Dépendance sexuelle

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Bonjour Fabrice,

Comme je comprends ton état d'esprit !
Je suis dans cette même situation : en luttant contre mon addiction à la p. et à la m., je découvre ma dépendance affective et mon anorexie sociale affective. La partie immergée de l'iceberg ...

Je comprends ta prudence et tes interrogations, mais je sais que tu seras victorieux. J'ai beaucoup de tes messages. Je constate ta force intérieure (la méditation, l'éveil spirituel), tes hautes qualités morales (bienveillance, altruisme, compassion), tes succès (256+ jours), la profondeur et la clarté de ta pensée, ta culture (Spinoza!), ton cœur large et généreux.
Tu as beaucoup de valeur, et le monde serait meilleur s'il y avait plus de personnes comme toi.
Tu évoques ta recherche de vérité, de liberté. J'y vois un signe de ta grande sensibilité et de ton intelligence. Tu vois le défi là où d'autres ne verraient que du brouillard ... C'est ta force, garde-là !

De tout cœur, je remercie pour ta générosité !
Fabrice...

... il y a beaucoup de choses présentes dans ton dernier message....
... je découvre tellement de similitudes entre nous...

... je dois prendre le temps pour te répondre...

A très vite!

J
Mon cher ami Fabrice !
 
Oui, se libérer de la dépendance c’est de vivre pleinement sa propre vie, être au centre ! Et sortir du mensonge pour redevenir fier de soi-même est tellement jubilatoire aussi. Cela procure un bien énorme !
 
Le reste de ton poste est plus complexe… Oui, la dépendance sexuelle se greffe souvent sur un manque, tu parles de celui qui est affectif. C’est très difficile d’écrire quelque chose à ce sujet, tout cela est tellement ancré dans l’histoire personnelle de chacun… J’espère ne pas t’ennuyer avec un nouveau retour sur moi-même, mais je fonctionne comme ça ici sur le forum : Je lis les autres pour me comprendre et je me regarde pour essayer de comprendre et d’aider les autres…
 
J’ai personnellement aussi ce besoin très fort d’exister, ce manque de confiance, une peur d’être abandonné… cela m’a amené à la jalousie, et c’est peut-être pour me protéger que je me suis perdu dans la dépendance…
 
Je cherche maintenant à comprendre pourquoi je semble être plus serein avec tout ça, en tous cas ces derniers temps, pour t’aider à avancer… Je regarde ton histoire et je vois aussi un lien avec ton boulot :
 
Je lis quand même que tu subis une énorme pression au niveau de ton travail… Le travail occupe tout de même un espace important de notre vie et je pense que cet espace pèse aussi sur toi … tout ça n’est donc pas fait pour t’apaiser et te pousse continuellement à douter de toi…. Je pense que je réagirais pareil sous une telle pression !
 
Du coup, il ne te reste plus que ton couple, l’affectif, pour t’équilibrer. Tu parles des retours insatisfaisants de ton maie, mais j’ai quelque part l’impression que tu as aussi choisi ta compagne un peu à ton image : Tu dis de toi-même que tu as du mal à témoigner ton amour face aux autres, pourtant l’absence des expressions d’affection de la mère de tes enfants te perturbe… Si je caricature, ce manque il est en fait partout... non? ...
 
Je ne fais que relever des éléments ici… je ne sais pas comment te faire avancer en fait… Mais comment serait ta vie si tu vivais avec une femme qui serait beaucoup plus expressive et expansive au niveau des émotions… ? Cette femme-là alors, comment aurait-elle vécu ces années de perdition de ta part dans la dépendance… ? Une personne d’un caractère plus démonstratif t’aurait peut-être déjà quitté… Quelle serait alors ta vie aujourd’hui ? Seul, éloigné de tes enfants ? Tu ne serais peut-être pas sorti de ta dépendance, donc vois-tu que tout fait sens d’une certaine façon, car quand tu fais le calcul de tous ces éléments de ta vie, le bilan aujourd’hui est plutôt positif, non ?
 
Si je regarde encore une fois mon propre exemple, cet appel à l’affection des autres peut se résumer « en besoin » de quelque chose, mais si on regarde l’envers de la médaille il se résume aussi en « trop plein » de quelque chose : Parfois je me demande si je ne m’écoute pas souvent beaucoup trop et si je ne cède pas trop facilement à mes propres « caprices »… ?
Est-ce que je ne suis pas quelque part aussi un enfant un peu capricieux… ?
Si je regarde donc notre enfance, le problème du besoin affectif peut autant se fonder sur un manque d’amour qui a peut-être existé, mais évtl. aussi sur le fait qu’on nous a peut-être passé beaucoup de caprices durant notre enfance…
 
Comment c’était chez toi ?
Même si tu as, à ce que tu dis, manqué d’amour de la part de tes parents, as-tu de l’autre côté souvent obtenu (en terme de cadeaux ou même de libertés) toujours quasi tout ce que tu souhaitais ?
Chez moi c’est un peu le cas…
 
Je ne sais pas si je suis claire dans ce que j’avance, mais je me dis que peut-être faut-il aussi regarder que dans notre besoin affectif il y a tout de même une grosse dose d’égocentrisme…. En tous cas en ce qui me concerne je suis prêt à interroger cette dimension du problème…
 
Pour le moment je dirais donc de moi que je me sens serein à plein de niveaux… Comme tu sais j’ai de mon côté, et mon ami du sien, des soucis familiaux assez importants. Pourtant je ne me sens pas fragilisé pour céder à nouveau à ma dépendance ou à trop sombrer dans un manque affectif…
Je découvre aussi que, même si les futurs rapports sexuels que je vais retrouver avec mon ami pourraient au bout du compte ne pas me satisfaire tant que je pourrais l’espérer (en fait je n’espère rien, car je ne raisonne plus le retour à ces rapports avec la priorité du sex en lui-même) même dans ce cas-là je ne me sentirais pas frustré. Car tout ce que je sens comme nouvel acquis de ma vie depuis que je réussi ce sevrage, depuis que je décroche de ma dépendance donc, tout se résume sur un élément central :
 
JE LACHE !
 
Je ne me mets plus de pression !
Je suis exigent, oui ! Mais hors de question que je subis encore quoi que ce soit !
Le maître à bord de ma vie, c’est moi !
 
J’ai l’impression que ce que je cherche à dire est difficile à exprimer et que je m’y prends en plus très mal… J’espère que j’arrive à te donner des éléments de réflexion constructifs par ce poste… !
 
A très vite mon ami !
 
J
Une semaine sans forum, une semaine sans travail (gros soucis, arrêt de trois semaine), une perte de tous mes repères. Je me suis retrouvé quasiment seul, face à un vide, un manque. Je pensais avoir en moi les clés...
J'ai fait le con, je me suis reconnecté sur un chat, juste pour parler, besoin de parler, besoin... Vous connaissez la suite, chute, gueule de bois... Vendredi noir. J'ai fini dans un sauna  gay. No comment.
Je n'ai pas pu supporter ce vide, ce besoin de contact, ce manque affectif. Gros craquage vendredi soir (merci Jan !), je vais un peu mieux, je suis un peu groggy, sous anxiolytique, sous somnifère. Ce n'est pas la bonne solution, c'est pourtant pour l'instant ce que je trouve de mieux. J'ai tout mélangé, le boulot, ma vie personnelle. 
J'ai merdé, je m'en veux terriblement. En quelques minutes, tous les mécanismes que je pensais enfoui se sont remis en marche. Depuis plusieurs jours, plusieurs semaines, je sentais cela, j'avais l'impression de jouer avec le feu. Je dois tout reprendre. 
Je n'ai pris aucun plaisir, c'était bestial, c'était inhumain. J'ai honte. Je savais que ce n'était pas la solution, je savais que je me trompais, mais je n'ai pas pu m'arrêter, j'étais fatigué, usé, au bout du rouleau.
Ce n'est plus lâcher prise que je dois faire, actuellement c'est juste retrouvé une sérénité intérieur. Oublier mon travail, reprendre gout à faire des choses (actuellement, plus d'envie, grosse déprime, même avant la rechute).
Bon voilà pour la tableau noir. 
Pour le reste, je viens de chuter à 270 jours, c'est rageant, mais c'est comme cela. Un peu d'humilité ne fait pas de mal. Quand je tombe bas, je fous le bazar, donc j'ai dit à ma conjointe tout ce que je voulais lui dire depuis longtemps (c'est fait). Ce fut difficile, mais j'ai brisé la glace, je lui ai avoué ma rechute (je ne peux plus vivre dans le mensonge). Ce W.E., j'ai aussi pu parler avec ma soeur, pas très longtemps, mais j'ai pu nouer cette échange avec cette personne chère pour moi. 

Aujourd'hui ma carte des sentiments est dans un état pitoyable. Je ne sais pas vraiment qui je suis, qui je veux être, ce que j'aime, ce que je cherche dans les relations avec les autres, est-ce que je manipule ? Toujours une comportement d'enfant ? De victime ? Envie que l'on porte une attention sur moi. Cette rechute c'est un peu cela. Voyez je suis toujours faible, j'ai besoin d'aide. Là, ne suis-je pas entrain de vous manipuler... 

Bon conclusion, je vais prendre le temps d'analyser la rechute. Je remets mon compter à zéro (en fait à 2 jours).

Au plaisir de vous relire;

Fabrice
Fabrice ,le mot chute est un peu fort.Perso je pense qu'une chute c'est retombé plusieurs fois plusieurs jour.Sois compréhensif avec toi même tu te donne des sacré coups de bâton.Est ce que le sevrage est foutu pour une fois telle est la question a posé.tu a passé un moment noir comme nous tous personne n'est infaillible mais tu as l'intelligence de la situation.

Bon courage a toi 
Bonjour Fabrice,

Félicitations pour tes 260 jours de sevrage ! Une solution est peut-être de te focaliser déjà sur cet élément : tu es arrivé à atteindre trois trimestres de sevrage, c'est une énorme réussite. Tu as traversé un moment difficile, avec une convergence d'éléments qui ont joué contre toi. Tu es fort, tu as grandi et tu as acquis une meilleure connaissance de toi, une meilleure capacité à résister à la tentation, de nouvelles manières de construire ton combat... mais tu n'es pas infaillible. Mais qui l'est ? Si tu as la force de te relever, et de te remettre en marche, c'est là que tu montreras que tu es plus fort que l'addiction, et que tu pourras continuer à la combattre.

Bon courage, je suis de tout cœur avec toi.
Merci Kurt et Nostrum Fellow. Voici quelques éléments rédigés dans la journée.

Les causes de ma chute.



Il y a la première, la plus forte, le travail. Un stress intense, une anxiété qui n’était plus gérable, une direction qui ne fait rien face à un paranoïaque et je me retrouve en première ligne. La conséquence est 3 semaines d’arrêt de travail. Je pensais pouvoir continuer à travailler de chez moi. J’ai continué à accumuler l’anxiété, seul chez moi. L’impression que mon travail continuait sans moi, je ne suis pas indispensable… 



Il y a ce vide que je ressens, ce manque affectif fortement ancré en moi. C’est un gouffre sans fond. Ce n’est pas la peine de vouloir l’alimenter. Vendredi, j’étais seul, j’avais besoin de parler, d’être aimé, d’être considéré.  Jeudi soir, j’ai ressenti un réel manque, j’étais en manque. Bloqué sur mon lit, impossible de penser, d’agir. J’allais et venais entre les prises de conscience (respiration / médiation) et l’immobilisme face au vide. Vendredi, je suis allé sur une appli, simplement pour trouver des contacts, parler, ne pas être seul. C’était trop dur pour moi de rester seul face à ce vide. Je savais que je chutais, mais il y avait ce besoin inassouvible qui me rongeait…



Il y avait l’absence du forum, qui a amplifié cette solitude. Je m’aperçois qu’aider les autres, me confier est une aide importante une béquille, mais aussi une soupape de sécurité. 



Il y a cette difficulté à communiquer avec ma compagne. Elle est heureuse dans son travail, avec les enfants… Je ne sens plus vraiment ma place dans tout cela. Je vois bien qu’elle ne comprend pas… voire qu’elle commence à en avoir marre de mes sauts d’humeur. Comme j’aimerai qu’elle m’aide, qu’elle me dise que oui la vie est difficile, que oui tu souffres, qu’elle me materne… Je m’exclus moi-même.



Tout ce mélangeait. J’étais inexistant. Je cherchais à exister par un moyen ou par un autre. Regarder mes mails au travail (augmenter mon anxiété, mon désarroi), ne plus pourvoir aller sur le forum, discuter avec un mec sur un chat… Tout est revenu, simplement, facilement. Les photos qu’on échange, le dial soft qui le devient moins, le rendez-vous, puis le lapin qu’on pose au dernier moment, puis non, puis si, puis non, puis finalement le sauna… 



Ce n’est qu’une chute, ce n’est pas la fin du monde. Cela m’a fait prendre conscience (mais je le savais), que toutes ces applis, tous ces chats ce ne sont que du vent, que des personnes comme moi en déshérence qui cherchent un graal qu’ils ne trouveront jamais. Peut-être quelques belles rencontres, mais pour combien de plans destructeurs. La rechute est destructrice, du moins déstabilisatrice. Aujourd’hui, je suis plus serein, mais encore sous le choc. J’y suis retourné quelques minutes tout à l’heure. J’ai détruis le profil… Je suis allé voir un mec plus perdu que moi, nous avons simplement pris un thé, mais tout cela me ramène à la misère des sentiments. Je suis rentré chez moi, j’ai médité. 



Je sais pourtant que je ne suis pas seul. A coté de ce vide, il y ma famille, il y a des amis, il y a des collègues de travail qui m’envoie des mots plus qu’amicaux. Alors pourquoi ? Pourquoi tout cela, tout ce bonheur qui me tend la main, qui est là devant moi, je le refuse… Je veux m’en protéger. Comme si ce bonheur allait me brûler les ailes. Icare a voulu voler trop haut, moi je n’ose même pas voler, je plonge… et comme le tableau de Bruegel je suis dans un petit coin, le monde continue de tourner et personne ne voit la chute. 



Cette chute, c’était aussi un cri. Un cri pour dire que j’existe, pour que l’on m’aime, que l’on me plaigne, pour que je redevienne une victime. Comme un enfant qui pour se faire remarquer casse le beau jouet que l’on vient de lui offrir. 



Il y a tout cela dans cette chute, tout cela et surement d’autres choses que j’oublie. 



Et maintenant… et bien je repars, en fait je continue. J’ai encore un travail important sur moi-même à faire… 3,5 ans de psychanalyse, c’’est beaucoup et si peu. Je vais revenir au fondamentaux.

1- Le sevrage, rien que le sevrage. Tout le reste, c’est fini. Point barre.

2- La méditation, je n’ai pas arrêté, mais je vais pratiquer. La pratique, pour progresser.

3- Profiter de la vie, des personnes qui m’entourent, qui m’aiment, que j’aime. 

4- Continuer ma psychanalyse, continuer à me découvrir, à m’aimer.

5- Arrêter de me poser des question (oups, je crois que je ne sais compter que juste qu’à 4 !).



Une page s’est tournée, je ne change pas de carnet, mais c’est un nouveau départ dans la continuité.



Fabrice
Mon ami Fabrice!

Nous avons eu la chance de parler ensemble en privé de tes déboires, je voudrais juste témoigner ici que j'ai le plus grand respect pour toi et ton parcours!

Tu es un homme plein d'humilité, j'apprends de toi à tous les niveaux:
Ton expérience m'apprend à rester en vigilance permanente et à travailler sur moi continuellement!

Je t'embrasse amicalement!

Jan
Bonjour Fabrice,

J'admire ton parcours. J'admire ta sensibilité et ta finesse. Cette rechute est un petit pas de côté.

Dans ton message, tu montres ta prise de conscience et ta détermination. Tu parles de continuité, tu parles de revenir aux fondamentaux. Ta détermination est inchangée, c'est évident.
Tu as une personne de grande valeur. Les messages de soutien que tu reçois de ta famille, de tes amis, de tes collègue, etc. ne viennent pas par hasard. Tu as vraiment une personne de grande valeur.

Je suis de tout cœur avec toi dans ce moment, et je te remercie pour tout ce que tu m'as donné par tes messages !

Fraternellement,
Il ne faut pas rechuter, il faut tout faire pour éviter la rechute. Il m'aura fallu 4/5 jours pour remonter la pente. Aujourd'hui, je suis serein, j'ai arrêté les anxiolytique et somnifère. Je prends du temps avec mon fils, je me remets à cuisiner, même un peu à travailler... même fait un peu de bricolage.



Aujourd'hui, je m'interroge sur la place du forum. Comme je l'ai déjà dit, il faut mieux venir ici qu'aller ailleurs, mais il a pris une place importante dans ma vie, avec un sentiment d'abandon / perte quand il a été inaccessible. Je suis trop souvent à vouloir voir si il y a de nouveaux messages (j'ai le même comportement avec les mails, avec twitter). Tout cela me coupe de la vie réelle (venir ici plutôt que prendre du temps avec ma famille, ou simplement lire un livre). C'est plus acceptable que la dépendance sexuelle, mais cela s'inscrit dans la même dynamique. 
Il s'agit peut-être simplement d'avoir une meilleure 'hygiène' vis-à-vis de ces outils modernes, savoir faire des pauses, savoir les couper. Donc, je vais essayer de changer mon fonctionnement. Ne plus venir trop souvent. Je vais aussi profiter d'une semaine de vacances en famille (dans 10 jours) pour faire une vraie pause. Ce sera dur pour moi. Une nouvelle forme de sevrage.


Je voulais aussi partager avec vous cette réflexion que j'ai eue sur le corps, la place du corps et l'importance du corps dans l’addiction, dans le rapport aux autres. Le corps exprime les émotions, ou bien les réprime, il est notre lien au monde extérieur et notre maison intérieure.
Dans ce vide que je ressens, il y a un besoin de contact physique, ce n’est pas sexuel, la dépendance a rendu ce contact sexuel, mais à la base il ne l’était pas et il n'est pas sexuel. C’est un contact pour rassurer, se sentir soutenu, aimé. La main de l’enfant que l’on tient lorsqu’il apprend à marcher, puis que l’on lâche pour qu’il marche tout seul. J’ai besoin de ce contact. Ma traduction de ce vide, c’est le besoin d’être pris dans les bras, serrer très fort. Je le ressens physiquement lors des méditations.
Dans ma dépendance, je crois que j'ai recherché dans le sexe ce contact, ce lien au corps. Il y avait une quête d'absolu, de me fondre dans un autre corps, de m'y accrocher. Ce manque, il est toujours là, et je sais que cela peut me mener à rechuter. L'origine de ce manque est lointaine, à rechercher dans ma enfance, dans le peu de contact physique avec ma mère, avec l'absence de mon père (trop souvent absent). 
Il y a eu, il y a quelques semaines, ce geste de ma mère, elle m’a pris le bras pour le caresser légèrement, ce fut fugace, j’ai été tétanisé, je n’ai pas su, pas pu réagir. Aujourd’hui, il y a toujours cette distance entre elle et moi. Depuis de nombreuses années (le décès de sa mère), elle s’est plongé dans une maladie et progressivement s’isole dans sa souffrance. Elle se ferme au monde, n’exprime plus d’émotion, son visage ne sourit plus. Tout cela est frappant sur les photos
Depuis quelques temps, mon rapport au corps évolue: le rapport à mon corps à travers la méditation (le respect, l'écoute), le rapport aux corps des autres. Je ne vois plus seulement les corps comme un objet sexuel (même si c'est toujours puissant), mais comme une personne, comme une enveloppe qui exprime beaucoup de choses. Je deviens presque tactile, alors que je fuyais les contacts. Cela me fait peur, car ce n'est pas naturel pour moi...
Tout cela est compliqué et le rapport à la dépendance pas vraiment évident... peut-être simplement une divagation de plus, une porte ouverte vers un nulle-part.
Fabrice
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