Dépendance sexuelle

Version complète : JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
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Salut Jan,

Je suis heureux que tu ailles mieux et que tu sembles trouver un équilibre. C'est à toi de mettre les limites (drogue, relations purement bestiales) et d'avancer avec et sûrement de les revoir au fur et à mesure de ton chemin. Il faut que tu sois bien clair sur ce qui est du compulsif (aliénant): il est bon de rappeler les 4 étapes du processus addictif: la préoccupation sexuelle, la ritualisation du comportement, le comportement sexuel compulsif et le désespoir après l'action. Tu étais dans cette logique il y a une semaine quand tu es arrivé ici, il me semble que tu en es sorti, mais tu as choisi une voie périlleuse (c'est ton choix), donc attention, n'oublie pas les limites que tu t'es fixé. Ce sera mon conseil du jour (pas une mise en garde, juste un conseil d'ami)
Je me pose aujourd'hui les mêmes questions que toi dans ma relation à ma compagne. J'aurais presque pu utiliser les mêmes propos. Comm toujours, cela me trouble. Je suis beaucoup plus proche de ma compagne, il y a beaucoup plus d'intimité, de sensualité. J'ai décidé de laisser les choses se faire en avançant dans mon sevrage. Il faut accepter la vie comme elle se présente. Nous changeons et nos compagnons/compagnes le ressentent. Même mes enfant me ressentent aussi je pense.
Bonne séance chez ton psy
Salut à nouveau mes amis !
(Ça me fait du bien de vous appeler mes amis, nous avons tous constaté que nous avons peu d’amis dans notre dépendance !)
 
Ma journée ne s’est pas tout à fait déroulée comme prévu. J’ai dormi longtemps, j’ai lu et écrit ici, je suis allé voir mon psy ensuite et au lieu de bosser à la maison j’ai d’abord offert un petit resto à mon copain à midi et je me suis ensuite « écroulé à nouveau » pour dormir encore plus de deux heures ! Je pense que c’était ce relâchement dont j’avais besoin et pour lequel le psy m’avait (plus ou moins) prescrit les médicaments que je n’ai pas achetés !
 
Tout au long de cette journée j’ai d’ailleurs senti que je suis proche de la révélation à mon ami, mais je veux le faire sans donner de réels détails et ceci pour les raisons que j’ai données dans mon précédent poste ! J’attends donc toujours « le bon moment ». Et il y a concrètement encore un autre point délicat qui m’empêche de révéler la nature réelle de ma dépendance : Comme indiqué, mon copain pourrait se sentir concerné lui-même par ce problème et donc vouloir rejoindre ce forum. Mais patatras, le voilà alors face à l’intégralité des révélations que je vous fais ici depuis une semaine. Et je vous ai déjà dit que je ne pense pas qu’il faille que notre partenaire, la première victime de nos dépendances, connaisse tous les détails de nos péripéties et combats..!
 
Ce forum a-t-il prévu ce cas de figure ? Vous les administrateurs, pouvez-vous « bloquer l’accès du pseudo de nos conjoints » à nos postes personnels ? Ou dois-je alors supprimer tous mes propres postes ?
 
Je viens enfin de comprendre comment je peux accéder à vos premières présentations sur ce site (merci EKEILHO !) ! Je devais être trop axé sur moi-même pour ne pas prendre assez de temps pour bien chercher… J’avais besoin de lire vos premiers messages pour voir d’où vous êtes partis, quelles sont vos vies, vos parcours, vos douleurs, vos contradictions, vos singularités... Je me sens maintenant bien entendu encore plus proche de vous ! Je suis d’ailleurs d’autant plus heureux de constater que nos parcours et vies sont tous plus différents les uns que les autres ! Je me sens bien parmi vous et je ressens un respect énorme pour vos parcours individuels, beaucoup de choses font écho à ma vie, et beaucoup m’émeuvent aux larmes ! Ah, foutu hypersensibilité… !
 
Mais une question : Y a-t-il personne qui s’est encore penché sur les révélations faites ici sur ce forum pour en chercher éventuellement une sorte de « dénominateur commun » à nos dépendances ? Beaucoup de choses ont été écrites sur les autres addictions, la boulimie et l’anorexie… quels sont les livres qui parlent avec cohérence de la dépendance sexuelle ? Qui parmi vous a projeté d’en écrire un ???
 
Aujourd’hui en sortant du psy j’ai poursuivi en quelque sorte mon échange avec lui dans ma tête et je me suis surpris à formuler la description de ma dépendance à ma meilleure amie qui vit dans mon pays natal. Elle est en fauteuil roulant et psychologue elle-même. Bien entendu se pose la question du « pourquoi je n’ai jamais parlé avec elle »… J’ai révélé mon homosexualité très tôt à mes amis et ma famille, à l’âge de 17 ans, et la profondeur des relations amicales que j’ai depuis se fond sur la notion de la sincérité. Sauf … qu’il n’y en est plus rien aujourd’hui, … autour de ma dépendance en tous cas !
 
Ma dépendance m’a bien entendu éloigné de mon amie ! Et - « Instinct féminin » ? -  elle a tenté une ou deux fois durant ces dernières années de me faire parler – comme avant - de ma sexualité, mais j’ai esquivé très habilement le sujet et de ce fait j’ai fermé la porte à des échanges plus profonds qui caractérisaient pourtant notre amitié avant.
 
Je me suis donc projeté dans ma tête dans l’aveu de ma dépendance auprès de mon amie. J’ai pu vivre des révélations semblables autour de mon homosexualité, ou autour d’aveux furtifs de ma tendance libertine à des moments de ma vie où je n’ai pas été en couple. Et j’y ai fait deux constats assez marquants :
 
1) c’est d’abord ce réflexe de pas mal de monde (mais peu osent l’exprimer) de devoir « se faire une image » de notre « différence », et donc de rentrer par leur imaginaire dans notre intimité… Je pense concrètement à nous, les couples homos, lors ce que nous révélons nos relations à des personnes de notre entourage. Suit alors une putain de question à la con … Vous la connaissez ??? C’est: « Mais en fait, c’est qui qui fait la femme ? ». Je pourrais sauter sous le plafond quand j’entends ça !! Mais est-ce que moi je cherche à visualiser comment un tel ou une telle accompli l’acte sexuel ?? Mais dès qu’on est dans une différence il faut alors aller se soumettre à ce genre d’interrogations !

Pourquoi j’en parle ici ?? Pour moi, cela montre ce besoin de certaines personnes de se « projeter plus concrètement dans notre singularité » quitte à vouloir en imaginer concrètement les choses !
Et j’appréhenderais clairement ce réflexe lors de la révélation de ma dépendance… !!!
 
Mais suit ensuite 2) un autre point que j’appréhende, lié au premier, mais plus fondamentalement dérangeant encore! Quand on parle de relations multiples c’est ce foutu reflexe qu’ont nos amis d’avoir d’abord peur que nous puissions nous contaminer du sida, ou d’autres MST’s! J’ai l’impression que c’est cette crainte qui domine d’abord tout ! Vous ne pensez pas ?? Bien entendu c’est assez légitime, car nous-mêmes, nous sommes également préoccupés par ce point… Mais j’ai l’impression que les notions de souffrance, de détresse et de douleurs psychologiques sont d’abord totalement occulté par la crainte des MST’s !!!
 
Je crois que j’ai passé pas mal d’années de ma vie à vouloir à tous prix attirer de l’attention sur ma personne, quitte à ce que ce soit par la crainte, ou par la pitié. Aujourd’hui j’ai horreur de ça ! Ma mère me témoigne souvent pour un rien une sorte de pitié pour les petits soucis du quotidien ; j’en ai horreur !!! Je ne veux pas qu’on se fasse des soucis pour moi !!! Je déteste ça !!!
 
Bref, j’ai alors imaginé la crainte de mon amie face à la révélation de mon addiction et je me suis surpris à faire un long discours dans ma tête qui soudain mettait les risques liés à mon addiction au même niveau que tous les risques de notre vie par ailleurs ! J’ai alors soudain eu l’impression d’avoir en quelque sorte « désacralisé ma dépendance et aussi mes propres craintes autour d’elle ». Ça semble sonner étrange, mais j’ai eu soudain l’impression d’enlever de l’importance à ma dépendance. Ce qui ne veut surtout pas dire que je la banalise ! Mais du coup je lui enlève de la puissance !
 
Nous prenons tous des risques tous les jours quand nous travaillons, quand nous traversons la rue, quand nous conduisons, quand nous faisons du ménage, ou du bricolage, ou du sport… Mais qu’au niveau de notre sexualité si elle se passe en dehors de notre couple les choses ne sont pas différentes si toutefois on sait se rendre responsable, comme pour tous les actes du reste de notre vie !
 
Je me relis et je peux imaginer votre incompréhension : Qu’est-ce que ça vient chercher ici, en fait ? Est-ce que je ne suis pas en train de justifier quelque part mes futurs actes ? Je ne sais pas, en tous cas j’ai l’impression, comme on dit dans ma langue natale, … « d’avoir enlevé du vent des voiles »…  de ma dépendance par cette pensée ! Du moins est-ce une affirmation claire que veux vivre les futurs actes de ma dépendance en ne donnant à ces actes aucune importance qu’ils n’ont pas. Et je pense que cela peut constituer une façon de désacraliser et donc d’enlever de l’importance à ce besoin de transgression…
 
Je ne sais toujours pas si je suis clair, mais pour moi il y a ici un avancement… Car, pour aller au bout de la logique : si l’acte sexuel extérieur à notre couple n’est pas plus singulier, ou plus important que de bricoler, de conduire une voiture ou de faire du sport, à quoi bon alors encore de le faire, si par ailleurs nous sommes toujours conscient qu’il fout du bordel dans notre vie… ?!!!
 
Troublant ça, j’avoue, mais … laissons cette pensée faire son chemin…! …  ou pas… !
 
Pour changer de sujet, je suis toujours sur une autre interrogation en lisant vos postes… J’ai essayé dans un de mes précédents postes de formuler une réponse à ça, mais elle était très schématique :
 
Qu’y a-t-il après le sevrage ?
(Est-ce pour repartir de plus belles ? …?)
 
Voilà mes constats de la journée !
Je suis heureux de vous relire au plus vite !

D’ailleurs aujourd’hui pas de retour sur l’app, ...
là je vais aller me coucher, donc pas de retour non plus sur le site de chat cam, ...

pas d’alcool non plus…

toutefois une petite sensation d’être face au vide quand même, …

mais boff, …

cette sensation…
ce soir...

(grand sourire !!) : …

je l’emmerde !!!
 
J…





 
J…

Ekeiloh

Je vais te répondre à deux questions:

1) Qu'y a-t-il après le sevrage?
Chacun répondra différemment. Pour moi, la sortie du sevrage correspond à la sortie de la dépendance: que je me considère en sevrage ou pas, je n'ai plus d'envies malsaines ou adultères, quand je croise une fille dans la rue j'ai envie de lui dire bonjour et de lui demander d'où vient sa robe ou ce qu'elle fait comme taf, et pas de l'imaginer dans des circonstances qui nourrissaient ma dépendance. J'hésite à sortir de mon sevrage, car je ne vois pas comment je pourrais replonger. Bien sûr c'est possible, et de toute façon j'atteindrai l'objectif que je me suis fixé sur mon compteur.

Je crois qu'il ne faut pas chercher à savoir ce qu'on va atteindre. Nous avons un chemin à faire, et c'est ce chemin là qui est important. Ce qui arrivera après, c'est different pour chacun, c'est différent pour chaque période de notre propre vie. Mais dans tous les cas, c'est beau, et c'est l'essentiel.

2) les conjoints sur le site: Tu peux toi-même bloquer une personne, qui je crois n'aura plus accès à tes posts. Perso, j'ai choisi la confiance: mon homme sait que je suis sur ce forum, il sait que j'y passe beaucoup de temps (c'est d'ailleurs parfois un sujet d'engueulades...) et il a eu des jalousies concernant le forum. Nous avons eu des moments difficiles où il avait l'impression que je me confiais plus à vous tous ici qu'à lui (ce qui est faux, mais passons ^^). Mais nous avons décidé ensemble qu'il valait mieux qu'il ne vienne pas lire mes posts ici.

Nous parlons parfois sous le coup de la colère sur le forum, c'est un espace libre, très libre, parfois trop libre... Et il a bien compris cela, surtout pour moi qui aie un caractère de merde et qui déverse toutes mes ondes négatives assez violemment quand ça a besoin de sortir. Il le respecte, je crois.

Mais je peux comprendre que ça ne soit pas facile. Si tu ne te sens pas, rien ne t'oblige à lui dire que tu es sur un forum. Dis que tu as discuté avec quelqu'un, dis que c'est un ami, tu nous appelles toi-même "mes amis". Tu sais le forum est ouvert, les messages peuvent être lus même sans être connectés. Et d'ailleurs, bloquer un pseudo... s'il veut vraiment lire tes posts, il créera un autre compte. Donc soit vous jouez l'atout confiance, soit tu ne prends pas de risque pour ton rétablissement, et tu lui parles de tout sans mentionner le forum. A toi de voir.
Bonjour mes amis ! Et Merci EKEILHO pour tes réponses !
 
Là, ce matin je suis debout très tôt et en pleine forme !
Enfin !!!
Je me rends compte que je tiens ici une sorte de journal...
C’est encore drôle, parce que quand je partais la semaine dernière revoir mon psy après une interruption de plus de deux mois je me disais que je devrais peut-être écrire dans le journal que j’ai tenu durant mon adolescence et dans lequel j’écris encore sporadiquement, surtout quand je ne vais pas bien.
 
Je remarque surtout depuis hier que je me « révolte une peu » chez mon psy. Visiblement il a compris que quelque chose d’important se passe en moi, il redevient plus actif dans ma thérapie… Souvent j’avais l’impression qu’il ne m’écoutait pas vraiment et qu’il me répondait de façon assez formatée, soit ça correspondait ce qu’il disait, soit non, un peu comme « l’horoscope du jour »… (C’est dramatique en fait, ça !). Une fois d’ailleurs le pauvre s’est carrément endormi face à moi, j’étais tellement mal à l’aise que j’ai arrêté la séance en prétextant que moi, je n’étais pas bien. J’ai continué à y aller quand même en me disant que de toute façon c’est à moi de faire le boulot, peu importe le bonhomme que j’ai en face. Bref, hier il a donc essayé d’être un peu plus avec moi, me conseillant à plusieurs reprises sur la façon d’aborder le sujet de ma dépendance avec mon ami. Mais franchement, je l’ai trouvé tellement à côté de la plaque que j’ai dû repréciser ma façon de voir les choses pour que finalement il comprenne, acquiesce et se taise !
 
Bon, je ne suis pas ici pour vous raconter des petites pépites anodines de mes journées, mais je ressens ce besoin profond de venir m’exprimer ici pour partager avec vous des pensées ou évènements que je considère plutôt importants et parce que « je me sens protégé et confortable auprès de vous » (et toc, dans ma langue maternelle on a UN MOT pour dire ça !) et parce que cette écriture me fait avancer !
 
Je suis heureux ce matin, vraiment, heureux à en chialer ; je pense à la sexualité, mais ne sens pas de besoin en dessous de la ceinture ; il y a un beau soleil d’automne ici dans le sud-ouest de la France: l’érable que j’ai planté dans notre jardin en 2011 est vêtu de sa couleur rouge-bordeaux de l’automne ; la baie-vitrée de mon bureau est ouverte pour aérer: j’entends les bruits de la vie dehors ; mon ami est sorti dans le jardin pour couper maladroitement un peu de bois pour notre poêle à bois - souvent c’est plutôt moi qui m’en occupe - je le regarde, ça me fait sourire et ça m’émeut (quoi de plus touchant que la maladresse des gens qu’on aime.. !), je ne peux pas m’empêcher de lui donner quelques conseils pour ne pas se blesser ; cet après-midi il va pleuvoir ici, mais j’ai envie de sortir dans la nature quitte à être mouillé jusqu’aux os … !!!
 
J’ai enfui en moi une très vieille passion qui est la musique et le chant. Je me suis toujours considéré pas assez bon pour ça, même si j’ai fait plusieurs années de formation en art-lyrique et que j’ai « une petite voix » de baryton. Quasi tous les jours je me réveille avec une chanson dans la tête et il m’arrive même souvent de me réveiller avec une chanson en tête qui n’existe pas. Je suis souvent stupéfait face à ce phénomène…  D’où ça sort… ?!
 
Un soir, il y a quelques semaines, j’ai aidé un jeune musicien à ramener chez lui son piano électrique. Je l’ai croisé sur un trottoir de la ville, ce beau jeune homme tout maigre en bavait du poids de son instrument ; avec une bonne intention de le draguer d’abord – il est black… – je l’ai aidé à porter l’instrument et à le ramener ensuite chez lui en voiture, sauf hors contexte de drague je suis incapable de draguer, au fond de moi je suis probablement trop trouillard, ou alors vraiment pudique et timide ; j’ai revu ce jeune homme à plusieurs reprises, on a parlé musique, il a joué du piano, on a chanté un peu, tiré des plans sur la comète … et il m’a conseillé de noter ou même d’enregistrer les chansons qui sont en moi pour ne pas les oublier, ceux à qui j’en avais déjà parlé avant me l’ont d’ailleurs conseillé aussi ; ce matin je l’ai fait :
 
Dans ma tête j’entendais une sorte de refrain sur une parole déjà mise en chanson plus de 1000 fois dans toutes les langues du monde, sauf que ma mélodie ne ressemblait en rien à quelque chose d’existant. Cette unique parole était chantée par une puissante voix de baryton black, vocalisant la partie centrale, et ce seul mot chanté était le mot : « Halleluiah ! »
 
Je l’ai enregistré sur mon dictaphone.
 
Je ne suis plus sur mon app ou des sites gays depuis dimanche soir. C’est déjà à nouveau une sorte de sevrage.
 
Très modestement, peu confiant en moi, je veux pourtant poursuivre ce mouvement et m’engage ici auprès de vous sur mon premier véritable sevrage officiel jusqu’à vendredi !
 
Je craque d’émotion…

Ma chanson résonne dans ma tête...!

J...
 
P.S. Merci de m’indiquer comment j’ouvre ici mon journal de sevrage, svp !
Salut Jan,
Je suis toujours aussi heureux de te voir marcher à travers cette forêt. Et ouî, l'automne est magnifique cette année, les couleurs des forêts vosgiennes m'ont rappelé un été indien (beau voyage avec ma compagne). Tu es en train de redécouvrir des trésors enfouis en toi, n'hésite pas à les regarder, a les cultiver. Pour le chant, pourquoi ne reprends-tu pas cette activité?
J'allais oublier le principal, bienvenue dans le sevrage. Comment imaginés-tu ce sevrage? Quelles limites te fixes-tu? Pour ouvrir ton carnet, je te fais un message demain quand j'aurai récupéré mon ordi... Difficile avec la tablette.
En te lisant, je ressens de la sérénité, du bonheur, de la vie. Simplement être, c'est simple et tellement difficilé. Merci d'avoir partagé ce moment, il ne manque que le refrain.
'Alleluiah', je vais me coucher en paix.
Merci
Salut Jan,

je constate qu'il y a maintenant une petite bande verte et blanche dans tes posts qui montre que tu as décidé d'un servage.

excellente initiative. 

Pour mettre toutes les chances de ton côté je te suggère de supprimer la fameuse app.... et mieux, au préalable de supprimer ton compte de cette application. Pour reprendre une comparaison que tu sembles connaitre, c'est comme si tu arrêtais de fumer en gardant un paquet dans ta poche...Même s'il est fermé il reste ce qui caractérise le fumeur pas celui qui ne fume pas.
Et si tu ne las pas supprimer, pose toi les questions de savoir pourquoi....

Pour répondre à ta question sur les mécanismes de l'addiction et de la dépendance, je te recommande la lecture de l'ouvrage qui se nomme les nouvelles formes d'addiction , de Marc Valleur et Jean Claude Matysiak. Ils sont psychiatres et exercent dans une unité en pointe pour la prise en compte des dépendance et des addictions.

 
Je poursuis pour ma part ma troisième semaine de sevrage. j'ai absolument tout supprimé. Sans chercher à justifier que parce que je suis homo   j'ai une sexualité importante ou besoin de nombreux partenaires. La sexualité , homo, ou hétéro, exclusive ou pas n'est pas le problème... C'est la façon d'envisager la sexualité qui est un problème pour nous dépendant. 
Elle tient lieu de solution à tout...prend la place d'absolument tout. C'est ça le problème... pas que tu sois homo, hétéro, bi ou même tri-sexuel...( c'est un peu comme le tri sélectif mais sans le côté développement  durable) 

Je vais aller remplir mon carnet de sevrage...

tiens bon...

   
Bonjour mes amis !!!
 
La décision de mon sevrage hier a été prise presque un peu malgré moi… C’est en écrivant mon poste que j’ai soudain découvert que tout faisait sens … plus j’avançais dans l’écriture, plus les choses devenaient évidentes !
 
Merci donc FABRICE d’avoir pris le temps de me répondre et de me demander de fixer les objectifs de mon sevrage ! Cela me permet d’ailleurs de moins culpabiliser ! Je m’explique : J’avais déjà fait une petite interruption la semaine dernière dans ma frénésie quasi quotidienne de nouveaux rapports sexuels, mais cette interruption-là était surtout liée à un état aigu de fatigue et s’est ainsi produit (encore) un peu malgré moi. Hier je me suis rendu compte que j’étais à nouveau sorti de ma spirale infernale sans en avoir véritablement pris la décision, et je me suis alors demandé, pourquoi je ne rendrais pas ce moment tout à fait conscient par une véritable DECISION, afin de poursuivre cette coupure et donc afin de la « conduire » ?!!! Bannir alors les « malgré moi ‘ s » et arrêter de me cacher derrière je ne sais quoi… GRANDIR DONC !
 
Mais je dois dire que mon choix n’est en fait qu’un choix à demi : Je sais que vendredi soir mon ami risque de partir à une activité et je pourrais ainsi prendre ce moment solitaire pour renouveler une expérience sexuelle. Je planifie donc en quelque sorte un temps « off » pour finalement me préparer à un nouveau moment lié à ma dépendance. Je ne sais donc pas si cette démarche constitue un véritable sevrage et je préférerais que vous « validiez » cet état de fait avant que je n’ouvre un journal de sevrage.
 
Je dois pourtant ajouter que mon ami m’a soudain proposé hier soir de partir ensemble vendredi pour passer une nuit dans le nord de l’Espagne. J’ai été un peu surpris de cette proposition qui « court-circuite » un peu mes plans, mais j’ai aussitôt accepté que je repousse alors la fin de mon sevrage, ou encore mieux que j’accepte finalement qu’il aboutisse en un moment d’intimité avec mon ami ! Malheureusement mon ami est revenu sur sa proposition…
 
Si mon sevrage, tel que je vous le présente est toutefois acceptable dans la logique de ce forum, ci-dessous donc mes objectifs ! Journal de sevrage ou non, je précise que je poursuivrai quand même pour moi cette coupure jusqu’à vendredi !
 
-        Pas de rapports sexuels extérieurs à mon couple. Et de ce fait :
-        Pas de retour sur l’app du téléphone.
-        Pas de retour sur un site cam du net.
-        Pas de prise de contact de ma part avec les partenaires dont j’ai le contact sur mon téléphone.
-        Si la pression devait être trop importante, éventuelle acceptation de la masturbation.
-        DONC SURTOUT : auto-observation de moi-même pour voir comment je réagis à cette prise de décision et démarche consciente !
-        A partir de ce premier temps de sevrage : Construire une attitude plus posée et moins frénétique sur ma recherche de rapports sexuels extérieurs à mon couple, afin d’en réduire au fur et à mesure la fréquence – but ultime : le point « 0 »-, mais en tous cas et en parallèle, conduire les rapports de façon RESPONSABLE, surtout pour ne plus accepter aucun rapport à risque !
 
Comme j’ai lu par ailleurs, toute dépendance sexuelle est souvent liée à une dépendance conjointe : Chez moi c’est la latence à la consommation de l’alcool. Je m’impose donc en même temps de ne pas consommer d’alcool d’ici vendredi et également de me coucher tôt, du moins en même temps que mon ami ! Jusqu’à présent j’y arrive !
 
Les constats sur mon premier jour de sevrage conscient sont donc :
 
Je me sens serein ! Je me sens quelque part « victorieux », et soudain je regarde ma vie en me rendant compte que, sans construire de « moments extraordinaires » que constituaient les rapports sexuels, ma vie me semble magnifique et surtout j’ai l’impression qu’il y a « de la place » pour de « belles choses » ! Toute la journée j’ai été de bonne humeur, mon ami me l’a renvoyé aussi sans pour autant le formuler, mais la journée et nos moments de proximité ont été animés par de le bonne humeur, de l’humour et une attitude tendre et complice !
 
La perception de mon envie sexuelle s’est clairement jouée à deux nouveaux :

La perception psychologique et la perception physique.

Sur le plan psychologique il y a eu des moments de troubles. On peut aussi les appeler « des sensations de regrets » : J’ai imaginé ces nombreux hommes que je vois sur les apps et sites en train de se donner rdv pour des moments de sex et que moi « je ne jouais pas avec eux ».
Cela me relie clairement à des moments précis de ma jeunesse :
J’ai été mince et élancé avec une chevelure frisée, un « cul de canard » et j’avais donc une apparence plus féminine que beaucoup d’autres, ce qui m’a valu des moqueries de la part de garçons qui étaient dans les classes au-dessus de la mienne ! Et je peux vous dire que cela marque un homme au fer rouge!!! Mon manque de confiance en ma virilité s’est définitivement confirmé ici pour le restant de ma vie !!!
Je n’ai pas été un mauvais sportif dans ma jeunesse, j’ai même été assez bon en athlétisme. Mais j’ai alors détesté les sports collectifs imposant un face à face corporel, donc tout sauf le volley-ball. Et quand il s’agissait de créer les équipes au lycée, c‘était toujours deux garçons de la classe qui en ont été chargés (une erreur pédagogique monumentale je trouve aujourd’hui !!!). J’ai donc été souvent non le dernier, mais toujours parmi les derniers à être sélectionné. Je voyais ici la preuve évidente de ne pas être « aussi garçon » que tous les autres « mecs » de ma classe ! D’ailleurs mes premières rêveries de proximité avec les garçons datent de cette période, donc de mes 10, 11 ans !
 
Il devient évident que mes conquêtes sexuelles constituent une revanche très claire et massive par rapport à ce traumatisme profond !!! Hier j’ai donc été en manque de « ne pas jouer avec les autres »… !!!
 
Physiquement les choses ont néanmoins été assez simples : A côté du trouble éventuellement psychique j’ai pu vérifier que la résonnance n’était nullement physique, et donc mon appareil génital ne s’est pas rappelé à moi !
 
La sérénité de la journée d’hier s’est également répercutée sur mon attitude face à mon travail :
Au lieu de subir le travail et de m’attaquer un peu en vrac à tel ou tel projet ou préparation nécessaire, j’ai alors pris la décision de planifier très sereinement toutes mes obligations d’ici fin décembre ! J’ai défini mes priorités et j’ai planifié assez généreusement les choses en conséquence !
Ça a été fondamental pour consolider ma sérénité !!!
 
Je vois alors qu’il n’y a aucune raison à me mettre dans le stress et de « subir mon travail », mais je dois juste me rendre responsable pour suivre le plan établi ! Et je découvre en plus qu’il se dégage quand même beaucoup d’espaces que je peux consacrer à des choses qui me sont importantes par ailleurs ! C’est génial !!! Reste juste à être RESPONSABLE de la façon de remplir ces espaces … !!!
 
La notion de LA RESPONSABILISATION me saute soudain aux yeux, et je pense surtout qu’il faut la juger comme UN GAIN et NON UN MANQUE ou UNE PERTE, par rapport aux « acquis illusoires » d’avant ! C’était ici la différence fondamentale entre la façon avec laquelle j’ai réussi à arrêter de fumer il y a 11 ans face à toutes mes autres tentatives d’avant : les signes de manque physique sont minimes et il faut les valoriser comme un gain et non une perte !
Par contre, dans le cas du sevrage sexuel il faut encore clarifier où exactement ce chemin nous mène ! L’enracinement psychologique est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus profond et complexe !
 
La décision de mon sevrage hier s’est accompagnée encore d’une autre décision : J’ai un tatouage depuis 2008. Le motif qui a servi de base a été dessiné en 1999 … par un ancien amant qui créait des œuvres suite à ses diverses rencontres sexuelles marquantes… Il m’avait offert le premier dessin qu’il avait fait sur notre rencontre. Ce tatouage n’a pourtant rien de sexuel, il est juste très personnel. Mais je veux maintenant le faire agrandir ! Je suis décidé ! J’ai même pris contact avec mon tatoueur et j’ai cherché à recontacter mon ami de l’époque… sans succès… en 1999 il était déjà atteint du sida… Mai j’ai le profond besoin de marquer le changement qui s’opère dans ma vie en ce moment ! Et ceci définitivement !!!
 
Ma journée d’hier a donc été une journée vraiment superbe !
 
Mais je vous en fais le résumé aujourd’hui, le lendemain… Il y a quelques instants j’ai fait une interruption à mon écriture ici et il est arrivé ce que je ne souhaitais pas : Je n’ai plus pu retenir le besoin de parler avec mon ami, sans pouvoir réellement contrôler ce que je disais… Je n’ai pas directement parlé de ma dépendance (ouff !), je lui ai ouvert le fait qu’il se passait quelque chose de très important pour moi en ce moment dont il s’était probablement lui-même rendu compte… J’ai expliqué que ce n’était rien de grave ou dramatique, mais que forcément mes réflexions allaient l’impliquer de façon plus importante à un moment, mais que je cherche encore le bon moment pour me révéler vraiment à lui … et ceci pour pouvoir prendre la parfaite mesure jusqu’où je peux et dois l’impliquer dans tout ça… Il a forcément ressenti aussi le besoin de me parler de lui, pour me dire aussi où il en est dans sa vie… - il a commencé par dire qu’il est heureux !!! - ses préoccupations sont plus concrètes, plus pragmatiques et palpables… il a créé un « blog » sur un thème important pour lui,… il s’est formée à beaucoup de niveaux pour être performant dans les activités qu’il mène dans ses loisirs … … … J’ai constaté qu’il fallait bien entendu aussi être réceptif à tout ce que lui aura à me dire, mais que je ne le suis pas du tout en ce moment ! Et lui ne semblait pas l’être non plus…
 
J’ai aussi ressenti une sorte de « jalousie » de la façon constructive avec laquelle mon ami a avancé dans sa vie, alors que chez moi tout a toujours été déterminé par une pure impulsivité (ces fameuses « choses malgré-moi » !) ! Je me sens soudain « pauvre et con » à côté de lui !
Et du coup cette amorce de discussion m’a beaucoup déstabilisée… :
je suis nerveux…
je suis contrarié …
je suis de mauvaise humeur tout à coup…
des sensations remontent dans mon corps et qui démarrent au niveau de mes testicules…
j’aurais besoin de ma drogue favorite : Le sex par la transgression!
Ma tête est embrumée comme quand j’ai été en sevrage tabagique AVANT ma tentative fructueuse…
Je n’arrive plus à me concentrer…
C’est précisément maintenant que j’aurais besoin de quelque chose qui me permette très concrètement d’agir sur ce changement d’humeur, sur la sensation de stress et de perte, une autre chose que la fuite directe vers le sex… !!!
 
Et il y en a marre de ce « GRAND HUIT » que constitue ma vie… !
 
Je vais pourtant me forcer à tenir bon !
 
J…

P.S. Merci aussi à toi Fr-Ed de ton message! Je vais en tenir compte dans un prochain poste!
finalement le grand huit c'est très surfait... et souvent ça rend malade.

profite du vide qui va se faire... c'est l'éclaircie qui va permettre de voir au loin... et encore une fois c'est un moyen...pas une fin...tu vas ranger ta vie pas la faire disparaitre. 
Re-Bonjour !
 
La journée est compliquée. Depuis ma discussion avec mon ami ce matin je suis perturbé, perdu. J’ai aussi lu pas mal de postes sur le forum…
 
Est-ce une façon de me victimiser? Je ne sais pas… En tous cas je perds un peu la notion de bienveillance dans certains messages reçus ou lus… Le doute soudain sur une once de jugement dans certains postes que je lis naît en moi… Jusqu’à ce matin c’est cette sensation de me sentir très protégé ici qui m’a tenu face aux influences que je subis par ma dépendance. Bizarrement en ce moment en tous cas cette sensation de protection s’est atténuée… Je m’efforce de mettre ce trouble de ma perception sur le compte de « la brume dans ma tête », conséquence du sevrage…
 
Je culpabilise d’ailleurs en me disant que je ne suis pas dans une réelle démarche de sevrage, car je ne suis pas prêt à suivre ce que je qualifierais actuellement de « décisions radicales » quant à la nature très « à-boutiste » des sevrages de certains…
 
Du coup, je répète, je me sens vraiment perdu, et il renaît en moi ce réflexe de devoir me « réfugier » dans la rencontre sexuelle avec un gars ou dans les retrouvailles sexuelles avec quelqu’un que je connais déjà… Je lutte et je serais à deux doigts de craquer pour me permettre juste « un rapport précis », si toutefois la personne à laquelle je pense était connecté sur l’app…
 
Je lutte… des fourmillements viennent de parcourir mes bras, ma tête tourne… je souffle… je pense au sevrage de la cigarette et j’essaie de me dire que rien n’est dramatique et que je suis en train de gagner… Je suis quand-même plein d’autres choses en dehors de ma dépendance... !

Je ne veux pas finir ce sevrage en me disant que j'ai paniqué et que j'ai presque failli me noyer durant une courte tentative de traversée à la nage... Je ne veux pas que cette nage ressemble en fait à un demi-tour pour revenir au bord d'où je suis parti... C'est pas possible ça!

2 jours de sevrage conscient seulement et j'en bave comme pas possible... mais dans quelle m.... je suis...?!
 
Je lutte ! Je cherche un refuge…
 
J…
je crois que c'est bien le parallèle avec la clope... 

J'ai aussi arrêté de fumer. Plusieurs fois. Et je retrouve des choses dans ton témoignage d'aujourd'hui.
 On se sent vaciller...on frémit... on est une victime...On cherche le moyen de contourner une décision... On en arrive à se dire qu'on n'aura jamais assez de volonté pour arrêter de fumer. Et puis pourquoi faire? Après tout en ne fumant que modérément... Que la situation présente mérite de faire une entorse...rien qu'une...juste allumer la cigarette... Et finalement on ne fait rien et surtout pas arrêter  de fumer.

Et puis c'est vrai que quand on arrête de fumer on devient vite irascible, susceptible... Mais ici tu peux être assuré que la seule intention de tous c'est de t'accompagner dans ta démarche, t'aider à l'affirmer, la comprendre, la renforcer, te suggérer des idées, des pratiques pour que ça aboutisse.... Et chacun son style suivant sa personnalité, ou suivant ce qu'il ressentira dans tes propos te donnera ce q'iil pense être adéquat ou nécessaire sur le moment.
Parfois posé et diplomatique, parfois plus direct ou rentre dedans...c'est toujours dans l'intention d'une main tendue...



Je crois que tu sais que c'est nécessaire, mais que ta décision est encore polluée par ta dépendance... Elle est remise en question, modulée...Tu trouves des raisons encore encore...et c'est trop dur...

Mais chaque tentative te confortera dans l'idée que c'est faisable et que tu y arriveras.  T'as juste besoin de soutien et de trouver comment focaliser ton esprit pendant les premiers moments. Yoga, sports -uniquement individuels, l'endurance de préférence...Histoire de te retrouver avec ton corps, ta respiration ce qui est essentiel... 

Tu n'as pas à culpabiliser parce que tu n'aurais pas la même démarche que celles que tu as lues. Ta place est bien parmi nous. Il y'a des exemples mais il n'y pas de modèles. il ne faut pas se dévaloriser parce qu'on lu ça ou là que certain on tenu 751 jours, que d'autres n'ont pas de difficultés... C'est des exemples qui montrent ce que certains ont entrepris et qu'on partage parce qu'à part regarder ça et là ce qui peut fonctionner dans notre cas, il n'y pas un traitement miracle un et unique. et puis on est tous différents... ce qui fonctionne chez l'un, s'il est emprunté doit aussi être adapté à la personnalité de celui qui s'en inspire...


Ne te dévalorise pas, ne te décourage pas...Tiens bon "bordel"! ( ça c'est ma touche bulldozer perso...) 
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