Dépendance sexuelle

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Hello Jan,
je me suis mal exprimé, je voulais simplement dire que je devais assumer les contradictions que j'ai en moi. En fait ce ne sont pas nécessairement des contradictions. Je trouve un bonheur dans la vie de couple et de famille que je ne voudrais laisser pour rien au monde, et d'un autre coté, j'aimerai vivre une vie plus en adéquation avec mes rêves d'adolescent (moins rassurante et ronronnante). Tout lâché serait terrible, je cherche un équilibre. J'ai parfois des moments de doute assez fort et dans ces moments là, je ne trouve pas beaucoup d'espoir et de forces pour avancer. Avec mes moyens, j'essaie de construire mon petit monde, un monde autour de mon couple, un monde autour de ma famille, un monde autour d'amis, un monde autour de collègues, un monde autour de moi. En écrivant cela, je vois que le problème pourrait être l'existence de différents mondes. Ce(s) monde(s) ne sont qu'un, je cherche simplement à unifier tout cela, et tu as tout à fait raison en disant que je cherche à construire un monde que je pense meilleur. Un monde où je puisse être heureux et où mes proches puissent être heureux, et un monde qui ne heurte personne.
En me relisant, je trouve cela très terre à terre, mais c'est le ressenti que j'ai actuellement, et c'est la façon que je trouve de l'exprimer. 
Je traverse une période de doute et de remise en cause, un peu perdu.
Je cherche, mais je crois que je ne me donne pas vraiment les moyens de trouver, du moins de progresser. Une discussion m'a fait prendre conscience que je n'ai toujours pas résolu, trouver les aspirations qui au fond de moi (ou plus profond) me font avancer vers le bonheur (c'est un peu le sens de la vie). Je lisais ce matin le livre dont nous avait parlé Alessandro sur la rencontre entre Matthieu Ricard, Christophe André et Alexandre Jollier. Alexandre J. citait Spinoza qui disait qu'il y avait des désirs adéquats (ce que nous avons enfoui au fond de nous) et des désirs inadéquats (ce qui nous sont imposés). Il concluait en disant qu'on ne nait pas libre, mais qu'on le devient.
A travers mon combat contre la dépendance, j'ai vaincu un désir inadéquats, mais ce n'est pas pour autant que j'ai répondu / trouvé mes désirs adéquats. Ce travail là est inachevé (c'est surement le travail d'une vie). C'est difficile car plonger au fond de soi demande d'accepter ses faiblesses, ses failles, de les regarder en face pour ne pas se laisser tromper. J'entrevois ce chemin, mais j'ai peur de me tromper (même si je sais que j'ai droit à l'erreur). J'ai peur de prendre de mauvais chemins comme je l'ai fais il y a plus de 25 ans avec la dépendance. Il y a aussi l'envie de tout balancer et de se dire que je peux recommencer une nouvelle vie en faisant table rase du passé. Tout cela, ce sont des leurres. Je le sais, mais la tentation est forte.
Que faire maintenant ? Me poser, réfléchir, regarder mes désirs en face, analyser posément, ne pas avoir peur , être en confiance. Actuellement, je repousse. Pour la dépendance, il y avait une méthode, le sevrage. A moi de trouver ? Me donner le temps (j'en ai peu, mais c'est un choix...), écrire (ici, dans mes carnets), me poser les bonnes questions. Finalement, c'est maintenant que cela devient intéressant. Je ne suis plus dans le négatif (me débarrasser de ce qui ne va pas), mais dans le positif (inventer mon bonheur).
Salut Fabrice,
ta réflexion me parait juste et intéressante.Cela me fait venir des idées toutes simples : du genre que l'on trouve le bonheur dans les petites choses de la Vie,des moments simples en famille,être fier d'avoir fait un peu de sport,avoir la sensation d'être à sa place et utile à son travail,passer de bons moments entre amis....ect
Je te rejoint dans l'idée de trouver son bonheur et j'ajouterais qu'il faut aussi le voir dans ce qu'on vit déjà,ce qu'on a déjà...
Ceci dit je traverse une mauvaise passe avec mon épouse et d'un coup la Vie perd beaucoup de son sens pour moi.Je sais que la bonne communication et le rapprochement vont se rétablir mais cela me fait penser que l'Amour conjugal est une base très importante.
Je sais qu'à ce niveau là ce n'est pas toujours facile pour toi.Ou en êtes vous maintenant?Comment se passe la communication entre vous?Etes vous assez proches?
Bonne continuation mon copain
 
Mon cher Fabrice !
 
Reconnaître ses vrais désirs, adéquats, est certainement ce qui est de plus difficile à faire. Il me semble qu’en stoppant la dépendance, on entame une sorte de « marche-arrière » du chemin qui nous a amené dans ce désastre. Du coup, plein de nouvelles questions s’ouvrent devant nous et surtout celle de notre capacité à être heureux.
 
D’un autre côté, la perpétuelle remise en question de nous-mêmes nous fait repérer aussi majoritairement ce qui ne va pas.
Mais je me demande aussi, si nous ne sommes pas au fond de nous des êtres indéfiniment insatisfaits et toujours dans ce ressenti de l’extrême… Nous sommes extrêmement enfoncés dans notre dépendance, extrêmement excités pour y replonger, extrêmement malheureux si on a replongé, puis incroyablement heureux etc. quand on fait les premiers pas en dehors….
 
Nous sommes des êtres extrêmes, « hyper-sensibles » dans tous les sens du terme ! Surtout dans le sens où nous sommes perméables à toutes les interférences que provoque la vie.
 
Certains diraient peut-être que nous sommes aussi un peu « capricieux » (et dans un sens nous sommes de vrais « romantiques ») à donner tant d’importance à notre ressenti…
Est-ce que nous ne faisons pas partie de ces enfants à qui les parents ont toujours cédé tous les caprices, donc n’étions-nous pas conditionnés à toujours obtenir tout ce que nous désirions ? Et à partir du moment que cela ne dépend plus que de nous, c’est alors que les choses se compliquent ???
Je ne sais pas…
N’est-ce pas aussi une façon très égocentrique de tourner autant autour de nos ressentis, au lieu de simplement vivre ? Il faudrait chercher volontairement à nous dire qu’il faut cesser de nous « écouter » pour déjà nous satisfaire de ce qu’il y a…!
Comparaison bizarre, mais j’ai presque quotidiennement cette discussion avec ma mère vieillissante qui souffre de sa solitude, mais qui n’attend en fait tout que des autres … !
 
Pourquoi notre ressenti doit forcément toujours avoir raison et nous indiquer une vérité que nous ne comprenons pas ?? Y-a-t-il à travailler encore sur notre « lâcher-prise » ?
Comment atteindre une sorte de sérénité ?
 
En ce moment j’ai aussi du mal avec ça - je suis 10 x pire que ce que je décris au-dessus ! - mais ce qui m’apporte actuellement le plus de bien c’est le sport : sortir et m’aérer les neurones lors d‘un footing remet les choses bien en place. En ce moment, même la méditation ne m’apporte pas cette capacité de clarté…
 
Je t’embrasse !
 
Jan
Merci les amis. Vos propos me touchent et me font prendre conscience que oui il y a plein de petites choses dont on ne prend pas assez conscience, ou du moins que je me concentre surtout sur ce qui ne va pas. 
Ce matin, je me suis réveillé très tôt avec pas mal d'idées noires. J'ai médité et vu le monde différemment. J'ai repensé à mon W.E., pas exceptionnel, simplement en famille, des moments tendres avec les enfants, avec ma compagne, de bonnes lectures, quelques bon plats, un bon vin. La vie n'a rien d'exceptionnelle, elle est ordinaire. 
Tu parles d'insatisfactions, oui et cela est surement en lien avec l'ordinaire.  C'est surement un travail au jour le jour sur ce point. 
Hippocus, tu me parles de ma compagne. Il y a des phases normales et des phases basses. Je suis dans l'insatisfaction, mais je crois que cela vient principalement de moi et de ce que j'aspire à être. Ce dernier post était surtout en réponse à des doutes sur mon couple, sur son avenir, à la peur de me tromper sur la décision à prendre. Je n'ai pas tout dit car c'est très personnel. Ce matin, j'ai envie d'être confiant, de prendre le temps, de ne pas me presser. 
Je vais commencer à écrire dans un carnet ce que j'aime, ce que je n'aime pas et les motivations derrière tout cela. 
Encore merci à vous et à bientôt
Bonjour Fabrice je te lis mais ne sais pas comment t'aider,

J’espère que tu vas arrêter d'avoir des idées noires j'ai l'impression que tu vises trop haut que tu complexes. 

Réfléchis a la vie que tu voudrais avoir et la veux tu vraiment pour toi ou pour montrer aux autres que tu n'as pas une vie ordinaire?
Bonjour Fabrice, j'ai lu ton parcours avec tes doutes, tes contradictions mais aussi tes espoirs et tes découvertes, ça m'a donné envie plus que jamais de continuer cette découverte de mon moi profond en me libérant des chaînes de ma dépendance, merci.
Salut Musaji,
je ne peux que t'encourager à découvrir ta voie, c'est parfois difficile. Aujourd'hui où les chaines sont moins présentes, il est toujours difficile d'avancer. Se découvrir est un voyage extraordinaire ! Bon voyage.

Merci blabla, tes propos sont justes. Les idées noires ne sont pas bonnes conseillères (et je sais ce que je dis aujourd'hui). Je vise haut, car je n'ai pas confiance en moi, je pense que je peux toujours faire plus et mieux. Et même si c'est bien, je vois toujours les détails autour qui ne vont pas. C'est un travail sur moi au jour le jour. Apprendre à admettre mes défauts et voir aussi les belles réalisations que je peux faire. Je crois que je ne suis pas le seul sur ce forum dans ce cas.

Concernant ce que les autres pensent de moi, j'ai beaucoup progressé, mais c'est difficile de ne pas toujours être dans la volonté de plaire. En fait, la vie ordinaire peut être une vie heureuse. Ce que je recherche c'est le bonheur.

Depuis deux jours, du fait de mon travail, je suis assez bas. Je prends des coups, je souffre et malgré le soutien de mes collègues, je ne vois pas de fin à cette situation. C'est extérieur à la dépendance. Mais, normalement, cette situation de stress aurait due provoquer une rechute. J'y pense, et je n'ai vraiment plus envie. Je ne vois plus cela comme une solution... Et en fait je n'ai plus de solution que rester allongé à repenser ce que j'aurais dû faire / pas faire, broyer des idées noires. Ma compagne et les enfants me poussent à ne pas rester à ne rien faire. Merci à eux et à vous. Ecrire ici me fait du bien.
On est là, Fabrice!

On s'accompagne les uns les autres!

Ça fait beaucoup de bien!

Je commence à aller de mieux en mieux grâce à l'homéopathie, ouff!
Mais j'ai annulé mes obligations de ce soir. Je vais me coucher dans pas longtemps!

Jan
200 jours ! 
Très bas cette semaine. Et depuis hier comme un déclic (merci Jan, belle journée au travail, belle soirée en famille). Rien n'a changé, seulement mon regard, ma perception des choses. Ce matin, j'ai envie de croquer la vie à pleines dents, même si parfois elle a un goût amer, mais la panoplie des saveurs ne se limite pas à l'amertume. Je sais qu'il y aura encore des bas, mais aujourd'hui envie de profiter de l'instant présent.
Donc 200 jours... en fait je crois que cela ne veut plus vraiment dire grand chose pour moi. Comme je l'écrivais dans un de mes derniers posts, le porno et la consommation de sexe ne réveillent plus rien en moi. Plus étonnant encore, je découvre une nouvelle sexualité avec ma compagne (difficile à décrire car très intime, mais je découvre des sensations inconnues pour moi, ou du moins oubliées, des sensations avant le porno, des sensations libérées de mon inconscient lors d'une méditation).
Voilà, je laisse le compteur, car il me rassure, il me permet de me rappeler le chemin parcouru et j'attends maintenant avec impatience 1 an ! 
Merci à tous ! Je le dis souvent, mais j'aime à le répéter. Ce forum est l'une des plus belles choses qui me soit arrivée dans ma vie, il aura toujours une place à part.
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