Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage - Nicolas18
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@Ekeiloh,

Le sevrage, cela se passe bien, merci de t'en inquiéter. Smile  L'envie de revoir du porno n'est pas très forte. Je me méfie plutôt des enchaînements de requêtes dans Google, même vers du soft qui pourrait me stimuler. Je suis surpris que cela ne soit pas plus difficile pour l'instant. Peut-être parce que le dégoût était arrivé à un tel niveau que je souhaitais vraiment arrêter. Ou c'est une sorte de piège, l'inconscient me disant "tu vois, ce n'est pas très difficile de lever le pied, tu peux recommencer de temps en temps"... ce que je ne compte pas faire. Wink

Concrètement, j'atteindrai trois semaines mardi matin. Je crois que ce sera le record absolu en 20 ans.

Je repense à des projets que j'avais relégués dans un coin de ma tête. Mais je ne me précipite pas non plus. J'y vais doucement. J'ai un boulot très prenant et chronophage. D'un côté, cela m'aide à ne pas passer trop de temps devant l'écran. De l'autre, cela ne me permet pas de passer le temps que je voudrais à lire (Orroz, Chic type), à voir comment ces lectures peuvent résonner avec mon parcours, ou à commencer la méditation. Mais je ne me prends pas trop la tête. De toute façon, le sevrage s'inscrit dans la durée.

Côté "bière occasionnelle du soir", j'ai arrêté.

Nourriture... je fais attention (bravo pour ce midi, Ekeiloh !) mais ne me suis pas encore fixé d'objectif précis.

En résumé, je crois que ça va. Smile

Même si je n'écris pas énormément, ce forum m'aide beaucoup.

Nicolas

Ekeiloh

Super pour la bière et ton sevrage !

C'est très bien aussi que tu commences à penser à des projets. Tu n'as pas besoin d'être pressé, mais s'ils s'immiscent dans ton cerveau, ils pourront grignoter peu à peu a dépendance. Quant à Google (c'est ton ennemi Tongue) ben justement, quand tu commences à taper, tu pourrais à ce moment vite effacer ce que tu évrivais et chercher à la place quelque chose en rapport avec ton projet. Je ne sais plus qui disait sur le forum que quand il avait dans la journée quelque chose qu'il aurait aimé chercher sur le net (une info, un evenement, un logiciel...) il l'ecrivait sur un carnet qu'il avait toujorus dans sa poche et qu'il posait systematiquement à coté de son ordi quand il s'y mettait. Comme ça, quand ses doigts commençait à taper une site ou une requete, il se reprenait et cherchait le premier mot de sa liste. Il faut te trouver des dérivatifs tant que tu n'as pas trop de mal, car le jour où la tension sera trop forte, ton cerveau ne pourra pas réagir.

Félicitations donc, et bon courage !
Merci pour l'astuce concernant les requêtes Google, et tes encouragements. Wink

Un peu d'inquiétude en ce moment à l'idée que, quand je me serais débarrassé de cette addiction, je n'aurais plus aucune raison de ne pas prendre ma vie en main.

Nicolas

Ekeiloh

Ah oui ça c'est une crainte qu'on peut avoir. Mais si ça peux te rassurer, tu es loin d'en être sorti ! Non serieusement, le travail que tu entames sur toi-même maintenant va te prendre du temps, et c'est aussi pour ça qu'on a besoin d'un projet: en sortant de la, on a deja lancé quelque chose. On a un truc auquel se raccrocher. C'est ça qui nous fait garder le cap, qui nous fait nous lever le matin, au lieu de se dire tous les jours: je ne suis plus dependant, qu'est ce que je suis au fond?

Tu vas te construire peu à peu, et le fait de sortir de l'addiction et de toute la merde qui va avec va changer ta manière de penser. Tu n'en seras plus à :"Comment ne pas sombrer?" mais tu te diras :"Comment faire encore mieux?".

Dans tous les cas nous serons toujours là, même si ta dépendance est partie. Le forum ne sert pas qu'à te renvoyer à tes échecs, il te permet aussi de partager tes victoires. Et il sera encore là quand tu auras la victoire ultime, celle de la sortie de la dépendance et de l'aboutissement de tes projets. Il sera là pour que tu nous dises que tout va bien, et pour que tu nous dises que ça ne va pas. Tu n'es pas seul, tu ne le sera pas plus quand tu en sortiras.

Allez, relève la tête, tu as ton sevrage, tu sors de la dépendance, tu as ta famille, tu commences à avoir tes projets. Ce que tu vas trouver au bout du chemin est merveilleux ! Et tu n'as aucune idée de ce que tu vas trouver, accroche-toi à cet espoir là.
"Mais si ça peux te rassurer, tu es loin d'en être sorti !" --> Big Grin

Je réalise que la (future ! je sais ! ^^) éradication de l’addiction nous renvoie face à nous-même. C'est l'occasion de construire quelque chose. Mais c'est aussi un saut dans l'inconnu.

Je ne suis pas seul, grâce à ce forum.

Merci de ton soutien ! Smile

Nicolas
20 ans à un peu plus d'une heure par jour consacrée au porno, cela fait, en ordre de grandeur, une année complète de vie 24/24 gâchée !
Et encore, je ne parle que du temps passé, sans même évoquer l'enfermement que cela a pu produire dans ma tête.
Il est vraiment temps d'arrêter les conneries.
Ce matin, j’ai été surpris par un e-mail d’une amie qui m’encourageait à "m’aimer moi-même".
Mais… aimer qui ? Je me suis rendu compte que mon esprit faisait un lien immédiat avec mon travail. Comment m’aimer alors que j’ai telle et telle échéance professionnelle importante à venir et je ne sais pas si elles vont bien se passer ?

De même, j’avais reçu récemment un e-mail d’une vieille connaissance, plein de compliments sur mes valeurs humaines. J’avais du mal à croire qu’elle parlait de moi. A nouveau, je faisais le lien avec le travail. Savait-elle que je n’y étais pas toujours très à l’aise ?

Cela m'a permis de me rendre compte de quelque chose...

Enfant, j’ai indiscutablement été entouré d’amour. Mais j’ai été élevé avec le sous-entendu que la valeur des uns et des autres se mesurait à sa réussite scolaire. Mes parents ne m’ont jamais mis explicitement la pression, mais cette façon de penser transparaissait de leurs remarques sur notre entourage.

Cette attente, j’ai fini par l’intégrer. Et cela a fonctionné. J’ai fait des études brillantes. Mon frère, de son côté, a fini par craquer.

En y réfléchissant, cela aurait pu mal tourner. En préparant les concours, je me suis dit "que se passe-t-il si je n’obtiens pas l’école que je vise ?". Spontanément, j’ai pensé au suicide. Tout s’est finalement bien passé.

Mais ce stress permanent m’a ensuite poursuivi dans ma vie professionnelle, je le comprends maintenant. Chaque évènement à venir = un contrôle où il faut obtenir 20/20. Ma valeur, c’est celle de la réussite ou non de la prochaine échéance. Un RV avec les grands chefs = le regard du professeur.

Le pire, c’est que je suis sorti depuis longtemps de ce système de valeurs quand je regarde les autres. Je vois des êtres humains, quel que soit leur parcours. Mais j’ai oublié de le faire pour moi.

Tout cela participe sûrement de mon manque de confiance de moi, à l’origine de me problèmes de dépendance.

Nicolas  
Bonjour Nicolas,
tes écrits me touchent profondément. Ils décrivent ce que j'ai mis tu temps à comprendre. Pour aimer les autres, il faut s'aimer avant tout chose. Pour s'aimer, il faut être soi et pas la personne que les autres veulent que nous soyons ou la personne que nous pensons que les autres veulent que nous soyons.
Comme toi, j'ai une carrière brillante (surement pour beaucoup un exemple de réussite). Toute ma personne était dédiée à cette réussite, réussir pour exister auprès de mes parents, auprès de mes professeurs, auprès de mes supérieur. Toujours dans la peur de ne pas répondre à leurs attentes (ou à ce que je pense qu'ils attendent de moi). C'est un stress continuel et pire une négation de sa personnalité, car nous agissons vis-à-vis des autres, pour leur faire plaisir et non pour se faire plaisir (et donc nous aimer).
Ce n'est pas un acte égoïste (j'ai mis du temps à le comprendre), c'est un acte d'amour, de paix.
Aujourd'hui, j'ai l'impression de réapprendre à vivre, à être moi, ce qu'au fond je souhaite vraiment être. C'est long, douloureux, déstabilisant. C'est aujourd'hui la voie que je trace.
Bon courage à toi, tu avances dans ton sevrage et plus encore dans ton rétablissement.

Ekeiloh

Waw ! Tu avances ! Tu as là quelque chose de solide sur lequel travailler. Je te félicite, tu vas pouvoir avancer puisque tu sais sur QUOI tu dois avancer ! Est-ce que tu vois un psy? Ça serait bien que vous puissiez travailler la dessus. Bon courage en tout cas, et félicitations pour ton sevrage, demain tu atteint ton objectif !!

Est-ce que tu viens pour (les vacaaaaaaances) la rencontres?
Bonjour Nicolas18,

Je vis un peu la même chose que toi en ce qui concerne la réussite scolaire. Toute ma vie j'ai aussi accordé beaucoup trop d'importance à cette réussite. Pour être quelqu'un de bien perçu dans la société et son entourage il fallait avoir de bons résultats scolaires, et ne pas être à la traîne. Au final, tout comme toi, personne ne m'a jamais mis la pression pour réussir, mais j'ai quand même fini par me mettre cette pression tout seul. Le problème c'est fort aggravé quand je suis arrivé aux études supérieurs, et surtout dans un milieu très élitistes. La réussite y est vu comme le Saint Graal. Réussir ne suffit plus, il faut très bien réussir, et être dans les meilleurs. A ce moment là le problème c'est même étendu dans d'autres sphères. Mon modèle de réussite était devenu le suivant: avoir beaucoup d'amis, être populaire/drôle/charismatique, être bon en sport, avoir une copine magnifique, etc ...

A force de trop désirer cette réussite dans tout les domaines, j'ai fini par développer une peur de l'échec et un manque de confiance en moi. Je me suis vraiment senti mal pendant cette période, et j'en garde encore des séquelles (manque de confiance) aujourd'hui. Un jour où je devais me sentir au plus bas, je me suis posé la question de savoir ce qui n'allait pas chez moi. Et la réponse était en fait une évidence: j'étais trop dure avec moi-même.

Premièrement, je mettais la barre tellement haut que je n'arrivais même pas à l’effleurer. Deuxièmement, je me préoccupais trop de ce que les autres pouvaient penser de moi. Et troisièmement, j'ai pris conscience que notre culture est une culture de réussite. Je voudrai juste développer ce dernier point.

Dans notre société, c'est la réussite qui est valorisée et l'échec qui est mal perçu. L'échec est un tabou en quelle que sorte. Partout on nous parle de gens qui ont réussi à faire telle ou telle chose. Jamais l'inverse (ou en tout cas pas d'un point de vue positif). Mais pour moi, l'échec est une condition de la réussite, on progresse dans l'échec et pas l'inverse. Pour illustrer mes propos; on nous dit souvent que l'homme a réussi à aller dans l'espace et à conquérir la lune. Mais on nous parle beaucoup moins (voir jamais) de toutes les tentatives qui ont échouées avant d'y arriver. Et pourtant c'est grâce à elles qu'ils y sont parvenus. En conclusion, on est conditionné, et parfois il faut pouvoir s'assoir et prendre du recul par rapport à ça.

Maintenant mon modèle de conduite c'est de toujours donner le meilleur de moi-même quoi qu'il arrive. Le reste ne dépend pas de moi. Et celui  à qui ça ne plaît pas, je l'emm***! Big Grin

Voilà, courage pour ton sevrage. Et reste vigilant pour le cap des 21 jours Smile
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