Dépendance sexuelle

Version complète : Le parcours de Bruno
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Salut Bruno,Juste un petit passage sur ton post pour te dire que je trouve tes posts souvent très "justes" et pertinents.Ton expérience sur le sujet est très intéressante, j'ai eu pas mal de réponses rien qu'en lisant certains posts.Bonne route.
Suis d'accord avec Teddy. Bon anniversaire pour ces  6 mois! Je te suis (4 mois aujourd'hui pour moi). J'espere que tu vas bien et que tu poursuis ton parcours dans la sérénité.
Bonsoir tout le monde. Je reviens après quelques jours de vacances.Effectivement, cela fait 6 mois que je suis sobre. Hier toutefois, j'étais en difficulté. J'avais des envies très fortes de reprendre contacts avec des prostituées, de retrouver certaines annonces, afin de l'exciter. J'avais baissé la vigilance dans les jours précédents en laissant les pensées, les souvenirs et les fantasmes s'installer. Celles-ci font vite leur oeuvre et réactive la dimension nostalgique de la dépendance. Toutes les illusions aussi (du genre "tu te prives d'un plaisir", "tu n'es qu'un peureux", "t'imagines toutes les expériences sexuelles que tu laisses de côté" ?). La nuit précédente, j'ai peu dormi. l'angoisse de l'insomnie m'avait donné envie de me masturber. Je sais que je dois continuer à travailler sur mes angoisses pour ne pas les laisser prendre le pouvoir, car c'est bien en moi que cela se joue.Aujourd'hui, j'allais beaucoup mieux. Je suis parvenu à ne pas laisser mon regard traîner, à avoir des pensées positives pour les filles croisées à prier pour elles etc... C'est vraiment un travail du quotidien qui exige aussi aucune compromission avec la maladie, de même qu'une conversion du coeur est nécessaire pour ne plus consommer les choses et les personnes, mais leur donner du bien. Je suis en train de lire "'L'évangélisation des profondeurs" de Simone Pacot qui fait pas mal écho à ce que je vis. Bon courage, tout le monde. 
Bonjour tout le monde. Je vais bien pour le moment. Je parviens à abandonner chaque pensée de luxure quand elle se présente. L'important est que je reste dans le lâcher prise et l'instant présent. Car quand je commence à me projeter et m'imaginer au seuil de la mort, j'en suis vite à regretter les expériences sexuelles que j'aurai laissé passer dans l'abstinence. Tandis que quand je suis de plain pied dans ma journée, je parviens à cultiver des valeurs plus spirituelles, à penser aux autres, à être dans le respect et le désir de bon plutôt que dans celui de consommer.Mais je dois  rester vigilant. La moindre image (exemple, j'ai vu une photo de la jeune prostituée concernée dans l'affaire Berlusconi sur la page d'accueil de yahoo), la moindre fille croisée dans la rue, le moindre souvenir de ma consommation, réveille tout de suite l'excitation. Je sais que je ne peux plus laisser ces images traîner dans la tête et que je dois mettre tout de suite autre chose dans la tête (la prière, des pensées positives etc).Je parviens à mieux vivre les périodes d'abstinence que je m'impose dans le mariage, et je me rends compte qu'au final, le sexe peut n'être que facultatif. Bon courage tout le monde. 
Au passage, j'ai lu cela, hier soir, dans le livre d'un théologien orthodoxe : "La mère est perdue à jamais. Il nous faut mourir". Mourir, comme le grain qui meurt pour donner vie à autre chose. C'est tout le combat de ma sobriété, cela, de cesser de chercher à redevenir foetus, à me fondre dans la mère nourricière. Il nous faut mourir pour naître. 
Salut Bruno,Ce que j'apprécie et je retiens dans tes posts c'est le fait de filtrer la particule qui peut sembler insignifiante, "ridicule" aux yeux de certains mais au final c'est le premier maillon d'une chaîne qui nous amène à la rechute.A en voir tes résultats ça en vaut le coup.Ce qui m'amène à ma dernière rechute où je me suis autorisé au départ ces petites particules et à la fin je ne filtrais plus rien du tout. Direction : la rechute.Bon courage à toi. 
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Citation : Bruno59 a écrit: "La mère est perdue à jamais. Il nous faut mourir".

 

Merci Bruno, pour ma part je ne l'aurais pas conceptualisé "tout seul". Très intéressant comme image. Je sens bien aussi ce que cela veut dire que de sans cesse tenter de revenir au sein maternel, à la sécurité, à l'union parfaite contre le monde extérieur et ses dérangements. C'est tout à fait le genre d'illusion que l'on se recréé temporairement lors de nos séances de MB compulsive. La fille du porno est une image, une fiction sensée rendre compte d'une relation que l'on aurait avec elle, alors qu'il n'en est rien. Et, neurohormones mises à part, tout repose sur cette illusion d'union totale dans le coït, en fait. Elle ne demande rien, offre "tout", et le temps n'existe plus dans ce ridicule intervalle qui sépare le clic du sopalin. Illusion, encore une fois : la pauvre fille est bien réelle, c'est une esclave, et nous sommes des branleurs compulsifs ; une fois passé notre bien piètre orgasme d'onaniste, nous (re)prenons conscience un instant de notre condition, et là c'est l'horreur. Quand le masque tombe, la douleur se réveille.

Donc il nous faut mourir, ou en tout cas « renaître », dans la mesure où cela implique que l'ancien « Moi » meure, soit fondu et reforgé pour donner quelque chose de nouveau et de sain. Pas facile d'aller jusqu'aux racines, d'aller secouer nos fondations pour faire tomber le superflu et se retrouver enfin, prêts pour de nouveaux voyages au-delà de nous-mêmes. Cela change un peu de notre garçonnière virtuelle, de l'étroitesse de notre écran. Cela change de la mécanique branlante et pathétique sur laquelle nous faisons à tort reposer nos espoirs les plus profonds.

Décider d'un truc comme ça, c'est cesser de prendre sa vie pour une loterie, c'est accepter le changement dans ce qu'il a de plus radical, et aussi de plus naturel. C'est refuser l'immuable, et prendre le paradis maternel originel pour ce qu'il est : une étape, rien de plus. Un moyen, et non une fin. S'agit de mûrir, les gars !

Bonjour tout le monde. Quelques nouvelles. J'étais seul chez moi ces derniers jours, mon épouse étant partie en déplacement. Ma solitude offre toujours l'occasion de mettre à jour les mécanismes de ma dépendance. Si l'idée de contacter des prostituées ou d'avoir du sexe en dehors du mariage d'une manière ou d'une autre m'est passée par l'esprit (mais tous les jours, ces idées se présentent, l'intensité et ma capacité à les abandonner et les confier à Dieu différant selon les jours), je n'ai pas eu d'obsession, ni même en réalité envie de retourner à la consommation. La prière et le partage à d'autres me permet de conserver de la distance.Je vois en revanche à quel point ma solitude peut révéler un fond de peurs, qui me semblent largement être infantile. Le soir, notamment, j'ai besoin d'être rassuré à propos de mon épouse. J'ai toujours cette peur qu'il lui arrive quelque chose. Il y a un an de cela, j'avais rechuté dans du téléphone rose parce que je ne parvenais pas à la joindre et parce que je voulais absolument faire quelque chose qui calme mon angoisse. Cette semaine, il y a eu un soir où j'ai rechuté dans la compulsion alimentaire (sucre). Dès le lendemain, j'étais en réunion Outremangeurs anonymes et j'ai resitué les bases de ma sobriété (ne pas manger en dehors de trois repas par jour, éviter les aliments dangereux, appeler tous les jours quelqu'un du programme).Aujourd'hui, je crois que je parviens à accepter cette anxiété, à la confier à Dieu dans la prière. Je pense que j'accepte un peu mieux ma fragilité et ma maladie émotionnelle. Comme le dit mon psy, je dois accepter ce que je suis, apprendre à mettre mes émotions à distance, car je ne ferai pas disparaître mes caractéristiques psychologiques. Un soir de cette semaine, j'ai eu du mal à m'endormir et j'ai senti la luxure présente dans tout mon corps. Elle suggérait de la masturber ou du moins de la caresser pour me calmer. Mais j'ai aussi ressenti une vraie paix en lâchant prise face à cette demande - une paix d'esprit bien supérieure au plaisir éphémère de l'excitation sexuelle.Je sais que je suis un sexolique et que mon problème n'est pas de ne plus avoir de pulsions et de pensées de luxure, mais de ne pas nourrir ma maladie et de retrouver la confiance dans ma Puissance supérieure, car elle seule pourra me transformer.Aujourd'hui, j'ai des envies plus présentes que ces derniers jours de consulter des annonces d'escorts. En deux clics, je sais quoi faire. Je suis fatigué et stressé par le travail et donc plus perméable aux attaques de luxure. Mon réflexe de dépendant m'inciterait à répondre immédiatement à l'appel. Mais je sais déjà ce qu'il y a au bout et je n'ai pas envoe d'y retourner. Ceci étant, je suis impuissant face à cette force si puissante de la luxure. Je ne peux m'en remettre à une force encore plus puissante qu'elle. Je sais qu'au bout du lâcher prise, il y a cette paix d'esprit dont je parlais et que la frustration - si on lui accorde de l'importance - cherche à empêcher de voir.Je peux vivre des manques, mais je sais que ceux-ci vont passer - car tout passe - et qu'ils sont une occasion pour moi de progresser un jour à la fois. Ma maladie essaye chaque jour de me sortir de mes 24 heures et de me projeter à la veille de ma mort pour que je me dise que je suis en train de louper des tas d'occasion de vivre des expériences excitantes. La maladie est très rusée. Tous les jours je peux rechuter, même quand je vais bien. C'est pour cela que j'évite les endroits où il y a trop de monde, que j'évite de regarder les femmes et que j'ai restreint fortement mon temps mon temps sur odinateur (une fois que j'aurais écris ce message, je vais aller travailler sur papier dans une salle de réunion).Pour un drogué du sexe, je ne vais pas si mal, au fond. :-) Bon courage tout le monde. 
Je vais également prendre de la distance avec le forum. Bon courage tout le monde. 
Si tu en ressens le besoin c'est qu'il le faut. Bon courage Bruno , merci de ton soutient sur le forum et à bientôt. Tient bon.
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