Dépendance sexuelle

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Bonjour Fabrice,

je reviens sur ce forum après 3 long mois. Je vois que ta situation a bien progressé. Ce que tu dis est très vrai, il est primordial de prendre soin de soi, et de ne pas attendre que les autres le fassent à notre place. Et, de ne pas oublier que nos dépendances viennent toujours d'une mésestime de soi.Alors apprendre à se respecter et commencer à s'aimer font partie du chemin. Bonne journée !
(17-03-2016 09:14)Fabrice a écrit : [ -> ]Très belle métaphore ! Elle illustre très bien ce que je ressens et me faire dire que nous sommes comme cela, et qu'il n'existe pas de prothèse miracle. Malgré cela, nous avançons, nous avons surement choisi une mauvaise béquille, mais je suis sûr qu'il existe une façon de marcher avec ce handicap, et même peut-être plus que ce handicap n'est pas un handicap mais une chance. C'est surement plus difficile pour nous de marcher, mais je suis convaincu qu'un jour nous trouverons la meilleure façon de marcher (je devrais peut-être revoir le film qui m'avait fortement ému quand je l'avais vu) et que cela nous grandira.
Donc pour conclure, non nous ne reculons pas, à notre façon nous avançons. Et reculer est juste une question de repère (quand tu recules en fait tu avances).

Vraiment ce forum est une bonne chose. Discuter hier m'a fait prendre conscience que j'avais oublié le principal qui est de prendre soin de moi, d'arrêter de me flageller, mais plus de me câliner. Merci à tous !
Je pense aussi que la sensibilité particulière qui nous a rendu suffisamment "fragiles" pour tomber dans la dépendance est aussi une force dans de nombreux domaines. Personnellement je manque de structures, de repères, de sentiments d'appartenance aussi (tandis que je rejette toute forme d'appartenance à des communautés qu'elles soient religieuses, politiques ou autre...).

De quel film parles-tu? 
Pour te répondre Selmarin, le film est 'la meilleure façon de marché' de Claude Miller avec Patrick Bouchitey et Patrick Dewaere, film très dur sur l'éveil de deux jeunes hommes avec des confusions sexuelles et des relations de dominés / dominants. Ce film m'avait marqué.

Je vais mieux avec un W.E. calme et relaxe. J'ai lâché prise et cela fait du bien. J'arrive à discerner la part de mal-être dû à mon travail et à ma personne. Je prends conscience des journées comme aujourd'hui de la progression depuis 1 an. Aujourd'hui, j'ai profité d'une agréable journée en famille, mais également seul (marche méditative en pleine nature). Je suis simplement bien. 

Il y a quelques temps, je pense que j'aurai fini l'après-midi dans un lieu glauque. Je ressens toujours des pulsions, mais ce ne sont plus vraiment des pulsions, simplement des flashs qui disparaissent assez vite. Je commence même à pouvoir plonger dans  ces flashs pour voir plus loin s'en ressentir d'envie. 

Je m'aperçois aussi que ces périodes de calme sont des périodes propices pour plonger au fond de moi et essayer d'avancer par rapport à mes blocages. Comme toujours, pas à pas et sans griller les étapes.
Du pas à pas, à la stagnation il n'y qu'un pas, ou du moins il n'y a pas de pas. Je tourne en rond. La dépendance sexuelle n'est plus, mais difficile de reconstruire quelque chose. J'ai actuellement l'impression de m'isoler, m'isoler dans la méditation (avec des expériences étranges), m'isoler par rapport à mon couple (je n'arrive plus à exprimer ce que je ressens à ma compagne qui ne comprend pas), m'isoler par rapport à mon travail (marre d'un con qui me fait chier). Définitivement, la dépendance sexuelle n'était pas la cause et le chemin est encore long. Je sais que je n'ai pas le choix, alors je vais continuer à tourner en rond et un jour surement je m'apercevrais que finalement je me suis légèrement déplacé. 
Sois prudent.
La dépendance avait conditionné un monde, un périmètre, des limites invisibles à la vie. En sortant de la dépendance on a tendance à trouver ce monde étranger... Parce qu'on ne le vivait qu'avec ce filtre et ses habitudes perverses. Et on le trouve inconsciemment étroit. Car ce filtre avait grandement limité les possibles... Faut passer le cap.
J'en bave en ce moment avec ça. Pas envie de rechute mais la drôle de sensation, le sentiment confus que tout est à réinventer. Tout est à oser.
Tourner en rond dans une cage qui n'est plus mais dont l'habitude est encore là...

Si la méditation t'a aidé avec une mise à distance des pensées légitimant les pratiques addictives, elle peut aussi te conduire à l'isolement.

Fr-Ed
Je n'ai pas posté depuis une semaine sur moi, ce qui est plutôt long. Comme je le disais dans mon dernier post, j'avais l'impression de tourner en rond. J'ai voulu essayer pour voir une méditation / hypnose (pris sur YouTube). Je me sens enfermé, comme retenu par quelque chose. Cette hypnose était sur nos enfants intérieurs et m'invitait à retrouver cet enfant intérieur. Je me suis retrouvé enfant (10/11 ans ?) dans ma chambre allongé. C'était troublant de vérité, j'ai revu des détails que j'avais complètement oubliés, j'étais bien. A ce moment là, j'ai ressenti une érection (sans comprendre ce que c'était) puis sans rien faire j'ai joui. J'ai ressenti des sensations que j'avais complètement oubliées, mais fortement ancrées en moi, des tensions musculaires liées à la jouissance, à la fois douleur et à la fois plaisir. Il n'y avait aucune image pornographique, juste une jouissance que je découvrais et le plaisir qui allait avec. J'ai refait cette méditation le lendemain, et le résultat fut le même, mais je suis allé plus loin dans le ressenti des sensations, encore plus proche de cet enfant. Je suis sorti de ces deux séances très bouleversés. Une précision importante, j'étais chez mes parents, sur le lieu, dans la maison de mon enfance. 
J'ai ressenti chez cet enfant une solitude. J'ai ressenti ce weed-end là aussi une solitude chez moi, une difficulté à communiquer avec mes parents, avec ma soeur, avec ma compagne. Je m'isolais. Je me sentais seul. J'ai pu en parler à ma compagne, et j'ai pris conscience que cette solitude elle était en moi. Je ne suis pas seul, je me ressens seul comme cet enfant allongé sur son lit qui ne comprends pas ce qui lui arrive.
J'ai refait ce matin la même méditation, chez moi cette fois-ci. J'ai retrouvé cet enfant seul, nous nous somme mutuellement réconfortés, et ce soir je ressens toujours en moi sa présence. Je suis ressorti de la méditation avec cet enfant en moi. Le sentiment était un sentiment de retrouvailles, de plénitude. Il n'y a pas eu de jouissance, mais de la joie. 
Un autre élément que je retiens de cette expérience est que la jouissance n'est pas nécessairement associée à la pornographie ou au sexe. J'ai retrouvé un plaisir archaïque, enfoui au fond de moi. 
Le lien avec la dépendance, je n'en sais fichtre rien... Ce que je sais, c'est qu'actuellement je suis plus apaisé et qu'une force me pousse à exister, à être moi. C'est presque rien, juste faire ce que j'ai envie, dire non à d'autres choses même si cela déplait. 
Dans 3 jours, je pars en vacances en famille pour une semaine. Je pense que je vais faire un break avec le forum. Je lirai surement, mais je vais essayer d'être moins présent.
Impression étrange ce soir sur le forum, musique étrange en fond sonore, un peu dépassé par les évènements. Comme je vous le disais, je pars en vacances une semaine, et j'ai décidé de faire une pause du forum, et de façon globale je vais me déconnecter, cela me fera le plus grand bien. 
Bon vent à tous et surtout de la sérénité.
Fabrice!

C'est normal que tu veuilles prendre un peu de vacances..

Mais je ne sais pas dans quel état tu retrouveras le forum ensuite..

Ben, je vais alors m'autoproclamer "sauveur des bonnes âmes de ce forum",... sinon je ne sais pas pourquoi je resterais...

Aller : chiche!

Jan
Une semaine de vacances et je ne sais pas où commencer dans ce chaos. Revenir au fondamental, c'est à dire le but de ce forum, parler de ma dépendance. 
La semaine de vacances étaient planifiée de longue date, et j'ai fait le break de mon travail et du forum. Je voulais être juste avec ma famille, et ce ne fut pas simple. Je m'aperçois que je ne sais pas où j'en suis dans mon couple. La dépendance a foutue totalement la merde, parfois je suis plein d'espoir, parfois plein de désespoir.
Comme par hasard, nous avions loué un appartement dans un quartier 'gay' de Madrid. Sex-shop en bas de l'appart, et sauna à 200 mètres. J'ai souvent lutté, je suis même entré dans le sex-shop, mais malgré ma détresse, je ne me retrouve plus dans cette fuite dans le sexe. La détresse, c'est celle de ne pas arriver à communiquer avec ma compagne, de ne pas supporter mes enfants, d'avoir l'impression d'être seul alors que des personnes m'entourent, d'être incompris.
L'espoir c'est d'être toujours là, d'avancer (je viens de passer les 6 mois de sevrage), de sentir que je suis de plus en plus moi. Même si c'est difficile, je ne regrette plus mes gestes, je les assume. Je vois les blocages (mon enfance, mon adolescence). Je n'arrête pas actuellement de penser au jeune homme plein d'espoir que j'étais, à la vie que j'aurais voulu avoir, à celle que j'ai. Je ressens ce malaise, j'entrevois des pistes, mais j'ai besoin de courage, toujours avancer.
Pendant les vacances, j'ai découvert 'les années' de Annie Erneaux. Je n'avais rien lu d'aussi fort et d'aussi vrai depuis longtemps: "Par un extrême narcissisme, je veux voir mon passé noir sur blanc, et par là être telle que je ne suis pas". Son récit me renvoie à mes origines sociales, à mes rêves d'adolescents, à ma situation aujourd'hui, aux contradictions que je ressens en moi.
Je continue, car il n'y a pas d'autres voies. Je veux être libre. Ce soir, je veux espérer, ne pas me lamenter.
ESPERER pour VIVRE
Fabrice!

Tu as reconstruit les fondations de ta personne en te libérant de la dépendance!

Maintenant tu es face à ce que tu as battit dessus!

Je crois que tu dois regarder et interroger tout ça avec la même sérénité la même bienveillance et le même amour avec lesquels tu as canalisé la dépendance!

La vie Fabrice, rien que la vie!!!

Quelle serait cette autre vie si tu mets si profondément ton couple et ta paternité en question??
Que veux tu laisser comme image de paternité à tes enfants?

Tu battis une part du monde en étant père! Sors ta personne de ça et mets y tes valeurs!!!

Tu construis un monde meilleur ainsi!

Jan
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