Dépendance sexuelle

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Voilà, en réponse à ce que tu as mis là sur les moisiversaires :LIEN BRISÉ pas que les dépendants ont toujours un besoin de tout contrôler. On a besoin de contrôler l'image que les autres ont de nous, de les forcer à nous donner des preuves d'amour ou de respect ou d'admiration, on a absolument besoin de contrôler ou de se rassurer sur ce que notre boss pense de nous, besoin de contrôler la souffrance par les drogues, etc... Chez moi je m'en rend compte tous les jours même avec des trucs très simples. Il m'arrive de vraiment m'énerver sur le cadenas de mon vélo quand il ne ferme pas, sur les gens sur la route qui sont simplement coupables d'être là, sur mon chemin... C'est comme si on ne tolérait pas les accrocs, comme si tout devait être parfait. Quand je fait une sortie avec des potes, quand c'est une sortie qui est sensée me faire vraiment plaisir, je ne tolère aucun changement par rapport au programme que j'ai fixé. Je veux que tout soit parfait comme je le voudrais, je veux la perfection et je n'accepte pas le point de vue des autres. Bon, ça ne m'arrive pas tout le temps, mais c'est quand même assez caractéristique. Et de la même manière, tu cherches à tout prix à ce que ta femme te pardonne, de manière à recréer une cellule familiale parfaite, le cocon tout chaud dont tu rêves. Mais je pense qu'il faut accepter l'imperfection, ne pas chercher à vivre dans un monde idéal, car on n'y arrivera jamais. Evidemment, si la situation te fais beaucoup souffrir, il faut qu'elle change, mais il ne faut peut être pas viser la perfection. Et il y a quelque chose que j'ai compris y'a pas longtemps (peut être que tout le monde était déjà au courant sauf moi)  c'est ça : la définition d'un co-dépendant ça n'est pas simplement quelqu'un qui vit avec un dépendant, c'est quelqu'un qui est dépendant au dépendant. C'est donc quelqu'un qui a lui aussi une personnalité de dépendant, qui a peut être un passé similaire à celui des dépendants. Et donc il a lui aussi besoin de tout contrôler et de se créer un monde parfait. C'est peut être ce qui fait que ta femme a beaucoup de mal à te pardonner. Moi par exemple, j'ai terriblement envie de me rassurer et de penser que mon boss est satisfait de moi au boulot, j'ai envie de contrôler ce qu'il pense de moi, et en prime je suis parano sur ce qu'il pense de moi, je crois en permanence être au bord du licenciement, je crois qu'il me hait, alors que dans les fait, il ne fait que de montrer qu'il est satisfait de moi, il me donne même des encouragements. Ta femme, de la même manière, elle voudrait te contrôler pour être sûre à 200% que tu ne feras pas ce dont elle a peur (rechuter). Et plus elle veut te contrôler plus elle est mise face à l'impossibilité d'avoir le contrôle absolu (on ne peut jamais avoir un contrôle absolu) et plus elle se rend parano et plus elle veut accroître son contrôle. En fait, elle suit les mêmes mécanismes de dépendant que toi. Toi tu voudrais contrôler ce qu'elle pense de toi, tu voudrais qu'elle te pardonne, afin de vivre dans une cellule familiale parfaite et "cocoonisante", et elle, elle voudrait te contrôler pour que tu ne rechutes pas afin d'avoir la même cellule familiale parfaite. Et le fait que tu aies pu lui mentir par le passé la met face à cette impossibilité de tout contrôler. Elle sait que c'est impossible de contrôler à 100% et c'est peut être ça qui lui fait peur. Au fond, vous avez la même maladie, le même problème. Mais peut être que je débarque, peut être que tu penses ça depuis longtemps, ou peut être aussi que j'ai tord.Mais donc, si elle a le même problème que toi, tu peux essayer toi aussi également de lui "pardonner de ne pas te pardonner". N'essaye pas de la contrôler. C'est bien de ne pas espérer qu'elle te pardonne instantanément, mais tu peux aussi renoncer au pardon total. Pour toi, accepter qu'elle ne te pardonnera peut être jamais à 100%, c'est comme pour elle, accepter qu'elle ne pourra jamais te contrôler à 100%. Et c'est comme pour vous deux, accepter de ne jamais vivre dans la cellule familiale parfaite. Pour sortir de la dépendance il faut renoncer à la perfection (comme l'héroïnomane doit renoncer au plaisir ultime et permanent, l'étudiant procrastinateur doit renoncer à son perfectionnisme et accepter de peut être faire des erreurs, le dépendant sexuel doit renoncer au plaisir sexuel ultime et permanent, ou comme tous les dépendants doivent renoncer à une vie totalement dépourvue de souffrance. Ca n'existe pas). Tout n'est pas tout noir ou tout blanc. Ou mieux : RIEN ne peut être tout noir ou tout blanc.Au passage, je viens de lire dans  "Willpower's Not Enough: Recovering from Addictions of Every Kind" que justement, le mythe de la famille parfaite est un moyen courant de transmettre la dépendance à ses enfants. C'était peut être un peu compliqué dans le bouquin, mais le raisonnement avait l'air de se tenir. Les dépendants veulent contrôler les émotions des autres afin de construire la cellule familiale parfaite (pas tous, juste un certain type de dépendant, un certain type de famille de dépendants). Et je me suis vraiment reconnu là dedans d'ailleurs. Les parents interdisent en quelque sorte les émotions négatives. Ils peuvent le faire justement pour empêcher leurs enfant de tomber dans la dépendance, ils veulent le bien de la famille. Mais malheureusement, ils causent l'effet inverse. Les enfants sentent ça et apprennent à cacher leurs émotions, à les masquer, à feindre le bonheur, un peu sans s'en rendre compte. Au final, leurs parents leur apprennent que les vraies émotions ne doivent pas être exprimées (peut être un peu comme toi qui souhaiterais peut être que ta femme arrête d'exprimer ses émotions), et ceci empêche les enfants de s'épanouir et d'avoir un "moi" solide. Ils pensent que leur "vrai moi" est mauvais et doit rester caché. Et cette culpabilité les poussera peut être à leur tour dans la dépendance. La seule solution est de renoncer au contrôle. J'avais déjà vu ça dans un autre bouquin sur les dépendances sexuelles qui montrait comment des parents culpabilisant sur leur propre dépendance et ne voulant pas la transmettre à leurs enfants, leur transmettait finalement l'idée que "le sexe c'est mal", et feraient ainsi culpabiliser leurs enfants sur leurs pulsions sexuelles naturelles à l'adolescence. Comme un parent qui punirait son enfant parce que celui ci s'est masturbé, ou bien qui le priverait d'éducation sexuelle. Enfin, je dis pas ça pour te faire stresser. Désolé. C'est juste que la solution c'est d'essayer d'accepter les autres, de renoncer au contrôle. Souhaiter la famille parfaite est justement néfaste pour la famille. Et ils ajoutaient qu'il y a une difficulté supplémentaire pour sortir de la dépendance quand on est issu d'une famille de ce genre : on est convaincu que notre famille était une famille modèle (pas d'alcoolique, pas d'exhibitionniste, pas d'accro au jeux qui dépenserait toutes les économies, pas d'abus sexuels ... etc...) et donc on croit que le problème vient de nous, qu'on a tord de souffrir, et on a beaucoup de mal à imaginer qu'on puisse avoir des séquelles ou avoir subi un quelconque traumatisme. Et pourtant cette recherche de la famille parfaite peut être un vrai traumatisme. Je n'ai quasiment jamais parlé d'émotions dans ma famille, toutes ces choses là étaient cachées. Toutes les fois où je parlais de ce que je ressentais, du négatif, ma mère (très dépendante elle aussi) me disait d'arrêter de me plaindre au lieu de me donner le réconfort qu'elle ne m'a (quasiment) jamais donné. Une des nombreuses fois où j'en ai eu assez, j'ai voulu lui faire prendre conscience que je souffrais vraiment et qu'elle devait m'aider au lieu de me donner constamment des coups de pied au cul : je lui ai révélé que je souffrais tellement que depuis plusieurs années je pensais sérieusement au suicide, et c'était vrai à cette époque. Sa réaction a été exactement celle du déni de l'émotion. Elle m'a au engueulé parce que des gens souffraient partout dans le monde et que moi j'avais de la chance et que c'était une honte de parler de suicide. Je n'ai pas vu un gramme de compassion dans ses yeux (alors qu'elle pouvait être très gentille, trop gentille à d'autres moments). Ca m'avait terriblement bouleversé, et c'est vers cette époque que j'ai commencé l'automutilation, après ça d'ailleurs je crois. Plus tard, je lui ai reparlé de cette évènement, de ce qu'elle avait dit, en lui disant que c'était vraiment terrible ce qu'elle avait fait, que ce que je cherchais c'était du réconfort. Mais elle a eu à nouveau exactement la même réaction, me faire culpabiliser de souffrir. Le dépendant dans ce genre de famille, essaye généralement de fuir le problème et considère que c'est l'émotion le problème, alors que l'émotion est juste une conséquence et il faut l'accepter. Et le dépendant essaye d'effacer l'émotion.Un autre truc que j'ai vu dans ce bouquin (je fais de la pub), c'est qu'une des forme du déni de la dépendance et de notre problème interne est de rejeter la faute sur les autres, croire que la vraie cause de la souffrance vient de l'extérieur. L'exemple qu'ils donnent est quelqu'un qui dirait que s'il se sent mal maintenant c'est à cause de ce que machin lui a dit, et ça a fait remonter la souffrance. Et alors il s'autorise la rechute parce que c'est la faute de l'autre, du destin, et que donc il a droit à son réconfort (toi tu ne rechutes pas, mais ça c'est ce qui était dans le bouquin, mais je pense qu'on peut le généraliser à d'autres moments de la dépendance) . C'est peut être ce que fait ta femme et peut être beaucoup de co-dépendants en général, de croire que c'est ta dépendance qui la fait souffrir, que c'est toi , le dépendant, qui est responsable de tout, alors que c'est aussi elle qui est responsable de sa propre souffrance, du fait de son besoin insatisfait de contrôle (ne va pas dire ça a ta femme par contre) . Et toi, de la même manière, tu peux peut être à ton tour rejeter la faute sur elle, dire que c'est toi qui t'en est complètement sorti et que c'est de sa faute si tu te sens mal, parce que c'est elle qui a un problème et qui ne te pardonne pas, alors que le vrai problème c'est à nouveau toi qui te fais souffrir toi-même par ton besoin insatisfait de contrôle sur ce qu'elle ressent. Je dis pas ça uniquement par rapport à ce que j'ai lu, je l'ai ressenti aussi dans mon couple à plusieurs reprises, et c'est aussi un truc sur lequel je dois encore beaucoup travailler.  Mais tu as l'air de déjà savoir ça vu ce que tu dis :Dans le fond, ce qui change depuis quelques temps, c'est ma façon d'appréhender les situations, d'essayer de prendre de la distance et du recul. Ce qui me fait le plus mal, de plus en plus, c'est de voir qu'elle souffre, qu'elle est triste. Avant, je n'aimais pas la voir triste pour moi, car je craignais les conséquences sur ma vie (me faire virer de la maison par exemple) et désormais, je ne pense plus à moi, mais à elle, à sa souffrance et je ne supporte pas de la voir triste, à cause de moi !

Mais il faut se méfier. Quand moi je suis obsédé par le fait de faire le bien dans mon entourage, m'entendre bien avec tout le monde, je ressens vraiment cela comme de l'altruisme. J'ai réellement peur de gêner. Mais la racine de cette peur c'est la peur maladive qu'on me déteste. Plus je prends du recul, plus je m'en rend compte. Peut être que je serai altruiste quand je serai plus loin de la dépendance, peut être que je serai quelqu'un de bien au fond, quand ma vraie personnalité pourra s'exprimer. Mais pour l'instant j'agis surtout par peur de l'insécurité, malgré les apparences. Mais pendant des années j'ai appelé ça de l'altruisme.

En tout cas je vous souhaite bon courage et bonne continuation à toi et ta femme.

Merci Hatt.Je persiste dans mon sevrage, mais surtout, ce qui est essentiel pour parvenir à passer définitivement le cap, c'est de changer en profondeur. En effet, j'ai toujours tenté de tout contrôler dans ma vie, c'est aussi une des aspects et depuis quelques temps, je lâche un peu prise, de plus en plus.J'étais chez mon psy hier, j'ai réévoqué cette nouvelle situation qui consiste à ne pas aimer voir ma femme triste pour moi, mais à vraiment être dégouté et triste de la voir mal tout simplement parce-qu'elle souffre elle de mes erreurs. C'est une grande évolution, une évolution positive. Je pense vraiment que nous sommes sur le bon chemin, je pense vraiment que nous pouvons nous en sortir.Cette semaine, nouvelle petite étape à la demande de la thérapeute de couple : lorsque je suis au travail et que nous ne nous voyons pas le midi avec ma femme, je ne lui téléphone pas à midi pour voir comment elle va. C'est très difficile pour moi, mais je pense que c'est là aussi nécessaire. Aujourd'hui est une des journées où nous appliquons ce principe... vivement ce soir !!!

Bonne journée à toutes et à tous et bon courage ! 5 mois et 27 jours pour moi... ça sent les 6 mois !

Bonjour,Aujourd'hui, cela fait 6 mois et 1 jour que je suis passé du bon côté de la barrière ! Pourtant, j'ai bien du mal à me réjouir... une fois de plus, ma femme, remet en cause la situation. Elle considère ne plus pouvoir m'aimer comme avant... ce que je comprends, mais elle me dit aussi " à quoi bon"... à quoi bon ????Nous avons 3 enfants, nous nous aimons, même si c'est différent, nous avançons chaque jour... elle trouve que je baisse la garde sur mes efforts... ! J'ai pas rechuté une seule fois depuis la découverte, j'ai changé de boulot, j'ai changé d'attitude, j'ai changé de mode de fonctionnement intellectuel, je prends plaisir à pleins de petites choses. Certes, je n'ai pas mis de pétales de roses dans la baignoire depuis quelques temps, j'ai peut-être un peu tardé pour acheter un nouveau bouquet de fleurs... et du coup, j'ai droit à "On dirait que maintenant que tu as ta place au soleil, plus besoin de te "stresser" avec ça."Pourtant, je l'aime, de toutes mes forces, je veux l'aider à se sentir mieux, mais je crois aussi qu'il est nécessaire pour elle de passer maintenant un cap et de vouloir être à nouveau heureuse. C'est ce que nous disait la thérapeute vendredi. J'espère qu'elle va moins regarder en arrière et plus profiter du moment présent, comme je sais le faire moi désormais (même si je ne m'extasie pas à chaque moment), à savourer le présent et à envisager l'avenir sereinement.

Voilà, c'est à nouveau difficile, mais c'est le lot de toute démarche pour s'en sortir, je rêve en des jours meilleurs, ils viendront, j'en suis certain.

Me voici presque à 6 mois et demi et toujours cette même "positive attitude"pour en sortir.Ma femme me reproche de ne plus lui dire que je regrette ma vie d'avant, elle y voit comme une justification à sa pensée qui consiste à croire que j'ai "aimé" faire ce que je faisais... c'est pourtant tout l'inverse ! Je regrette amèrement cette période noire et trouble de ma vie, je suis heureux et fier de moi de m'en sortir. Pour moi, pour elle et mes gosses. Dans le fond, si j'en parle moins, c'est parce-que j'ai passé un cap, j'ai changé et mon travail perso chez mon psy me fait chaque fois évoluer vers cette nouvelle vie, vers ce nouvel homme que je suis désormais. Je viens aussi moins souvent ici, sur le forum, car je n'en ressens plus autant le besoin, c'est surtout quand ça "clache" dans mon couple que j'ai besoin d'écrire et d'y venir.L'autre soir, ma femme m'a dit "Nous n'avons pas d'avenir ensemble"... j'ai pété un plomb, j'ai été con et j'ai cassé, devant mes enfants, une assiette et un bol. Nous en avons parlé avec la thérapeute de couple, mais je me sens mal à l'aise avec cette réaction, notamment pour mes enfants et le rapport à la violence qui me ramène vers mon enfance. Dans le fond, je souhaite passer à autre chose maintenant, je ne serais guéris dans ma tête que lorsque le cap des 18 mois sera passé, mais je sais que je peux y arriver sans grandes difficultés. Je gère de mieux en mieux mes angoisses, je prends de la distance avec mes doutes et je profite de l'instant présent sans cette fuite en avant permanente vers l'avenir. J'arrive à regarder mon enfance pour comprendre et avancer mieux qu'avant.Il faut maintenant que ma femme, même si ça risque encore d'être long, aille mieux et arrive elle aussi à envisager un avenir ensemble.Nous y arrivons petit à petit : les vacances sont réservées pour l'été, c'est pas mal !!!J'avance et elle avance aussi, peut-être moins vite que moi, je dois le comprendre et attendre. Autre différence par rapport à avant : je suis moins impatient avec elle, c'est donc une bonne chose. Ce n'est pas en forçant les choses que nous y arriverons, je dois donc prendre mon mal en patience. C'est pourquoi, même si je suis moi passé à une autre étape, je vais tacher de la rassurer et lui dire plus souvent que je regrette cette période à la con de ma vie et lui redire, encore et encore, que si je pouvais, j'effacerai tout sans exception pour que notre histoire et nos vies ne soient pas entachés de mes erreurs.
Mais est ce que tu penses que ça va lui suffire et la rassurer ? Tu ne pourras pas dire ça éternellement. Et en plus si tu le dis pour lui faire plaisir et que ça n'est pas vraiment le regret qui te fait parler, peut être que ça va se sentir et elle ne te fera pas confiance. De toutes façons si son besoin de se rassurer et comme une dépendance, alors elle ne sera jamais satisfaite. Il y aura toujours le 0.0001% d'incertitude qui va la faire cogiter. Si c'est ça, peut être qu'il ne faudrait pas rentrer dans son jeu. Un dépendant aussi essaye toujours de convaincre, mais très souvent on peut pas avoir confiance en lui. Quelque part elle voudrait que tu parles et que tu dises la vérité à 100%, mais si elle ne te fait pas confiance à 100%, tu pourras la répéter autant de fois que tu veux la vérité, tu ne pourras jamais la convaincre entièrement et elle te demandera de te justifier toujours plus. Et comme une dépendante, elle essayera d'obtenir une satisfaction par des moyens qui ne la satisferont jamais entièrement. Elle voudra toujours plus. Dans ce que je lis, ils disent que la seule bonne façon de montrer aux autres qu'on n'est plus celui qu'on était c'est de simplement laisser les autres voir qu'on a changé. Il est normal qu'ils ne nous fassent pas confiance. En principe, on peut regagner leur confiance sans avoir à dire une seule fois les mots "j'ai changé". Ils verront la vérité sans qu'on ait besoin de la dire. Je pense que c'est une très bonne chose de continuer à travailler sur les problèmes qui te restent, comme ces accès de violence. Si tu en as encore, on peut la comprendre quand elle croit que tu n'es pas totalement guéri. Et la patience est aussi extrêmement importante. La patience pour les problèmes de 5 minutes, mais pas seulement, aussi la patience de 6 mois - 1 an. Et si, justement, tu ne lui disais pas que tu regrette, si tu la laissais croire que tu as baissé ta garde, elle se rendrait bien compte un jour que malgré ça, eh bien non, tu ne rechutes toujours pas.C'est un peu comme le problème des crises de panique. La personne qui fait une crise de panique, qui, par exemple, croit qu'elle va s'évanouir en plublic (ça peut vraiment être une très grosse angoisse chez certains), elle va se réfugier dans un coin où elle est seule. Elle va fuir les endroits très fréquentés pour éviter que ça arrive. Mais l'astuce c'est qu'une crise de panique n'est jamais éternelle. Avec le temps, elle passe. Et en la fuyant (par la pensée ou par les actes), on entretient l'idée qu'il faut avoir peur d'elle pour la faire passer. On entretient l'idée qu'il faut la fuir. La solution est de lui faire face et de constater que, même lorsqu'on la vit pleinement, sans essayer de cogiter à comment la faire partir, sans courir vers une cachette, elle part aussi d'elle même comme toujours. Le truc miraculeux là dedans c'est que certaines personnes qui faisaient des crises de panique depuis des années n'ont qu'à appliquer cette méthode 2 ou 3 fois pour se débarrasser totalement des crises de panique. Parfois la meilleure solution pour se rendre compte qu'un danger n'existe pas c'est d'arrêter de se protéger. Cette solution est miraculeuse mais difficile à appliquer parce que carrément à l'opposé de ce qu'on veut faire. Elle est difficile dans l'instant, mais elle sauve le reste de ta vie (tout l'inverse de la dépendance si tu regardes bien). Si tu la satisfait dans l'instant en lui disant que tu regrettes tout à mort, elle croira que c'est une conditions nécessaire à la non rechute. Elle te le demandera peut être toute ta vie et ne te fera jamais complètement confiance. Le mieux est peut être de ne plus lui en parler et de la laisser voir par elle même. Et pour ne plus lui en parler (ou moins), il faut être patient.
Je viens moins souvent sur le forum en ce moment. J'approche les 7 mois de sevrage complet. Je ne suis pas allé chez mon psy depuis 2 semaines et je me porte bien, je le vois ce vendredi. En fait, je trouve que les choses évoluent positivement chez moi, j'avance sereinement, ma femme aussi fait des efforts et avance. Nous commençons, je crois, à trouver nos marques dans cette nouvelle vie, nous arrivons un peu à nous projeter dans un avenir, certes proche, mais quand même.Dans le fond, ce qui est le plus fort chez moi, c'est cette compréhension d'être passé à deux doigts (voir moins encore) de perdre tout ce qui fait ma vie, ma vraie vie : ma femme, mes enfants et tous les petits bonheurs quotidiens qui vont avec. Je peux vous dire que je savoure tout, tout, tout, tout ! Je le dis pour ceux qui sont en début de démarche ou qui souhaitent le faire : le bonheur est là, dans cette vie sans addiction, dans cette vie honnête et sincère que nous avions perdue !

Je ne comprends pas toutes les causes qui m'ont amenés si bas, je ne sais pas si je saurai tout, j'ai les grandes lignes et je comprends mieux les choses maintenant, mais ce que je sais, c'est que la vraie vie, c'est ce qu'il y a de mieux.

c'est très positif tout ça.Bonne continuation mon ptit phénix.
Ton témoignage est super encourageant, merci beaucoup Phenix!
Voici plus d'un mois que je ne me suis pas arrêté ici... c'est dire si les choses évoluent positivement. Dans quelques jours, 8 mois seront passés depuis le début de mon sevrage. Je sais que je suis guéri, aucune pensée négative ne vient me perturber, j'ai vraiment passé un cap. J'attends juste d'officialiser ça... avec le passage capital des 12 puis des 18 mois.

Ce qui me dérange le plus, c'est de ne pas comprendre comment j'ai pu vivre si longtemps avec cette merde dans ma vie, comment j'ai pu tomber si bas, comment j'ai failli tout foutre en l'air ! Je vis vraiment désormais, je profite de ma femme et de mes enfants, je suis mal quand je suis loin d'eux, je suis plus amoureux que jamais, chaque jour un peu plus. Pour moi, rien de plus beau que de profiter des enfants puis d'être avec elle lorsque les petits sont au lit.

Je vais revoir mon psy demain, j'ai légèrement espacé les rdv, je commence à me demander ce que je vais encore faire chez lui dans les prochains temps...La vie reprend son cours, j'espère que ma femme arrivera à franchir le cap. Les choses vont mieux, même si tout n'est pas parfait et que plus rien ne sera comme avant... le doute restera, le mal que j'ai fait aussi. Je cherche à me racheter, je lui dit que je suis enfin celui dont elle rêvait avant... sauf que l'image du prince charmant est très écornée !Peut-être avec le temps, peut-être qu'elle croira à nouveau en notre amour. Je sais qu'elle m'aime, mais autrement, moins intensément, avec méfiance... mais elle m'aime et je l'aime ! Nous faisons et concrétisons des projets : nous devons nous pacser d'ici quelques mois. Plus question de mariage, mais pour moi ce pacs veut dire beaucoup. Elle le voit plus sous l'angle "fiscal"... je comprends bien, mais j'espère au fond de moi que l'amour n'y est pas étranger. De même que nous devrions concrétiser un projet immobilier en commun, là encore, elle le voit comme un investissement et moi plutôt comme un bien commun, partagé ... deux visions, mais qui peuvent se confondre.

J'ai changé sur bien des points, je prends plaisir à faire des choses que je détestais avant... jardinier, bricoler dans la maison... je prends chaque jour conscience du changement et je ne peux que noter l'aspect positif d'une telle métamorphose !

Voilà, j'avance et j'espère... 

salut à toi phenix et profite bien des effets positifs du sevrage.
Mais souvient toi qu'on doit se sevrer a vie comme le disait orroz sur l'ancien forum d'orroz.
que la force soit avec toi.
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