Dépendance sexuelle

Version complète : Voyage a la (re)conquete de soi (Sevrage de Strider)
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Je ressens un grand progrès fait sur l’addiction sexuelle depuis mon dernier post. Je la perçois plus en retrait, dans l’ombre, toujours présente mais qui a perdu de sa force depuis ma dernière réalisation. J’ai encore des pensées, des fantasmes de temps en temps dans la journée mais je laisse couler, et je ne les considèrent plus vraiment sérieusement. Je ne les identifie plus comme une envie présente à assouvir, mais plutôt comme une pensée sexuelle cherchant à alimenter le petit monstre, et une fois identifiée je la laisse partir.

Je me sens plus détendu mais il y a un front sur lequel je n’ai pas fait de progrès c’est l’addiction au portable, réseaux sociaux et distraction d’une manière plus générale. Ça ne m’arrive qu’au boulot mais ça prend toute la place. Je n’ai pas été aussi strict avec ça qu’avec l’usage du porn/mb et du coup beaucoup de l’énergie auparavant dédiée au sexe se retrouve focalisée sur ça. Je n’ai pas été aussi vigilant là dessus aussi car j’ai pas encore bien identifié les limites du domaine de cette addiction. D’abord focalisé sur instagram et youtube, je me rends compte que quand j’essaye de pas les utiliser je switch sur un usage similaire de sites de contenu, d’infos, Linkedin etc… je crois que le coeur du problème est que je n’aime pas mon travail actuel, et j’essaye à tout prix de ne pas le faire. J’ai passé des moments de burn out dans mon rôle actuel et ça fait longtemps que je me dit que je devrais partir sans jamais le faire. En faisant mon boulot j’ai peur de retomber dans les pires moments de stress vécus et je préfère passer mon temps à le fuir.

Alors certes, démissionner résoudrais en partie le problème mais je crois qu’il faut que j’entreprenne un sevrage strict là dessus aussi, car je sens aussi que plus j’utilise les réseaux de cette manière, plus la tension sexuelle monte et me rapproche de la rechute. Mais j’ai rechuté tant de fois, j’ai dédié tant de temps à l’addiction dans ma vie… Parfois la mauvaise petite voix dans ma tête me dit « c’est pas grave, tu peux rechuter, tu reprendras le droit chemin après, c’est qu’une petite rechute de quelques minutes… » mais au final ce qui me fait peur c’est qu’a force de traverser la ligne rouge entre l’addiction et le sevrage constamment, viendra un jour ou je la traverserai pour la dernière fois, pour sombrer définitivement dans l’addiction jusqu’a la fin de mes jours. Aujourd’hui je suis du côté sûr de la ligne, je ne me sens pas en sevrage mais en ayant abandonné la pratique de la mb et du porn. Mais tout ça ne se convertirait qu’en un énième sevrage en cas de rechute.

L’addiction au portable, ou je dirait même a la procrastination, est plus subtile, tout le monde se distrait de temps en temps. Mais je crois qu’il faut que je l’abandonne définitivement pendant les heures de boulot, pour de bon, comme j’ai fait pour l’addiction sexuelle. Il faut que je tourne une page pour de bon, l’entre-deux c’est le piège et la garantie de maintenir l’addiction indéfiniment.
J’ai passé la semaine dernière de manière un peu mouvementée intérieurement. Le fantasme du sauna est revenu de manière insistante jusqu’à hier. J’ai remarqué qu’aller faire un tour dans ces moments de tensions m’aide a prendre de la perspective et voir les choses plus clairement. C’est bête mais ça marche. En revenant de ma petite promenade hier j’étais beaucoup plus calme, et j’ai arrêté de me torturer avec ces fantasmes. C’est vraiment de la torture mentale quand j’y pense: céder à l’addiction crée un super stimuli hormonal qui crée une dépendance, donc le problème. Et fantasmer avec insistance alimente l’envie de céder malgré la décision que j’ai prise d’abandonner l’addiction. Donc ça me met dans une situation où il y a pas de fin heureuse: j’alimente une envie que je ne veux pas assouvir, et donc me maintient dans un état de manque et de frustration, ou je cède a la tentation et je finis par me détester de ne pas avoir tenu mes engagements. Qu’est-ce que je suis supposé gagner là-dedans? A part me faire du mal, je vois pas à quoi tout ça me sert.

M’en rendre compte me conforte dans ma décision d’abandonner l’addiction. Je suis plus vigilant sur les pensées sexuelles ou sexualisantes. Je ne m’interdis pas d’en avoir, j’accepte qu’elles puissent surgir comme ça comme n’importe quelles pensées mais j’arrête de les explorer, les décortiquer, les observer dans le détail pour faire surgir de l’excitation. Car au final ce dont je me rend compte c’est que quelque part je recherchais indirectement a ressentir ces sensations. L’excitation, déclencher une érection, fantasmer sur quelqu’un que je croise dans la rue,…quelque part dans les moments creux ou désagréables de ma journée je recherchais à déclencher ces sensations, qui finisse par me mener à cet exercice de torture mentale.

Maintenant quand ces pensées surgissent, je me dit qu’elles ne me servent à rien. À quoi me sert de me déclencher une érection si je ne vais pas m’en servir? À quoi sert de fantasmer sur ce gars inconnu si même si j’en avais l’occasion je ne coucherais pas avec? Ce raisonnement m’aide à laisser partir ces pensées comme elles sont venues, et me recentrer sur le moment présent.

Concernant les réseaux, je ne m’en suis pas servi du tout depuis bientôt 1 semaine. Pour l’instant ça me fait du bien de libérer de la place dans mon cerveau et mes journées. Faute de « super stimuli » hormonal via la dep ou les réseaux, je dois me réhabituer a prendre du plaisir dans les petites choses de la vie, les stimulis normaux. Mais je me rend compte que je fait des progrès: hier j’ai envoyé une candidature a un job qui me plairait beaucoup. Ça fait plus d’un an que je voulais le faire, sans trouver le temps ou la motivation vu ma complaisance dans la dep. Hier je l’ai fait, car j’ai pu me concentrer sur cette tâche et la mener a bien, plutôt que de rechercher du contenu excitant à toute heure. Et peu importe si j’ai une réponse, je suis quand même fier d’avoir progressé.
La dépendance reste quand même un moyen d'oublier et le fait de marcher permet d'oublier tout en stimulant ton corps différemment. Pour le portable, tu pourrais tout simplement acheter un portable à l'ancienne (en mode no future)  mais le risque est de dériver plus fort quand tu retrouvera ton PC.
Concernantt le travail, c'est un point très critique qui nous rend malheureux, des fois ça peut être bien de changer et bravo pour la démarche !
Qu'est ce que tu aimerais changer dans ton travail justement ?
Merci Will pour le message de soutien. Concernant mon travail j’aimerais simplement retrouver un intérêt personnel pour ce que je fait, au delà de la simple rémunération.

Pour moi la dépendance n’est pas un moyen d’oublier en vérité, oublier c’est la promesse faite par le « petit monstre » de la dep, qu’en cédant à l’addiction une fois de plus tu seras relaxé, tu oublieras tes problèmes, tu seras soulagé, etc… Mais en vérité ce porno, cette mb, cette escort, ou peu importe ce que te demande ton addiction, ne t’apporteras rien d’autre qu’un shoot hormonal suivi de regret, de déception, de perte d’estime de soi, cocktail parfait pour un retour soutenu vers une consommation régulière. L’addiction crée le problème, elle ne règle rien en échange. Même ce répit temporaire qu’elle t’accorde après une rechute ne sert qu’à te ramener vers elle quand le mal être revient.

Les derniers jours / semaine sont passés plutôt tranquillement pour moi. Je maintiens mes bonnes habitudes, exercice, pas de conso de réseaux sociaux, je fait attention à ce que je mange et à ma quantité de sommeil. Je me sens beaucoup mieux en général, et je fait plus d’introspection, j’essaye de comprendre et d’exprimer plus fidèlement ce que je ressens, pour me rapprocher de moi même et retrouver de la satisfaction envers la personne que je suis, et me rapprocher de la personne que je souhaite être.

Cette semaine je vais être seul a la maison et en voyage de boulot, donc une combinaison d’opportunité pour la dep et de stress potentiel l’alimentant. Quelques pensées ont surgit pour me faire consommer du sexe (sous plusieurs formes) mais je ne les perçois plus sérieusement. C’est un peu ridicule quand on y pense: tu vas finalement être tranquille chez toi avec des milliers d’options pour t’occuper, et tu veux les gâcher en obsédant sur le sexe toute la journée et en craquant pendant 20mins? Pour après le regretter pendant des semaines, des mois? La proposition est pas sérieuse de base…

Je préfère continuer sur le chemin qui m’a apporté que du positif pour le moment, plutôt que de revenir vers quelque chose que j’ai déjà identifié comme nocif maintes et maintes fois.
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