Dépendance sexuelle

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Mon ami Fabrice !
 
Ce qui me frappe dans ton poste c’est que tu dis qu’en début de vacances tu te sens souvent perdu. Alors que chez beaucoup de personnes cela constitue tout de même le moment le plus désiré de toute l’année... Tu arrives à expliquer ce phénomène ?
 
Puis, je lis ton envie de passer en sevrage complet. Effectivement le changement chez moi est assez marquant. Ce sevrage complet me met dans des perceptions totalement nouvelles et différentes de plein d’éléments de ma vie. C’est vrai, envisager un acte sexuel en dehors du désir et en dehors du fait qu’il soit la conséquence d’un rapport affectif est de plus en plus difficile pour moi. Je centre donc tout sur ce rapport avec mon copain qui renaîtra quand je le déciderai (probablement), car j’ai la chance que mon copain ne me presse pas.
Qu’en sera-t-il de ta compagne ?
Pourras-tu lui expliquer ta décision ?
Est-ce qu’elle l’acceptera ?
Il faut aussi être conscient que nous pouvons ensuite tomber dans une très forte attente de ce qui se passera quand nous reprendrons notre sexualité…
 
Tout peut se vivre, mais ici aussi je vois encore et toujours que tout se déforme aussi quand nous nous mettons nous-mêmes trop de pression par rapport à n’importe quoi. Lâcher prise et lâcher prise encore ! Surtout envers nous-mêmes ! 
 
Le sex et tout ce qui y est lié ne sera tout simplement plus la chose principale de notre vie, les réflexions et tergiversations associées donc non plus. La vie est ailleurs, surtout en dehors du malaise et de la souffrance. Pour moi, en dehors du sevrage, cette compréhension est essentielle ! Il faut se forcer à atteindre CETTE conviction. Sinon ce serait comme avoir reçu un cadeau et que nous en jetions, que nous en gaspillons, une grande partie. Quelle bêtise dirions-nous, non ?
 
Le sex et ces méandres parallèles révèlent que nous sommes dans le « vouloir plus et encore plus », cette attitude de ne jamais vouloir nous contenter de ce que nous avons déjà acquis. Nous avons aussi parlé de cette partie « capricieuse » en nous… elle nous ramène vers l’insatisfaction incessante et encore vers la souffrance. Cultiver la souffrance est aussi une façon détournée de nous prouver que nous existons, mais comme je l’ai dit plus haut, c’est du gaspillage de notre capital de vie.
 
« Lâcher prise et lâcher prise encore ! Surtout envers nous-mêmes ! »
Telle pourrait être ma devise !
 
Bon weekend !
 
Jan
Salut Jan,

Issu d'un milieu modeste, je ne suis quasiment jamais parti en vacances, et la premiere fois au bout de 2 jours je voulais revenir à la maison... J'en ai gardé une certaine aversion de la mer... Puis j'en ai un peu parlé, il y a ce monde assez refermé de mon enfance, un monde heureux, mais très refermés sur lui. Une mini-sociéré rurale, je m'en suis sorti par la curiosité et la volonté de comprendre.
Comme tu as raison Jan, comme je gâche ce capital vie. Merci pour tes messages et tes encouragement. Ma vie est belle, j'ai construit de belles choses, une belle famille, malgré des difficultés, je fais un travail passionnant. Qui demanderait plus? En fait, je ne le vois pas... Cette angoisse, cette douleur en moi me font passer à coté de la vie... Merci pour ce précieux rappel. La voie de la dépendance, et pour moi celle du refus de la vie est une voie sans issu. merci, merci. 
Je vais mieux ce soir, je me suis dopé aux anxyolitiques... Je n'aime pas trop, mais parfois, il faut savoir reconnaître que l'on ne peut pas s'en sortir seul.
Pour le sevrage, j'ai besoin de cette pause pour tester. Je voudrais retrouver vraiment avec ma compagne une sexualité sans confusion, mais je suis confiant, il y a de la tendresse, du désir et surement bien plus. Alors oui, je me mets peut-etre la pression pour rien. Je crois que je vais lui expliquer. Depuis que je lui parle, je découvre ma compagne sous un nouveau jour...
Je ne suis pas convaincu par le lâcher-prise, mais regarder la vie telle qu'elle est et accepté les cadeaux que l'on reçoit. Oser vivre, oser être heureux... ne pas fuir. J'ai du travail encore avec mon psy, mais je commence à mieux me connaitre. Merci à tous.
Je ne sais où j'en serai sans la méditation. Elle m'aide à garder ce pied dans la réalité et ne pas totalement fuir la vie. Ce fut dur, ces derniers jours. Je me suis réancré... À chaque jour sa peine ou son bonheur. Demain est un autre jour.
Bonne nuit
Fabrice
Je suis heureux que tu aies retrouvé le chemin du calme et de la sérénité !
Le moment venu tu chercheras à comprendre pourquoi il y a eu ce mal-aise justement maintenant en début des vacances, alors que ce temps devrait naturellement être propice à la détente et au bien-être...

Profites de ces vacances et de ce ressourcement important, indispensable même!

Et fais une pause ici, si nécessaire... bien que tous ici te lisent toujours avec autant de plaisir!
Moi le premier!

J
Que la semaine fut difficile. Que de choses en moi ont changé depuis si peu de temps. J'ai besoin de temps pour assimiler tout cela. J'ai été envahi d'une angoisse, d'une souffrance terrible. Encore aujourd'hui, je me sens faible. Tout mon corps était pris de tremblement, de larme. 
Je sais maintenant que la cuirasse de la dépendance sexuelle est brisée, en morceau, je me retrouve face à autres choses, une dépendance affective ? un vide ? des angoisses ? Une nouvelle étape dans ma guérison. Les 4 derniers jours ne furent pas sereins. La nature m'apaise (heureusement que je suis en vacances au milieu de nulle part), me promener au bord d'un lac, d'une rivière, méditer près de cette rivière tous les matins. Le calme revient, mais mon corps est encore fatigué.
Je parlais des anxiolytiques comme une solution... Mon psy vient de me conseiller de prendre de l'Euphytose (accessible sans ordonnance, à base de plante et sans risque d'accoutumance), un peu de somnolence, mais je vais mieux. Donc dans les moments difficile, c'est peut-être une solution.
Voilà, merci à vous. Je pensais pouvoir me passer du forum pendant les vacances, mais il me fut salutaire, pour ne pas plonger. Je sais que ce vide, ces angoisses peuvent m'emmener très loin, m'éloigner de la vie. C'est une voie sans issue. Je médite pour rester ancrer dans le présent, je reprends pieds, les vacances se passent en famille un peu plus sereinement (heureusement !).
Jan, je sais que tu es très occupé et préoccupé, et pourtant tu prends ce temps précieux pour m'accompagner, me soutenir. Tu es vraiment trop super !
A bientôt,
Fabrice
Courage Fabrice!

Je sais que ce temps est difficile pour toi!

Tu dois t'en servir pour avancer et tu le fais en pensant à toi ET à ta famille, tu donnes justement un bel exemple du "non-égoïsme" et du sens de la responsabilité! En ça tu as déjà et encore gagné sur la dépendance en toi, affective ou sexuelle. Puisque la dépendance masque tous sens de réalisme en nous.

C'est par cette entraide aussi que nous sommes dans le vrai et dans l'essentiel:
Tu m'as beaucoup aidé et épaulé quand j'allais pas bien, c'est un retour juste et naturel des choses!

Jan
Je ramarque que le message que j'ai ecris sur le psot de Lola a aussi sa palce sur mon carnet, car il fait en effet comme le dit Jan le point sur mon parcours. Donc voici une copie de ce message:

Pour l'électrochoc, je pense qu'il faut plutôt parler d'étapes. Je ne suis pas sûr que j'ai eu dans mon cas un électrochoc. Il y eut ma 2ème MST, puis l'inscription sur le forum, la méditation, mes discussion ici avec Jan... Il n'y a pas eu un évènement, mais une série d'étapes qui progressivement fissure la carapace, ou me permette d'aller strate par strate au plus proche de moi. Cela demande du temps, et toi seul peut décider si tu es capable d'attendre ces étapes (qui ne viendront peut-être pas) et de subir en attendant les conséquences. Donc oui, penses à toi et si l'occasion se présente... 

Dans mon cas, depuis quelques temps, j'ai choisi l'honnêteté, je ne peux plus être dans le faux semblant. Cette honnêteté, dans un premier temps, c'est vis-à-vis de moi même. C'est difficile (merci à Jan de me forcer à cette honnêteté) car je me regarde tel que je suis. Donc c'est surement la 1er point pour ton ami, il doit être honnête vis-à-vis de lui même, ne pas être dans le déni. Ensuite, pour moi, c'est un chemin personnel avec des personnes qui m'accompagnent. Comme je te l'ai déjà dit, je pense que ton rôle est d'accompagner ton compagnon, de le soutenir dans la limite de ce que tu peux accepter, et sans entrer dans la dépendance. Cette guérison (que je recherche, que j'espère, celle pour laquelle je suis là), elle est pour moi avant tout.  Dans mon cas, ce que je découvre bouscule tout. Je ne veux pas blesser les personnes que j'aime et plus particulièrement ma conjointe. Le silence pourrait être une solution, j'ai choisi la parole: elle sait que je viens ici (je lui dis, surtout actuellement en vacances), je lui ai dit ma dernière rechute (nous ne faisons plus l'amour depuis, mais la tendresse est toujours là), je lui ai dit mon trouble sur mon orientation sexuelle (homo / hétéro). Je sais qu'un jour elle pourrait (ou je pourrais) la quitter. Est-ce que je la blesse en lui parlant ? Est-ce que la blesserait encore plus en ne lui disant rien ? L'instinct m'a poussé vers la parole, et je me sens plus libre. Ma compagne est toujours là. Je crois qu'elle a compris ma démarche, mais qu'est ce que je peux la faire souffrir ! (j'en ai conscience). Elle est formidable. Elle écoute et n'entre pas dans mon jeu. Elle m'a dit que c'était à moi de décider. Ma vie est entre mes mains.


Rien à redire sur la conclusion, ma vie est entre mes mains !
Je t'admire pour ta lucidité et ta générosité Fabrice!

Continue continue continue... comme ça!

Jan
Période difficile avec des vagues d’angoisses (du moins je le ressens comme une angoisse). C’est physique, cela part du bas ventre et remonte dans tout le corps, presque comme une envie de vomir. Cela peut me prendre soudainement. En début de semaine, je n’ai pu gérer, je fondais en larme ou m’enfermais sur moi même. Là, j’arrive dans la journée à gérer, c’est plus difficile la nuit où je me réveille tétaniser, perdu, je fais des rêves étranges… Je dors peu et donc je suis fatigué, cela n’aide pas pour reprendre le dessus. 


Il y a une forme de déprime latente. Je sens qu’il faut que je redresse la barre. Donc oui, Jan, Fr-Ed (Big-Brother), je dois me relancer, arrêter de regarder mon nombril, arrêter de me fouetter, arrêter de me complaire dans cette merde. 


J’ai une belle vie, merde ! Des enfants, un boulot, c’est l’été, je suis en vacances. Et je me lamente. 

Oui, Jan, je crois qu’il y a un enfant capricieux en moi. Et merde, il me fait chier. 

J’en ai marre de voir que de l’angoisse, de la peur. Je ne suis pas encore assez dans le présent. En fait, je n’ose pas, je calcule trop, je pense trop. De l’action, de la vie !


Vous êtes des anges ! 

J’en ai marre de cette personne qui se lamente. Réveille toi. Dans tous les éléments de ma vie, je vois toujours le coté angoissant des éléments. Pourquoi ne pas voir cela simplement comme une chance s’offrant à moi, la chance de découvrir de nouvelles choses, de nouvelles personnes, même si cela ne mène à rien. Ne rien attendre, simplement profiter de l’instant présent, découvrir.


Ce soir, ce n’est plus de sevrage de sexe que j’ai besoin, mais c’est de rompre le sevrage de la vie. Je romps ce sevrage. Provocation sur site. J’en ai marre de me sevrer à la vie. Plus de sevrage.


Demain je pars en vacances comme je les aime: vélo et tente. Ce soir, je vais aller courir, me fatiguer un peu. Je m’encroute, je deviens une larve. Fabrice, réveille toi. 


Merci Jan, Merci Fred. Pas besoin d’un coup de pied au … Mes amis, je vais faire un programme dès mon retour des vacances. J’en fais le serment devant vous. Jour 1 d’arrêt de mon sevrage de vivre.
Bonjour Fabrice,

J'ai répondu à tes questions sur ma présentation, mais je tenais à te faire part de ma propre expérience au regard de la souffrance que tu décris. Pour moi, c'est totalement logique avec l'avancement dans le sevrage. Je ne sais pas s'il y a beaucoup d'études médicales sur le sujet. S'il y en a, elles sont probablement américaines puisqu'en France, il semble que nous ayons beaucoup de mal à prendre cette addiction au sérieux (à moins que cela ne nuise à trop d'intérêts, ce qui ne serait pas impossible non plus).
Mais quoi qu'il en soit, c'est une réelle addiction qui procure au corps des doses d'hormones du plaisir en telles quantités que j'ai l'impression que tout l'organisme s'y adapte. Ce qui fait que lorsque tu arrêtes, se produit véritablement une sensation de manque physique qui passe notamment par ce vertige intérieur, ce noeud d'angoisse au creux de l'estomac.
Mais tiens bon, 23 jours, c'est déjà super et tu t'es déjà donné la preuve que tu étais capable d'aller bien plus loin. Cette fois-ci ça va être la bonne, parce qu'on est aussi tous là pour t'aider.
Salut,

Merci pour ton post.

ce n'est pas vraiment le même type de souffrance dont je parle. Je me rappelle très bien de ces douleurs, ce manque dans les premiers temps du sevrage. Ce manque, je l'ai ressenti dans ma chair, le psychiatre m'avais donné des anxiolytiques, c'était intenable, puis avec le temps le manque s'est fait moins sentir. Je suis d'accord avec ce que tu dis sur ton post, c'est dans notre tête que tout se joue. Toutes mes rechutes étaient déjà joué en amont dans ma tête (impossible de résister aux soirées parisiennes lors de mes déplacements professionnels). 

La douleur que je ressens aujourd'hui est différente. Il s'agit d'angoisse, de peur. J'imagine que cela doit presque avoir un lien avec des peurs d'enfants, des peurs qui tétanisent, qui font perdre les moyens. Ce n'est plus la dépendance sexuelle qui s'exprimait, c'était autre chose (j'ai utilisé l'imparfait, j'espère ne pas être présomptueux). Avant les 23 jours, il y eut 260 jours. Même si dans les faits la rechute fut une recherche de consommation de sexe (sauna gay), la recherche était différente, la réponse plus du tout adaptée... Je sais aujourd'hui que c'est autre chose que je cherche, besoin de temps pour y voir clair, mais l'horizon est dégagé.

J'espère que cette fois est la bonne. Je n'y serai jamais arrivé sans le forum, sans les personnes ici qui un jour seront des amis dans une vie sans cette dépendance (j'en suis certain).
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