Dépendance sexuelle

Version complète : JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Vous consultez actuellement la version basse qualité d'un document. Voir la version complète avec le bon formatage.
Pages : 1 2 3 4 5 6 7
sans doute qu'inconsciemment tu ressens le besoin de changer, de faire évoluer les choses et que le sevrage te semble maintenant envisageable. Il faut que tu acceptes les choses suivant ton rythme. 

et sans doute me suis-je mal exprimé lorsque tu prolonges mes propos en disant que le sevrage peut faire redescendre  ce mouvement de frénésie qu’on entretient en suivant quotidiennement sa dépendance.   C'est la dépendance qui est une frénésie. Ce n'est pas dissociable...

courage... et laisse les gencives de ton thérapeute ! Tu sais combien coutent des implants dentaires ?  le pauvre...
Bonjour tous !
 
Et Merci FRANCK-EDMOND de ton explication ! Tu le dis mieux, mais c’est en fait selon ton explication que j’avais compris la logique du sevrage, je me suis simplement embrouillé dans ma façon de m’exprimer… visiblement cela me caractérise en ce moment, j’écris de longs messages sans forcément être clair…
 
et j’ai la manie des « … », parce que pour moi derrière toute chose exprimée il y a encore une pensée (un clin d’œil ? un sous-entendu ? une note d’humour ?) qui se prolonge.
 
Je vous écris du coup dès le réveil. Mes matinées me semblent toujours parmi les moments très difficiles de la journée. Je suis tout tremblotant intérieurement, ce matin j’ai pourtant tout de suite mangé.
 
J’ai à nouveau passé du temps sur un site-cam cette nuit ! Sans jouir ! Et ce qui est du coup plus compliqué, c’est que mon corps (et ma tête surtout) semblent totalement en manque de sexualité. L’obstination d’aller sur l’app s’est déplacée vers la question de « comment gérer ma sexualité tout court ? » ! Car finalement mon copain en subi les assauts : D’après ce qu’il me dit, je n’ai cessé de le tripoter durant la nuit.
 
Dans ma relation avant lui j’ai été en couple avec un mec qui faisait des blocages sexuels au bout de 9 mois : plus de sex, il me repoussait littéralement ! C’est très violent ça, quand on est amoureux surtout, je peux vous le dire ! J’ai été fidèle durant les 6 mois du début et cette relation a duré 4 ans et demi ! Bien-sûr ça me déculpabilisais finalement d’aller voir ailleurs ! Mais intérieurement l’envie de lui était probablement toujours tellement forte que je rêvais parfois de lui faire l’amour, puis je me réveillais, et en fait je le faisais !
 
Vous connaissez ça ???
Une sorte de somnambulisme sexuel !
C’est ce qui m’est arrivé aussi avec l’homme avec lequel je vis maintenant !
 
Je suis sûr que j’ai fait plein de rêves sexuels cette nuit sans m’en souvenir ! Et avant de dormir, ou à chaque moment de bref réveil, je n’ai pensé qu’au sex et surtout à « K »… et la drogue ! Je suis peu fier de l’avouer ! Heureusement que ce matin, r-éveillé et la tête plus claire, cette pensée ne me hante pas ! Ouff !!
 
La difficulté que je vois est surtout celle d’arrêter mon cerveau, parce que maintenant, ces pensées obsédantes se sont donc déplacées. Le fonctionnement est pourtant le même: je ne suis pas forcement sur l’app et/ou dans une recherche active de sex, mais n’empêche que soit je passe du temps à vous écrire, soit ma tête se demande sans cesse comment réussir à m’en sortir, ou encore à constater que je ne suis pas bien …
 
C’est obsédant ! Je suis obsédé ! Je suis un obsédé … de la sexualité !
 
Dans ma situation précise le chalenge du sevrage est donc plus compliquée, ou plutôt plus complexe. C’est prétentieux et nombriliste de dire ça, car je ne mesure en fait pas l’ampleur de vos premiers sevrages : je ne sais plus quoi faire de « ce qui me reste de ma sexualité ». Il serait logique qu’elle s’épanouisse maintenant auprès de mon copain, et pourtant c’est justement lui que je veux protéger en attendant encore quelques semaines pour être sûr à 100 % de ma sérologie VIH. Mais comment gérer ma sexualité durant cette période précise ???
 
Plus de sex à l’extérieur ?!
Plus de masturbation ?!
Pas encore de sex avec mon copain ?!
La dernière fois que j’ai dû gérer ma sexualité comme ça (et c’était naturel) je devais avoir 12 ans… !!!
 
Tiens, … quelque part ça me parle à nouveau ça… ! J’ai arrêté de fumer il y a 12 ans avec l’aide de ce fameux bouquin que tout le monde connait, mais dont je ne veux pas faire la pub ici ! Et un des « verrous » essentiels de la démarche proposée par l’auteur est celle de « se réconcilier avec la personne qu’on a été avant sa dépendance tabagique ». Parfois ça peut chercher très loin ! Mais c’est vrai, avant ma dépendance sexuelle je ne pensais pas au sex toute la journée. Je faisais l’amour avec le copain du moment, ou je me masturbais. Et dans ma jeunesse il y a avait dans la masturbation aussi une petite sensation de culpabilité… parce que « ça ne se faisait pas » (officiellement), alors que bien-sûr, tout le monde le faisait. Je me souviens d’avoir eu parfois des blocages durant la masturbation, parce que soudain je voyais la tête de la mère d’un de mes amis d’école… L’horreur !!!
 
Bref ! Me voilà face à mes interrogations nouvelles :
Durant le sevrage y a-t-il abstinence totale ??
Ce n’est pas possible !
On ne va pas transformer du jour au lendemain un mangeur excessif de viande (pardon ici aussi de cette comparaison maladroite) en un végétarien!
 
C’est pour cela que je vous parlais de ma « stratégie », par réalisme et non pour me « défausser » : Etant donné que la masturbation ne m’amène nulle part et donc pour atténuer le virage de cette « mutation » je me dis que la seule solution pour les semaines à venir est celle de rechercher des rapports « simples » avec des personnes de confiance et d’accomplir ces rapports de la façon la plus responsable qui soit.
 
Je ne sais plus…
Je suis un peu paumé là…
 
Je vais faire du sport ce matin pour m’aérer la tête ! Et surtout me concentrer sur ce qui me semble important dans ma vie en dehors du sex !
 
P… de m…, je suis quand-même aussi autre chose qu’un être sexuel !!!
 
A plus tard !
 
Jan
salut Jan, on sent que ça avance... ton discours que tu dis confus montre pourtant des signes encourageants.

Je ne vais pas m'étaler longtemps mais juste reprendre la métaphore alimentaire que tu as utilisé.

"On ne va pas transformer du jour au lendemain un mangeur excessif de viande (pardon ici aussi de cette comparaison maladroite) en un végétarien!"


Si je l'applique à la sexualité je serais plus tenté de dire que ça correspondrait à 
"On ne va pas transformer du jour au lendemain un homosexuel [qui pratique beaucoup ] (pardon ici aussi de cette comparaison maladroite) en un hétérosexuel !"


Et la je suis d'accord... ça me semble illusoire.


En revanche, si je reprends l'image que j'ai utilisée ailleurs et  que j'avais trouvée dans une étude de sur l'addiction qui comparait l'addiction sexuelle à la boulimie.
On reste dans une métaphore alimentaire et la proposition devient : Il n'est pas question de ne plus se nourrir mais de se nourrir correctement.


Il n'est pas question de supprimer la sexualité, il est juste question de la rendre plus saine. Le sevrage est le moment provisoire ( durée à déterminer ) par lequel on peut pendre du recul pour comprendre et régler ce problème...Mais le sevrage,  c'est le sevrage de TOUT ce qui est sexuel, ou permet le comportement sexuel : appli par exemple, fréquentions de lieux...


Après tu peux aussi expliquer à ton ami que tu vas t'abstenir de relations sexuelles avec lui pendant un moment et lui expliquer ta démarche et le but visé. Il ne peut qu'acquiescer et t'encourager. C'est pour retrouver ou avoir une sexualité saine...


courage Jan ! 
Salut Jan
Une réponse rapide, c'est à toi de fixer les limites de ton sevrage. Tu sembles assez perdu dans ta sexualité, et je comprends ton desarroi, je crois que nous sommes nombreux ici à nous poser des questions du même type...
Pendant les 15 premiers jours de mon sevrage, j'ai vécu une tension extrême, parfois l'envie de sauter sur tout ce qui bouge, puis des phases de calme, et de nouveau la tension...Aujourd'hui, il y a plus d'espace entre les phases et moins d'intensité. 
Tu le dis toi même venir ici t'apaise, ecrire t'apaise, alors n'hésite pas viens ecrire. Le sevrage ce n'est rien d'autre que gagner du temps, laisser passer la tempête et reprendre une vie normale entre les bourrasques. Tu verras, la tempête va diminuer, tu vas pouvoir respirer.
Pour répondre à un post precedent, nous ne serons pas déçu que tu rechutes, nous ne sommes pas là pour te juger, juste te soutenir et t'encourager à ne pas chuter. 
Question personnelle: as tu travaille avec ton psy sur ta part homme/femme. Tu sembles avoir été surpris dans ton rapport actif d'ère devenu un Homme. 
Autre point, tu n'es pas obligé de tout dire à ton homme, tu peux simplement lui dire que ce WE tu as fait une bourde, tu es allé trop loin, tu as pris des risques, qu'aujourd'hui tu regrettes et que ca ne va pas bien en toi et que tu as besoin de sa présence, pas la peine de lui déballer toute l'étendue de ta dépendance. 
Bon courage et surtout tien bon, tu avances et je crois que tu as vraiment commencé un sevrage.
Bonjour les amis !
 
Et merci encore pour vos derniers messages !
 
Je réponds d’abord à FRANCK-EDMOND : Tu utilises la métaphore de la boulimie et relève la question du « se nourrir correctement ». Je saisis cette notion, et elle me permet soudain de comprendre un nouveau trouble :
 
JE NE SAIS PAS CE QUE C’EST UNE SEXUALITE NORMALE ! Je ne sais vraiment pas !!!
 
Peut-être que j’ai dès le début accepté et intégré très inconsciemment le préjugé que, étant homo on n’a par définition pas une sexualité « normale », et de ce fait, la porte en direction des « dérives » était de toute façon grande ouverte… ???!!! Je crois que je dois travailler sur ça… !!
 
Une « normalité » consisterait pour moi en la reconstruction de la sexualité avec mon copain. Ce qui me semblerait également assez « normal » serait de pratiquer parfois la masturbation, quitte à aller sur des sites de cam, comme ce que j’ai déjà mentionné. Je ne pense pas tomber dans une nouvelle dépendance ici, car je n’ai jamais été fan du virtuel ou de porno. Et encore, je me dis : « Si ce n’était que ça, ben ça irait déjà très bien !!! » !
 
La masturbation partagée sur le net pourrait être un palliatif pour moi afin de sortir un « trop-plein ». Mais aussi pour aller vers une TRANSGRESSION dont, je pense, tout homme et femme - du moins celles et ceux qui ont connus une dépendance - ressentent un certain besoin ! De mon côté il est certain que j’ai besoin de transgresser, ne serait-ce que pour « prendre la revanche » sur tous ces moments où on m’a renvoyé l’image de quelqu’un de « trop sage » et de « trop propre sur-sois »… Dans cette transgression il y a certainement aussi une affirmation de ma virilité… !
 
Je crois que nous partageons tous ce besoin de transgression, non ?
 
Ensuite, j’aurais du mal à ne plus voir l’amant régulier (11 ans) dont je vous ai déjà parlé, mais que je ne peux voir uniquement quand il en prend l’initiative, lui. Car contrairement à moi il a un copain qui est plus que jaloux, et je ne peux donc même pas appeler cet amant, si j’avais envie de le voir.
 
Le sex avec mon copain, la masturbation ponctuelle et des rapports ponctuels avec mon amant correspondraient pour moi à tout ce qui pourrait combler mon besoin de sexualité et celui de la transgression. Mais je n’exclue pas que les choses s’estompent encore beaucoup plus pour devenir peut-être un homme fidèle… ?!
 
Et vlan, une nouvelle barrière à ma fidélité, se rappelle à moi: Je suis jaloux !
Je suis arrivé en France pour un gars, qui m’a finalement trompé « comme c’est pas possible ». Moi j’étais un garçon très sage à cette époque-là, je ne connaissais même pas les « lieux de drague » !! Et j’étais ici dans ce pays, loin de mes repères habituels, de ma culture et de ma langue,… et j’en ai bavé cette première année !! Beaucoup même !!! Est-ce peut-être aussi pour me protéger de blessures possibles par la tromperie hypothétique de mon (nouveau) copain que j’ai à chaque fois devancé le mouvement, mis à part ce premier copain français ???
 
Est-ce que je trompe pour surtout ne pas prendre le premier coup et éviter des blessures ??? Je crois qu’il y a vraiment une piste ici, car tout à l’heure quand mon copain est sorti juste pour faire un tour à vélo, je me suis surpris à lui demander « Mais tu vas où ??? » et à ressentir des mini-douleurs me rappelant la jalousie… ! En tous cas je ne suis toujours pas prêt à dire quoi que ce soit à mon homme pour le moment !
 
FABRICE, oui j’ai déjà travaillé avec mes deux psys sur la question homme-femme ! J’y ai compris énormément de choses sur moi et ma structure psychologique. Je me suis même expliqué mon homosexualité ; si cela vous intéresse je pourrais vous donner ma théorie qui vaut ce qu’elle vaut… mais au niveau de ma dépendance cela n’a avancé à rien ! « M’affirmer un peu plus en tant qu’homme », et moins être indulgent envers moi-même pour me complaire dans des excuses sur moi-même, m’ont aidé à prendre plus facilement des décisions fermes et p. ex. contrôler un peu mieux ma consommation d’alcool. ET PARDON 1000 FOIS AUX FEMMES qui me lisent !!! Je ne veux absolument caricaturer aucune femme ici, mais c’est une façon très personnelle par laquelle je me suis expliqué ma part féminine en pensant à mère, très protectrice, « couveuse » et angoissée par tout, mais d’une indulgence folle envers moi ! Mais expliquer tout ça en détail serait vraiment trop long ici, pardonnez-moi !!! (Voire : « complexe d’Œdipe » !!!)
 
Tout à l’heure chez mon psy un condensé de tout ce que je vous ai écrit ici ces derniers jours est sorti. Ses gencives vont bien, mais je crois qu’il a été un peu décoiffé quand-même … ! Une fois tout sorti j’ai failli m’écrouler ! J’ai été vraiment au bord d’un malaise et me suis posé la question si je n’allais pas appeler mon copain pour me récupérer, de peur de ne plus maîtriser mon vélo au retour. Mais j’ai su me rétablir, heureusement. Voyant mon état, mon psy m’a demandé pour la première fois si je souhaitais qu’il me prescrive des anxiolytiques. J’ai hésité, finalement accepté l’ordonnance, mais ai pour le moment préféré acheter des « SEDATIFS-machin », ne voulant pas avoir recours à la chimie tout de suite.
 
Depuis hier soir j’ai pensé retourner sur l’app pour chercher un jeune et beau passif. Ce n’est surtout pas ça qui manque en plus ! Mais je constate aujourd’hui que les choses se passent à l’envers de mes habitudes : je repousse le moment d’aller sur l’app et je travaille, j’accomplis des obligations, je vous écris ici, plutôt que de sortir le smartphone. Et quelque part l’idée de chercher un plan est accompagnée d’un « Bofff ??!!! » dans ma tête, et quand je me concentre sur mon bas-ventre j’ai l’impression que mon sexe veut plutôt rester en état de repos… !
 
De plus, les sédatifs font effet et je me sens de plus en plus lourd, prêt à faire une bonne sieste et non à sortir pour une folie…
 
A plus tard mes amis !
 
(J’ai encore failli signer par mon vrai prénom… !!)
Salut Jan,

toutes les questions que tu te poses, ressemblent à des questions que te dicte ton addiction pour éviter de la remettre en question  ou/et d'entreprendre un sevrage ne serait-ce que pour y voir plus clair...
On dirait que tu sens que ces serait bien, au moins d'essayer et que tu cherches par tous les moyens à trouver des raisons, des questions pour y surseoir... 

Je me suis retrouvé face à un cas similaire quand  j'ai entrepris de faire un sevrage. J'ai ou j'avais des amants réguliers. Mais je me suis donné la possibilité de faire le servage en me disant qu'une fois la dépendance mise à distance , peut-être que je verrais plus clair dans le plaisir que j'ai à avoir des amants... Est-ce que c'est pas la dépendance qui me dicte finalement des besoins dont je n'aurais pas envie en son absence?  
J'ai pas cherché de réponses métaphysiques .. j'ai dit on met entre parenthèse le temps du sevrage et on verra  au fur et à mesure si je fais ce que je fais par plaisir ou si c'est un plaisir induit par mon addiction. 


il ne reste qu'à se lancer. 

et la conduite d"un vélo en état de stress émotionnel peut te valoir la suppression de 12 points d'un coup !
Bonjour mes amis !
 
La rupture avec mes « jours de sevrage (involontaires) » a été signée hier soir, je suis allé dans un sauna avec le but précis que je m’étais fixé. Je suis finalement tombé sur un gars de mon âge, accompagnée de son copain, avec lesquels ça s’est même extrêmement bien passé ! J’ai trouvé ce que je recherchais, ce que je voulais vérifier : j’ai pu être actif et c’était moins la réelle jouissance ici qui comptait que le rôle que j’ai pu jouer !
 
Je me rends donc une fois de plus compte que dans le trouble qui m’amène ici depuis mardi il y a aussi ce besoin de recherche de moi-même, un besoin de savoir qui je suis, quitte à me perdre !
 
Pardonnez-moi, ça semble même contradictoire à la démarche de m’inscrire ici, mais j’ai l’impression que j’ai retrouvé alors depuis hier soir enfin une certaine sérénité ! Bien entendu je me pose du coup la question de ma raison d’être ici et je me reproche un peu de trahir en quelque sorte les efforts que vous avez faits, nombreux d’ailleurs, de me répondre, de me prendre par la main, de m’orienter et de me rassurer… Je suis sincèrement désolé si je décourage certains ici… !!!
 
Mon psy m’a dit hier que mon état de cette semaine était certainement aussi influencé par la prise et/ou le sevrage de la drogue ! Ma méfiance envers cette drogue est donc d’autant plus grande !!! Au moins le rapport d’hier soir m’a fait comprendre que je n’ai pas besoin de ce substitut pour revivre un rapport étant actif et pour mesurer ce rôle un peu inconnu qui pourtant me fait faire de grand pas dans la façon de me percevoir et de me vivre enfin véritablement comme « HOMME » !  Qui sait, peut-être qu’au bout du chemin de l’homme que je découvre se trouve non « des hommes », mais … une femme… ?!
 
Sans vouloir aller si loin, s’ouvre donc à nouveau ici le chapitre de parler avec « MON homme » et de lui révéler mes désirs profonds. Du coup je me demande si, comme lui, je ne suis finalement pas foncièrement pudique pour parler de sex… en dehors d’un « contexte sexuel »… ?! Encore un élément très contradictoire par rapport aux excès que je vis par ailleurs !
 
Je pense donc que j’ai été cette semaine dans un état singulier, et j’ai sollicité votre aide influencé par cet état. Mais aujourd’hui je commence à y voir de plus en plus clair ! Et je fais toujours le même constat au niveau de ma dépendance, j’entrevois clairement les raisons, et les points déclencheurs basés sur ma disposition psychologique à cette dépendance, et je confirme que cette dépendance est maintenant entretenue par la perception profonde de ne pas savoir ce qu’est une sexualité normale :
 
-        les raisons : étant homo, inconsciemment je n’ai jamais perçu ma sexualité comme « normale » !
-        un point déclencheur fondamental : le désarroi face aux tromperies du garçon pour lequel je suis venu ici en France et l’immense sensation de perte et de douleurs liée à ça ! Du coup, peur de revivre cette douleur et donc : mécanisme de protection pour « tromper avant de se retrouver trompé » !
-        la disposition psychologique personnelle : contexte familial, tendances addictives dans la famille, trouble sur mon identité sexuelle, complexe d’Œdipe mal accompli, perte de ma sœur à l’adolescence !
-        la perception profonde de ne pas savoir ce qu’est une sexualité normale !
 
Je saisi donc parfaitement aujourd’hui l’importance que peut avoir le sevrage dans la structure profonde qui s’est mise en place en moi :
 
Le sevrage obligera à donner un coup d’arrêt à un mécanisme fou - ou une sorte de moteur qui s’est emballé - afin d’être à nouveau capable de se mettre face à sa vie et soi-même pour se ressouvenir de ses valeurs profondes et refixer ses objectifs ! Il permettra aussi de rentrer en "auto-observation", pour saisir, voire comprendre, les mécanismes établis ! L’éventuelle répétition des sevrages permet, elle, de maintenir le mécanisme fou à un degré acceptable et de consolider, puis d'accomplir sa façon individuelle d’une « sexualité normale » !
 
Je crois… !

Même si je comprends les commentaires par lesquels vous me dites que la dépendance même peut déformer mes raisonnements, j’ose avancer que je vis actuellement dans cette « mutation de mon attitude sexuelle » un « moment charnière » sur ma perception et ma construction « d’être homme » ! J’ose même avancer que cette mutation me semble fondamentale ! Pour cette raison j’affirme donc que j’ai besoin de la vivre, un certain temps, tout en m’imposant de règles strictes sur la façon d’accomplir mes relations sexuelles futures, surtout pour me protéger de maladies sexuellement transmissibles et de la consommation de stupéfiants.
 
Après cette semaine sous influence de la drogue, mon but est d’atteindre rapidement une sensation d’équilibre et de retour complet à moi-même, sans pour autant perdre de vue ma profonde volonté d’accepter dans très peu de temps un réel sevrage qui est certainement autre chose que ce que j’ai vécu cette semaine !
 
Je pense d’ailleurs ne plus avoir le choix : éviter le sevrage serait un immense pas en arrière et un mensonge envers moi-même ! Je suis trop conscient de cela pour fuir cet état de fait : Cette semaine ici parmi vous a été une des choses les plus importantes que j’ai vécu dans ma vie ! Une mèche a été allumée, je ne crois pas qu’elle s’éteignera et je ne peux pas me cacher devant cette prise de conscience, car elle est immense !!!
 
Un virage a donc été entamé et il se fera à son rythme ! Je le souhaite le plus rapide que possible, car jamais je n’ai entrevu une opportunité aussi forte de ré-axer ma vie pour me retrouver ! C’est aussi une opportunité pour instaurer l’équilibre que je souhaite au plus profond pour ma vie et dont je veux faire profiter tous ceux qui m’entourent, prioritairement mon copain!
 
Une semaine de compréhension et d’avancement immenses face à 25 ans de dépendance et 13 ans de thérapie sans succès… Je ne peux pas fuir ce fait !!!
 
Aujourd’hui je serais même prêt à laisser mes coordonnés personnels à certains parmi vous pour rester en contact en dehors du forum, mais je ne suis pas certain que cela se fait… Je me rendrai avec plaisir à une réunion, si jamais vous en organisez bientôt, pour échanger de vive voix avec vous, mais surtout pour remercier chaleureusement et de visu les personnes clés qui m’ont soutenu ici !
 
Je ne sais donc pas comment je vais gérer ma présence ici dans les prochains jours et semaines… Mes obligations professionnelles vont d’ailleurs bientôt limiter le temps que je peux consacrer à la rédaction de mes messages… Mais mon objectif est précis maintenant !
 
Ce n’est pas un au-revoir, croyez-moi !
 
Je vous embrasse !
 
J…..

Ekeiloh

Salut Jan,

Sache déjà que nous ne sommes ni déçus ni tristes: au contraire, tu avances. Tu as enfin compris que ta sexualité n'était pas normale, et rien à voir avec le fait que tu sois homosexuel ou hétéro, même si ça y participe dans ton inconscient. Mais tu as trouvé une forme de sexualité dans laquelle tu te retrouves, dans laquelle tu t'accomplis. D'ailleurs tu ne renonces pas à l'idée de suivre un sevrage un jour d'après ce que tu dis.

Pour ce qui est des thérapies, je pense tout simplement qu'elles ne te conviennent pas. Qu'elles te convenaient à un moment, puisque tu arrives à parler assez librement de ta soeur etc ici-même. Mais que maintenant, ce n'est plus de celles-là dont tu as besoin. Et ce n'est pas un problème, beaucoup de thérapies existent, et beaucoup de therapeutes.

Tu soulèves un point important: discuter de tes désirs profonds avec ton homme. Mais je crois que c'est plus ta place que tu dois trouver, il ne s'agit pas simplement de ce que tu desires mais de qui tu es. Et c'est très important de se positionner là-dessus pendant un retablissement, même si c'est bien sûr amené à bouger. Cet homme fait partie de ta vie, je crois que c'est important pour lui comme pour toi que vous traversiez ensemble cette crise identitaire.

J'ai vécu un peu tout ce que tu racontes là. Je sais que tu vas t'en sortir. Va à ton rythme mais surtout, ne perds pas ton objectif de vue: aller mieux, et il y a divers chemins possible. Et surtout, TU N'ES PAS SEUL !
sois patient... et en attendant sois prudent.

nous ne sommes pas loin...
A nouveau : merci mes amis !
 
Je sais que ceci n’est pas un confessionnal, je souhaite néanmoins dire qu’hier j’ai à nouveau fait une impasse à mes objectifs en me connectant à l’app, suite à quoi j’ai fait une rencontre qui s’est à nouveau très bien passée.
 
Même si je ne sors pas de mon schéma de l’addiction, je constate néanmoins un changement : je ne suis plus dans une attitude « animale » de pure consommation sexuelle ! Dans les rapports que j’ai eus vendredi et hier il y a du moins eu un vrai échange avec mes partenaires ! Non seulement sur le plan sexuel, mais aussi humain ! A chaque fois on a parlé, échangé, et du moins j’ai l’impression que cela ouvre déjà une relation à mes partenaires et à ma sexualité que je qualifierais de « plus responsable » et donc de « moins purement consommatrice ». Et cette « qualité de relation » inclue clairement l’objectif de ne plus accepter de rapports à risque, ce qui était donc le cas !
 
De ce point de vue je suis donc plutôt satisfait !!
 
Je ne suis plus seulement dans un mouvement incontrôlé dans lequel je « flotte » comme à la surface d’un courant marin, dans lequel j’avais beau faire des efforts pour avancer, mais où c’était finalement le courant lui-même qui me poussait de plus en plus loin ! Je suis rentré en « auto-observation », comme lors de mon sevrage tabagique il y a 11 ans ! De ce fait, je suis moins « en position de victime » de mon comportement, je l’impression de « m’émanciper » à côté de ma dépendance et de lui dire :
 
« Ok cocotte, t’es toujours là, mais regarde bien : je me suis redressé (encore un lapsus révélateur.. !) à côté de toi et maintenant on va faire cette course côte à côte ! Et méfie-toi, car quand je le décide je peux être très combatif ! ».
 
J’en ris et j’en souris de dire ça ! Vraiment ! Vous pouvez m’imaginer avec la « grosse banane » quand je dis ça ! Ça veut donc dire que je suis en forme, je me sens léger… et heureux !
 
La question de me révéler à mon copain reste bien-entendu toujours présente ! J’entends quand vous dites que cela est nécessaire et qu’il n’est pas forcément besoin que je révèle toute l’ampleur de ma dépendance sexuelle…
Mais vous savez, j’ai l’impression que d’1), si le flot de parole de 15 ans d’occultation ne commence, je ne saurais plus le contrôler.
Et de 2), j’ai bien-entendu peur des conséquences :
A)    parce que je ne sais pas si, avec un sentiment de trahison très légitime, mon ami ne voudra finalement pas arrêter notre relation… ?!
B)     Et B) parce que j’ai clairement peur de ne plus pouvoir ensuite accomplir mes « escapades futures » aussi facilement, que je ne le faisais jusqu’à présent. Je sais, je c’est très lâche de dire ça, parce que je laisse clairement une porte ouverte à ma dépendance et au fait de ne finalement rien changer !
 
Mais par ailleurs, si mon copain aura été informé de ma dépendance, il saura alors interpréter certains signes et repérer mes mouvements d’infidélité (si je n’arrive pas à les gérer encore), et je me rends compte que j’impliquerais alors ici plus ou moins activement mon copain dans ma dépendance !  Pour le moment je ne trouve cela pas très saint ! Et c’est plutôt ici – s’il observe comment je cède à mes pulsions – que les réelles raisons d’une séparation entre nous pourraient apparaitre !
 
Pour le moment, cette semaine que je viens de vivre pourrait finalement se résumer à cette simple reconversion de mon attitude sexuelle. Néanmoins, et je rejoins ici le propos d’EKEILHO : Je suis en train de mieux découvrir qui je suis, car j’ai l’impression que je m’accomplis, enfin ! C’est déjà énorme d’avoir l’impression (peut-être est-ce à nouveau un leurre, je ne sais pas !) que la sphère des 360° de ma personnalité, dont manquait toujours environ 30 %, se complète enfin ! A 50 ans de vie ! Et je pense que je ne peux qu’avancer plus vite sur le chemin de ma guérison si cette partie-là a été achevée !
 
Malgré ma « non-révélation » à lui, ma relation avec mon homme bouge tout de même. Je pense qu’il se rend compte qu’il se passe quelque chose avec moi… ! Et imaginez s’il a tout compris depuis le début… :  Est-ce que je ne vis pas avec l’homme le plus incroyable du monde s’il a su me laisser vivre ma difficulté sans me poser aucun obstacle et donc sans rajouter encore à la pression que je subis déjà ??!!! Le changement envers lui dont je parle s’exprime clairement par un rapprochement physique et donc de moments intenses de tendresse qui deviennent nécessaires pour moi envers lui et par lesquels je lui exprime, sans aucun mot, à quel point je tiens à lui ! Je pense qu’il sent qu’il se joue quelque chose en moi, mais il ne dit rien et me laisse faire mon chemin...
 
Bien-entendu qu’on peut juger son attitude aussi comme un élément qui a contribué à renforcer ma dépendance : Je crois que lui-même culpabilise pas mal par rapport à son besoin de la pornographie et de la masturbation comme « espace de liberté et d’intimité », mais je répète que je sais seulement qu’il en ressent un besoin, mais je ne mesure pas s’il est aussi au stade de la dépendance… et que du fait de cette culpabilisation il n’a jamais osé me dire quoi que ce soit sur mes excès…
 
Bien-sûr que si on en avait parlé plus tôt, il aurait aussi pu mettre des freins à ma dépendance, mais je trouve ce renvoi de responsabilité un peu trop simple et je ne crois pas que la gestion de notre dépendance doit en plus en partie incomber à la personne qui en est la première victime !
 
Après une nuit de quasi 11 heures de sommeil (je me suis senti un peu malade hier soir) je me suis réveillé ce matin en super forme et avec la sensation de me rapprocher clairement de mon objectif de sevrage ! En tous cas je souhaite consacrer ma journée aujourd’hui à mon travail et me fixe l’objectif de ne pas ouvrir la fameuse app, ni le réseau cam sur le net ce soir ! Et – mes deux dépendances interagissent bien-sûr ! - pas d’alcool cette semaine !! Car l’effet de la drogue de dimanche dernier a amplifié mes réactions à la moindre consommation de bière ou de vin ! Je n’ai donc tout simplement pas été véritablement « sobre » cette semaine !
 
Et dernier objectif : J’ai découvert les liens permettant d’aller sur vos postes de présentations et de journaux de sevrage ! J’ai vraiment envie de les lire pour m’enrichir enfin de vos expériences concrètes, après cette semaine de déversement personnel et accru !
 
Je me relis brièvement, je poste, et à 11 h 30 à nouveau séance de psy !
 
Je dois approfondir cette question de la thérapie, ELEILHO !!
 
Je vous embrasse !
 
J…
Pages : 1 2 3 4 5 6 7
URLs de référence