dans une addiction, mais de là à avoir été consommer de la pédopornographie, je ne fais pas encore de lien :/

Des fois, je me dis que je ne suis qu'un sombre type, qui essaie de trouver des raisons pour échapper à sa propre sordidité ou perversité. :/
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