Dépendance sexuelle

et à dans deux semaines, quand je repasserai

Un long point d'étape sur mon sevrage.

Je viens d'atteindre les 15 jours de sevrage. Un record depuis que je suis sur ce site. Pour être honnête, ce n'est pas vraiment un sevrage clean et net, mais cela n'a aucune importance, car il y a un vrai progrès. Pour le détail, j'ai été visualisé à 2 reprises du porno (sur le PC de ma compagne) dans les 48h après ma dernière rechute. Mais à chaque fois, j'ai repris mes esprits, j'ai réfléchi, j'ai pris du recul et je m'en suis éloigné. Depuis 13 jours, j'ai essayé plus ou moins vainement de contourner 3 ou 4 fois K9 en procrastinant dur. J'ai donc bien sûr visualisé un peu de porno (le peu qu'on peut trouver en contournant K9) mais même chose, j'ai réussi à m'en détourner.

C'est donc une certaine fierté.

L'autre étape importante est mon premier RDV Psy au CPCT. J'ai été agréablement surpris, un RDV c'est rien. Mais la méthode m'a interloqué. Ce fut très dynamique, stimulant, pas de fil conducteur, des questions, des relances, on passait un peu du coq à l'âne. Bref car inférieur à 45 min, mais énigmatique et dense.  Sur le coup, j'en suis sorti dans un état bizarre. Mais le lendemain, je me suis senti mieux...pourquoi ? pas de réponse! Mais en y repensant, j'ai l'impression que ce premier échange avec un vrai Psy (Jusque là, j'étais suivi par l'infirmière conseil du CMP, que je remercie pour l'aide qu'elle m'a apporté et continue à m'apporter) avait déjà amplifié le changement débuté depuis l'acceptation de ma dépendance en mai dernier (je n'ai jamais vraiment détaillé mon histoire mais la prise de conscience partielle date déjà de plus de 2ans et demi).

L'autre point est la reprise d'un boulot avec de l'envergure. Cette reprise m'a aidé à récupérer un statut. Cela est tout de même un vrai plus dans le chemin de la guérison. Mais voilà, reprendre un boulot de cadre sup, c'est se confronter de nouveau à mon manque de confiance en moi, à ma procrastination (ça va mieux mais ce n'est pas encore résolu), et à ma peur de ne pas être à la hauteur.  J'ai décidé d'arrêter de parler de peur des autres, car c'est faux, mes relations se passent toujours bien. La peur que j'ai, ce n'est pas la peur des autres, c'est malheureusement LA PEUR DE MOI MEME.

Cette reprise d'activités fait du bien, mais elle est aussi difficile. Je suis super angoissé, super stressé, la boule dans le torse est présente quasiment en permanence. Tous les matins, ce stress accompagné de l'hyperactivité mentale résultante des sollicitations fait que je me réveille tous les jours aux aurores, après quelques heures trop courtes de sommeil. Sauf que maintenant, cette angoisse, je l'accepte. OK elle est là...Ben elle est là...Essayer de la contourner ne fait que la renforcer. Je suis angoissé... je suis stressé...OK, c'est comme ça, pas la peine de fuir, de toute façon je ne peux pas me fuir, car je suis moi.  Et le simple fait de réfléchir comme ça, ça m'aide. Je m'aperçois que cet état d'esprit, fait que l'angoisse diminue dans la journée, je me suis même surpris à me dire qu'elle avait disparu, que j'étais plus apaisé. En fait, en journée, il y a eu de gros progrès. Malheureusement, le subconscient ne suit pas encore, c'est la raison de mes nuits tronquées. Le psy a peut être agit un peu sur ce subconscient.

Sinon, je continue à méditer tous les matins. La semaine avant ma reprise, j'ai été capable d'atteindre à deux reprises des états de consciences nouveaux pour moi. La première fois, l'espace physique avait été concentré à l'extrême, très dense mais rassurant.  C'est comme si, j'était un méga quasar ultra dense et lumineux. La deuxième, le temps avait disparu, malgré une sensation d'éveil et de conscience renforcée...au sortir de la méditation, en regardant l'heure, j'ai vu que j'avais médité plus de 1h20 alors que normalement, je médite 20-25 min. Par contre, depuis que j'ai repris un activité, j'ai beaucoup de mal à chasser mes pensées. Mes méditations se sont raccourcies, et se rapproche plus d'une relaxation que d'une réelle méditation.

Pour ceux qui hésitent sur la méditation et qui se pose des questions sur la vie spirituelle (quelques posts ont débattu du sujet), je vous encourage à trouver votre voie, votre façon de faire. J'ai commencé tout seul, il y a un peu plus d'un mois, après avoir lu très brièvement un livre sur le sujet et un ou deux sites internet. J'ai commencé à travailler sur ma respiration dans le silence, assis, à me concentrer simplement sur ma respiration. Bien que je sois un athée convaincu, un rationnel scientifique...cela ne m'a pas empêcher de développer un embryon de vie spirituelle et intérieure. Pour moi, il n'y a pas de puissance supérieure qui agit sur nos vies...Le domaine du divin ou du paranormal recule parallèlement aux avancées de la science...Pour finir ce passage, qui n'a peut être pas lieu d'être, la méditation fait clairement parti des outils qui m'aident à progresser sur la voie de la guérison.

 J'avance sur la voie de ma libération. Un pas après l'autre...La dépendance, la souffrance n'est pas encore derrière moi. J'ai cependant encore peur. Cette sensation de vide est encore là, mais j'essaie de combler ce vide.

Bonne continuation,