Dépendance sexuelle

Version complète : Voyage a la (re)conquete de soi (Sevrage de Strider)
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De retour sur mon topic, et comme d'habitude si je me pousse a revenir dessus c'est que j'ai besoin de faire le point. J'ai eu un ete un peu mouvemente, entre vacances entre amis sans particulierement de masturbation ou de sollicitation de porn, et moment seul entre plans cul, porn et procrastination.
J'ai eu pas mal recours a cette app de plans dont j'avais deja parle, parfois pour faire des choses dont je ne suis pas tres fier mais je crois m'en etre lasse. Jusqu'a ce matin je l'avais encore et j'allais jeter un oeil pour voir les profils connectes mais je n'ecrivait presque plus a personne. Et quand c'est a moi a qui l'on ecrivait soit je coupais court a la conversation en disant que je n'etais pas interesse, soit je demandais quelque photos et puis je laissais tomber. Penser a revivre encore ce meme scenario de plan qui m'a presque toujours mene a la deception et aux regrets suffit a m'empecher d'aller plus loin.
J'ai aussi eu un "plan regulier" cet ete. La premiere fois qu'on s'est vu on n'a meme pas couche ensemble mais appris a se connaitre et bu un verre comme des gens civilises. C'etait sympa pendant quelques semaines, je ne ressentais meme plus le besoin d'aller chercher des plans et je ne le faisais pas. Je me contentais d'une personne et ca faisait presque du bien. Tres vite par contre, j'ai compris qu'on tournait en rond et que ca ne deviendrait rien d'autre qu'un plan cul regulier. A ce moment, j'ai laisse tombe avec cette personne et j'ai repris usage de l'appli de plans cul. Sans en faire beaucoup au final. Comme quoi je dois chercher a me caser quelque part.
Donc oui, mon parcours n'a pas ete tout rose ces derniers temps, mais j'ai quand meme l'impression d'avoir fait des progres. Oui j'ai deja supprime cette appli plusieurs fois avant et toujours fini par la reprendre. Mais cette fois-ci j'ai vraiment l'impression d'avoir fait le tour de la question, et en tout cas j'y voit plus de cotes negatifs que positifs. Peur pour ma reputation a force de faire ce genres de trucs, et puis peur des MST. Aussi marre de rencontrer des gens bizarres et obsedes. Les gens normaux c'est bien aussi.
Je ressens toutefois le besoin de mettre un frein a ma consommation de luxure. Donc je pense m'interdire le porno a partir d'aujourd'hui, ainsi que tout ce qui touche au sex dating. Pas la mb pour l'instant, en ce moment j'arrive a tenir une semaine sans sexe sans probleme, mais au dela ca devient difficile, donc j'en aurais peut etre besoin au depart.
Mais je ne reinitialise pas mon compteur de jours de sevrage. Car pour moi je ne me relance pas dans un sevrage. Il y a une idee de debut et de fin dans ce terme qui me ferait faillir a un moment je pense. Je pense qu'au lieu de compter les jours je vais essayer de me focaliser sur mes problemes du quotidien, dependance sexuelle et affective certes, mais aussi procrastination, manque de confiance en soi et isolement, trop souvent laisses de cote et pourtant tous lies je pense.
Je vous souhaite a tous bien du courage dans vos voyages interieurs respectifs Smile
Comment peux-tu tomber amoureux d'une personne plus "normale" ? C'est vrai que les plans culs, ce sont rarement des personnes qui veulent une histoire d'amour.
Si tu es prêt à une hitoire d'amour, il va falloir peut-être réorganiser des rencontres anodines entre amis, pour des bons moments, sans objectifs aucun si ce n'est le bavardage sympa... mais à plusieurs. Petit à petit faire des connaissances dans des contextes neutres, jusqu'à l'étincelle et une aventure... affective avec sexualité.
Des rencontres anodines avec mes amis j'en fait regulierement, il y a meme deux filles en ce moment qui pourraient m'interesser et dont j'ai eu des echos que mon interet etait partage. Seulement, entamer une relation avec quelqu'un que je vais revoir ensuite a toujours ete problematique pour moi. J'ai jusqu'a present cloisonne ma vie sexuelle et ma vie sociale separement, et j'ai du mal a imagine une relation avec quelqu'un qui baignerait dans ces deux spheres...
Aujourd'hui je m'appretais a ecrire un nouveau message sur ce topic. Un autre message dans lequel j'allais me chercher une motivation nouvelle. Essayer de me trouver une nouvelle raison de me sevrer. Mais apres avoir relu certains de mes anciens messages, j'ai l'impression que meme venir ecrire sur ce forum fait partie d'un cycle qui se repete sans fin. Je suis mal, je compulse, je culpabilise, je me ressaisis, je decide d'en finir, je viens poster ici et montrer ma resolution et la deux choses: soit je rechute sous trois jours, soit je commence un sevrage de longue duree qui jusque la a souvent fini pour la meme raison (incapacite de gerer le stress, draps souilles, honte et envie de reprendre la mb pour y palier).
Mais meme ca j'en ai marre. J'ai juste envie d'arreter, de devenir quelqu'un d'autre et de laisser tout ca derriere moi. Que tout ca ne devienne qu'un mauvais souvenir. Si ca se trouve, meme ca je l'ai deja ecrit avant, sans que ca n'ait change quoi que ce soit.
Je connais ce sentiment de tourner en rond... C'est dur de sortir de ces cycles qui nous donnent l'impression de ne pas avancer (bien que ce ne soit pas forcement le cas en réalité !). Il me semble que tu ne te fais pas aider de l'extérieur (je ne me trompe pas ?) et c'est peut-être ça qui te manque finalement. Le forum c'est bien mais cela ne remplace pas une aide extérieure. Tu t'en rend bien compte d'ailleurs puisque tu écris que même venir écrire ici fait partie de ce cycle que tu évoques.

Tu bases ton sevrage essentiellement sur ta volonté. Au bout d'un moment tu culpabilises et tu te ressaisis en commençant un énième nouveau sevrage. Cette volonté que tu arrives à mobiliser par moment est en réalité largement impuissante face au mécanisme de l'addiction. Et c'est normal en fait. L’addiction est "une maladie dont les caractéristiques sont l'inefficacité de l'effort pour s'en sortir et la perte de la volonté" (Docteur William Lowenstein dans son livre "Ces dépendances qui nous gouvernent", p. 16). Un peu avant il dit aussi : "Et que l'on cesse de croire qu'il suffit de vouloir "décrocher" pour pouvoir. Seul, sans l'aide de médicaments, sans consulter." (p.13). Tout est dit dans ces deux citations ! Il faut se donner toutes les chances de s'en sortir et se faire aider en fait partie. Il m'a fallu plusieurs longues années avant d'accepter cela, mais depuis plus d'un an je l'ai accepté. Je fais une thérapie et je peux t'assurer que cela me fait (enfin) vraiment avancer ! Ce n'est pas miraculeux bien sur mais je suis en train de casser ces "cycles" que tu évoques. Résultats : des sevrages de plus en plus longs. Regarde mon compteur : 2 mois de sevrage aujourd'hui (en sachant que j'ai fait deux sevrages d'environ 3 mois cette année, du jamais vu pour moi !).

Ce ne sont que des conseils, à toi d'en faire quelque chose ou non, mais je crois que tu devrais sérieusement te poser ces questions...
Si par une aide exterieure tu entends un psychologue ou psychiatre, alors non je ne me fait pas aider. Pas que j'ai specialement un probleme avec l'idee d'y aller. Je crois vraiment que ca puisse aider. Mais dans mon cas ca ne me dit rien. J'ai deja mis tellement de choses a plat, creuse et retourne mon passe et les meandres de mon esprit que je vois pas trop ce que que quelqu'un d'exterieur pourrait encore en tirer. Mais c'est pas seulement pour ca que je ne vois pas le rendez-vous chez le psy comme une solution. En fait j'ai deja parle de mon probleme par le passe. J'en ai parle a un ami, et je suis alle a des reunions DASA pendant un certain temps. Parler de mon probleme m'a soulage, en parler a mon ami m'a fait realiser que je ne serais pas forcement rejete si les gens autour de moi savaient. En parler a DASA m'a fait realiser qu'il y a beaucoup d'autres gens qui vivent la meme chose que moi et m'a redonne confiance en moi. En parler ca je sais faire, c'est agir ou j'ai du mal. Et justement au bout d'un moment je me suis retrouve en spectateur de mon chemin vers la fin de l'addiction. Balancer mes problemes a la tete de mon ami ne vas pas forcement faire tomber les solutions, venant de lui qui n'a pas ce probleme. Pour Dasa, au bout d'un moment je me disais qu'il suffisait de me rendre aux rendez-vous et rien d'autre pour faire un pas de plus vers la guerison, alors que derriere rien ne changeait.
En allant voir un psy j'aurais l'impression de justement perpetrer ce cycle. Une nouvelle solution miracle qui arrive, cette fois c'est la bonne. Mais au final sans agir concretement, sans une volonte de vraiment changer de vie en acceptant les bon comme les mauvais cotes que cela implique, en attendant la bouche ouverte que quelqu'un vienne me sauver je me vois mal m'en sortir.
Mais alors je le repete, je suis sur que l'aide d'un psy est une aide indispensable pour certains, et peut etre que j'irais moi meme un de ces jours aussi. C'est juste qu'a l'heure actuelle j'en ai marre de parler de ce probleme, je veux agir.
Bonjour Strider,

Je ressens sur ce que tu dis sur les différentes façons d'essayer, de parler d'en avoir marre, de vouloir agir et être limité etc. Il faut attaquer par tous les côtés.
Je crois que tu ne peux pas généraliser pour les psys : ils ont des orientations différentes, spécialités (psy sexo ou non) des approches différentes...oublie le terme psy et utilise peut-être celui de coach médicalement compétent (qui connait bien ce qu'est l'addiction et qui a une méthode calée pour aider les patients à s'en sortir). Il faut ''recruter'' la personne qui te convienne car les personnes compétentes sur le sujet ne sont pas nombreuses.
Je rejoins Stef, par définition même de l'addiction, il faut une aide extérieure. Par définition. Ai acheté semaine dernière le bouquin dont il fait référence (dispo 2 euros sur internet Wink) , je le trouve vraiment au dessus du lot car il explique très clairement les mécanismes..ça évite de se raconter des histoires.

C'est ma perception, encore une fois je suis dans la même galère que beaucoup ici donc pas de leçons à donner.
Je rejoins horizon concernant le psy. Tu évoques les Dasa et le fait d'en avoir parlé à un ami. Avec le psy c'est encore une approche différente. Le but n'est pas de parler pour parler. Le psy est là pour écouter mais aussi pour t'aider à dégager des éléments de ton vécu que tu n'arrives pas à voir juste en en parlant. Il t'oriente donc en mettant l'accent sur des points précis de ton parcours que tu évoques et qui te semblent parfois insignifiant alors qu'ils ont en réalité toute leur importance. Le but d'une thérapie est justement de travailler sur l'inconscient et de t'aider à en dégager des éléments de compréhension. Ces éléments de compréhension t'aident au final à mieux comprendre l'origine même de tes problèmes. En retour cela t'aide à mieux vivre ta vie au présent. Quand tu dis qu'aller voir un psy serait comme "une nouvelle solution miracle qui arrive", ce n'est pas de cela dont il s'agit. Le psy n'a pas de solution "miracle" à te vendre. Il te dira d'ailleurs qu'une thérapie prend du temps. Ce n'est pas en quelques séances que tu pourras résoudre tes problèmes. Moi perso cela fait plus d'un an que je vois une psy. Les choses progressent mais lentement. J'avance pas à pas dans la bonne direction. Ce travail sur moi n'est pas miraculeux et je n'ai pas le sentiment de m'en remettre à quelqu'un. Personne ne va me sauver. En revanche la psy que je vois peut m'aider à y voir plus clair dans mon vécu et dans mon inconscient. Je peux t'assurer qu'il y a beaucoup de choses que je commence à dégager et à comprendre de mon vécu. Le puzzle commence à s'assembler.

Après effectivement il y a plusieurs approches. Ce que j'évoque ci-dessus est plutôt l'approche freudienne qui vise à comprendre les origines des problèmes en remontant dans le passé de la personne et qui travaille sur l'inconscient. Il s'agit en quelque sorte de comprendre le passé pour agir au présent. Il y a d'autres approches, comme les thérapies comportementales et cognitives, qui elles visent (si j'ai bien compris) à agir directement sur le présent et à t'aider à gérer autrement tes difficultés. Il s'agit de t'aider à adopter d'autres comportements que ceux de l'addiction face à une situation donnée.

Dans le cas d'un ami, et sans doute aussi des réunions DASA, il s'agit essentiellement de parler. Être écouté est sans doute important mais ce n'est pas certain que cela t'aide à comprendre ce qui se cache derrière ton addiction.

En refusant l'idée d' "une nouvelle solution miracle qui arrive" ou "que quelqu'un vienne [te] sauver" (ce que je partage !), attention à ne pas tomber dans l'extrême inverse ! L'extrême inverse est celui où l'on a l'illusion de croire que l'on va pouvoir s'en sortir seul, grâce à la seule force de sa volonté ! Si tu reprends la définition de l'addiction que je t'avais donné dans un message précédent, tu verras que c'est perdu d'avance pour la grande majorité d'entre nous...
Aujourd'hui il est plus de 4h du matin et je me retrouve derrière mon écran d'ordinateur sans la moindre envie de m'endormir. Allongé dans mon lit, j'ai les yeux grands ouverts regardant dans le vide de ma chambre à peine éclairée par mon ordinateur encore allumé. Et je cogite et je déprime sur pleins d'aspects de ma vie. Tout y passe: sexualité, travail, futur et peu de choses parviennent à me faire encore sourire. Pourtant au moins une chose a changée pour le mieux ces derniers mois: je me suis enfin mis en couple, et avec une fille sérieuse, intelligente et à l'écoute, comme j'en rêvais depuis longtemps ! Cela faisait un moment qu'on se tournait autour tous les deux et on s'est finalement décidés à sauter le pas il y a déjà bientôt 3 mois. J'adore les moments que je passe avec elle, sa douceur, sa chaleur, j'adore l'écouter me raconter sa journée et juste passer du temps avec elle à se câliner. Trois mois c'est pas grand chose, mais je sais déjà que je n'ai pas ressenti ça pour quelqu'un depuis bien longtemps. Niveau dépendance, je me suis évité tout débordement depuis 3 semaines avant de commencer cette relation, et vraiment j'ai pas fait un écart. Pourtant le sexe, ou plutôt son manque, est le seul point noir de cette relation aujourd'hui. C'est le comble pour moi, être obnubilé par le sexe en tant que célibataire et maintenant que je peux en avoir pour ainsi dire "sur commande" voila que je m'encombre l'esprit de stress et d'angoisse de la performance qui m'empêchent évidemment de faire quoi que ce soit. C'est simple j'en ai souvent envie avant de la voir, ou quand je suis avec elle mais que ce n'est pas réalisable dans l'immédiat, mais dès qu'on peut enfin passer à l'action, le stress me bouffe et m'empêche de faire quoi que ce soit. Au total on a dû faire l'amour qu'une seule fois depuis qu'on est ensemble.
Je sais pas trop pourquoi je poste tout ça ici, dans un forum dédié à l'addiction sexuelle. Je dois dire que ma vision de mon addiction a changée et même si j'ai encore des comportements compulsifs (ex: me sentant pas très bien hier et ajd, j'ai du télécharger et effacer mon ancienne appli de dating au moins 4-5 fois en 2 jours...), je dois dire que je la vis moins mal qu'auparavant. Je suis plus dans cette optique de scoring d'un maximum de jours de sevrage comme avant, je ne crois plus en une solution miracle qui me ferait changer du jour au lendemain mais j'accepte ça comme une partie de moi que j'essaye d'améliorer. Mais je constate que ce passé de luxure a fait des dégâts sur ma personne, et a ruiné une bonne partie de ma confiance en moi en matière de sexe. C'est sûr qu'avec un plan d'un soir, on se fiche un peu du plaisir de l'autre. Mais avec quelqu'un pour laquelle ressent quelque chose, c'est beaucoup plus difficile.
Bonjour Strider,

Passer d'une sexualité autocentrée, à une sexualité construite dans le partage n'est pas simple, c'est une véritable redecouverte. Cela va prendre forcement un peu de temps, mais paradoxalment tu es sur la bonne voie. Il va te falloir te réaproprier ton corps, ta nudité, ton ressenti. Plutot que de te focaliser sur l'acte, essaye de passer des moments de tendresse avec ta compagne, massages, embrassades, étreinte, essaye petit à petit de complétement t'oublier dans ses bras. Ne plus penser à rien d'autre qu'etre bien avec elle, tu vera que l'envie vas à ce moment là vite revenir.
Si tu reste focaliser sur l'acte de penetration (qui n'est que petite partie des relations sexuelle) tu vas vivre une angoisse de la perfrromance qui est completement contre productive.
Je ne sais pas ou tu en es de ton rapport à ta nudité, mais c'est aussi de bons  exercice que de se mettre nue devant elle.

Il faut que tu te réapproprie ton corps, cela va te prendre encore un peu de temps mais totu cela rentrera dans l'ordre. Si vraiment tu en as besoin au début fais toi prescrire un peu de viagra ou equivalent, cela te permettra de te rassurer et de rapidement t'en passer.

Amicalement
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