Dépendance sexuelle

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Citation : thump a écrit:Quant à ce que tu penses des relations de couple, ben je crois toujours que tu te trompes. Et de manière certaine que tu tires des conclusions trop hâtives pour toi et erronées pour les autres. C'est une étape.
... c'est juste que j'aimerais pouvoir répondre à des arguments solides plutôt qu'à une simple réfutation. Je me base sur l'expérience que j'en ai et le travail de pas mal de dépendants ici bas, pour dire qu'une réflexion mérite d'être engagée sur ce que tu désigne comme la nécessité de vivre en couple, dans la mesure où la recherche à tout prix de l'union met surtout en relief le manque d'union avec soi, et l'existence de manques, de quelque chose à combler, avec la recherche d'un substitut pour s'en occuper. La relation ( et oui ! ) que tu entretiens avec les cyber-putes ... pardon les hôtesses du Net est une relation idéalisée, dans laquelle tu as tout à prendre et rien à donner, sinon ton temps et ton énergie. "Elle" est tout le temps disponible pour toi, comme si elle était à ton écoute : il y a une recherche d'affection constante dans le regard de cette femme pixelisée, comme si , quelque part, tu avais besoin que l'on te regarde, que l'on s'occupe de toi, que l'on t'aime. Illusion totale, mais ne serait-ce pas justement cela que le dépendant aura tendance à rechercher dans l'Autre : une complétude qu'il ne peut s'offrir seul ?  
Thump, je pense qu'il faut faire une différence entre ce qu'on veut et ce dont on a besoin. Tu veut probablement ne pas finir ta vie seul et construire un couple/ une famille etc...comme la plupart des dépendants ici et ailleurs. Cependant ce que j'évoquais et que Mondom et Morbach évoquais aussi je pense, c'est que fondamentalement il n'y a pas de BESOIN d'être en couple. Pour prendre un exemple concret: il y a une différence entre séduire parce qu'on en a BESOIN (pour se prouver quelque chose, pour combler un manque) et séduire parce qu'on en a ENVIE (par désir réel). Ou même fumer une cigarette par besoin (dépendance) ou par envie (désir, même si la cigarette mène tôt ou tard à l'étape besoin et donc dépendance).
Je suis avec attention votre débat et je me pose finalement des questions. Quand j'étais en présence de ma copine, j'avais l'impression que la dépendance était très loin ( plus l'envie d'aller sur les tchats, de faire des visio etc...). Je ne comprenais pas ce décalage entre un Moi si mal dans sa peau en dehors de notre relation et si libéré, si "guéri" en sa présence. J'en venais à me dire que c'était une drogue très étrange, une drogue qui comporte des facteurs limitants. En suivant votre débat, j'ai l'impression qu'en fait, la dépendance ne me quitte jamais et je comprends quleques-uns de mes comportements de couple. Je pense que la dépendance m'attaque d'une autre façon quand je suis en couple mais elle est belle et bien présente.J'étais dans l'idée comme le dis thump que le sexe était indispensable à ma vie de couple et d'ailleurs combien le disent: le sexe dans une relation amoureuse c'est indispensable! Cette affirmation qui paraît si logique aux yeux de tout le monde l'était pour moi aussi. Dans mon cas, j'en viens à me dire que c'est la dépendance qui me rattrape. J'avais envie, TROP envie de ma copine. On en devient insistant, lourd...Je pense même qu'on détruit doucement l'image d"une sexualité saine dans un couple par notre désir incontrôlé de se faire du bien. Pour moi, il n'y avait rien de plus normal que de désirer autant sa copine, au contraire, c'est presque rassurant. Pensez-vous, comme j'en viens à le penser, que la dépendance me pousser à "consommer" ( même si ce terme me fait mal) , à consommer trop, à consommer mal? N'ai-je pas perdu le sens réel d'une relation sexuelle?  Quand je me rapelle de mon comportement insistant en cas d'envie, je me dis que ce n'était peut-être que la dépendance alors que j'aurai presque accusé ma copine de ne pas avoir envie de moi. Je suis complètement à côté de la plaque. Je n'ai jamais eu autant de plaisir que lorsque c'est elle qui venait me chercher et forcément, cette fois, je ressentais du désir..le vrai désir.Je pense être passé à côté de ma sexualité de couple et cela me blesse. Ca m'ouvre cependant une nouvelle porte, je me comprends un peu mieux, je LA comprends un peu mieux, cette saloperie de maladie. Je pense que ma copine ne me contredirait pas si elle voyait votre débat et mon récit. A mon avis, ca colle... Pensez-vous comme moi que la sexualité de couple est déformée, transformée par la dépendance? 

Merci pour vos avis

Pour ma part, oui, ma consommation a aussi concerné ma sexualité dans le couple. Les rapports avec mon épouse se sont espacés, et cela me permet de mieux apprécier d'autres moments et de faire en sorte que l'union que j'essaye de construire avec elle ne soit plus seulement dirigée vers l'objectif de consommer ma drogue. Ce n'est pas toujours évident à faire comprendre, y compris à la partenaire, mais j'aspire vraiment à ce que le sexe devienne pour moi quelque chose de facultatif et surtout plus ce que j'ai cru être un besoin.J'ai lu, dans la littérature de SA des témoignages de sexoliques qui parviennent à vivre dans la sobriété en couple et cela m'attire vraiment. 
Bruno,,,,Mais est-ce que ceIa n'est pas pIutot "imposé" en rapport au sevrage du dépendant au conjoint? CeIa y resembIe un peu non?çà me parait encore une histoire en soIo quand on est en coupIe, à mon humbIe avis!Je comprends bien qu'on ne peut pas "tout" avoir, mais, dans Ie cas ou eIie ne sait pas, comment gerer envers eIIe,Ià, j'avoue que çà me Iaisse perpIexe,,,
Je pense, needhelp, que c'est là ce qui fait que les compagnes de dépendants sont avant tout des co-deps avec tous les ennuis conscients ou non... J'y reviendrai plus tard, là je n'ai pas le temps!
Morbach, mon clavier est mort et ça rend mon écriture pénible. J'achète un nouveau clavier et je te réponds. Ceci étant dit, je ne suis pas sûr d'être convaincant. De plus je ne veux pas être blessant, et je me sais plutôt vif en ce moment. Faut voir. 4Quelques remarques éparses : former un couple ce n'est pas être malade, faire l'amour n'est pas le symptôme d'une maladie. Maintenant la maladie si elle est présente va bien sûr aussi s'insinuer dans ces espaces. De la même manière manger n'est pas une maladie...Mais la maladie peut provoquer une boulimie.  En bref, ce soir : j'ai besoin de former un couple -c'est un besoin personnel, c'est un choix qui n'a rien à voir avec mes troubles. Mais ces troubles rendent cette option malaisée et compliquée...Comme l'est l'ensemble de ma vie seule ou accompagné finalement.Beaucoup de choses à dire là-dessus.  Mais je ne milite pour rien. Que celui qui désire rester seul, reste seul. Que celui qui désire vivre en couple vive en couple. Un voeux perso  : je te souhaite de rencontrer une petite amie avec qui tu t'entendras. Tu verras, c'est super bien quand même.(Mes excuses si je fais intrusion} [img]http://www.dependance-sexuelle.com/uploads/smil43aa2319e5eb9.gif"[/img]
Citation : thump a écrit: En bref, ce soir : j'ai besoin de former un couple -c'est un besoin personnel, c'est un choix qui n'a rien à voir avec mes troubles. Mais ces troubles rendent cette option malaisée et compliquée...Comme l'est l'ensemble de ma vie seule ou accompagné finalement.[img]http://www.dependance-sexuelle.com/uploads/smil43aa2319e5eb9.gif"[/img]
La question que je me pose, thump, est de savoir ce qui, exactement, sous-tend ce "besoin personnel" ; une question de valeurs ? Et si oui pourquoi tourner autour du pot ? Pourquoi ne pas dire exactement ce dont il s'agit ? Est-ce une chose dont tu as honte ? Que tu veux garder secret parce que, en toi, il n'y a pas plus personnel, plus "secret" que ce qui motive ce désir de former un couple ? Est-ce que former une sorte d'aura mystérieuse autour de ce désir permet de le protéger à l'aide d'une carapace qu'aucune critique, qu'aucun conseil ne saurait percer ? Avant de commencer mon sevrage je croyais à beaucoup de choses, de principes que j'ai appris à lâcher avec l'abstinence, en me rendant compte, par moi-même, qu'ils n'avaient rien de justifié : par exemple je justifiais "officiellement" ma solitude par des principes spirituels, alors qu'il s'agissait avant tout de me protéger et de protéger les autres de ma maladie, seulement, avancer ces principes me permettait de moins réfléchir à ce qui me rendait si distant, et donc d'éviter le problème, du moins temporairement.

Je me sentais sale, souillé par toutes ces conneries, et en même temps je savais avec quel appétit j'aurais été prêt à dévorer les moindres miettes d'affection qu'on m'aurait jeté à la figure, et c'était précisément pour cela que j'évitais tout le monde ; pour ce qui était de gérer les affects, j'étais la faiblesse incarnée. Désormais je ne vois toujours pas les relations comme "nécessaires", mais la solitude au nom d'une sorte de mesure de "quarantaine" ne se justifie plus, pas plus que l'idée que j'aie "absolument besoin d'être seul". Avoir des principes c'est une chose, mais il faut savoir faire le tri au moment du grand nettoyage de printemps que promet d'être le sevrage, sans trop regarder en arrière : la nostalgie est un piège si confortable !    

Par besoin personnel, je  voulais dire propre à ma personne ; pas secret. Après ça, je ne ressens pas la nécessité d'expliquer ce choix ici. Ce n'est pas par mépris, mais ce n'est pas un aspect de ma vie dont j'ai envie de débattre ici pour le moment. Tout  de même vivre en couple ce n'est pas un choix si étrange.Encore un fois : former un couple ce n'est pas être malade, faire l'amour n'est pas le symptôme d'une maladie. Maintenant la maladie si elle est présente va bien sûr aussi s'insinuer dans ces espaces. De la même manière manger n'est pas une maladie...Mais la maladie peut provoquer une boulimie. Enfin, je le répète,  je ne milite pour rien. Chacun est libre de vivre seul ou accompagné. 
Citation : thump a écrit: Par besoin personnel, je  voulais dire propre à ma personne ; pas secret.[...]Tout  de même vivre en couple ce n'est pas un choix si étrange.Encore un fois : former un couple ce n'est pas être malade, faire l'amour n'est pas le symptôme d'une maladie.
Je n'ai jamais dit que vivre en couple était une maladie. Mais y a-t-il vraiment choix là où il y a besoin ? Et si il y avait choix, serait-il vraiment éclairé au vu de ta situation ? Etre dépendant au sexe ne te rend pas stupide, je n'ai jamais dit et ne dirai jamais cela. Seulement en ce qui concerne le sexe, la vie de couple, la façon dont fonctionnent les relations humaines, et l'importance qu'elles ont pour ton développement, ton épanouissement ; il se peut que tu te trimbales un bon paquet de préjugés mal digérés, qui collent à ta dépendance, et qui ne pourront se détacher qu'après maintes réflexions, remises en question, etc... Nous sommes des êtres humains tous autant que nous sommes ; admettons que le besoin d'être en couple soit inné : dans ce cas je devrais, nous devrions tous, comme toi, ressentir ce besoin ; or ce n'est pas le cas. L'hypothèse fournie est donc que l'idée que l'on se fait de l'importance des relations de couple à beaucoup à voir avec ce que nous avons vécu, notamment dans notre enfance, puisqu'on sait après un siècle et-demi de travaux sérieux en psy que beaucoup de choses se fixent dans cette période de notre vie. On supposera donc que si tu cherches à tout prix à être en couple, c'est par rapport à des représentations acquises "probablement" assez tôt dans ta vie, représentations qu'il serait intéressant que tu apprenne à décortiquer, parce qu'elles sont sans doute aucun liées à tout ce bazar émotionnel dont tu souffres, au moins sur le plan de la dépendance sexuelle. Tu vois ce que je veux dire ? Tout est relié là-dedans ( et quand je dis relié je ne veux pas dire équivalent , mais simplement "partageant des schémas communs" ) ; la vie en couple, la relation à l'Autre, la relation idéalisée à l'Autre dans le porno, la recherche de sécurité dans le regard de l'Autre, et, si tu as besoin de te rassurer, la recherche ... de l'Autre, pour te sentir en sécurité ...
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