Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage d'Atarax
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Merci pour m'avoir fait sourire avec ta signature!
Ton post résume bien jusqu'où peut nous mener l'addiction, je suis actuellement complètement dans cette confusion.
Fabrice
Oui, Nostrum donne un exemple très pertinent de ce vers où la dépendance peut nous mener !
Jan
Fabrice,

Merci à toi pour ta sagesse ! Sérieusement, cette phrase m'a beaucoup plu et fait réfléchir, et elle m'aide à relativiser dans les moments difficiles. Et c'est très poétique !

Fabrice a écrit :Ton post résume bien jusqu'où peut nous mener l'addiction, je suis actuellement complètement dans cette confusion.

Même si cela est douloureux et que cela crée de la confusion en nous, j'essaie de le transformer en une chance : c'est une chance de pouvoir se questionner ainsi et d'apprendre, au final, à mieux se connaître. Certes, l'addiction est une malédiction, mais prendre le pas sur l'addiction c'est peut être aussi parvenir à retourner certaines des faiblesses qui y sont liées en forces. Ça me fait penser à ces maximes un peu bateau que l'on retrouve dans le management, disant que les seuls échecs sont ceux où l'on n'apprend rien...
Je ne sais pas vous, mais par moment je ressens quand même une forte solitude face à la dépendance. Je ne partage pas ça avec ma compagne (je n'arrive même pas à imaginer comment je pourrais aborder la question, j'ai trop peur que ça la blesse terriblement et que ça détruise tout ce qu'on construit ensemble), je ne consulte pas (et même si je consultais, je ne suis même pas sûr que je parviendrais à assumer cette dimension de ma psychologie), je n'en parle pas non plus à des ami⋅e⋅s (même si ça m'a déjà traversé l'esprit, mais j'ai tellement honte, d'autant plus qu'une bonne partie de mes ami⋅e⋅s le sont également avec ma compagne)... Bref, le forum est le seul rempart à ma solitude, ce qui est à la fois une bonne chose et ce qui représente également un danger.
Et cette solitude est également difficile, parce que je me sens seul dans la lutte contre la dépendance, comme je me sentais seul dans la dépendance. Sauf que la dépendance semble souvent bien plus confortable et attirante (quand on oublie la nausée et le mal-être post-crise) qu'un combat solitaire qui semble parfois en vain et presque perdu d'avance. Quitte à être isolé, pourquoi ne pas « en profiter » ?

(C'était la minute pleine d'espoir, qui vous est offerte avec grâce et plaisir par votre serviteur.)
Nostrum Fellow,
il me faudrait du temps pour répondre à tes messages. La solitude face à la dépendance. En fait, même en parlant à quelques personnes (même ma compagne), je pense que seul les dépendants peuvent nous comprendre. Le forum est donc une aide inestimable. De mon coté, j'ai une amie dépendante affective et nos discussions me nourrissent beaucoup. Tu peux peut-être regardé du coté des groupes de discussion (type DASA, il y a des versions par téléphone).
Par contre, je pense que consulter est une bonne chose pour comprendre les causes de la dépendance. Cela demande du temps, du courage (je souffre terriblement actuellement), mais tout cela me fait mieux me connaître... Je pense que l'on ne peut pas résoudre tout tout seul, il y a des moments où l'aide des autres (du forum, de professionnels) est nécessaire. Va à ton rythme, mais penses à cette hypothèse de te lancer dans une analyse.
Bon courage,
Fabrice
Hello Nostrum !
 
Je rejoins Fabrice dans l’idée qu’une thérapie ou qu’une analyse sont de bons moyens pour avancer sur la dépendance, moyens peut-être indispensable. De mon côté ça a été quand même la combinaison entre ma psychothérapie, les échanges du forum, puis la méditation qui m’ont amené à construire mon vrai premier sevrage de maintenant 102 jours que je considère un véritable décrochage.
 
C’est vrai qu’on est isolé dans nos dépendances. Mais c’est justement le fait de venir sur le forum qui m’a beaucoup aidé à ne pas me sentir isolé et à formuler mes pensées de façon plus structurée.
 
Bon courage mon ami !
 
Jan
Fabrice, Jan,

Merci pour vos messages.

Fabrice a écrit :En fait, même en parlant à quelques personnes (même ma compagne), je pense que seul les dépendants peuvent nous comprendre. Le forum est donc une aide inestimable. De mon coté, j'ai une amie dépendante affective et nos discussions me nourrissent beaucoup. Tu peux peut-être regardé du coté des groupes de discussion (type DASA, il y a des versions par téléphone).

Je pense que c'est aussi en partie pour ça que je continue de venir et de partager sur le forum (même si je n'ai ni l'assiduité ni la générosité de personnes comme toi et Jan).

Concernant une thérapie ou même les groupes type DASA, je ne suis pas sûr d'être prêt. D'un certain côté, le fait de venir partager sur le forum m'a déjà beaucoup coûté (et me coûte encore beaucoup) dans la mesure où c'est aussi une forme de reconnaissance de la dépendance. Aujourd'hui, je suis capable de reconnaître, pour moi-même, cette addiction. Le fait d'en parler à quelqu'un d'autre sans la distance que le permet le virtuel implique une forme de reconnaissance beaucoup plus large, sociale, que je ne me sens pas prêt à accepter. En grande partie parce que mon sentiment de honte est trop grand.
Du coup, je suis aussi conscient que cette solitude est dangereuse parce que je peux m'y enfermer, et parce qu'elle traduit peut-être aussi le fait que je ne suis pas allé encore au bout de la reconnaissance et « l'acceptation » de ma dépendance, et donc qu'il me reste encore du chemin à faire, chemin sur lequel je pourrais encore chuter.

JAN a écrit :Je rejoins Fabrice dans l’idée qu’une thérapie ou qu’une analyse sont de bons moyens pour avancer sur la dépendance, moyens peut-être indispensable. De mon côté ça a été quand même la combinaison entre ma psychothérapie, les échanges du forum, puis la méditation qui m’ont amené à construire mon vrai premier sevrage de maintenant 102 jours que je considère un véritable décrochage.

Effectivement, mais j'ai l'impression qu'on a tous nos stratégies, et que l'important est de parvenir à lutter, faire face, et avancer. Dans mon cas, le forum et une forme de rythme de vie que je m'étais imposé m'ont aidé pour un premier sevrage de près de 300 jours, au cours duquel j'ai aussi eu l'impression d'avoir vécu un vrai décrochage. Comme d'autres sevrages plus informels que j'avais pu faire par le passé, et qui ont parfois duré près de deux ans.

Concernant la méditation en pleine conscience, pas mal de monde autour de moi s'y met... J'y suis pour l'instant un peu réfractaire, et j'ai aussi un peu ma manière à moi de méditer (je me suis rendu compte que je faisais certaines choses dans un état manifestement proche de la pleine conscience).

Sinon comme beaucoup d'entre nous la période des congés approche, et je vais probablement me retirer du forum pendant deux semaines. Je me dis que ça peut aussi potentiellement me faire du bien, d'autant plus que j'avais voulu m'en éloigner il y a quelques temps et que je n'y suis finalement pas parvenu, entre autres du fait de tentations fortes ces derniers temps. Mais je pense que me déconnecter (assez largement de toute façon) pendant un moment me fera du bien.

(Et si vous pouviez éviter de tous quitter le forum pendant mon absence ça serait cool ; depuis mon retour, la dernière fois que je me suis absenté un peu longtemps il n'y avait plus Ekeiloh, Fred, etc.)
Nostrum !
 
Voir l’importance de la reconnaissance, même si tu ne la juges pas encore accomplie, est déjà une mise en route directe vers cette reconnaissance. Sa dimension se dessinera probablement d’elle-même… Il y a souvent du « il faudrait que… », mais j’ai appris que la vie dessine aussi les contours de ce que nous pensons nécessaire d’elle–même !
 
En ce qui concerne nos stratégies de décrochage je suis d’accord avec toi qu’elles varient selon nos sensibilités ! En parler mérite que j’apprenne comment tu t’y es pris par le passé. Mais pardonne-moi, je ne vais pas relire trop souvent ce qui tu écris sur ton parcours… lire que tu as décroché 300 jours et visiblement replongé me démoralise un peu et j’ai besoin de croire en ce que je vis maintenant pour garder la qualité de vie dans laquelle je suis en ce moment !
 
Ce qui nous ramène à la vertu de la méditation… Là aussi, à chacun sa façon de développer une certaine spiritualité, en tous cas je constate que la spiritualité nous est tous bénéfique.
 
Les éléments structurels de la chaîne pour nous permettre de décrocher se ressemblent, mais chacun les remplit à sa façon !
 
Bonnes vacances et reviens-nous requinqué !
 
Jan
Salut à toutes et à tous,

Les semaines qui ont passé ont oscillé entre des périodes où j'ai pu me vider la tête et ne plus du tout penser à la dépendance, et d'autres où des images, envies et fantasmes sexuels me hantaient. J'ai globalement tenu bon ; il m'est arrivé par deux fois à faire des recherches sur internet, de tomber sur des vidéos, de commencer la vidéo mais d'arrêter rapidement et de tout refermer. Je ne considère pas ça comme une rechute, mais ça m'incite à la vigilance... Et c'était à chaque fois le produit de plusieurs jours de pulsions sexuelles très récurentes. Lors de mes dernières grosses rechutes, j'ai aussi eu ces périodes de pulsions intenses, que j'ai du mal à maîtriser.

Mes pratiques masturbatoires sont un autre point de vigilance. Je me masturbe globalement peu (et ne considère pas cela comme une rechute) mais j'ai certaines pratiques que je sais plus critiques que d'autres. Une en particulier que j'ai évoquée dans ma présentation et que je parviens à juguler pour l'instant (des envies, mais pas de craquage ; je sais cette pratique beaucoup plus dangereuse pour mes rechutes que d'autres), et une autre que je suis en train de découvrir (masturbation anale) qui me semble, a posteriori, représenter un risque pour mon sevrage. Je suis en train de me dire qu'il faudrait que je tente de contenir également cette pratique pour éviter la rechute.

De la même manière, j'ai l'impression que mes pulsions masturbatoires (autres que « classiques ») sont souvent corrélées aux pulsions intenses que j'évoquais plus haut et que je ne sais pas comment maîtriser.

Voilà, donc je ne remets pas mon compteur à zéro, n'ayant pas franchi le Rubicon (et aussi parce que je considère que mon sevrage a bien commencé il y a 3 mois et des poussières), mais je suis conscient d'avoir plusieurs voyants dans le rouge et qu'il faut que je redouble de vigilance.
Mon précédent long sevrage a été beaucoup plus facile que celui-ci, où les pulsions ne diminuent pas (ou reviennent cycliquement). Mais la « bonne nouvelle » est que j'ai généralement du mal à résister à ces pulsions, mais que je tiens pour l'instant bon.
Depuis mon retour de congés la situation est très difficile ; je n'arrive pas à me défaire de mes pulsions, qui m'empêchent de m'encrer dans le réel et d'être efficace au travail. Je passe un temps fou à zoner, à tourner autour du pot, je me retrouve dans des cycles de recherches en ligne pour tout arrêter aussi tôt, pour reprendre un peu après, sans jamais aller très loin, mais en étant en permanence sur le fil du rasoir, au bord du gouffre. Je suis à deux doigts de craquer, de retourner sur des sites de discussion, de rencontre, retomber dans cette spirale douce-amère. Et pourtant je sais que j'idéalise mes périodes de dépendance, que je vais surtout en soufrir terriblement, que ça va à nouveau me consumer jour et nuit... Mais c'est dur de résister en ce moment.
C'est d'autant plus difficile de résister que ma compagne ne va pas bien depuis quelques temps, que ça me demande énormément d'énergie et que ça me laisse vide et en partie sans ressources pour avoir la force de combattre mes propres démons.
Par ailleurs, par moment je me demande à quel point le forum entretient ma dépendance ; le fait d'en parler, de lire les autres dans le détail de leur combat... ça a parfois un côté malsain, pervers, qui me déstabilise. Je ne sais pas à ce point si j'ai vraiment encore besoin du forum pour résister, ou si ce dernier va m'accompagner dans ma chute.
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