Dépendance sexuelle

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Rien de spécial ce matin, je me sens porter par une certaine routine (mais pas dans le sens négatif du terme), juste heureux et bien.
Je ne cesse de m'observer, observer ma réaction à différentes situations. Je vois clairement les blocages, je vois aussi où je progresse. Je consigne cela consciencieusement sur un carnet. J'ai l'impression de ne plus subir, d'accepter les choses telles qu'elles sont et non telles que je voudrais qu'elles soient. J'exprime souvent cela, mais entre le dire et l'appliquer il y avait un monde.

ACCEPTER. Accepter que ma compagne ne me comprenne pas quand moi-même je ne sais pas ce que je veux. Dis comme cela, ça parait évident... et bien j'accumulais énormément de ressentis car j'attendais d'elle qu'elle remplace ce vide en moi. Accepter mes enfants comme ils sont avec leurs cris, leurs humeurs et aussi leur joie, leur amour. Accepter les soucis à mon travail, mais aussi les moments de réussite. 

AGIR. L'acceptation est une étape nécessaire, mais ne pas m'y complaire. C'est le plus difficile pour moi. Sereinement, je me sens ainsi de plus en moi. Faire ce que j'ai envie, dire ce que je pense sans me soucier de ce que les personnes en face penseront. 

Suite à une discussion avec Jan, je crois que tout cela à voir avec le lâcher prise. J'ai mis du temps à comprendre ces deux petits mots "Lâcher-prise". Voici une définition que j'ai trouvée il y a quelques temps. Je trouve qu'elle résume assez bien mon état d'esprit et ma façon aujourd'hui d'aborder le monde.
"C'est quoi le lâcher-prise ?"
Le lâcher-prise ce n'est pas rien faire. Au contraire, c'est une action volontaire et dynamique. C'est continuer à agir sans s'inquiéter du résultats, s'occuper de l'avenir sans s'en préoccuper. Lâcher-prise, c'est renoncer à tout contrôler, c'est renoncer à prouver quoi que ce soit, c'est accepter que l'autre est l'autre et que moi-même, ... je suis qui je suis et non pas  qui j'avais rêvé d'être. Lâcher-prise, c'est cesser de faire le procès de la vie qui ne nous donne pas ce que nous attendons. A partir du moment où l'on peut lâcher prise, où l'on ne désire plus être heureux tout prix, on découvre que le bonheur, c'est cette capacité de garder les mains ouvertes plutôt que de les laisser agrippées sur ce que nous croyons nous être indispensable."

Cela résonne beaucoup avec la méditation... et étrangement aussi avec le prêche d'un prêtre ce week-end (communion dans ma famille). C'est donc aussi accepter la part de spiritualité qui est en nous, qui nous nourrit et nous élève

Bonne semaine,
Fabrice
Hello Fabrice !
 
On sait souvent ce qu’on ne veut pas, mais ce qu’on veut est plus difficile à exprimer. Partir par la négative est plus simple. Affirmer un choix veut déjà dire prendre une responsabilité. Dans cette insatisfaction dans laquelle on ne sait pas quoi faire de soi, il y a déjà une fuite permanente ! Ça ne me semble donc pas surprenant que cette attitude nous pousse dans des addictions.
 
J’aime bien ta définition personnelle du « lâcher prise ». Je me retrouve dans cette définition ! Dans la méditation j’ai commencé à toucher du doigt tout ce que le lâcher prise mental nous permet. La peur, l’angoisse, le stress…. nous mettent des œillères et empêchent de voir toutes les possibilités. Quand on pratique le lâcher-prise on s’ouvre ! On s’ouvre à une toute nouvelle capacité de percevoir le monde et de trouver des solutions à nos problèmes, de changer d’attitude !
 
Si on définissait notre capacité « d’intelligibiliser » sur une horloge (pour le dire bêtement), cette part se situe peut-être pour les personnes valides entre « 12 h » et « 16 h ».
Peur, stress, et angoisse ferment ce champ.
Un handicap, tel la surdité p.ex., ne le réduit pas, il le déplace ! Soudain cet espace se situe peut-être entre « 11 h » et 15 h «, c’est pour ça que je dis que j’aime travailler avec des personnes en situation d’handicap, car ils m’amènent dans une part d’intelligibilité où je n’irais jamais, et cela est extrêmement enrichissant et créatif ! 
De toute façon je pars du fait que c’est toujours la différence qui m’enrichit, non ce que je connais ou ce qui me ressemble. Ça, ça ne fait que me rassurer !
 
J’ai tout simplement expérimenté que par le lâcher-prise ce champ s’ouvre, et à chaque fois un peu ailleurs ! Il faut donc le cultiver, même si cette ouverture ne se situe finalement qu’entre « 11 h 56 » à 16 h 02 », dans cet espace qui s’ouvre il y a soudain des possibilités et solutions inespérées !
 
As-tu regardé la vidéo que Jazsper a partagé sous « une autre vison de soi » ? On peut la regarder sur « you…e » ! TOUT Y EST ! Je suis certain que tu adhéreras !
https://www.youtube.com/watch?v=70Xg0ccl...e=youtu.be
 
Bonne continuation dans ton chemin ! Tes commentaires ici et en privé, nos discussions, me sont indispensables !
 
Jan
Oops... Difficile après-midi. Comme de nombreux mercredi, je me retrouve seul pendant 1h30... Le temps, il y a quelques temps d'aller alimenter ma dépendance...
Aujourd'hui, grosse tension... Je me suis retrouvé à taper sur mon ordi le nom d'un site porno... aller sur le site... regarder 3 photos, lancer une vidéo, puis fermer... Puis 3 minutes après un autre site... juste quelques secondes, puis j'ai fermé. J'ai senti en moi monter la chaleur, presque une éjaculation sans érection. Puis cette sensation de dégout que j'avais oubliée, ce sentiment de me retrouver nul, plus que nul.
C'était il y a deux heures, et là encore je suis tout chose... Un peu entre deux eaux. Comme l'impression d'avoir réveillé une bête sui sommeillait en moi. Je me sens d'un coup très fragile. Je suis vigilant, je me recentre sur le présent.

Plus étrange, il n'y a aucune raison. Je me sens bien, je vois même la vie sous un angle heureux.

Venir écrire ici me fait un grand bien (un peu plus serein).

Juste une alerte, je ne remets pas la compteur à zéro (trop nul). Je reste vigilant.
Bonjour Fabrice,

Bravo pour cette nouvelle victoire !

Ton récit me rappelle toutes les fois où j'ai chuté : je n'avais pas eu ta force aujourd'hui. Je note les défenses que tu as utilisées :
- fermer le navigateur, par deux fois,
- témoigner ici,
- se recentrer sur le présent,
- réactiver la vigilance,
- entendre l'alerte.

Merci pour ce retour d'expérience très précieux !
Salut Fabrice,

J'ai l'impression, sur le long terme, que ce sont ces petites tentations, qui semblent bénignes et venues de nulle part, qui sont les plus dangereuses. C'est sur ce genre de petites choses, inattendues, que j'ai rechuté par le passé, après de longues périodes de sevrage (mais peut-être étais-je aussi dans un état moins positif que toi).
Mais tu as réussi à les combattre, à résister, et par deux fois ! C'est une belle victoire, et qui montre que tu n'as pas bâti tout cela pour rien. Tu peux le prendre comme une piqûre de rappel, et comme un bel exemple de la force de ta volonté face à la dépendance.

Tiens bon (mais je ne m'inquiète plus trop pour toi Wink ) !
Merci mon ami de ton témoignage!

Il m'enseigne surtout la vigilance, et celle-ci en permanence! Et que rien n'est jamais complètement acquis!

Comme Tiago, je regarde les enseignements qui en ressortent, même si en ce moment je ne suis pas du tout dans une fragilité.
De ton moment de fragilité, tu dois apprendre que le déconditionnement est long et qu'il exige des choses de nous encore à long terme...

Poursuis ta belle route et merci de ta générosité de témoigner de toutes les étapes que tu vis! Aussi des plus fragiles.
Ça s'appelle de la générosité, tout simplement.
Bien d'autres n'en sont pas capables ...!

Jan
Merci à tous pour votre soutien et surtout pour me faire prendre conscient des éléments positifs (merci Tiago !). La fin du mercredi fut vraiment difficile. J'ai lutté pour ne pas finir la soirée au sauna (tous les mécanismes s'étaient réveillé), puis finalement j'ai résisté et la pulsion est passée. Donc oui, la pulsion est juste une vague, il faut simplement la laisser passer puis la mer redevient calme. Toutefois lorsque nous sommes dans la tempête, il n'est pas évident de se dire que le calme va revenir (et surtout quand). Donc, une seule réponse 'le sevrage, rien que le sevrage'. Cette alerte me rappelle que je suis encore vulnérable, mais aussi que la vague n'est plus si forte que cela et qu'elles sont peu nombreuses.
Donc la conclusion est que je suis encore convalescent (le serai-je toujours ?). Je n'ai pas encore fini mon introspection. J'avance, mais je crois qu'il me reste pas mal de portes à ouvrir. J'ai récupéré la confiance et surtout la sérénité. 
L'autre élément est l'importance du forum, je me suis senti un peu redevable vis-à-vis de vous. Pas envie de me décevoir, mais aussi pas envie de vous décevoir, même si je sais que personne ne m'aurait jugé, mais dans le sevrage il y a comme un engagement vis-à-vis de vous. Venir écrire ici dans la foulée me fit un très grand bien.
Bonjour Fabrice,

Encore bravo pour toutes ces journées alignées, pour ce cap magnifiquement maintenu !!

Fabrice a écrit :Donc oui, la pulsion est juste une vague, il faut simplement la laisser passer puis la mer redevient calme.

Voici un enseignement très précieux pour moi.
Souvent, dans la tempête, je perds confiance. Je me mets à penser de travers, en me disant : "Aujourd'hui, je suis mal. Demain sera pire encore". Je me laisse aller .. et je rechute, par manque de confiance. La solution vient des AA : "un jour à la fois".

J'apprends ici que la vague est de courte durée : il faut résister et être patient. La vague passe, et tout redevient calme. Dans la vague, c'est la force spirituelle qui compte.
Je lis ici un beau témoignage de force spirituelle ... bravo !
Coucou mon ami Fabrice!

Comme tu sais je te fais confiance à plein de niveaux, mais me permets d'avancer quelques petites questions par vigilance...

Bien entendu il n'y a aucune intention de jugement dans ma question, mais tu t'es rapproché par deux fois des limites que tu t'es posées dans ton parcours, y a-t-il une certaine fragilité qui ressurgit chez toi?

Peux-tu dire ce qui a motivé ta force et ta détermination avant pour décrocher de la dépendance et ce qui pourrait peut-être expliquer une fragilité en ce moment? Ou sont-ce les derniers remous de la dépendance qui cherchent à se manifester et à troubler..?

Je sais que, comme un élastique qu'on sollicite souvent et avec force, la détermination et vigilance relâchent aussi à un moment. Il faut juste savoir si ce relâchement indique un virage important ou s'il fait simplement partie de ton rétablissement.

Je t'embrasse mon ami!

Jan
Plus de 10 jours sans poster. 
La fragilité, elle est bien là. Je ne crois pas qu'elle me ramènera à une rechute. J'ai trouvé en moi les ressources pour lutter contre ma dépendance sexuelle, mais pas contre ma dépendance affective. 
Ce qui m'a motivé pour décrocher était de ne plus vivre dans le mensonge, de ne plus me mentir, de ne plus agir  sous la contrainte. Je voulais être libre, briser les chaînes de cette p... d'aliénation. Je n'avais pas conscience que cette aliénation n'était que la conséquence d'une autre, encore plus difficile à combattre.
Quand j'ai commencé ce nouveau carnet, j'ai hésité longuement sur le point d'interrogation du libre. Je sentais qu'il y avait quelque chose qui clochait. Non, je ne suis pas libre et surement loin de l'être. 
"On ne nait pas libre, on le devient". Il fait chier Spinoza !
Et là, je ne vois plus contre qui / quoi me battre, c'est quoi un sevrage pour un dépendant affectif ? En fait, depuis toujours, je crois n'avoir jamais vraiment vécu seul. L'internat au lycée à 3, puis encore un internat 2 ans (mon premier amour, ma première dépendance affective), puis 3 ans en chambre universitaire. Rapidement avec ma 1ère compagne pendant 7 ans, c'est elle la dépendante affective, mais j'ai déjà plongé dans la dépendance sexuelle. Je l'ai quitté pour ne rester seul que quelques jours (!!!) et vivre avec ma compagne actuelle. Et pendant tout ce temps, la dépendance sexuelle s'est installé avec des vagues plus ou moins fortes.
Je ressens de façon douloureuse cet enfant en moi qui manque de confiance, qui manque d'amour, qui ne sait pas ce qu'est aimer.  Il a besoin que je le prenne dans mes bras, mais cela ne suffit pas à adoucir sa peine. Je suis un peu perdu.
Pu.... de vie, pourquoi rien n'est simple ! Merde ! J'en ai marre !
et je sais aussi que je suis sur le bon chemin, à ma façon je marche. et cette putain de vie me fait croiser de belles personnes... et trop souvent (je n'ai pas écrit toujours pour une fois) cette voix au fond de moi qui me dit que je ne mérite par leur amour; cette volonté aussi de toujours leur plaire pour être aimé (ou du moins ce que je pense être de l'amour), le besoin de vivre à travers leurs yeux pour exister, exister pour eux et non pour moi. Je vois cette mécanique implacable, je la vois se mettre en place, les rouages les uns après les autres se mettre en mouvement sans que je puisse les arrêter. Ce besoin de toujours plaire. C'est fatiguant et c'est mon combat.
Fabrice
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