Dépendance sexuelle

Bonsoir Strider,

Neil a raison. Pour ma part, la pornographie m'a éloigné du corps de ma femme. Je suis dans une dynamique de reconquête. C'est long et difficile, parce qu'elle même s'est éloignée physiquement de moi par habitude. En plus, il y a chez moi la peur de l'échec. La solution: me rapprocher d'elle avec mes 5 sens (et non pas que la vue comme dans le visionnage du porno), mais sans me fixer sur la pénétration. Si elle vient, tant mieux, sinon ce sera pour plus tard.  J'ai lu ton histoire, j'aime ton combat. Courage et bonne nuit.

Merci pour les encouragements.
J'ai adopté ce mode de pensée, je laisse les choses venir avec ma copine et j'ai de la chance qu'elle ne soit pas pressante de ce côté la. Parfois l'envie vient mais le stress arrive aussi très vite donc pour l'instant statu quo et j'essaye de me focaliser sur les moments que je passe avec elle. J'ai pris rendez-vous avec mon médecin pour lui parler de ce problème, mais celui-ci étant le médecin de toute ma famille, et le mien depuis mon enfance, au moment d'en parler j'ai tout simplement eu trop honte et ai préféré évoquer un problème de stress dans ma vie de tout les jours. Les médicaments que j'ai obtenu se sont avérés inefficaces. J'ai quelque part envie d'y retourner pour obtenir une solution mais j'ai également pas spécialement envie de prendre ce genre de médicaments...
En tout cas les choses sont étranges pour moi en ce moment. Depuis quelque temps j'arrive a résister a mes envies de porn et mb plutôt bien. La tentation vient parfois, souvent en début de semaine d'ailleurs mais j'arrive plutôt rapidement à la désamorcer. Je n'ai d'ailleurs consommé aucune image de porn depuis plusieurs mois, et ce plutôt facilement. Je m'explique ça par le fait que je n'ai pas trop d'obligations extérieures en ce moment. Pas de job donc pas trop de pression par rapport à ça hormis celle que je me met tout seul. En revanche, je dois avouer qu'encore une fois je n'ai aucune productivité dans ma recherche d'emploi. Aucune, j'ai déposé deux ou trois cv mais ça fait un bon trois mois que je n'ai pas refait mon cv et postulé a plusieurs offres sur internet comme je voulais le faire. J'ai envie de le faire, et chaque soir avant de me coucher je regrette amèrement d'avoir gâché une autre journée avant de stresser en vue du prochain jour à venir et un éventuel nouveau gâchis. Mais je n'arrive vraiment pas à me concentrer et me motiver et à la place, comme d'habitude, je passe des journées entières sur internet. Pour sûr, avec tout ce que je lis sur le net tous les jours, ma culture générale est en plutôt bonne forme. Mais en dehors de ça je n'accomplis rien et c'est vraiment frustrant.
Je pense mieux réussir a empêcher mes rechutes en porn et mb aujourd'hui car j'arrive a avoir une meilleure vision d'ou cela va me mener. Quand la tentation survient, je pense aux fois ou je me suis totalement laissé aller, a la sensation de liberté ressentie au départ puis très vite détruite par l'emprisonnement effectif de la dépendance. Aux motivations de plaisir effacées par un sentiment d'obligation ou juste une absence complète de pensée ou de réflexion. Au dégoût ressenti immédiatement après l'acte, à la honte, l'isolement et la misère affective. Je me revois dans cette chambre, seul, à passer mes journées à inspecter les profils d'éventuels plans et à échanger des photos et je me dit que wow j'ai pas envie de retourner la dedans. En voyant l'arrivée je n'ai simplement pas envie de prendre le départ. Et je crois que c'est vraiment ça qui m’empêche de céder. J'ai une image claire de mon addiction je ne l'associe plus a une certaine part de positif comme je le faisais avant.
Par rapport à mon manque extrême de productivité en revanche, je ne vois pas ça. Bien sûr je connais les impacts négatifs que cela a sur ma recherche de travail et ma vie dans son ensemble, mais au moment de visionner une énième vidéo, de lire un article ou de jouer a un jeu, je vois aussi ça comme une activité définie dans le temps, après laquelle je peux retourner à des activités plus sérieuses. Je vois aussi les côtés positifs de la chose, je veux dire, j'aime faire ces choses la et cela me rend heureux de les faire. A chaque fois je me dis qu'aujourd'hui c'est le bon jour et que je vais finalement me mettre au travail, sans succès.
Quelque part je me demande aussi si ce n'est pas un stratagème que j'ai mis en place aussi pour ne pas retomber dans mes travers sexuels. L'addiction est devenue si douloureuse pour moi que peut être je préfère m'occuper l'esprit à 100%, quitte a y sacrifier mes objectifs professionnels, plutôt que de risquer de retomber dedans. Dur de trouver un équilibre...

Je ne sais trop que te dire. Tu sembles bien cibler le problème. Internet t'anesthésie.

Comme beaucoup d'entre nous.

Peut être en essayant progressivement, tu t'accordes admettons 1 heure dan ta journée pour ta recherche d'emploi, même moins au départ si tu préfères, histoire de prendre l'habitude. Une fois lancé il n'y aura plus de soucis, le tout c'est souvent de s'y mettre
Sa fais du bien de faire quelque chose de productif, on profite + du reste après
Courage, et bravo pour ton sevrage!!!

La route est longue est frustrante à la recherche du bonheur. J'ai opéré quelques changements dans ma vie depuis mon dernier post ici à commencer par ma vie de couple. Je suis désormais de nouveau célibataire, et je dois dire que je n'en suis pas forcément malheureux. Je crois sincèrement que ma dernière copine n'était pas la bonne après tout. Plus le temps a passé plus j'avais l'impression qu'on jouait tous les deux des rôles, moi pour cacher mon passé addict et un peu "sombre" et elle pour d'autres raisons. Je crois que bien que je voulais y croire, les sentiments n'étaient pas vraiment au rendez-vous et je voulais surtout être en couple en croyant que ça résoudrait d'autres problèmes. Le choix de la personne est crucial et je m'en suis bien rendu compte, j'ai donc décidé de rompre, mon seul regret étant de n'avoir pu surmonter mes difficultés sexuelles avec elle.
Côté professionnel les choses ont aussi changé: je travaille maintenant a temps plein et ce pour encore plusieurs mois. Ce n'est pas encore mon job de rêve mais ça fait du bien de s'être sorti de cette spirale de stress-inactivité.
Après ma rupture j'ai de nouveau téléchargé ces applications de dating et fait quelques plans. Je crois que j'en ai fait deux avant que la lassitude ne me fasse supprimer les appli une nouvelle fois. Je crois qu'il n'y a plus grand chose a chercher pour moi de ce côté. Depuis j'essaye de me lancer dans un sevrage complet de trois mois. J'ai tenu deux-trois semaines je crois avant de rechuter mais j'y retourne un peu passivement mais sûrement. Je crois que j'ai besoin de ça pour me réinitialiser un peu, comme une cure de detox. Je profiterais de cette période pour me reconstruire un train de vie qui me plaise un peu plus que l'actuel. La route est longue et frustrante mais il faut bien avancer coûte que coûte.

Et apparemment tu avances. C'est formidable, malgré la frustration. En rompant, tu t'es respecté et tu l'as respectée, c'est une avancée, n'en doute pas. Tu pensais qu'etre en couple était LA solution, peu importait avec qui ou pourquoi. Tu n'as pas échoué, tu as découvert des façons de ne pas résoudre tes problèmes (copyright Thomas Edison). Il faut tester pour savoir!

Bonjour à tous !
Aujourd'hui est un jour un peu tendu, je suis en repos, j'ai plein de temps devant moi et une envie de sexe qui se fait bien sentir. Cela fait déjà plus d'un mois depuis mon dernier plan, et bientôt trois semaines depuis ma dernière consommation de porn et mb et je dois dire qu'après un néant total niveau envie sexuelle je suis pas mécontent de ressentir ma libido se rallumer doucement.
Le problème c'est que mon esprit commence a carburer de nouveau en fantasmes et l'envie de se griller un petit porno ou de télécharger l'appli de dating gratte un peu à la porte. J'essaye de chasser ces idées quand je sens qu'elles commencent a m'obséder un peu trop, penser au dégoût qui suit la satisfaction de ces pulsions m'aide à ne pas vouloir suivre ce chemin. Mon objectif de sevrage pour l'instant est de trois mois, et je considère que c'est faisable. Ce qui m'inquiète c'est après cette deadline de trois mois, qu'est-ce qu'il va se passer? Je sais que j'ai besoin de réfléchir à ça dès maintenant car si je laisse cette question sans réponse jusqu'au jour j j'ai de fortes chances de craquer aussi sec. Avec toutes les rechutes que j'ai fait ces dernières années je commence à savoir identifier mes moments de faiblesse.
Soit je prolonge mon sevrage d'encore quelques mois, soit je décide de retourner à la mb, sans support de porno. Le problème c'est que la mb sans porno m'a toujours mené à du porno par le passé quoi qu'il arrive, alors ce n'est surement pas la bonne solution. Le problème de continuer le sevrage total c'est que je n'ai pas envie de me sentir en sevrage éternellement. Je trouve que c'est oppressant à la longue, avec les envies qui se font de plus en plus fortes et je ne veux pas me sentir emprisonné par ma dépendance au quotidien (je me considère emprisonné par elle lorsque j'y cède, mais aussi comme emprisonné en dehors d'elle si je m'imagine un sevrage à vie).
Je veux pouvoir retrouver la liberté de mon corps et de mes envies sans pour autant me retrouver esclave de ma dépendance, et pour ça je pense qu'il faut que je change mon hygiène de vie par quelque chose de réaliste et envisageable au très long terme. Peut être faut-il que je définisse enfin mes comportements limites comme ils recommandent a DASA, bien que je trouve l'exercice difficile. On a souvent tendance a être trop strict ou trop laxistes quand on établit ce genre de règles...

Strider, les questions que tu te poses sur le cap des 3 mois et sur ton sevrage sont importantes. Tu sais, l'idée n'est pas celle d'un "sevrage à vie" ! L'idée c'est d'arriver à retrouver un rapport sain à la sexualité qui ne pourra très certainement pas être un rapport total à la sexualité. Je ne pense pas, par exemple, que tu pourras retrouver un rapport "sain" au porno, mais ce n'est pas l'objectif, n'est ce pas ? Donc pour sortir de la dépendance au porno, qui est un rapport extrême au sexe, il faut passer par l'extrême opposé qui est celui du sevrage. Tu vois, passer d'un extrême à un autre pour retrouver un point d'équilibre entre les deux.

Donc pour revenir sur cette question du temps qu'il faudra, 3 mois c'est énorme mais ce n'est qu'une étape qui ne réglera pas tout en elle-même. Orroz, au sujet des 3 mois, dit "Ce n'est qu'à partir du quatrième mois qu'on commence à souffler SI (et je précise si) on a compris qu'il fallait passer à la vitesse supérieure du travail sur soi." (http://www.orroz.net/sevrage_porno.htm) Orroz précise aussi qu'une "désintoxication totale" est de 18 mois ! Donc tu vois, il ne s'agit pas d'un "sevrage à vie". Et puis comme le dit bien Orroz, en parallèle du sevrage il y a surtout un travail sur soi-même à accomplir. Il faut réorganiser sa vie en profondeur ! La clé est aussi là !!

C'est vrai que trois mois, ce n'est que le début du chemin. J'ai déjà fait un sevrage de plus d'un an, mais je ne crois pas avoir jamais atteint 18 mois. J'ai rechuté pour une broutille, en pensant qu'après un an de sevrage je pouvais bien consommer un porno sans risque de retomber dans la dépendance. Mais ce petit porno m'a atteint psychologiquement, mon parcours de sortie de dépendance n'était plus tout blanc et doucement mais surement je me suis senti glisser vers de plus en plus de sexe pour retomber vers une situation similaire à avant mon sevrage.
Je ne veux pas retrouver de rapport sain au porno, j'espère me passer tout bonnement du porno. Quand j'en consomme c'est pour moi juste un moyen d'amplifier l'orgasme, ce que je vois n'a finalement pas grande importance. En général je cherche quelques mots clés "pour voir" en ayant l'intention de résister à l'envie de me masturber mais une fois que j'ai décidé de compulser le contenu de la vidéo n'a aucune importance.
Pour moi c'est plus la masturbation qui pose problème, car je n'envisage pas de regarder du porno sans masturbation. Et ne plus me masturber a vie ne me parait pas réalisable, surtout que cela peut parfaitement s'intégrer dans un mode de vie sain si l'on sait se mesurer.
J'ai déjà tenté la "masturbation contrôlée", ou je me fixait des limites (pas plus d'une par semaine ou toutes les deux semaines) et si cela fonctionnait comme une sorte de récompense ça en devenait vite obsédant et je ne pensais a la longue plus qu'a la prochaine mb. Et doucement la fréquence augmentait et je passais de toutes les deux semaines a toutes les semaines puis tous les trois jours. Et puis en se masturbant tous les trois jours on est plus a un porno près et c'est comme ça que je suis revenu à ma situation initiale.
Mon objectif global serait donc de ne plus consommer de porno, de ne plus être esclave et obsédé par la masturbation et de retrouver un rapport au sexe sain. De pouvoir voir le sexe autrement que comme un acte qui se consomme entre deux inconnus, isolé et sans lien avec le reste de ma vie. Ma dernière relation a d'ailleurs bien mis en évidence ce problème. Il y a en effet une réorganisation profonde de ma vie en perspective...

J'ai la sensation que tu cernes bien ce qu'il se passe en toi: tu sais ce que ne veux plus, ce que la dépendance t'amène à faire mais qui fait partie de ton passé; tu sais où tu en es, comment tu avances; enfin, tu sais ce que tu veux, ce que tu souhaites pour ton futur. Je trouve ça très bien que tu aies un parcours en tête, en te laissant le temps, bien souvent on est pressé de vouloir s'en sortir et ce n'est jamais assez tôt.

Je te souhaite bonne continuation pour ton sevrage, continue à venir poser ici tes pensées, tes avancées, et aussi les moments où ça ne va pas, et merci pour le témoignage que tu apportes au site.