Dépendance sexuelle

Version complète : À propos des fantasmes
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Salut tout le monde !!

Moi ausi je m'en sors très bien. Dès qu'une obsession arrive, je la chasse. A force, elle ne vient plus aussi souvent qu'avant. C'est donc peut-être le signe que je suis, comme vous, sur la bonne voie.


Preuve qu'on peut tous en sortir.


@ ++
Merci pour vos témoignages les gars ! Ça fait du bien de vous lire !

J'espère en arriver là, un jour... :trefle: :zen2:
Je poste ça ici, car ca continue de trotter dans ma tête.
J'ai rêvé de sexe la nuit précédente. Je suis abstinent de mes comportements déclencheurs, je vais même dire que je vais bien car je n'ai absolument pas envie de compulser, mais ce rêve m'a quelque peu "bousculé".
Il commençait par deux portes fermées. Puis je me retrouve dans un chambre. Un mec est dans un lit, un vieux. Apparemment c'est moi. Puis le rêve se poursuit pâr une relation homosexuelle, passive pour ma part, que je ressens disons très... concrétement. C'est assez brutal même. Voilà. En attendant que j'en parle à mon psy, si ça dit quelque chose à quelqu'un...
le décryptage des rêves est une "science" hasardeuse....
pour ma part, je fais des rêves érotiques les jours qui suivent une rechute, quand le manque physique est alors bien vivace... on nous disait en philo l'année dernière que certains rêves, enfantins comme on les appelait servait, à apaiser le corps, par exemple j'ai soif, je rêve que je bois, soit à "protéger" le sommeil d'un stimuli extérieur (bruit, lumière...)!

mais ça n'a pas l'air d'avoir un rapport avec ton cas...
Bonjour tout le monde.

Un des outils DASA suggère cela : "faites le plein de repos". Il est clair qu'en ce moment, le repos m'est nécessaire. Le boulot me fatigue, me stresse, m'angoisse parfois, et je termine la semaine presque sur les genoux. J'évite toutefois de dépasser les bornes, comme je le faisais auparavant mais tout cela est plutôt intense et me demande pas mal d'efforts. Qui plus, je dors environ 5/6 heures par nuit (ou je peine à m'endormir, ou je me réveille tôt sans parvenior à me réendormir).
Pourquoi je vous raconte cela ? Parce que la fatigue me fragilise. Elle m'impose une vigilance impérative. Ce matin l'envie de sexe compulsif était présente et l'idée d'y retourner, de me résinscrire sur un site pour rencontrer m'est tournée autour. Le souvenir de pratiques passées cherchait à se présenter sous des atours agréables et à chasser celui de la souffrance consécutive à mes errements d'hier. Par ailleurs, hier je me suis cartonné à la bouffe. J'en ai encore une p... de gueule de bois ce midi. Faut vraiment que je me sèvre aussi de ce côté-là, et que j'évite d'alimenter la pompe à petits gâteaux et chocolat.
Heureusement, je ne suis pas dans l'obsession sexuelle comme je l'étais au début du sevrage. La tentation ne se transforme plus nécessairement en obsession et ce changement est appréciable, croyez-moi. Pour ceux qui souffrent encore aujourd'hui, je peux témoigner que c'est possible de ne plus être possédé par l'obsession. Mon approfondissement spirituel du programme en 12 étapes des AA et de DASA a solidifié les bases de mon rétablissement. Je sais qu'aujourd'hui, je peux faire le choix de l'abstinence et mettre en place tout ce qui permet de la renforcer. Je vais bien. Et cela je le dois aussi à l'existence d'un forum comme celui-ci.

Bon courage tout le monde.

:-) :Hello:
Bon courage à toi Bruno !

ça remet en place de lire ça. Pi' c'est vrai que c'est super important le repos ;-)
En cherchant un texte pour tout autre chose, je tombe sur ces réflexions à propos du psychanalyste Erich Fromm et notamment ce lien
http://1libertaire.free.fr/EFromm01.html

dont cet extrait qui me semble évoquer de très près bien des maux dont chacun et la socièté souffrent. cela peut permettre de comprendre ce qu'il y a à l'origine de la dépendance.

Citation :3. Le choix de la mise en scène de la réalité

Une troisième découverte de Fromm est directement liée à la compensation de l’être par la tendance à l’avoir. Le besoin d’avoir ne s’étend pas qu’aux marchan-dises, aux relations ou aux valeurs, il comporte aussi une nouvelle appréhension de la réalité. Pendant des siècles nous avons été habitués à vouloir vivre la réali-té de façon à percevoir et comprendre les lois qui la régissent, et à essayer de la façonner selon ces lois. Voilà pourquoi la perception de la réalité est devenue de plus en plus difficile. Ce qui compte, ce qui marche, c’est de mettre la réalité en scène et de donner la prééminence à cette prééminence à cette mise en scène de la réalité.

L’alternative: perception et étude de la réalité ou construction et mise en scène de la réalité a toujours existé. (Il suffit d’évoquer la façon dont le religion a présenté une réalité illusoire à l’époque de l’absolutisme). Les progrès de la technique et de la production industrielle, mais surtout les techniques électroni-ques médiatiques et l’industrie du divertissement ont donné une fabuleuse force de séduction à la mise en scène de la réalité, au détriment de la perception du réel avec tout ce qu’elle comporte de difficulté, de souffrance et d’insuccès. „So-ciété de divertissement”, „société du sensationnel”, „société d’information” - quel-le que soit la terminologie à la mode aujourd’hui – tous ces termes reposent essentiellement sur la mise en scène de la réalité. L’univers artificiel de Dis-neyland ou de Miss Saigon est plus excitant, plus passionnant que l’expérience vécue de la nature ou que la relation avec son petit ou sa petite ami(e). L’information fournie est plus crédible que celle découverte par soi-même; on se sent davantage chez soi dans les mondes virtuels créés par l’homme que dans ses quatre murs. La fascination pour les drogues, les manipulations hallucinogè-nes et les substances actives s’explique par la préférence accordée à une réalité que l’on crée artificiellement. Le „cybermonde” est „in” parce que la réalité que l’on a fabriquée est considérée comme plus vraie et plus parfaite que la réalité concrète.

Derrière la faveur grandissante accordée à la mise en scène de la réalité, et en particulier à la mise en scène d’une réalité virtuelle, se cache une détresse croissante; celle de ne plus vouloir ou pouvoir percevoir ce qu’il y a de difficulté, de frustration, de souffrance, d’échec ou de destruction dans la relation avec la réalité et avec soi-même. De moins en moins d’hommes sont prêts à supporter les ambivalences et les frustrations, et donc à accepter que nous soyons à la fois nantis et en échec, que la réalité qui nous entoure soit à la fois belle et mena-çante, que d’autre êtres humains soient pour nous source de bonheur et de peine etc. La capacité à supporter l’ambivalence de la réalité et de notre propre vie est un signe de maturité psychologique, elle caractérise l’état adulte.

Quand de nos jours de plus en plus de gens préfèrent la mise en scène vir-tuelle de la réalité à la réalité vraie mais ambivalente, cela conduit à un affaiblis-sement significatif des fonctions dites ‘du moi’ et par là même à de graves déficits psychiques. Une des fonctions importantes de notre moi est, par exemple, le contrôle de la réalité; c’est à dire la capacité à distinguer ce qui est effectivement donné de ce qui relève de nos aspirations et de nos rêves. Si le contrôle de la réalité ne fonctionne plus, il est impossible de distinguer nettement le possible du probable, et l’on se sent alors menacé par tout un chacun; ou bien on est gou-verné par des pulsions non adaptées à la réalité et l’on se sent complètement „impulsif”. En réalité, les souhaits et les besoins ne sont aucunement l’expression de la spontanéité mais d’une incapacité à mesurer ses désirs aux exigences de la réalité.

Une autre fonction du moi est de pouvoir différer la satisfaction d’un besoin. Or celui qui opte pour la mise en scène de réalités virtuelles pourra toujours tout obtenir immédiatement. De plus, la préférence accordée à la mise en scène de la réalité a pour conséquence l’incapacité à supporter l’échec. Or la capacité à sur-monter les frustrations est une des conditions nécessaires à toute vie en société; elle est donc une fonction indispensable du moi.

La vérité psychologique est que l’ambivalence de toute expérience de la ré-alité est d’autant mieux supportée et surmontée que nous sommes plus aptes à vivre en fonction de nous-mêmes et à voler de nos propres ailes. Celui qui sait vivre selon ses propres capacités ressent mieux la stabilité de son moi („force du moi”) et se comporte mieux face à la réalité („sens de la réalité”); il peut supporter plus facilement les échecs („tolérance à la frustration”) et mieux accepter la fini-tude, la mort („aptitude à supporter la douleur”).

Dans son premier ouvrage La peur de la liberté (1941), Fromm avait montré que les hommes dont le moi est affaibli compensent ce manque en élaborant des „pseudo-réalités”. Il illustra alors cette démarche en la rapprochant de l’expérience hypnotique, parlant de pseudo-pensée, de pseudo-sentiments, de pseudo-volonté et de pseudo-action. De façon provocante, on pourrait dire au-jourd’hui que la réalité qui nous est présentée à travers la publicité et les médias conduit à une hypnose collective; et qu’il n’est pratiquement plus possible de dé-terminer si ce que la majorité pense ou ressent est le produit d’une hypnose de masse ou le résultat d’une connaissance vraie de la réalité. C’est pourquoi les postmodernes rejettent comme illusoires et démodées la question de la vérité et la recherche de la réalité. Dans les années 70, Fromm parlait de l’homme „cy-bernétique” comme d’un homme piloté de l’extérieur. Et il établissait un rapport entre le fonctionnement de l’homme cybernétique et les réactions schizophrènes (La passion de détruire, 1973, p. 354.). Ainsi Fromm en arriva-t-il même à parler d’une „société aliénée” („insane society”, ibidem.), car le schizophrène préfère lui aussi la réalité virtuelle, reconstruite, à la réalité donnée. On ne doit qu’aux cir-constances actuelles que la réalité virtuelle soit devenue une réalité collective si largement répandue, que ceux qui s’y soumettent ne se considèrent plus comme fous et ne sont plus, de ce fait, des psychotiques au sens clinique. L’affection provenant de leur rapport dé-placé à la réalité est une „pathologie de la normali-té”.
Faudra que je revienne lire ça, là ça fait trop long pour ce soir, surtout dans l'état dans lequel je me trouve.

Mais ça m'a l'air fort intéressant, merci Bruno de partager ça !
Bonjour tout le monde.

Je pars trois semaines en congés, et je n'aurais la plupart du temps pas d'accès Internet. Courage à tout le monde et notamment pour ceux pour qui c'est plus dur. Pour ceux qui ont mon tél, n'hésitez pas à m'appeler au cas où.
J'espère revenir retrouver des amis en pleine sobriété ! :-)
Bonnes vacances Bruno ! Tu mérites bien un peu de recul par rapport au forum vu tout ce que tu partage ici ;-)

Courage à toi aussi !
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