Dépendance sexuelle

Version complète : JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
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Bonjour et Merci Fabrice et Ekeilho!
 
Je vais me tenir aux orientations données par Ekeilho pour les postes ici et je voudrais alors répondre aux questions de Fabrice. Toutefois, arrivé au bout de l’écriture de ce poste je me rends compte à quel point je suis à nouveau dans une incohérence et incertitude…
 
Fabrice, je souhaite m’inscrire dans un prochain sevrage de 5 jours en le terminant le week-end prochain. Pourquoi cette démarche avec à nouveau une intention derrière de passer à de nouveaux rapports sexuels ensuite ? C’est d’abord une première étape pour moi de mener de façon plus consciente et active un sevrage contrairement à celui de la semaine dernière, mais l’idée est aussi celle de ne pas me soumettre à trop de pression.
Le deuxième objectif est celui de ne plus laisser ma dépendance empoisonner mon quotidien et donc mon travail (que je reprends plus activement lundi).
 
Suite à ce premier vrai sevrage je voudrais passer à un suivant sevrage qui englobe ensuite le week-end, pour casser cette logique du « sage la semaine et débridé le week-end ».
 
Et : Oui, la sexualité en dehors de mon couple est l’élément central de ma dépendance et il est clairement compulsifs ! Merci de l’avoir exprimé si précisément, Fabrice, et aussi d’avoir formulé le fait que je peux facilement me passer de rapports avec mon copain… Quand j’ai lu cette phrase cela m’a tout de suite frappé !!! Pour le moment je m’abrite derrière la raison de vouloir protéger mon copain jusqu’au résultat du prochain test, mais cette réflexion de la part de Fabrice m’amène à réfléchir plus précisément à ma sexualité avec mon copain … Il y a cette sensation de « liberté » que je ressens dans les rapports extérieurs à mon couple, j’ai l’impression de pouvoir les « vivre quand je veux et comme je veux », alors que la sexualité avec mon copain a toujours plus ou moins été soumise à « un certain rituel », « peu de spontanéité » et je l’ai surtout un peu « subie » dans le sens où j’ai abandonné très vite l’idée de prendre l’initiative pour un rapport avec mon copain, car il est impossible d’amener mon copain (à plein d’autres niveaux aussi d’ailleurs) à faire quelque chose qu’il n’as pas décidé lui-même de faire. C’est toujours du « comme il veut, quand il veut, où il veut … à quelle heure…. de quelle couleur… etc. » et pas autrement ! Bien entendu c’est un point qu’on devra clairement relever quand on discutera ensemble !
 
Pour le ressenti après le rapport de vendredi soir : En fait, j’aurais pu m’en passer ! Ce n’était pas nécessaire ! Je crois que ce qui m’a amené à décider de la fin du sevrage pour vendredi c’est plutôt « la peur de ne pas pouvoir le tenir plus longtemps » ! Et ici je me fais clairement penser à mon frère qui est obèse et boulimique : Il m’a dit un jour que c’est moins le besoin et l’envie de manger qui le fait manger, mais plus « la peur de pouvoir avoir faim à un moment »… ! Ma réaction face au sevrage est pour le moment exactement la même, alors que j’aurais envie de répondre à mon frère que la faim fait tout à fait partie de notre processus de nous nourrir et de notre vie ! Pourtant, en ce qui concerne par contre ma dépendance j’ai peur qu’un sevrage trop long me fasse totalement perdre pied et qu’il pourrait m’amener à des réactions encore plus incontrôlables que celles vécues la semaine passée…
 
Ce que j’ai ressenti vis-à-vis de mon copain suite aux rapports de vendredi ? Je suis honteux de l’avouer mais : Rien du tout ! Je suis tellement habitué à mes tromperies, et sans vouloir renvoyer une part de responsabilité sur mon copain, j’ai même l’impression qu’il y contribue peut-être à sa façon, car je me dis que mes prétextes pour « sortir » sont parfois tellement « bidons » qu’il me semble impossible qu’il ne se doute de rien et donc qu’il cautionne silencieusement mes écarts depuis longtemps… Après, je ne suis toujours pas à l’abri du fait « qu’il n’ait rien vu venir » : Alors qu’on vivait ensemble depuis 4 ans et qu’on avait même passé 5 semaines de vacances avec ses parents sur la même île, quand mon copain a révélé son homosexualité et notre liaison à son père, son père est « tombé des nues »… !!! Et si cette tendance à une certaine naïveté est « familiale », ma révélation risque être un choc pour lui que j’appréhende, comme je l’ai déjà souvent mentionné ici…
 
N’empêche que durant ces dernières semaines et suite à ma « mini-révélation » s’est installée entre mon copain et moi une nouvelle complicité et je sens très clairement de sa part et de la mienne la renaissance d’un désir…
 
Mais maintenant je dois être parfaitement honnête et amener un dernier élément qui explique mes hésitations autour d’un sevrage plus abouti pour cette semaine: J’ai déjà expliqué que j’ai un amant (« rebeu ») régulier depuis plus de 11 ans. Depuis qu’il est lui-même en couple il est très difficile de se voir, car il vit avec un garçon qui est d’une jalousie et d’un « degré de suspicion » quasi maladif. Mon amant ne peut que m’appeler quand il est au travail et je suis à 90 % convaincu qu’il n’a pas d’autres rapports sexuels que ceux avec son copain et moi,… mais peu importe. Il m’a appris il y a quelques temps que d’ici la fin de l’année il allait à plusieurs reprises être en formation à une distance assez raisonnable de chez nous et il m’a dit qu’il aimerait beaucoup que je le rejoigne un soir à son hôtel. Son déplacement en formation a déjà eu lieu en octobre, mais je n’ai pas eu le courage de le rejoindre. Car le rejoindre voudrait aussi dire dormir sur place avec lui, mais en 15 ans de relation je n’ai jamais dormi dans le même lit avec personne d’autre que mon copain et bizarrement j’ai du mal à le concevoir... ! Cette formation de mon amant se répète ce jeudi et vendredi. Cela faisait maintenant 3 semaines que je n’avais pas eu de nouvelles de sa part, mais hier, à la reprise de son travail après une période de vacances et d’autres formations son premier réflexe a été de m’appeler et de voir, si on pouvait se retrouver jeudi soir…
 
Je voudrais avoir la force de refuser, mais d’un autre côté je me sens tellement « flatté » par sa proposition et par la volonté répétée de sa part de concrétiser ce moment avec moi... j’en reviens à ce « besoin d’attention » de ma part - que Ekeilho a très justement révélé – et que mon amant me témoigne ici si fortement … Pour le moment je suis incapable de prendre une décision quant à jeudi et donc de mettre ce doute en adéquation avec ma démarche ici…
 
Je me relis, … j’en ai marre de mes tergiversations… en 15 jours de présence ici j’ai presque honte de vous faire subir toutes ces indécisions … 57 pages dans mon fichier « WORD »… je m’énerve moi-même, je me juge moi-même et ne peux m’empêcher de penser que je commence doucement à saouler tout le monde ici…
 
… et j’en viens à me demander si de ce fait je ne devrais pas suspendre mes postes ici … Excusez-moi, car je ne cherche pas à être pathétique ou à provoquer votre sollicitude, je suis tout simplement à nouveau perdu et je sens que je dois passer à un nouveau cap, sauf que je ne sais pas par où ça passe…
 
Par deux fois j‘ai fait de la plongée sous-marine avec mon copain. Alors qu’on avait tous les deux les bouteilles d’oxygène sur le dos, mon copain n’avait pas de soucis, mais moi j’ai été quasi incapable d’accepter de respirer sous l’eau …
 
J’ai paniqué à l’idée de pouvoir paniquer en descendant plus bas…
 
….
 
Jan
Bonjour les amis !

J’ai vu mon amant hier à son boulot… relation sexuelle très furtive (sans jouissance pour moi) comme souvent avec lui et ensuite retour sur mon app pour rencontrer finalement un « jeune black » incroyablement beau pour un rapport accompli, de plus affinité réciproque (je suis parfois étonné que "ça marche toujours autant" alors que j'ai maintenant 50 ans! Comme le dit Fr-Ed d'une certaine façon, c'est pas vraiment un avantage de "plaire"...!) et cela ne facilite donc pas mes objectifs de la semaine… j’ai même poursuivi l’échangé avec ce beau mec sur l’app hier soir... La recherche d’un rapport après avoir vu mon amant a d’ailleurs clairement été entrepris dans une optique bête « d’hygiène sexuelle » pour ne pas commencer mon nouveau sevrage « les c…s pleines ». C’est totalement stupide ce raisonnement, je ne suis pas fier de moi, mais qu’est-ce que je peux faire ? Je me soumets à ma connerie et j’avance avec ce que je suis !
 
Je prends donc la décision d’entamer ce nouveau sevrage de 5 jours ce lundi matin.
 
La suite se jouera dans mon carnet de sevrage...

Merci d'avance les amis!
 
Jan
Salut Jan,
il y a un point qui me questionne par rapport à ton sevrage et par rapport à la vision que j'en ai. Lorsque je me lance dans un sevrage, je me fixe un objectif (petite barre verte qui progresse et qui permet de se motiver), mais je vois dans cette barre qui progresse un outil pour me motiver (j'aime voir les % augmentés), mais j'essaie d'inscrire ce sevrage dans une durée plus longue. C'est à dire que je ne pense pas à l'après. Je me fixe sur l'objectif et sans penser à ce que je ferai après. Dans ton cas, le sevrage est une étape entre deux rechutes, dans ta tête tu as déjà planifié que tu allais rechuter.  Qu'en penses tu ? Je suis peut-être trop exigent, mais il me semble qu'il y a ici deux visions du sevrage.
Ce que tu décris de ta journée d'hier est vraiment un rapport compulsif, tu n'es pas satisfait du rapport avec ton amant 'rebeu', tu vas sur l'appli pour chercher un autre coup. Dans les rapports que tu décris, tu parles beaucoup du corps de ces hommes (je te laisse relire, c'est assez régulier dans tes messages, même si il y a parfois un peu plus d'échange). C'est juste un commentaire.
Si je suis m'aperçois que nous avons en commun de difficilement plonger dans le grand bleu... La dernière (et unique) fois, j'ai failli vider très rapidement la bouteille (d'oxygène !) car je respirait comme un dingue !
Bonjour Fabrice !
 
Et merci de ta réaction quant à mon post ici ! Je vais m’efforcer de répondre à tes questions :
 
Oui c’est vrai, je suis en quelque sorte en train de planifier « ma rechute », si on doit appeler ça ainsi. Mais si j’ai bien compris c’est à chacun de fixer ses propres objectifs. Si je suis dans l’erreur, merci de me donner les orientations qui conviennent !
Pour moi, après un vrai sevrage, il y aurait le retour à la sexualité avec mon ami, mais pour des raisons que j’ai déjà évoquées ici je n’envisage pas encore ce retour avant 4 semaines encore.
Qu’y aurait-il d’autres sinon ? Nous avons échangé aujourd’hui beaucoup avec Fr-Ed à ce sujet, je lui ai tout simplement dit que je suppose que le but ultime ici n’est pas non plus d’endosser « l’habit d’un moine », la question à laquelle chacun devra donc répondre est celle de la représentation et de la concrétisation d’une « sexualité normale »…
Dans mon idée de cette « sexualité normale » j’inclue clairement mon copain en premier lieux, mais je n’exclue pas complètement non plus mon amant régulier. Et ici se pose, que je le veuille ou non, principalement la question de ma responsabilisation face à ma sexualité, surtout en terme de protection ! Plusieurs aventures ou un amant, le chemin en sera le même, je pense…
 
J’ai alors une façon bien à moi d’envisager mon sevrage : Durant cette période depuis début septembre à il y a 15 jours mes rapports extérieurs à mon couple ont commencé à être quotidiens, ils ont parfois inclus des pratiques à risque et tout cela a abouti en une nuit entière de sex sous influence de drogues de surcroit. Pour moi il y a donc déjà une avancée dans le fait de débarrasser ma semaine et donc mon travail du refuge vers le sex. Cela me permet déjà de prendre la vraie mesure de mon travail et j’entrevois l’affirmation que mon travail ne constitue pas une source de stress assez importante pour me pousser vers ma dépendance. Donc, je pense remettre mon travail à sa juste place, retrouver d’ailleurs aussi du plaisir à le faire et m’obliger ainsi à me confronter aux véritables raisons qui me poussent dans ma dépendance !
 
J’imagine donc qu’il n’y a pas de stratégie établie, chacun cherche sa voie selon son degré de dépendance et selon la nature par laquelle sa dépendance s’exprime. Disons que je travaille par ce sevrage à « la première couche » de ma dépendance pour du moins trouver une façon d’inscrire ma dépendance dans un cadre acceptable pour moi que je contrôle ! Et il est évident que je ne vais pas m’arrêter là!
 
Pour le moment j’en suis là, à cette première couche ! Mais ce sont surtout vos parcours et réponses ici qui me stimulent d’aller plus loin ! A plusieurs reprises aujourd’hui j’ai pensé que je pouvais parfaitement prolonger mon sevrage à 10, voire 15 jours, pour me confronter à ce « vide » qui se créera forcément ce week-end… Ça, ça serait déjà courageux, ça aurait du sens !... J’hésite encore… J’ai peur de ne plus pouvoir respirer sous l’eau,… tu as très bien compris ce que cela représente quand on suffoque… !!!
 
Ensuite, pour répondre à ta deuxième question : Oui je parle de corps ! Dans les deux rapports marquants de ses dernières semaines j’ai été frappé par la beauté de ces deux hommes ! J’ai été heureux d’avoir le privilège du partage de cette intimité-là, et je n’ai pas conçu mes partenaires comme « de la viande » ! Bien au contraire ! Justement, depuis cette nuit de folie j’ai cherché dans mes rapports la proximité réelle avec mes partenaires en cherchant à les embrasser un maximum et à les regarder profondément dans les yeux pour communiquer mon bonheur !  Je pense que le jeune homme d’hier en a été très troublé…
 
Ici aussi il y a pour moi une avancée précise !
 
N’empêche que tu as raison, ma recherche d’hier était compulsive, j’ai juste eu une certaine chance de tomber en plus sur ce beau garçon qui de surcroit m’avait contacté, lui, et non le contraire.
 
Bref, ce n’est pas le sujet ici !
 
J’ai vécu cette première nouvelle journée assez positivement et après cette matinée ratée, j’ai rattrapé quasi 80 % du travail que je m’étais imposé et les sécurités que je m’étais mises sur mon planning feront que je serai de toute façon toujours « dans les clous » demain !
 
Je n’ai quasi pas pensé à la sexualité, j’ai eu juste quelques images de ce corps sublime d’hier… Mais j’ai constaté durant mon footing – quel bonheur d’être à nouveau en pleine possession de mes capacités physiques !!! – que je n’arrive pas à arrêter de penser dans ma tête ! Même durant mon footing je me parle sans cesse dans ma tête à moi-même…
Est-ce de l’hyperactivité ?
Dès que je peux je dois m’acheter ce livre sur la méditation !
 
A demain mes amis !
 
Jan
Salut Jan,

je ne sais pas si c'est de l'hyperactivité, mais il est difficile d'arrêter de penser, même qu'en tu médites. Après 8 mois de méditation, je commence à ressentir des périodes de calme où mon esprit est tranquille. Mais pour ton footing, tu peux essayer de te concentrer sur ton souffle, sur l'air (frais ou chaud) sur ton corps, sur les bruits autour, sur la chaleur qui monte dans ton corps, sur la fatigue que tu vas ressentir, sur les douleurs qui apparaissent. Au lieu de te connecter à ton cerveau, tu peux te connecter à tes sensations, à l'environnement qui t'entoure. C'est très agréable de courir en pleine conscience (une vraie expérience).
Il y avait un autre point où je voulais réagir sur un des tes messages. Est-ce que ton compagnon se doute de quelque chose ? En te lisant, je me pose les mêmes questions par rapport à ma compagne. Je ne pouvais pas croire qu'elle ne se doute pas de quelque chose. Mais aujourd'hui, après quelques discussions avec elle (sans être rentré dans le détail de mes escapades), je crois qu'elle ne se doutait de rien. Elle a (avait ?) confiance en moi. Avec l'addiction, nous nous sommes crées une seconde vie totalement déconnectée de l'autre. Il m'est arrivé de croiser des personnes de ma vie 'vraie' dans la seconde vie et c'est très troublant et déstabilisant (ma ville n'est pas très grande... et le monde est petit). Nous sommes assez tordu pour inventer cette autre vie, et pour ma compagne, je crois que c'est trop tordu pour elle. Un esprit 'normal' ne peut imaginer cela. Quand je lui dis que je vais au ciné ou faire un tour de vélo, il n'y a pas de raison de penser que je suis ailleurs... à moins d'être jaloux, et ce n'est pas son cas...
Mais c'est vrai que je me suis souvent interrogé sur le fait qu'elle ne fermait pas les yeux pour maintenir 'un équilibre' dans le couple. Aujourd'hui, je pense que non. Elle a confiance et ne peut simplement pas imaginer la double vie que je mène. Ce n'est pas sa façon de penser... Elle n'est pas naïve, elle ne peut pas imaginer cela (je n'ai pas l'impression qu'elle est lue ou vue des documents sur le sujet, elle ne m'en a pas parlé).
bonne journée à toi.
Hello Fabrice !
 
Merci pour tes conseils concernant la méditation et le footing ! Ce chapitre du bien-être en moi-même est le chapitre que je vais entamer en suivant et je pense qu’au fur et à mesure je changerai aussi mon attitude quand je ferai du sport. Souvent quand je faisais de la muscu à la maison cela devenait carrément adhérent, car j’avais l’appli du smartphone connecté en même temps pour répondre à d’éventuels messages… je faisais presque plus réellement de sport… !
 
Quant à mon compagnon, je l’ai évoqué à plusieurs reprises : Il m’avait dit dès le départ de notre relation qu’il admettrait que je puisse voir ailleurs, même si lui-même n’est pas dans cette même dynamique. Lui c’est plus la MB et la pornographie, mais je ne sais pas s’il est aussi à un stade de dépendance ici. En tous cas il culpabilise, je le crois bien.
 
Dans nos discussions récentes autour du changement qui s’opère pour moi je lui ai révélé que je travaillais en ce moment et grâce à un forum à des disfonctionnements profonds en moi qui nous concerneraient à un moment aussi tous les deux et qu’il allait devenir important d’en discuter plus longuement, car cela aura certainement un impact sur notre vie intime… voilà où il en est ! Mais de là à être certain qu’il se doute réellement de l’ampleur de ce qui m’arrive c’est moins sûr… ! Je suis dans cette appréciation dans du parfait « 50 / 50 » !!! Je suis aussi au point où je me dis comme toi qu’il n’est peut-être pas forcément nécessaire de tout révéler à nos partenaires : ceux qui sont en quelque sorte « les premières victimes de notre dépendance » ne sont peut-être pas forcément les mieux placés pour devenir nos confidents ou pur nous accompagner dans nos démarches…
 
Je discute à ce sujet avec OLIVE73, mais ici je lui conseille presque le contraire…, mais chez lui je me dis que si de toute façon il sent que son couple est an grand danger (ce qui n’est pas la cas chez moi), pourquoi ne pas prendre le risque de jouer la carte de la complète sincérité pour prouver à l’autre qu’on tient à lui…
 
Je crois qu’ici aussi il n’y pas une seule façon de voir les choses…
 
A plus tard !
 
Jan
Salut Jan,

et oui nous bricolons tous et nous essayons de trouver notre propre voie en tâtonnant; mais au moins nous avançons et c'est le principal.
Comme toi, pour l'instant je ne veux pas impliquer plus que cela ma compagne dans mon rétablissement. Je ressens aussi des fêlures chez elle (mais avec ce que je lui fais subir, c'est peut-être normal). Mon objectif est d'avancer calmement, mais assurément dans mon sevrage et ensuite de discuter avec elle (à moins que des occasions se présentent, alors il faudra que je sache les saisir). J'ai aussi l'espoir qu'en m'éloignant de ma dépendance notre rapport évoluera. Mon psy m'avait dit un jour qu'il faut se laisser surprendre. Mon regard sur elle change. Je pense qu'avec le temps tu pourras aussi évoluer (tu en parlais déjà il y a quelques jours), c'est tout le bonheur que je te souhaite.
Il faudra que je prenne un peu plus le temps pour discuter avec toi ta vision du sevrage. Je suis d'accord sur le point que chacun doit trouver sa voie, une sexualité avec des amants n'est pas problématique si elle a lieu hors d'un schéma de dépendance. Ce que je pense, c'est qu'actuellement je ne pense pas que tu puisses faire la distinction entre une relation 'saine' et une relation 'malsaine' et donc en ayant des amants tu risques de continuer à alimenter ton addiction. En fait, je me pose la même question avec ma compagne, je me demande si je dois vraiment avoir des relations sexuelles avec elle. J'hésite à me lancer dans un sevrage complet de plusieurs semaines pour vraiment assainir le corps. J'hésite et il faut que je prenne la décision avec ma compagne, que je lui explique pour qu'elle comprenne mon choix(et par rapport au point précédent ce n'est pas simple). Dit autrement, ne doit-on pas endosser l'habit de moine pendant quelques temps pour repartir à zéro (un reset...).
Pas simple, et désolé d'apporter encore des questionnements à tes questionnements... Tu as le droit de me dire que je te fais ch... (pas de soucis). Parfois, il est plus simple de simplement ressentir que de comprendre, mais il y a toujours cette p... de dépendance qui nous brouille tout.
Bonne journée;

PS: comme toi hier matin, peu efficace au travail aujourd'hui... je ne cesse de procrastiner depuis ce matin.
Hello Fabrice !
 
Merci d’amener encore des éléments à ma réflexion !
 
Oui je crois qu’il y a à s’interroger sur des relations sexuelles « saines ou non » qu’on peut avoir d’un côté avec la personne avec laquelle on partage sa vie, puis un/e amant/e, puis des amant(e)s passager(e)s. Du coup je conçois que tu puisses aboutir à la conclusion d’arrêter tous rapports sexuels, même ceux avec ta compagne. Mais pour moi je trouve que tu passes soudain d’un extrême à l’autre (et je joue maintenant un peu à l’avocat du diable Smile … comme de passer de « beaucoup d’hommes » à « même pas une femme » !
 
Ta voie méditative ne t’amène-t-elle pas à ramener les choses d’une autre façon à une notion corporelle et presque « clinique » avec l’idée « d’assainir ton corps pour l’amener à un taux à nouveau acceptable d’hormones » ? Tu ne trouves pas que la question véritable reste au bout toujours celle de notre perception individuelle d’une sexualité normale ?! Et je crois que le problème est qu’on nous a inculqué qu’il n’existe aucune sexualité normale, à moins celle de la conception judéo-chrétiennes qui consiste à accomplir l’acte sexuel pour procréer. Du moment où la sexualité devient plaisir on est déjà dans la merde, toute l’histoire récente de la contraception des femmes ou de l’avortement le prouve encore ! Et qu’on le veuille ou non on a tous assimilé un degré de culpabilisation qui alimente certainement nos dépendance. Je trouve qu’il y a même une certaine complaisance à « cultiver notre culpabilité » et ainsi la transformer en « moteur silencieux de notre dépendance »…
 
Moi j’en reste pour le moment au point de chercher MA normalité. Et je sais que cela va passer par l’étape qui inclura mon ami dans cette définition par la discussion et la réflexion commune ! La peur qui me guide (qui nous guide tous) est juste celle de ne pas avancer face à nos partenaires dans des révélations douloureuses qui couperaient plutôt les ponts vers notre partenaire au lieu de les consolider… et personne de nous semble avoir trouvé une solution ici pour savoir comment s’y prendre…
 
Pour mon sevrage je commence doucement et sans problème « à nager avec la bouteille d’oxygène à la surface en vous observant plonger plus profondément» et j’envisage de plonger de temps en temps un peu plus bas…
 
Bonne soirée !
 
Jan
(De retour ici après une courte période de sevrage)
 
Bonjour les amis !
 
Désœuvré il est aujourd’hui, le Jan !
J’ai vécu hier une journée, comme j’en ai vécu plein d’autres avant. Je n’avais envie de faire aucun effort, je me suis re-glissé dans la banalité de mon existence d’avant : J’ai accompli mes obligations professionnelles et diverses tout en ayant l’application du téléphone ouvert, papotant avec quelques mecs, dont, comme d’habitude, un nombre assez considérable de déglingués et autres mythomanes ou camés qui ne savent pas très bien ce qu’ils veulent ! Si quelqu’un avait eu le temps ou l’intelligence d’aller au bout, j’aurais accepté. Mais, ça ne s’est pas fait.
 
Pourquoi parler de tout ça ici ? Je ne peux pas le dire autrement : J’avais besoin de ça, et j’ose même dire que ça m’a fait un bien fou de « retrouver ma vie d’avant ». Le parcours de ces trois dernières semaines était douloureux malgré tout, même si je suis d’accord avec toutes vos analyses, que me noyer dans ma dépendance est un leurre. Olive disait à un moment qu’il avait besoin de son « shoot » quand il est reparti sur le net pour le porno à un moment de stress, moi aujourd’hui j’avais juste envie de ne plus penser et de ne plus faire aucun effort !
 
Je disais dans mon dernier poste que j’ai pris une claque après ma dernière rencontre avec le gars de 26 ans. Je répète, d’après ce qu’on dit, quand on prend ce produit, ce qui sort de soi est ce qu’on a au plus profond de soi. Chez moi sont sortis mots doux, tendresse, émotion, admiration, … rien de purement sexuel, et mon appareil génital l’a en plus bien prouvé en ne réagissant quasi pas. Mon partenaire, lui, était certainement sur un autre mode, et il est certainement parti après dans l’idée de se « refaire un autre coup » le lendemain au lieu de nous revoir. Pourtant, quand on s’est rencontré il y a deux ans, il m’a fait cette « quasi déclaration d’amour » qui m’a tellement fait peur, car je l’ai recadré tout de suite et nous avons d’ailleurs cessé très vite de nous revoir. Moi j’étais en mode consommation à l’époque, lui il l’est aujourd’hui. C’est con la vie, parfois… !
 
Pourquoi encore une fois raconter ça ici ? Parce que je me demande si au fond de tout cela je ne suis pas en train de chercher juste à aimer un peu, à être aimé un peu, à laisser sortir des années de tendresse et d’amour qui sont au fond de moi. Dans un échange privé ici je viens de révéler que j’aime l’homme avec lequel je vis, mais en 15 ans de vie commune il n’a jamais été capable de me dire ne serait-ce qu’une seule fois qu’il m’aime, ni de montrer une seule larme d’émotion sur quoi que ce soit ! Et petit à petit mes élans de formuler mes sentiments pour lui et ceux de vouloir les lui prouver se sont bridés en moi. Mais je ne cherche pas à renvoyer la responsabilité de mon dilemme sur mon copain, car je l’aime comme il est et je veux vivre ma vie avec lui ! Je veux juste dire que ce rapport avec cette drogue a juste cassé un mur abritant ce « plein d’émotion », et qu’une partie du trouble dans lequel je suis depuis trois semaines est aussi alimenté par cela !
 
Et du coup la suite me fait d’autant plus peur, car où mettre tout ce « plein d’émotion » auquel mon mec n’est ni réceptif, ni capable de répondre? Car cette charge émotionnelle est quelque chose qui m’a même caractérisé avant, elle est aussi devenue une énergie énorme avec laquelle je fais mon travail et pour laquelle certaines personnes apprécient et soutiennent mon travail depuis plus de 20 ans.
 
Mais malgré tout, même ce besoin d’émotion qui revit à nouveau et soudain à la place de cette quête sexuelle non-refreinée (c’est bien ce besoin qui s’est transformé en cette quête!) dit quelque chose, lié à ce que m’a fait remarquer Ekeilho : ce besoin que j‘ai de me faire entendre, de me faire remarquer, … aimer ! C’est cette chose-là qui est constante et que je dois apprendre à cadrer.
 
Ce trop-plein allait à priori vers une personne, mon ami, mais n’y a pas abouti ; ensuite il est allé vers tant d’amants et de « coups » - et il était bien confortable là-bas ! – puis il se cristallise toujours envers des personnes, p.ex. dans mon travail, et même ici ! Appelons-le besoin de reconnaissance, besoin de séduire… ! Tout ce que je fais va vers quelqu’un tout le temps !
 
La base de mon problème est ici !
Car j’ai l’impression que si on m’enlève cela, il n’y a plus de raison de vivre !
Car si ce que j’entreprends ne va pas vers les autres, où cela va-t-il, car ça ne peut pas aller vers « rien » ?!
Et moi-même, je ne peux pas en être le but ! L’émotion ne peut pas circuler en cercle fermé !
 
J’entends aussi mes bons amis ici me rappeler que c’est une chose de chercher à comprendre, et une autre que celle d’agir… Ils ont raison ! En partie en tous cas ! Je le sais ! Mais comprendre et ensuite agir, ça n’en fait pas un ! J’ai compris qu’il fallait que je me donne ce coup de pied au derrière pour agir enfin, je suis tellement volontariste pour tant de choses dans la vie, meilleur conseiller de toutes ces âmes perdues autour de moi ; mais envers moi-même je suis « chochottement » nul, sans énergie et sans aucune force, sans aucun courage ! Il me faut un évènement extérieur pour créer la secousse nécessaire pour avancer enfin et de prendre les bonnes décisions ! Comme un « GRAND » !
 
Et la seule chose qui peut peut-être me pousser c’est de me dire que cette prochaine influence extérieure que j’attends pourrait bien être l’évènement de trop… ! Dommage pour ma gueule !
 
Je suis profondément pathétique comme mec, c’est affreux !
Mais la responsabilité exclue le pathos !
 
Jan
Salut Jan,

non tu n'es pas pathétique, tu te penches sur toi, tu essaies de comprendre. Oui, il faudra un déclic, ce n'est pas nécessairement 'dommage pour ta gueule', mais un concours de circonstances, un évènement provoquera ce déclic. Ou bien, la volonté est-elle suffisante ? Je ne sais pas répondre à cette question. Dans mon cas, il y a une conjonctures d'évènements sur quelques jours qui m'ont amené vers la dynamique du sevrage.

Tu parles de cette prise de conscience de ce trop plein d'émotion qui t'es apparu en prenant une drogue. Je ne sais comment tu dois analyser cela, mais je ne suis pas sûr que ce que l'on perçoit dans ces moments soient vraiment réels.
Par contre, je me retrouve dans ce que tu écris:
Citation :Et du coup la suite me fait d’autant plus peur, car où mettre tout ce « plein d’émotion » auquel mon mec n’est ni réceptif, ni capable de répondre? Car cette charge émotionnelle est quelque chose qui m’a même caractérisé avant, elle est aussi devenue une énergie énorme avec laquelle je fais mon travail et pour laquelle certaines personnes apprécient et soutiennent mon travail depuis plus de 20 ans.
Je pensais comme toi. Ma dépendance me définissait. J'y trouvais une énergie impressionnante pour abattre un travail important, pour être apprécié des autres. J'ai longtemps hésité à me lancer dans le sevrage car je pensais perdre cette énergie. Et bien je peux te dire que NON et mille fois NON. En fait, déjà je gagne pas mal de temps car je n'ai pas cette activité compulsive, je suis beaucoup plus serein. Il y a moins de phase 'super active', mais il y a une régularité dans mon travail. Mais, c'est vrai que quand je sens des coups de mou, l'envie compulsive revient. Les techniques que j'ai mises en place me permettent de la gérer, et aujourd'hui c'est de plus en plus loin.
Le problème de la dépendance est qu'elle s'est immiscée dans toute nos façons d'agir, de penser, de percevoir... C'est tout cela qu'il faut pas à pas détricoter.
L'autre point important est qu'aujourd'hui je redécouvre les relations humaines dans une nouvelle dimension et non pas uniquement dans cette dimension qui était de plaire à tout le monde pour exister. Par contre, à ce niveau, j'avance vraiment pas à pas...

 
Citation :Pourquoi encore une fois raconter ça ici ? Parce que je me demande si au fond de tout cela je ne suis pas en train de chercher juste à aimer un peu, à être aimé un peu, à laisser sortir des années de tendresse et d’amour qui sont au fond de moi. Dans un échange privé ici je viens de révéler que j’aime l’homme avec lequel je vis, mais en 15 ans de vie commune il n’a jamais été capable de me dire ne serait-ce qu’une seule fois qu’il m’aime, ni de montrer une seule larme d’émotion sur quoi que ce soit ! Et petit à petit mes élans de formuler mes sentiments pour lui et ceux de vouloir les lui prouver se sont bridés en moi. Mais je ne cherche pas à renvoyer la responsabilité de mon dilemme sur mon copain, car je l’aime comme il est et je veux vivre ma vie avec lui ! Je veux juste dire que ce rapport avec cette drogue a juste cassé un mur abritant ce « plein d’émotion », et qu’une partie du trouble dans lequel je suis depuis trois semaines est aussi alimenté par cela !

C'est pour moi un des noeuds du problème. Et je te comprends, en 16 ans de vie commune (na, j'ai un an de plus!), et bien ma compagne ne m'a jamais dit 'Je t'aime'. Et c'est dur pour moi à accepter. C'est dur car elle a refusé de rentrer dans mon besoin. En fait, je ne sais ce qu'est 'Aimer'. Je pense qu'elle a ses raisons, qu'elle refuse de me dire (malgré mes demandes). Elle ne dit pas 'je t'aime', elle n'est pas dans le semblant, mais ce 'je t'aime' elle l'exprime autrement: par sa présence, par notre intimité, par son écoute...
Et bien aujourd'hui, je commence à accepter cela. Et je me dis que finalement elle a bien fait. Elle n'est pas responsable de ma dépendance, dans le sens où j'étais déjà dépendant avant de la connaître. Donc CQFD. Je pense que dans ton cas, ce n'est pas trop différent. "Et petit à petit mes élans de formuler mes sentiments pour lui et ceux de vouloir les lui prouver se sont bridés en moi.". Ce que tu écris, n'est ce pas une forme de dépendance affective...

Comme toi, je ne suis pas très sûr d'être clair dans ce que j'écris. Mais ce que tu écris me parle beaucoup et me conforte dans le choix du sevrage.

Vas à ton rythme, et dis toi que nous sommes toujours là.

Bonne journée
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