Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage d'Atarax
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Bonjour à tous,

En me reconnectant aujourd'hui, je vois que ma jauge était à 93% d'un sevrage d'un an. La date de début de mon sevrage était en avril dernier (de l'an de grâce 2015), pas mal non ? Pas mal, oui.
Mais en fait, depuis peut-être deux mois, j'ai violemment rechuté, et plus d'une fois. J'ai refait le « grand chelem » de mes rechutes, avec la grosse totale, et en tombant peut-être encore un petit peu plus bas que là où j'étais déjà arrivé. En soi, c'est une forme de réussite : à chaque fois toujours plus bas et plus profond ! En se donnant les moyens, on n'a jamais fini de creuser.

Inconsciemment j'ai fui le forum (OK, ça fait un moment que je n'avais pas fait un tour dessus, en partie parce que je me sentais plus ou moins hors d'atteinte, protégé, tranquille après ces victoires face à la dépendance), ce qui m'aurait obligé à faire face à ma rechute, à un moment où je n'avais pas spécialement envie d'y penser. Alors j'ai suivi les mêmes stratégies que par le passé : déni, suppression de toute trace de la rechute dans une forme de gueule de bois hallucinée, tentative d'oubli, montée à nouveau incontrôlable d'une forme de désir coupable, que j'apprivoise petit à petit, avec laquelle je joue, avant de chuter à nouveau en toute beauté entre plaisir, délectation et abhoration.

Voilà, ma dernière belle rechute s'est étalée sur la semaine dernière, avec un final en apothéose ce week-end. Même cycle que d'habitude, et puis ce midi, me voilà en train de reprendre une route que je ne connais que trop bien, en me mentant à moitié à moi-même (« non non, ce n'est pas une rechute, c'est juste pour voir, de la curiosité » ou que sais-je encore).
Et si j'essayais plutôt à nouveau de prendre une autre route, avec laquelle je m'étais familiarisée l'année dernière ?

Re-bonjour à tous. Ça va chez vous ?
bienvenue de nouveau.La route est parfois longue. Mais tenir presque un an est déjà une sacré victoire.As-tu l'impression de repartir de zéro ou bien conserves-tu des acquis ?

Ekeiloh

Ça va bien oui !

Et sinon eh bien tu as trouvé toi-même le chemin à suivre, celui qui te ramène vers une meilleure estime de toi-même. Bravo pour avoir su faire taire cette voix qui te menait vers la "curiosité" ! Et sache que le retour vers le forum n'est pas un échec, mais bien une victoire sur la dépendance !
Hello NostrumFellow!

Je découvre ton parcours. Je vois à quel point notre dépendance est complexe et vicieuse...

Je ne connais pas grand chose à ton parcours, mais je te félicite aussi du chemin que tu as déjà parcouru! Il faudra peut-être te concentrer sur les moments où tu as toi-même eu l'impression d'être pleinement dans ton sevrage et pleinement dans la logique de vie que tu te rêves en dehors de toute dépendance! Réveilles ces moments en toi et construis l'envie d'y retourner. Le chemin est peut-être là...

Bon courage!

Jan
olive73 a écrit :As-tu l'impression de repartir de zéro ou bien conserves-tu des acquis ?

Honnêtement ? Je ne sais pas.
En fait j'ai déjà eu des périodes de sevrage au moins équivalentes par le passé, et ce que j'en tire est à double tranchant (oui, je peux le faire, et oui, je peux rechuter même après une relativement longue période). Et je commence à connaître assez sérieusement tous mes mécanismes de dépendance (sexuelle, mais pas que), il n'y a pas eu spécialement de « gros piège » dans lequel je suis tombé, c'était un peu « business as usual ».

Ekeiloh a écrit :Et sache que le retour vers le forum n'est pas un échec, mais bien une victoire sur la dépendance !

C'est ce que j'essaie de me dire Wink En sachant que je pense que le forum a précédemment été une aide pour remettre le pied à l'étrier.
(Sinon je suis content de te voir de retour et en forme ! J'ai quand même suivi de très loin ce qui se passait sur le forum et je ne me suis pas manifesté, mais j'ai eu une pensée pour toi.)

JAN a écrit :Il faudra peut-être te concentrer sur les moments où tu as toi-même eu l'impression d'être pleinement dans ton sevrage.

Merci de tes conseils. Pas sûr de voir comment faire ça, mais je vais y penser Wink
Bon retour à toi sur le forum. Ekeiloh a raison, revenir est une victoire contre la dépendance. Il faut persévérer, essayer un autre chemin (on the road again). Je ne peux que te conseiller de venir ici parler de ton sevrage, de tes essais, de tes réussites (même les plus infimes), de tes doutes. Ecrire permet de poser les choses, d'avoir un regard distant, de plus il y a le retour des autres personnes du forum. Il y a aussi la solitude dans laquelle nous pousse la dépendance, le forum permet de rompre cette solitude, de ne plus être seul face à la dépendance. 
Au plaisir de te lire.
Fabrice
Hello Nostrum !
 
Chez moi beaucoup de choses passent par le ressenti, d’autres fonctionnent plus par la compréhension. Tout dépend comment tu fonctionnes.
 
Je voulais dire : Essaie de te remémorer les moments où tu as été dans ton sevrage et tu te sentais bien. Peut-être as-tu un souvenir concret, des événements, des moments avec des personnes, ou des images… Ils pourront t’aider pour retrouver les sensations quand tu as inconsciemment pensé que tu étais bien, où tu étais fier de toi, où tu comprenais que ta vie ressemble à celle que tu souhaitais sans dépendance.
 
Faire remonter ces souvenirs, ces images, ces sentiments peut éventuellement t’aider à reconstruire l’envie de revivre ces moments et donc de reconstruire un sevrage solide.
 
Bon courage !
 
Jan
Il me restait encore « un pont à brûler » pour pouvoir avancer sans me retourner (et éloigner autant que faire se peut des risques de rechute). Je viens de le brûler, non sans mal. Une partie de moi, n'attendant que de retomber dans mes travers, hurle à voir cette porte se refermer définitivement. J'ai beau savoir que tout ça m'est néfaste, une partie de moi s'en fout et ressent une forme de désir incontrôlable. Les jours à venir vont être sympas.

Par ailleurs, ces dernières semaines la dépendance ne m'a pas aidé à être efficace dans mon boulot, et j'ai accumulé du retard qu'il est difficile d'affronter. C'est dur de trouver la motivation pour faire face, et ce léger désespoir est un terreau parfait pour rechuter (« à quoi bon ? », me sussure une petite voie). Les jours à venir vont être sympas (bis repetita).

Fabrice a écrit :Il faut persévérer, essayer un autre chemin (on the road again). Je ne peux que te conseiller de venir ici parler de ton sevrage, de tes essais, de tes réussites (même les plus infimes), de tes doutes. Ecrire permet de poser les choses, d'avoir un regard distant, de plus il y a le retour des autres personnes du forum. Il y a aussi la solitude dans laquelle nous pousse la dépendance, le forum permet de rompre cette solitude, de ne plus être seul face à la dépendance.

En tout cas j'essaie de reprendre le chemin que je connais déjà pour lutter.
Je suis assez d'accord avec toi sur le fait d'écrire pour prendre du recul. J'ai en plus l'impression d'avoir une forme de responsabilité, d'engagement à honnorer, en venant partager tout ça avec vous. Je fais sûrement un effort supplémentaire parce que, d'un côté, le groupe me regarde et « attends » quelque chose de moi. C'est sûrement un peu confus, mais en bref, le forum est une motivation supplémentaire.

JAN a écrit :Chez moi beaucoup de choses passent par le ressenti, d’autres fonctionnent plus par la compréhension. Tout dépend comment tu fonctionnes.

OK, je comprends mieux. En fait, je marche beaucoup plus à la compréhension qu'au ressenti. J'ai tendance à me définir comme quelqu'un d'extrêmement rationnel et cartésien et c'est donc plutôt cette approche qui me parle. A contrario, je me sens un peu paumé en lisant tes conseils, parce que ça ne trouve pas de résonnance avec mon mode de fonctionnement...
Pour réagir à ce que dit Jan, parfois il faut laisser la rationalité, l'envie de tout comprendre, sur le bas coté de la route. Comme toi, je suis très rationnel (et mon travail m'y pousse énormément). Mais je pense qu'il faut parfois se laisser surprendre par une émotion, une sensation. Ne pas vouloir nécessairement comprendre, mais juste ressentir, laisser venir les choses. Il y a plein de choses que je ne comprends pas, mais en se télescopant elles font sens. C'est assez difficile à expliquer, car nous sommes dans le ressenti.
Un exemple, il m'arrive de ressentir une présence près de moi, une forme de chaleur. Mon esprit cartésien balaiera cette présence d'un revers de la main... et bien j'ai accueilli cette présence, j'ai ressenti sa tristesse, je l'ai réconforté... Et à travers cela, je vais mieux. Maintenant si tu me demandes d'expliquer, je n'ai aucune explication... Et c'est un scientifique qui te parle pourtant...

Peux-tu nous en dire plus sur ce pont que tu as brûlé ?
Si j'ai bien compris ce que j'ai lu en filigrane dans tes interventions Fabrice, je pense qu'on a pas mal de points communs en terme de formation et de parcours professionnel. Mais laisser la rationalité de côté est quelque chose que je ne sais globalement pas faire ; rien que d'y penser, j'en ai presque un rejet physique.
Et honnêtement, je ne suis pas sûr de vouloir faire des progrès sur ce point dans la mesure où je considère ma rationalité comme une composante intrinsèque de ma personnalité.

Ma dépendance se structure énormément autour des réseaux virtuels, et j'ai tendance à avoir pas mal d'adresses, de comptes en tout genre qui me permettent d'entretenir les connexions (dans tous les sens du terme) dont j'ai besoin pour assouvir mes désirs. Quand je fais un grand ménage, j'ai tendance à en oublier certains (parfois plus ou moins volontairement, parfois parce que c'est plus ou moins compliqué), ce qui reste une porte ouverte vers la tentation lorsque j'y reprense ou que je retrouve un moyen d'y avoir accès. J'ai simplement fini le « grand ménage de printemps » aujourd'hui !
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