Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage de Ensortir89
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C'est pas l'extase. Je vis en ce moment avec une sensation qui revient régulièrement : l'addiction est trop forte, elle ne peut être vaincue, la seule solution est de mourir.
C'est quelque chose que je cache à mes plus proches, ne voulant alarmer personne.
Alors autant l'écrire ici.
Cet après-midi, en endormant ma plus jeune fille pour la sieste, puis en la regardant dormir, j'avais les larmes aux yeux.
Elle a besoin de moi, je ressens l'amour qu'elle me témoigne et... c'est difficile pour moi...
Comment accepter l'amour d'un proche quand on se déteste ?
Lionel,
j'ai été touché par ton témoignage, car il résonne en moi, il résonne avec ce que je ressens pour mes enfants. Comme je comprends cette impression de ne pas être digne de l'amour des autres, et cela s'exprime de façon la plus forte avec nos enfants qui n'ont pas de filtre, ils sont directs (surtout très jeunes). 
De mon coté, j'ai beaucoup appris en lisant un livre sur l'enfant intérieur. Cet enfant que nous avons en nous. Aujourd'hui, je suis convaincu que nos enfants nous renvoient l'image de cet (ces) enfant(s) intérieur(s), et c'est très douloureux. Ce le fut (et ça l'est parfois) pour moi. Il s'agit de "S'ouvrir à son coeur d'enfant pour naître à soi" de Marie-France et Emmanuel Ballet de Coquereaumont. 
Je viens de ressortir le livre et d'y retrouver un poème que mon fils m'avait écrit pour mon anniversaire. Je pleure et souris en le lisant. Je le garde pour moi car il est personnel. Mais avec le temps, j'ai appris à accepter cet amour, à prendre mes enfants dans mes bras, à leur dire que je les aimais. Comme je l'ai déjà écrit, avec la méditation, avec mon psy, j'ai pris contact avec cet enfant en moi qui manquait d'amour, qui était angoissé, apeuré. Il y a peu de temps, Lors d'une séance chez mon psy, j'ai ressenti de terribles angoisses, j'ai plongé littéralement dans ces angoisses, comme dans un long tunnel, au bout il y avait la lumière et il était là. Suite à cela, je lui ai écrit une lettre pour lui dire que j'étais là pour lui et que j'avais besoin de lui, que j'étais heureux de le retrouver, que je l'aimais. Je le sens présent en moi, il me guide, il est aussi cette force, cette vie dont je parlais dans un de mes posts. Je lui dois beaucoup de la sérénité et de la confiance que j'ai aujourd'hui. 
Nos vies à tous sont différentes, mais je voulais te donner ce message d'espoir, tes enfants sont une chance, ils te mettent face à ce manque / ce besoin en toi. Je crois que tu ne dois pas l'occulter. Pour moi, ce fut très douloureux, les angoisses sont toujours présentes et pourtant ce fut essentiel.
Ne reste pas seul avec ces idées de mort. Tu as pu en parler ici, c'est un premier pas, essaie d'en parler à ton psy. Le forum est là aussi, n'hésite pas ici ou en MP. Je suis de tout coeur avec toi. 
Nous t'aimons tel que tu es !
Courage, lucidité et sérénité.
Fabrice
Bonjour Lionel!
 
Je connais un peu ton parcours. Je crois que tu as fait énormément de choses pour dépasser les actes du passé. Tu es dans la honte et la douleur, tu cherches le pardon, c'est normal!
 
Mais tu n'atteindras pas ce pardon des autres, car les autres, c'est qui concrètement? Tu dois dépasser cela maintenant et le pardon essentiel que tu dois atteindre c'est le tien! Et quitte à lancer une pierre dans la marre, j’ai envie de dire ne te poses plus comme objectif de stopper la MB. Définis-en le cadre dans lequel elle peut être acceptable pour toi, je suppose donc sans porno. Mais si je me souviens bien, tu n'as plus recours à cela de toute façon. Tu dois cesser à être dans la douleur.

Tu dois te pardonner, impérativement, pour retrouver goût à la vie! Tu es quelqu'un de bien, tu nous l'as prouvé ici à tous, ta famille aussi en est une preuve.

Finalement il me semble qu'ici la reconquête de la sérénité et du bonheur se résume aussi à être indulgent envers soi-même ! Sois indulgent envers toi-même, regarde en quoi tu es un homme bien et aimes toi, un peu, simplement !
 
Nous ici te disons que tu en vaux le coup, car tu te bats avec honnêteté !
 
Jan
Bonjour Ensortir89,

J'ai été très touché en lisant ton message, et je connais les sentiments dont tu parles.
En te lisant, je vois quelqu'un d'intelligent, avec une vraie sensibilité et une grande capacité d'amour.

J'ai un message d'espoir pour toi : tout est possible. La dépendance n'est pas la plus forte. Elle est juste assez forte pour que tu puisses te dépasser en la combattant et découvrir des capacités insoupçonnées en toi. La dépendance est un prétexte pour te surpasser.

Quand je suis vraiment lucide, je constate que je suis indigne de l'amour que je reçois. Deux possibilités :
- partir : mais partir fait du mal à l'autre, et je ne le souhaite pas. 
- rester et travailler sur moi, répondre à cet amour qui me dépasse, devenir digne de cet amour.

Courage !
Je suis passé par ces moments, et il y a de l'espoir ! Cela vaut la peine !
Lionel,
c'est grace à toi que j ai débarquée ici, avec ma souffrance.
c'est grace à nos échanges, d abord sur le texte incroyable que tu avais déposé sur l engrenage qui t'est arrivé, et l avertissement très fort que tu donnais aux autres , sur les dangers de cet engrenage.
tu étais mal, mais tu témoignais pour que d autres s'en sortent.
je ne peux que rejoindre les " gars " pour te dire que tu es qq de bien, moi, celle qui a été un temps de l autre coté de l écran, même si on ne m a pas filmée à  l'époque. Moi, je te dis : tu es qq de bien.
ta souffrance remonte à loin. il te faudra tatonner, essayer plusieurs psy, plusieurs méthodes, mais tu y arriveras.

je pense que ces bas font partie du travail, la douleur sort, comme un pus. Les larmes aussi...Laisse couler, laisse sortir, crache tout ça ici, comme moi j ai pu déposer ma souffrance aussi.
et n essaye pas de te " fixer " des limites impossibles à l heure actuelle.
trouver un équilibre, plutot , peut etre ?
mon idée en MP de  l'autre soir t a t elle aidé un peu ? 

tu vois, ça me fait chier de te savoir mal, alors que je ne suis guère au top.
accroche toi
la vie ne peut n etre qu'une tartine de merde, y a forcément des couches de confitures qui reviendront.
" amitié " , même si ce mot est bizarre ici dans notre situation

tu vois, moi, victime de 10 à 18 ans, puis victime d'un viol à 20, j ai été mal longtemps.
j ai souvent eu envie de ...partir. Pour ne plus souffrir.
j ai essayé, mais je devais trop aimer la Vie, la vraie...ils m ont récupérée.
j ai ensuite vu des tas de Psy : psychiatres, psychologues, psychanalyste, psymoncul etc.
chacun a apporté sans doute un petit bout...
un jour, trop de souffrance, trop de colère, et une adresse spécialisée, enfin.
et là, il m a bien fallu un an de rendez vous réguliers pour " aller mieux ".
et une fois la souffrance déposée, vomie, un peu...appaisée, j ai aussi beaucoup lu d ouvrages.

les livres m ont aidé , je dirais plus que les psys.
tu tatonneras aussi, mais tu trouveras, petit à petit.

j ai aussi pas mal " écris ", par exemple, une page séparée en 2 : le coté " j ai mal, j en peux plus " et l autre coté " j ai réussi tel et telle choses " 
basic...mais quand on souffre, ce genre de " base " peut aider.

par exemple..." je ne dois pas etre si merdeux que ça, puisque des inconnus virtuels échangent en positif avec moi "....
je te dis ça, et en même temps, je suis à nouveau tombée / cassée ma gueule...
mais je sais que je vais me relever.
deja, j arrive à dire " NON , stop, ce n'est pas acceptable " ...chose que j ai mis très longtemps à pouvoir formuler, tu sais mon histoire.
donc oui, la vie est souffrance parfois, mais ça ne sera pas que ça.
pense à travailler sur toi, sur les origines de tes souffrances...lis, cherches, des voies multiples, l enfance, etc ....l addiction s'estompera peut etre par ce biais.
ça doit bien etre une grosse pelote de laine emmélée tout ça.

deja, tu as décidé que ça devait cessser...j en connais qui ont bien du mal à franchir ce pas dans leur souffrance intérieure..
Fabrice, Jan, Tiago, Clarisse....
Merci pour vos messages, qui me touchent tellement.
J'ai vraiment passé un mois d'octobre pourri. Masturbation, porno.... J'ai vécu des fortes périodes de stress au boulot. Ce travail me fait tellement de mal ! Mais je suis dans une ville où les possibilités dans mon secteur ne sont pas fleurissantes... Alors, je reste. Pas par envie, mais par besoin.

Aujourd'hui, je pleure, je laisse couler comme tu dis Clarisse.
Je suis sous le choc par ce qu'a écrit Fabrice : ça a raisonné en moi comme un déchirement. Je pleure putain c'est incontrôlable.
Il y a un enfant qui est seul, dans le noir, un enfant qui pleure, qui aurait tellement besoin qu'on le guide, qu'on l'aide et qu'on l'aime. Et c'est moi.
Et j'en chiale comme j'ai pas chialé depuis des années...

C'est très douloureux mais c'est aussi comme un soulagement.
J'essaie de revenir en parler quand la vague d'émotion sera passée.
Bonjour,

Je suis très ému à la lecture de ton message. Je suis avec toi !
Le combat n'est pas simple tous les jours, pourtant il vaut la peine. Il y a les interférences du travail ... prendre soin de soi, quoi qu'il arrive.

Retrouve l'enfant en toi, qui est seul dans le noir ! J'ai fait l'expérience de ces retrouvailles récemment. Chemin difficile, où il faut du temps, de la délicatesse. Expérience douloureuse mais qui libère.

Ton combat est le bon !
Bonjour Lionel,

je ne souhaitais pas à travers mon message te rendre triste... C'est très douloureux, mais tu ne sais pas la chance que tu as de retrouver cet enfant. Si il est là, c'est que tu as besoin de lui, et lui besoin de toi. Accueille le simplement. Je suis sûr que tu auras les bons gestes, que tu sauras lui parler, l'écouter. Ressens, simplement ressens. Tu avances. Prend ton temps, sois à l'écoute, tu seras surpris. Ne le fuis pas et ne l'oublies pas. 

J'ai juste envie de te prendre dans mes bras et de te consoler. 

Pour le travail, si tu ne peux pas changer, essaie (si c'est possible) de prendre de la distance ou de faire des petites choses qui te plaisent pour en fin de journée se souvenir de ces petits moments. Ce n'est pas grand chose, mais cela m'a aidé quand je n'allais pas bien avec mon travail.  

Nous sommes là, courage ! 

Fabrice
Cher Lionel !
 
Je dois avouer que je viens de moins en moins sur le forum, je me sens démunie face à des détresses comme la tienne et des parcours qui reproduisent les mêmes schémas de souffrance. Je pense tout simplement que nous ne sommes plus ici sur le niveau de la dépendance, la problématique est ailleurs. Je le dis souvent, la dépendance n’est qu’une sorte de terrain d’expression d’un malaise plus profond.
 
Et je l’ai aussi écrit : Pour travailler sur la base de ce malaise il faut faire marche-arrière pour cerner où nous avons exactement commencé à partir dans la logique de la dépendance… C’est à cet endroit où, il me semble, que nous avons laissé l’être inaccompli que nous avons été. Cet être innocent qui ne soupçonnais pas vers quoi il allait s’embarquer…

Lionel est quelque part là-bas…

C’est le Lionel d’aujourd’hui qui pleure, celui qui connait toute la souffrance qu’il a parcourue. Quelque part il y a toujours ce Lionel vierge qui cherche qu’à ce qu’on vienne le cueillir. Il n’a qu’une hâte, celle d’avancer et avancer dans le bonheur.
 
Met-toi en route ! Et tu ne dois avoir comme seul objectif celui d’amener ce gars vers le bonheur. Rien d’autre ne compte !
 
Jan
 
Tu as raison Jan, je suis persuadé que mon malaise est profond et que la dépendance n'est qu'une façon de l'exprimer.
Marche arrière, je le fais avec ma psy. Ce travail est très important. Je sais que beaucoup de mes problèmes actuels découlent de mon enfance.

Il y a cependant un élément du présent qui participe à ma souffrance, certainement le seul élément qui ne trouve pas d'ancrage dans mon passé : le travail. Je le perçois de plus en plus comme un monde de violence immoral et injuste. Je me sens pris en otage par lui. J'ai envie de me révolter et de me sauver de ce bourbier, mais je ne m'en sens pas la force...
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