Dépendance sexuelle

Version complète : comment pardonner ?
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Merci à tous pour vos témoignages mais je voudrais rebondir sur 2-3 choses. La 1ère c'est quand Hatt dit qu'il est normal d'être triste lors d'un enterrement, je suis évidemment d'accord, mais en ce qui me concerne, il m'est arrivé plusieurs fois d'aller à des enterrements pour les personnes qui restaient et pas pcq je connaissais la personne. Dans ces cas, peu importe si je connaissais ou non la personne décédée, une grande tristesse m'envahissait, presque qqch de pas contrôlable et d'ingérable pour moi. Alors que maintenant, je sens que je gère et le mois dernier lorsque j'étais à cet enterrement, je pense avoir appréhender la chose normalement, avec de la tristesse, certes mais de façon moins intense, plus gérable.  J'envie DolceVita Bobmatam, sache que moi j'envie celles qui vivent avec qqn qui n'est pas allé aussi loin, celles qui ont découvert l'addiction de leur conjoint avant d'avoir fondé un foyer (je crois qu'on est jamais vraiment satisfait de ce qu'on a). Au début, je lui en voulais à mort de m'avoir fait des gosses tout en sachant le reste. Pdt qq jours, je ne voulais plus m'occuper des enfants, assumer qqch (les enfants) dans cette situation que je n'avais pas voulu mais que lui m'a imposé. Au final, c'est peut être les enfants qui ont réveillé cette addiction, mais c'est surement aussi eux qui ont "sauvé" notre couple. Sans eux, je ne pense pas que je serais restée...Hiver, je vois ce que tu veux dire, je ne pense pas en être au même point, mais il est clair que j'ai pris pas mal de recul avec pleins de choses que je faisais avant et que je ne veux plus faire maintenant. J'ai   donné bcp et je n'ai sans doute pas assez reçu en retour, mais si ce que j'ai fais ce n'était pas pour recevoir qqch...
Je voudrais parler de qqch qui me questionne. Les relations sexuelles que nous avons ensemble n'ont elles pas un effet sur le sevrage de mon compagnon ? Ne viennent -elles pas fausser sa guérison ? il dit se sentir guérit mais si pour une raison ou une autre nous venions à ne plus avoir de rapports pdt qq temps, est ce qu'il tiendrait ? Enfin voilà, je pense que vous avez compris le fond de ma problématique et j'attends vos avis...
 

Cher Hatt,

C'est toujours un plaisir de te lire Hatt...et instructif. J'ai du reste écrit (comme toi un roman...rire) après avoir lu tes lignes en réponse à une présentation de membre de Jbm, qui parle religion et pense que la prière est la seule voie de rémission (en tous cas pour lui c'est la meilleure, ça lui a réussi et il convie tous les dépendants à faire de même.) J'ai appris beaucoup en te lisant et encore une fois, j'en profite pour te remercier. Quand je dis que la plus belle des relations qu'on puisse avoir c'est celle qu'on entretien avec soi-même, il n'y a rien là de pessimiste, au contraire, c'est pas restrictif non plus. Je crois même que l'amour de soi est ce qui manque le plus aux dépendants et co-dépendants.

Alain Soral  dans "Sociologie du dragueur" aux Editions Bibliothèque Blanche, Paris 2004. Je vous recommande ce livre. Un extrait : Le postulat de départ du problème des deux parties en présence, (dépendants et co-dépendants) semble être le rapport à la mère, la mauvaise mère... il y en a 3 types : la mère faible, l'indifférente, l'abandonneuse, "Trois catégories canoniques qui peuvent bien sûr être combinées, modifiées et compliquées par d'autres intervenants tels que : le père, le beau-père, la belle-mère, les sœurs, les frères, voire les animaux domestiques. Mais quels que soient son profil exact, ses mobiles et ses excuses, (ce n'est ni le rôle, ni dans les moyens de l'enfant d'excuser sa mère de ne pas en être une) la mauvaise mère se reconnaît à ce quelque chose de trouble, de louche et de pervers dans la relation qu'elle a créée avec l'enfant. Relation qui tient du manque et du manquement et qui de toute façon ne sent pas l'amour. [i]Comment une personne pourrait-elle aimer celui(le) que sa propre mère n'a pas aimé? Comment aimer soi-même ce que sa propre mère n'aimait pas? (Dixit : Alain Soral)[/i]

L'amour de soi est à mon humble avis au centre du problème de la dépendance et de la co-dépendance. Dans un couple il n'y a jamais d'équilibre parfait, il y en a toujours un qui aime plus que l'autre, et parfois les rôles s'inversent, ce qui crée un rapport du genre dealer à drogué : j'ai besoin d'amour et j'en demande ; de l'autre bord il y a le pourvoyeur d'amour, qui deal son précieux bien. Et souvent dans le couple, les rôles s'inversent. Je ressens très fort ce genre de rapport, je me suis reconnu dans les deux rôles, celui du drogué en demande d'amour et celui qui est en position de force car il vit la relation assez détaché et est moins amoureux que sa partenaire. Je n'en fait pas une généralité mais dans mon cas, s'aimer soi-même représente le premier pas primordial pour vivre et arrêter de penser que l'autre va m'apporter ce dont je suis incapable de me donner.

Celui(le) qui s'aime ne se culpabilise pas, n'utilise pas la volonté pour se brider car il n'y a rien à brider, il ne se juge pas si défavorablement qu'il se sente coupable de quoi que ce soit. Il s'accepte.

Celui(le) qui ne s'aime pas se juge en permanence et utilise sa mémoire (dans laquelle est écrit toutes les règles morales qu'il ne peut transgresser, un peu comme un livre de la loi contenant tous les articles qu'il est sensé suivre. A chaque fois que nous transgressons une de ces règles, le Juge, qui fait très bien son boulot, rend une sentence de culpabilité et la victime est punie…tu connais la suite.) Il ne s'accepte pas.

 

Nous, les occidentaux, sommes peu conscient qu'un Juge et une victime habitent notre mental en permanence. Le Juge et la Victime sont pourtant deux entités bien vivantes qui créent en nous un véritable cauchemar. Néanmoins dans les temps anciens, ces entités étaient reconnues pour ce qu'elles sont et on enseignait (c'était la tâche des shamans toltèques) comment les démasquer et s'en débarrasser par l'amour de soi, et en acceptant de passer un accord tout simple : que ma parole soie impeccable ; c'est par la parole qu'on se fait du tord et qu'on fait du tord aux autres. Ne jamais utiliser sa parole, même par le dialogue intérieur, contre soi-même ou contre les autres.  

Je pense aussi que tu dis vrai quand tu parles de la co-dépendance et de la dépendance aux dépendants. En thérapie j'avais soulevé ce point important à mes yeux car justement je ne voyais pas de hasard à tomber sur un cas extrême (et maintenant ça fait deux cas extrêmes donc je me sens interpellé au plus profond.) Mais c'est un peu plus compliqué que cela en fait. C'est peut-être bien justement ce feeling dont tu parles et qui attire à soi les dépendants mais ça marche dans les deux sens : le dépendant peut aussi se sentir attiré vers une personnes qui peut les aimer par le coeur et pas que par le sexe. La psychologue m'avait démonté en soulignant tous les aspects de ma vie qui allaient justement dans le sens contraire de la co-dépendance dont je pense souffrir, (je tends vers une vie normale, travailler, s'occuper des enfants, une vie régulière et stable au fait. Je ne me sens pas inférieur) elle me dit que j'attire les tracas parce que je suis un "grand coeur" et que je vole volontiers au secours des personnes que je rencontre et qui ont un problème que je suis à même de soigner ou que je peux diriger sur un thérapeute. Dans les faits j'ai aidé pas mal de gens qui n'étaient pas des dépendants, loin de là. La psy me disait que j'aide très naturellement et sans en attendre un quelconque remerciement ou gratification. Ca m'avait beaucoup touché parce que moi j'y vois comme une contrainte, j'ai pas trop le choix, ma vie est souvent au service des autres et des fois j'aimerais mieux ne pas avoir les clés de ces serrures-la. Et puis cette immense compassion qui me bouffe tout entier et que je ne peux ignorer tant elle me semble imposée par mon cœur. Bref faut pas ergoter, je me sais atteint même si je réagis très différemment maintenant car je suis assez fort pour exiger la séparation, être assez dur et sentir que je me détache du problème...que je m'éloigne en ressentant une joie pour ce que me réserve la vie en dehors des souffrances de la relation avec un dépendant. J'ai une formation de thérapeute justement, musicothérapeute, mais je n'ai exercé qu'avec des psychotiques profonds, des autistes et des trisomiques. Et dans mon cas ça m'a piégé de vivre et d'essayer de sauver ma relation par une analyse du problème de la dépendance sexuelle. Je suis le partenaire, pas le thérapeute. Au sujet de la perversion c'est très simple : le manque conduit à tout, y compris la perversion. Mais ce n'est pas une perversion pathologique comme on en trouve chez un sérial killer par exemple. Ce n'est pas la jouissance de faire le mal et de prendre son pied en regardant la personne souffrir (bien que cela existe aussi, par pur plaisir de faire mal parce qu'on a eu mal étant gosse). C'est plutôt les retombées, par l'occultation volontaire, de la conduite qui a mené à sacrifier l'autre afin de satisfaire aux exigence de la compulsion. C'est de plonger l'autre dans des problèmes graves en s'en foutant des conséquences ; une perversion indirecte si ça existe ? Une chose m'a frappé : bien des addict (et pas seulement des sex-addict) ont subis des abus sexuels dans l'enfance, ce qui contribue à une forme de perversion par la suite.

Dolce Vita,J'avoue me poser aussi ce genre de questions : 1) Dans le sevrage faut-il que je fasse encore l'amour avec ma femme dépendante? ou devrai-je lui dire, "- Chérie on ne devrait plus se toucher pendant un moment?" Gasp!2) Quand on fait l'amour c'est torride, devrai-je mettre un bémol? Faut-il rester soft? 3) Le fait d'avoir des rapports de couple pendant le sevrage peut-il avoir une influence négative sur le sevrage?Je n'ai pas vraiment de réponses claires mais instinctivement je dirais que oui, on peut s'aimer et se carresser, il est utile par contre de repenser le modus operandi du sexe car souvent c'est encore une manière assez complète et hummm comment dire...plutôt très chaude qui nous occupe (je parle que de mon couple). Peut-être que plus de carresses et de tendresse seraient mieux appropriées et moi ça me dérangerait pas si je n'avais été refroidi par la baisse inquiétante de sa libido et justement on ne faisait quasiment plus tellement l'amour, c'était quelques carresses et puis dodo...très inquiétant pour le mâle viril que je suis et qui adore le corps de sa femme! Je sais pas mais sûrement qu'un(e) dépendant(e) pourrait nous en dire plus. Bien à toi Dolce Vita
 Dolce Vita, Je suis entièrement d'accord avec toi quand tu dis que sans les enfants, tu ne serais pas restée. Et ben moi non plus, je suis sortie d'une longue thérapie et quand j'ai commencé à profiter de la vie réelle, celle de tous les jours, la chiante, celle que je détestais avant. Et ben figure-toi que c'est là qu'il m'a annoncé son addiction. Je lui faisait entièrement confiance. Donc, sans les enfants, et moi guérie, qu'est-ce que j'aurais voulu partir. Mais bon je me dis que ce sont des pulsions à maîtriser. Car les enfants sont là et on peut leur apprendre que les parents se sont disputés mais qu'ils ne se sont pas quittés, qu'il faut aller au bout de la relation avec toutes ses épreuves. Pour ce qui est des relations sexuelles, très intéressant de se poser ce type de questions. Ma psy me demandait si je lui disais "je t'aime". Pourquoi faudrait-il être compréhensive, oui M. le Dépendant vous êtes malades, vous m'avez blessée mais bon je vous aime quand même. Non, j'ai décidé que je n'étais pas maso. Je lui dis que je l'aime maintenant mais quand il m'énerve par son attitude passéite, non je ne lui dis pas que je l'aime. Depuis qu'on s'est rencontré il y a 20 ans c'était toujours moi qui faisait des bisous, et qui apportait de la tendresse dans notre couple. Il me copiait dessus mais ne prenait JAMAIS l'initiative, car il était enfermé dans son monde dans lequel il avait PEUR d'être rejeté, une peur difficile à imaginer si on n'est pas à sa place. Donc, je reviens sur le fait qu'un soir une fois après avoir discuté de son attitude, excusez-moi de m'être un peu énervée quand je lui rappelais ses quinze ans de non existence, figurez-vous qu'il s'endort sans me dire bonsoir par un bisou, car il m'a expliqué après qu'il me sentait énervée. OK, alors cela veut dire que je ne peux pas lui donner mon point de vue. Ok. Alors j'ai pris mon agenda et je lui ai dit PLUS de bisous pendant au moins trois mois comme ça il saura ce qu'est la valeur de la tendresse et des bisous suivie par des calins et le reste que je lui donnais car l'initiative venait TOUJOURS de moi et vous savez quoi ? je suis TRES, TRES fatiguée. Donc cela faisait (on a repris depuis) au moins 8 mois qu'on ne faisait plus l'amour. Et ben je peux vous dire qu'un peu d'abstinence, dans un monde (y compris les magazines féminins) où tout nous oblige à avoir des relations sexuelles, comme ça m'a fait du BIEN. C'est un peu comme retrouver le goût de l'eau, de la pureté et tout le reste. Je n'ai pas eu peur de ne plus avoir de relations sexuelles même si je me suis posé des questions quelquefois. Je me dis que ces rapports intimes ne sont que le symptôme de la relation de couple. Alors cela redevient équilibré quand la relation de couple le devient ou le redevient. Mais c'est revenu tout seul. Je ne dis pas que tout est redevenu normal, il en est qu'à six mois de thérapie. Et il a beaucoup de mal à se lâcher encore. Beaucoup de mal avec le plaisir. Mais ça avance. Alors si vous n'en avez pas envie, surtout ne pas se forcer. Et je me dis que j'ai bien fait de m'écouter pendant toutes ces années. Car de toute façon il n'en avait jamais assez. Franchement, pour moi tous les jours (car c'est ce qu'il voulait), c'est trop, c'est comme si je mangeais un énOOOOOOrme gateau à la crème, tous les jours pour moi c'est écoeurant. Mais j'aime la tendresse, les caresses non sexuelles et de temps en temps un rapport plus intime. Voilà, j'espère avoir avancé le schmilblick. Bon courage à tous les co-dépendants et aux dépendants.
Pour les enterrements, je pense que j'avais bien compris, mais je chipotais peut être sur le mot "être fort" que tu avais utilisé, qui suppose quand même le fait de réprimer quelque chose que tu trouves inapproprié. Mais c'était surtout dans le reste de ton message ou tu disais que tu te trouvais "trop sensible" à l'intérieur alors que les autres te trouvent forte à l'extérieur. Ca suppose quand même que tu as beaucoup d'émotions et que tu penses qu'il faut les bloquer. C'était surtout à ça que je faisais allusion. Et bobmatam je suis assez d'accord avec toi. Et cet amour que tu décris c'est un amour malade évidemment. Un amour sans se rapport de drogué à dealer c'est un amour désintéressé. Quand on regarde quelque chose de beau, un beau paysage etc... on ne le regarde pas pour avoir notre dose de plaisir (sauf si on le regarde juste pour le prendre en photo et le mettre sur facebook. On le regarde de façon désintéressé. Et l'amour normal devrait être similaire. Mais je pense quand même que la meilleure relation qu'on peut avoir n'est pas avec soi-même. Déjà, les rapports entre deux conjoints peuvent très bien être sains et désintéressés. Ensuite, ça peut sonner con, mais c'est peut être justement parce que les rapports qu'on a avec soi-même ne sont pas bons qu'on ne peut pas avoir cet amour désintéressé et qu'on sombre dans cette relation de dealer à drogué. Enfin, je pense que si l'amour pour les autres souffre de ces problèmes, l'amour qu'on a pour nous mêmes ne sera pas plus propre tant qu'on n'aura pas résolu ce qui nous dérange et les problèmes qu'on a avec notre image de nous mêmes.

 

Ensuite, ça peut sonner con, mais c'est peut être justement parce que les rapports qu'on a avec soi-même ne sont pas bons qu'on ne peut pas avoir cet amour désintéressé et qu'on sombre dans cette relation de dealer à drogué

[color= black]Mais alors si les rapports qu'on a avec soi-même ne sont pas bons comme tu dis, pourquoi ne pas en tirer les conclusions qui s'imposent et enfin tomber amoureux de soi? Qu'est-ce qui nous en empêche?[/color]

Parce que justement Hatt, ce n'est que lorsque tu es amoureux de toi-même que tu sors enfin de la relation de dealer à drogué. Tu n'attends plus rien, t'es plus en manque parce que tu te l'es déjà donné à toi-même. Donc tu es libre de recevoir puisqu'il n'y a plus de demande expresse. Tout le reste, l'amour, la relation amoureuse, le sexe, c'est que du bonus. Qu'est-ce qu'on pourraît bien te donner de plus que ce que tu peux te donner à toi-même, qui va t'aimer plus que toi-même? un autre? la bonne blague!Comment pourrait-il en être autrement? Peut-être qu'une des plus grosse racines de l'addiction c'est justement que le dépendant ne s'aime pas... Je vais te dire ce que je sens profondément...: ça fait peur, ça te fait peur et ça fait peur à tous les dépendants que je connais et surtout à ceux que j'ai fréquenté. Mais le problème de s'aimer est enraciné dans l'humanité à quelque rare exception. La souffrance humaine est comme un héritage. On attend des autres des merveilles mais la préhensivité est notre malheur. On est toujours à demander dans toutes les directions, on a besoin d'affection, de reconnaissance, de respect, d'enseignement, de posséder ceci, cela...peut-on être différent? Non...le reconnaître. Alors ce mouvement de préhension qui va toujours de l'intérieur vers l'extérieur, l'amour de soi le réduit à néant. Tu devrais voir ce qu'il se passe avec ma compagne dépendante sous hypnose quand le thérapeute parle d'amour de soi, de beaucoup s'aimer, de justement bercer l'enfant meurtri, d'ouvrir la porte du coeur...c'est pas acceptable, le corps se raidi jusqu'à la limite, des tics faciaux apparraissent sur le visage pourtant endormi, un rictus déforme la bouche...on dirait un exorcisme. Comment aimer si on ne prends pas de prime abord soin de s'aimer profondement soi-même? J'aimerais bien t'entendre sur cela.

Je me sens seule et mal Sad
 Mais alors si les rapports qu'on a avec soi-même ne sont pas bons comme tu dis, pourquoi ne pas en tirer les conclusions qui s'imposent et enfin tomber amoureux de soi? Qu'est-ce qui nous en empêche?Je pense qu'il faut guérir les rapports qu'on a avec nous mêmes, mais c'est le "tomber amoureux de soi" qui me dérange. Je pense qu'on doit se comprendre, se pardonner, s'apprivoiser etc... mais être amoureux de soi, je ne verrais pas ça comme ça. La manière dont tu le dis que la relation la plus belle qu'on peut avoir c'est avec soi même, ou quand tu dis qu'il faut être amoureux de soi pour aimer les autres, on dirait que l'amour pour soi est un refuge qui sert à compenser les problèmes qu'on a avec les autres.En y repensant, j'ai l'impression que les dépendants affectifs cherchent à s'oublier dans la relation de couple (ou la relation aux autres) pour ne plus souffrir de la relation qu'ils ont avec eux mêmes, et les dépendants cherchent à s'isoler pour ne plus souffrir des relations qu'ils ont avec les autres. Enfin, tout est mélangé, puisque cette relation qu'ils ont avec les autres est pourrie par la relation qu'ils ont avec eux mêmes.Enfin, je veux dire que j'aime pas trop l'expression "être amoureux de soi même". Elle fait un peu penser au narcissique égocentrique qui compense sa mauvaise estime de lui même par de la fierté placée ailleurs. Moi je ne me suis jamais senti inférieur aux autres par exemple. Je me suis toujours trouvé intelligent, je me suis toujours trouvé presque supérieur aux autres, et c'est un problème. Quand ma psy m'avait demandé si je pensais ne pas avoir confiance en moi, j'ai dit que j'avais tout à fait confiance en moi, mais que je n'avais pas confiance en ce que les autres voyaient de moi. C'est un peu ce qu'on fait dans la frustration, on se dit qu'on est le meilleur et que les autres sont tous pourris et qu'on n'a pas ce qu'on veut et que le monde est injuste. Comme les célibataires qui se disent très romantiques et qui sont dégoutés par le fait que les filles préfèrent ceux qui ne le sont pas. Ils compensent leur manque d'affection et leur mal-être par un genre de narcissisme. Eux sont quelque part amoureux d'eux mêmes, en tout cas je pense qu'ils le pensent. Les gens qui s'aiment trop sont souvent des gens qui se protègent d'un mal-être. Chez eux non plus les relations ne sont pas saines. Plutôt que d'amour pour soi même je parlerais plutôt de "neutralité" pour soi même, et d'harmonie. C'est peut être ce que tu voulais dire, mais je pense qu'être amoureux de soi-même peut prêter à confusion. Enfin, le fait aussi que tu disais que la plus belle relation on l'a avec soi même, ça suppose aussi que la relation qu'on a avec soi même est un genre de compensation pour ce qui se passe mal avec les autres. Je pense que la relation la plus belle on l'a avec les autres, mais il faut d'abord guérir de nos problèmes.

 

Cher Hatt, En fait je comprends que c'est une question d'interprétation, on sur deux plans différents :Je suis dans l'espace shamanique et tu es dans l'espace comment dire...humain

La vision shamanique fait resortir les acteurs au sein d'une histoire, c'est un théâtre dans lequel tu es le centre, le metteur en scène, le caméraman, le héros principal mais aussi le producteur et finalement le spectateur. Un peu comme dans la mythologie grec ancienne, qui avec des histoires de Dieux, Déesses, demi-Dieux et les humains en bout de chaîne. On comprend bien mieux le drame qui se joue en nous quand on peut identifier les symboles et les rôles dans l'histoire, identifier aussi le jeux des acteurs de ce drame de l'amour, l'amour de soi, l'amour dans sa généralité faisant partie du drame. C'est par exemple l'histoire de la chasseresse Artémis, reine de la forêt et d'Hercule, et ce qu'ils chassent c'est l'amour. Voir projeté à l'extérieur ce qui se passe de douloureux en nous, (un peu comme au cinéma quand on voit un film qui nous touche directement) est une chance qui nous est offerte pour comprendre de manière indirecte ce qui se déroule en soi et qu'on ne comprend pas parce qu'on juge avec subjectivité au lieu d'observer sereinement et objectivement. Du reste je vais me fendre d'un post qui je pense sera utile à tous. Ca s'appelera "La cuisine magique" je vais la poster dans les forum, témoignage de dépendant et co-dépendant. Tu me diras ce que t'en pense, moi j'ai reçu une grande claque à la lecture de cette histoire, ça m'a ébranlé parce que je m'y suis reconnu...

La je fais court parce que j'ai un peu la gueule de bois...chui sorti hier soir me suis éclaté à danser avec les africaines et les potes, pour ça ici on rigole vraiment, les boîtes c'est pas banal, ça danse grave, ya pas d'inhibitions comme chez les blancs, les filles dansent super bien, sans se gèner. Par contre le lendemain, hic! pardon, c'est coton.  

Bien à toi Hatt, P.S. comment fais-t-on pour générer l'encadré surligné  en bleu qui reprend un texte  qu'on veut mettre en évidence pour le commenter ???

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