Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage Rainyday
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Bonjour Rainyday,

Je viens de lire vos derniers échanges et deux choses me viennent à l'esprit :

Tout d'abord, tu écris : "Par contre, c'est quand même le premier à me dire non. Alors soit mon addiction a augmenté avec le temps, soit il la gère moins bien que les autres...". Comme Ekeiloh je serais tenté de penser que ton copain gère sans doute mieux ta dépendance que les autres ! Il met des limites. Tout donner à un dépendant ce n'est pas l'aider, au contraire. La dépendance est sans limite alors mettre des limites et apprendre à ce que l'on dise "NON" à un dépendant est vital.

Et ensuite, quand tu écris : "C'est ausi ma manière d'être le plus proche de lui. C'est le moment où l'on s'offre à l'autre sans artifice et c'est le moment où l'on peut avoir le plus de tendresse possible. Les corps se mélangent. Je fond en lui si vous voulez.", cela me fait penser à de la dépendance affective. Tu l'as sans doute déjà lu ailleurs sur le forum, mais la dépendance sexuelle s'accompagne aussi souvent d'une dépendante affective. Il y a souvent des carences ou un manque au niveau affectif et le sexe tout comme le couple peuvent devenir des refuges. Perso, j'ai connu cela. Jusqu'en octobre dernier je n'existais principalement qu'à travers mon couple et je me réfugiais aussi dans le porno. Grâce à ma thérapie j'ai compris que les deux renvoyaient à la même chose : un manque affectif qui dans mon cas s'est construit tout petit. Dans ce que tu racontes, on voit bien que tu as un besoin affectif très fort vis-à-vis de lui. A creuser je pense...
Merci Ekeiloh. De ne pas me juger et de ne pas forcer la chose. Vous êtes tous tellement conscients que "c'est mal" et vous êtes tous tellement combatifs face à votre addiction que parfois je me demande si j'ai bien ma place ici. Je me complaît dans ma merde et j'aime tellement le sexe et mes shoot que je ne veux pas m'en défaire. Même si par moment je me dis que c'est pas normal d'être ce que je suis et que ça me fait souffrir. 
Puis j'ai des moments d'angoisse terrible. C'est tellement envahissant que ça prend toutes les sphères de ma vie et de ma  personnalité. J'en viens à avoir peur d'être folle, j'en viens à passer des heures et des heures à éplucher les articles scientifiques et détailler mes symptômes pour comprendre ce qui se passe dans mon foutu crâne. Je rumine sur tout et tout le temps. C'est une manière obsessionnelle d apaiser nos angoisses nous les anxieux, mais ça prend des proportions handicapantes. Tout est matière à réflexion, à introspection et à critique chez moi. C'est épuisant. 
Bien sûr que si tu as ta place ici ! Que l'on soit combatif ou non, chacun a sa place ici...

Tu demandes parfois si tu es vraiment addict. La réponse est dans ton dernier message. Tu dis que ça te fait "souffrir", que tu as des "moments d'angoisse terrible" et que "ça prend toutes les sphères de ta vie et de ta personnalité." Tout est dit ici. Un comportement n'est pas problématique en soit tant qu'il ne devient pas envahissant et ne suscite pas de la souffrance. C'est la ligne rouge. Or chez toi, elle est franchie, n'est ce pas ?

C'est normal au début de se complaire dans sa merde. On passe tous par là au début. Tu ne veux pas t'en défaire, certes. Mais pourtant tu es ici sur ce forum et tu continues à venir écrire. Et pourquoi ? Je crois que tu connais la réponse au fond de toi. C'est parce que tu sens bien que même si tu ne veux pas lâcher le sexe et tes shoot, il y a quelque chose qui ne va pas.
Rainyday, tu en es là ou tu en es. Ne te comparre pas à tel ou telle du forum. Tu viens ici, tu dis ce que tu veux si cela te libère de l'isolement.

La défoulerie dans le sexe solitaire, on connaît tous cela, et quand on est dedans, et bien on ne réfléchit pas trop.

 un moment, cela va se tarir, et là, il faut que ce vautrage devienne un levier pour avancer. L'important c'est ton bonheur, c'est toi qui sait si tes habitudes solitaires t'aident à passer un cap, ou t'enferme dans une prison.

Ekeiloh

Courage Rainyday,

Je connais bien ça, j'y suis passé par cet état plus qu'anxieux, pendant des années: tout le temps cogiter, ne rien laisser passer mais impossible de comprendre exactement comme je voudrais... Tu as parfaitement ta place ici, parce qu'à un moment, tu as dit "ya un problème". C'est compliqué, c'est long, c'est difficile, et il n'y a pas de règle: que ton sevrage prenne un jour, un an, ou dix ans à se mettre en place, le chemin est tellement bénéfique que l'un n'est pas mieux que l'autre.

Et ne doute pas de ce que tu peux apporter au forum: déjà parce que chacun à quelque chose à apporter, ne serait-ce que sa personnalité. Ensuite, parce que tes interrogations peuvent soulever des questions pour nous-mêmes, des petits tas de poussière qu'on avait bien planqué sous le tapis, puis qu'on a piétinés, écrasés, oubliés, mais qui sont là, qui pollue notre salon mais que nous ne voulons pas voir.

Le forum s'appelle "dépendance sexuelle". Pas "sevrage sexuel", ou "anciens dépendants", ou "admets ou crève". On est là, quoiqu'il se passe, même si tu n'y arrives pas, même si tu n'as pas besoin de nous, même si tu as des doutes. On existe, et toi aussi. C'est tout ce que signifie ce forum.

Avance à ton rythme, c'est bien de prendre ton temps, tu as plus de chances d'observer les petites fleurs qui poussent sur le bord du chemin. Et on est là pour t'aider à reprendre la route si besoin Smile
Bonjour Rainyday,
je ne voulais pas te paniquer, ni te questionner sur ta présence sur ce forum. Nous avançons tous à notre rythme en trouvant tous des solutions. Nous bidouillons et nous avançons. Je me souviens maintenant que nous avions eu déjà une discussion semblable. Pour nous tous c'est difficile. Ce n'est pas une question que ce soit 'mal', c'est une question que nous soyons heureux. Nous n'abordons pas tous le sexe de la même façon. Tu fais des efforts importants pour te sortir de ta dépendance. Courageusement (comme nous tous) tu avances. Continue et avance à ton rythme. N'hésite pas à me dire que je ne comprends rien (ce qui est surement le cas).
Tu as tout ta place sur ce forum
Fabrice
Merci à tous ça me fait beaucoup de bien de me sentir soutenue. 

Ne t'inquiètes pas Fabrice, je me suis paniquée toute seule! Tu as posé les questions justes et ça a touché là où ça fait mal c'est tout. 

Là je suis entrée dans un moment de crise, avec  anxiété intense et remise en question de tout et recherches (bien vite avortées) de thérapies. Ça va durer un temps, je vais encore descendre une marche vers l'enfer, puis je vais me reprendre et aller de l' avant. Jusqu'à la prochaine fois où je descendrai encore une nouvelle marche. 
Le départ de mon compagnon m'a déstabilisée et le fait que je sois en manque et que je supporte très mal son départ n'aident pas. Ça, plus les engueulades à répétition... 
Je change de visage quand je suis mal, je me blinde et bâillonne  mes affects et je détruit la personne que j'ai en face de moi par la parole. C'est si facile de faire mal avec des mots quand on connaît si bien quelqu'un. Du coup, se mélangent ma colère contre lui et ma culpabilité de lui rendre coup pour coup aussi violemment. Mon arme contre le rejet c'est l'attaque et l'indifférence feinte. Je peux être une vraie conne quand je m'y mets... 

Oui Stef je crois que tu as raison concernant ce besoin affectif. Seulement ça me fait très peur et je n'ose pas faire de recherches dessus
bonsoir Rainyday,

je me reconnais beaucoup dans tes doutes,tes questionnements,les angoisses,le fait d'avoir sa place ou pas.Je pense donc que tout ceci est lié à nos désordres affectifs et nos dépendances qui vont avec.Je pense aussi que tu avances bien malgré ce que tu penses.
En tout cas garde espoir,c'est sûr que tout ça peut évoluer.
Ca m'a fait plaisir ton message sur mon fil,ne pense pas que tu ne peux pas ou ,ne devrait pas intervenir pour donner des conseils parce que tu penses que tu as encore peu avancé dans ton sevrage,ton message m'aide bien.
Bon courage à toi.Je me dis que nous tous ici nous sommes tous plus ou moins en manque d'amour,et bien branchons nous à notre propre source:aimons nous nous- même(ce n'est pas du narcissisme)Je suis certain que tu es une personne digne d'être aimée par toi-même et par les autres.
Bonjour Rainy Day

L'obsession et la compulsion sont les deux revers d'une même pièce. 
Ensuite sur le fait que tu as l'impression de "te complaire" dans ta dépendance : je pense que tu as ce sentiment parce tu es y beaucoup plongée. Ne percevant pas trop ton potentiel en dehors de ton système de vie actuel (l'addiction), tu prends ton plaisir ou tu peux. Mais le chaos que produit l'addiction va rendre ta vie de plus en plus ingérable et insupportable. Ce n'est pas un souhait, mais la présentation d'une feuille de route hélas bien connue. L'addiction connait des étapes...Et si elle n'est pas stoppée ce sont hélas des étapes de dégénérescence. C'est inéluctable. Il n'y a pas de statut quo dans cette maladie. Soit on la fait régresser, soit elle progresse. Et quand elle progresse, c'est toi qui régresse. 

Bref tout ceci pour t'encourager à lutter. Quand tu sentiras une ouverture, prends-là. Entame un sevrage, renseigne toi, lis des bouquins sur l'addiction sexuelle et la dépendance affective. Continue à discuter ici. 
Il y a des choses à faire pour aller mieux. Courage. 
Bonjour Tom,

Merci pour ton message, j'y comprends beaucoup de choses et je prends note. Ca me donne envie de me battre et d'arrêter de me voiler la face en me disant "je gère". Je ne suis pas prête à tout arrêter, mais je vais peut être faire tomber quelques défenses et commencer à me renseigner sur l'addiction sexuelle et surtout la dépendance affective... 
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