Dépendance sexuelle

Version complète : Je me relève (sevrage de Neil)
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J'essuie actuellement une rechute, je suis dans le dur, beaucoup de mal à réenclencher la machine... J'essaye de faire le dos rond afin que cette rechute ne me mine pas davantage le moral mais c'est bien difficile. La voix du perdant à pris le dessus sur moi, résonne continuellement les "à quoi bon ?" les "au point au j'en suis..." les de doutes façon je suis comme ça..." enfin bref vous les connaissez aussi bien que moi.

Ce matin encore c'était moins une, je n'avance pas dans mon travail, ce qui huile encore un peu plus l'engrenage infernale et la spirale négative...

C'est fou comme en quelques jours de compulsion on peut se trouver si mal... Et pourtant au bout de quelques semaines d'abstinence j'oublie combien je fut si mal... La solution est pourtant là je le sens, mais à chaque fois elle m'échappe...

Aller point de promesse d'alcoolo et autres résolution à 4 sous, j'ai l'expérience de savoir que ce genre de paroles en l'air ne me sont d'aucune utilité.

juste besoin de poser ici un peu de mon fardeau, c'est chose faite.

Portez vous bien.
Bien des étapes dans ma vie de lutteur ont été franchies en acceptant l'identité merdique qui se révélait à moi après une chute.
Non pas en me disant, je suis un looser, une pauvre merde dans cette société, mais en me disant je suis une merde à mes yeux, mais mon regard est-il assez pur pour que je puisse affirmer que j'ai raison en pensant cela.
L'idée si négative que j'ai de moi, est-ce l'idée que les autres ont de moi ?, et si d'aventure les autres avaient cette idée de moi, ne se tromperaient-il pas ?
Quand on va au cabinet, on ferme la porte à clef, parce que l'on est dans une posture ridicule qui ne présente aucunement une bonne image de nous même pour les autres. Est-ce pour autant que l'on va déprimer parce que la nature nous invite à aller déféquer régulièrement, non bien sur.
Dans la chute il y a la part de nature,, il y a la part d'innocence dans l'impossibilité que nous avons à résister.
Là où nous sommes responsable c'est dans la lutte selon nos moyens. Le bien c'est de se tourner vers le bien, le mal c'est de se tourner vers le mal, où que nous soyons. Quand tu viens ici, tu te tournes vers le bien, tu est un homme de bien, et le bien diffuse de lui même.
Ce n'est pas la grandeur qui fait la beauté, l'autruche face au roitelet, le chardon face à la violette. Non ce qui fait la beauté, c'est d'aimer sa petitesse, et d'avoir une confiance aveugle en la perfection de la nature qui nous a été donnée.
Merci Neil, et ne te laisse pas abattre
Merci Burrhus,

J'essaye de ne plus céder à l’abattement, c'est certain que c'est une des clés. Me flageller m'a à chaque fois mené au fond du trou. Saint-Exupéry (puisque que tu semble toi aussi sensible à son écriture) l'a très bien mis en relief dans le petit prince dans un passage qui résonne forcement beaucoup pour nous les "addicts"

Pour ceux qui ne le connaissent pas encore :

La planète suivante était habitée par un buveur. Cette visite fut très courte, mais elle plongea le petit prince dans une grande mélancolie: 
- Que fais-tu là? dit-il au buveur, qu'il trouva installé en silence devant une collection de bouteilles vides et une collection de bouteilles pleines.

- Je bois, répondit le buveur, d'un air lugubre.

- Pourquoi bois-tu? lui demanda le petit prince.

- Pour oublier, répondit le buveur.
 
- Pour oublier quoi? s'enquit le petit prince qui déjà le plaignait.

- Pour oublier que j'ai honte, avoua le buveur en baissant la tête.

- Honte de quoi? s'informa le petit prince qui désirait le secourir.

- Honte de boire! acheva le buveur qui s'enferma définitivement dans le silence.

Et le petit prince s'en fut, perplexe.
Les grandes personnes sont décidément très très bizarres, se disait-il en lui-même durant le voyage.


Je suis en plein là dedans depuis quelques jours. Je le sais, et pourtant je m'y vautre. c'est fou comme la rationnalité peut me quitter lors de ces épisodes de compulsions répétées. Et en même temps pour essayer d’entrevoir du positif là dedans, ces épisodes sont bien moins nombreux qu'avant, ils ont aussi le mérite de m’écœurer davantage et d'être annonciateurs d'une longue période de sevrage à venir.
Aurais je cette fois si la lucidité suffisante lorsque les semaines de sobriété empilées me feront naïvement croire que j'en suis définitivement sortie ?
Il me faudra autre chose que ma lucidité défaillante, sinon, pour sûr que je referai continuellement la même erreur... Les bons réflexes me seront sans doute d'une plus grande utilité que ma psychée conditionné depuis des années à céder à ses pulsions.

Notifier ses interrogations ici me permet déjà d'évacuer un peu, j'ose me dire que je me sens un peu mieux après ces quelques lignes.

Merci Burrhus de cette main tendue, tu dis : là où nous sommes responsable c'est dans la lutte selon nos moyens. Tu as raison, je vais donc me livrer à une observation objectives (ni flagellante, ni complaisante) des moyens dont je dispose et de ceux que j'ai mis en oeuvre pour tenter de m'en sortir. Je pense que cet inventaire est nécessaire à un moment où je sens que je commence à stagner dans la démarche de reconquête de ma liberté.

J'essayerai d'en faire un résumé ici, puisque me raconter semble m'être plutôt bénéfique.
Hello Neil

Une démarche de sevrage n'est jamais un chemin droit et tout tracé, nous le savons bien. J'appelle d'ailleurs davantage cela une reconquête de soi, ce qui montre l'ampleur de la tache... Il est donc normal de craquer parfois. Aucune honte à avoir, même si, c'est vrai, la déprime, dans ces cas là, nous rattrappe vite. 

Après l'euphorie du sevrage où tout va bien, ou l'on enchaîne les jours comme des perles, on se retrouve à peiner à ne pas céder toutes les heures... Comment en suis-je retombé là? peut on se dire... Comment ai-je fait avant? se dit on aussi. Comment avoir autant de mal à repartir alors qu'avant, tout allait bien. 

Et puis, c'est vrai, l'autre écueil, c'est qu'en plein sevrage, à la longue, on peut oublier pourquoi on lutte... on ne garde que les cotés sympas de la dépendance. Un peu de plaisir, et hop...

Je me raconte souvent dans des posts où je suis censé répondre aux autres, mais c'est pour montrer que nous vivons tous les mêmes choses, et qu'au fond, il n'y a nulle honte à être ainsi. Déprimé oui, honteux non, surtout pas. Nous avons une maladie, c'est un fait. Notre croix sera de lutter. D'autres personnes ont d'autres soucis. 

Courage à toi. Et pour ce qui est de redémarrer, je le dis souvent: si tu es épuisé, accorde toi quelques jours de repos... Cède, laisse passer la tempête, recharge tes batteries et ta volonté. fixe toi un cap, un jour pour repartir de l'avant dans 3 jours, 10 jours... Mais ne sois pas coupable dans ta rechute. 

a bientôt
Dexter,

J'ai laissé passé l'orage en continuant de visionner sans trop me blamer, et surtout en espérant que cette épisode de rechute ne durerai pas trop longtemps.
Je suis donc à nouveau en selle et j'entame mon 5 ème jour de sevrage.

Aujourd'hui comme souvent les lundis matins, les pulsions m'assaillent.

J'essaye donc de casser mes fausses croyances, à l'image de ce que j'ai récemment appris en visionnant cette vidéo.

https://www.youtube.com/watch?v=XduHJgAxKwc#t=308

Bonne continuation.
Bonjour à tous,

Ca ne va pas super fort en ce moment, je traverse vraiment une salle période et j'ai du mal à m'extirper de ce cycle de rechutes.
Je suis assez angoissé à l'idée de plusieurs échéaances, professionnelles (du travail à rendre à des clients), personnel (faire avancer mon projet de déménagement). Ces échéances au lieu de me stimuler, me paralisent totalement, je passe mes journées à errer sur le net, les heures, le sjours défilent et je n'avance pas d'un iota... Ce terible constat renforce mon angoisse, que je fini par combler par vous savez quoi.

J'ai vraiment le sentiment qu'après avoir tant habitué mon cerveau à tant de plaisir instantanée, ce dernier n'st plus du tout armé pour faire des choses déplaisante et pourtant nécessaire du quotidien. Je m'en suis jusque là sorti par des pirouettes mais l'étau se resserre et ma situation, si je ne redresse pas la barre, pourrait se dégrader dans les mois à venir... Je le sais, l'épée de damocles et la au dessus de ma tête, prête à tomber et pourtant je n'arrive pas à faire le moindre pas pour eviter cette sanction annoncée.
Comme je l'écrivais il y a quelques temps, je pense que la clé est dans l'instant présent. Il faut que je cesse les projection hasardeuses en fantasmant un avenir meilleur. En procédant de la sorte je passe à coté de ma vie, je ne vis pas dans le présent mais sui sans cesse plongé dans les remords du passé et l'espoir de l'avenir. Et pendant ces réveries le présent passe à une vitesse folle...

Me projetter au lendemain, laisse la porte ouverte au fameux : demain tout sera fini... M'autorisant ainsi à gacher ma journée en cours... C'est bizare parce que dans d'autres domaines je fais preuve de grande volonté (le sport par exemple, j'ai accompli de beau exploits ces 5 dernières années) je suis vraiment rigoureux et déterminé. Je ne comprends pas pourquoi je n'arrive pas à transposer ces qualités dans ma vie du quotidien...

Je vais revoir ma stratégie et de façon plus large mon rapport à la vie. Vivre enfin au présent, je pense que c'est ma clé.

Portez vous bien.
Neil
Tu es en état de panique.
Seule une parole réconfortante venant de l'extérieur peut t'apaiser.
Le travail angoissant : voila une petite solution ; tu téléphones au client pour demander un micro renseignement utile dont tu aurais besoin. (ce simple contact humanise ce fameux travail, le replace dans une démarche de service où il y a quelqu'un derrière, ce n'est pas juste un truc abstrait que tu dois supporter dans la solitude).
Pour le déménagement, au cour d'une discutions (provoquée par toi), avec un ami avec qui tu parles de tout et de rien sans enjeux, tu dis que tu sais pas comment tu vas t'y prendre pour ton déménagement, sur le ton de la rigolade. Il trouvera surement des mots te faisant comprendre que ce n'est pas si compliqué, et te donnera des idées que tu n'as pas eu.
Je ne sais pas si ce que je te dis est adapté, je tente.
Hello Neil

Comme toi, je travaille de chez moi, en indépendant. Et c'est bien parce que ma dépendance menaçait mon avenir car m'empêchait de travailler que j'ai commencé la lutte voici 18 mois... A force de compulser, je rendais mes travaux en retard, et dès que j'avais un peu récupéré, je me croyais sorti d'affaires, me disait que la suite ne serait plus très difficile à aire, et je décidais de m'accorder un peu de repos... pour finalement reprendre du retard.

De fait, c'est HYPER difficile de s'en sortir comme cela... Comment procéder? Je n'ai pas toutes les réponses, loin de là, mais je n'arrive à bosser et à me concentrer qu'en visualisant mes objectifs. Une liste quotidienne de totu ce que je dois faire, sur support papier et non plus sur ordi comme avant. Des objectifs bien définis, pas du long terme non, le taff de la journée, uniquement, pour canaliser mon énergie. Je me suis aperçu en effet que je compulsais aussi parce que je n'avais pas de but précis, que du temps devant moi, ... De fait, je ne prenais conscience de mon retard et du temps perdu qu'après la jouissance, et 2 ou 3h foutues en l'air...

Aujourd'hui, j'en ai assez, j'ai l'impression d'avoir longtemps stagné dans mon travail quand mes camarades de promotion progressaient... LE temps passe, nous devons avancer nous aussi.... Tu ne crois pas?

Et puis si jamais tu bosses de chez toi et que tu te sens trop seul, pourquoi ne pas passer un peu de temps ensemble? Je vais t'envoyer une adresse en mp où tu pourras m'écrire si tu le veux. JE sais d'exp que la solitude fait replonger... Donc si cela peut t'être utile, après tout...? pourquoi pas?

Ah, on dirait que je ne peux pas t'envoyer de mp... bon à toi de voir ;-)
Merci les gars, vraiment ca fait chaud au coeur vos messages. D'autant plus qu'ils sont concrets et je pense que c'est ce dont j'ai maintenant le plus besoin, après tant de gamberge sclérosante...

Je suis vraiment dans une période difficile, cet été je mesurais pourtant le chemin parouru et j'étais fier. Quelques semaines abandonnées à la compulsion quasi quotidienne ont bien entachées ma progression... Qu'est ce qui l'explique ? Je vais essayer de ne pas me retrancher derrière des excuses... Revoir mon ex et ce week end à ses cotés m'a fragilisé (remontée de beaucoup de sentiments, colère, angoisse, regrets...) mais c'est surtout mon incapacité à gérer ses sentiments le problème. Je ne peux pas lutter contre mon ressenti, mais je ne sais pas prendre le recul nécessaire pour observer objectivement les situations que je vis. Tout tourne au mélo-drame dans ma tête, mélodrame que j'entretiens par ces putains de visionnages chronophages...

J'ai beaucoup parcouru les carnets de ceux qui s'en sont sorti ou qui sont en phase de l'etre, je ne comprends tjs pas comment se produit l'impulsion qui fait basculer vers un sevrage efficient, je me prends tjs les pieds dans le tapis... Je pense en être au même niveau qu'eux en ce qui concerne ma compréhenssion de la problèmatique et pourtant quelque chose coince encore. c'est dur parce que je me sentais vraiment renaitre cet été avec des durées de sevrage vraiment significatifs. Se voir patauger à nouveau et d'autant plus difficile...

Au stade ou j'en suis je ne peut même plus abandonner l'idée de m'en sortir, quand on a gouter un peu à la liberté on ne peut plus se complaire dans cette merde.
Depuis le début de ma démarche je me fixe des échéances symboliques (fin 2011, mi 2012, noel 2013 etc...), imaginant avoir reussi au moins les 3 mois d'abistinence. Je m'étais fixé fin 2014 et force est de constaté que je ne serrais à nouveau pas dans les clous... Je pense que c'est une erreur de se fixer de telles échéances, mais en même  temps ne dit on pas que l'espoir fait vivre ?
Me réaproprier simplement le quotidien, par une routine sécurisante, quelques engagements écrits comme me le suggère Dex et puis pour 2015 vogue la galère ont y est pas et on verra une fois sur place...

Je vais réflechir à mettre en place un plan pour m'éloigner de la tentation lorsque la pulsion arrive parce que ces derniers temps je m'y abandonne sans la moindre résistance, j'ai réhabitué mon cerveau à cette jouissance et il n'est plus à même de faire le distingo.

Jsuis pas hyper serein en ce moment et ne me trouve par conséquent aucune légitimité de vous tendre la main sur vos carnets, j'espère que vous comprendrez.

Merci en tout cas vos messages me touches bcp.

Dex j'échangerai avec toi avec plaisir ce peux être effectivement une bonne idée. Mais du coup comment fais t'on ? Mail ? Mp ?
Plusieurs idées, sur le lot il y en aura peut-être une de bonne.

De toutes les façons tu hais suffisamment le porno pour qu'au final le dégout t'amène à te sevrer. Moi, souvent c'est le seul argument qui me fait rebondir : le dégout, donc pas d'inquiétude, vite ou plus lentement, tu y viendras.

Tu devrais trouver quelqu'un qui soit à ton service sur quelque chose. Que tu paierait bien sur, mais qui soit au service de ton plaisir (pas sexuel j'entend bien). Un jardinier pour ton jardin, un professionnel à domicile pour laver ton chien, un massage fait par un homme (pour qu'il n'y ai pas de tentation puisque tu n'est pas gay), ou autre chose, je ne sais pas ou tu situe ton plaisir quand celui-ci n'est pas sexuel. Si c'est manger, le restau ne suffit pas, il faut que tu sois témoin que l'on se décarcasse pour toi, qu'on se donne de la peine pour juste que ta vie soit plus agréable.
Sinon achète toi un super beau bouquet de fleurs coupés. Il faut que ce plaisir soit éphémère, juste pour te rappeler que la vie est éphémère mais justifiée.

Quand je vois que tu en est à culpabiliser de ne pas aider les membres dans ce forum alors que tu a toujours aider tout le monde, il faut réparer une injustice, offre toi ce que tu es capable d'offrir aux autres, mais que tu culpabiliserais de recevoir.
A bientôt.
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