Dépendance sexuelle

Version complète : la complicité dans un couple...
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  Bonjour,Je viens poster ici sur un sujet qui me turlupine pas mal et qui, finalement, est souvent au coeur des sujets de discussion même si on ne le développe pas réellement. Si on lit les messages des co-dep, dont je fais partie, le problème est récurrant : l'existence du porno au sein du couple altère les liens et interdit ou inhibe la complicité qu'il pourrait y avoir autrement. Cette préoccupation là n'apparaît que très peu chez les dépendants. C'est bien là que le bât blesse, je crois. Si cette compulsion est là, si elle peut s'installer malgré la présence de la compagne (ou du compagnon), c'est justement parceque cette complicité soit fait peur, soit n'arrive pas à s'installer. Pas évident d'être deux et pas évident non plus d'être réellement complices car cela suppose que l'on livre une partie de soi à l'autre. Je crois, mais je me trompe peut-être, que certains hommes ont très peur de ça et qu'ils sont plus nombreux que les femmes à le redouter. le porno, dans ce cas, peut jouer le rôle de "séparateur" et maintenir l'autre à distance raisonnable pour ne pas "se perdre" dans la relation. Il me semble qu'il y a ici une confusion de taille. Si l'on se perd dans une relation, c'est que l'on se donne entièrement à l'autre et personne n'a jamais dit que c'était cela la complicité. Il s'agirait ici, me semble-t-il, davantage d'un dérèglement proche de la dépendance affective. Pour moi, être complice, c'est être vrai, accepter l'autre comme il est mais pouvoir le lui dire. C'est ne pas rechercher chez son ou sa partenaire, la perfection mais savoir l'aimer tel qu'il est avec ses faiblesses tout en le respectant. Ca ne veut pas dire qu'il faille abandonner une partie de soi... C'est prendre le risque de souffrir si l'autre part car on ne doit jamais oublier que c'est toujours possible mais on ne doit jamais oublier non plus qu'une rupture, si douloureuse soit-elle, se guérit. Nous avons en nous ce que Boris Cyrulnic appelle la capacité de résilience à savoir la possibilité et les ressources pour rebondir face à l'adversité.Les dépendants ne sont-ils pas des hommes (ou des femmes) plus fragiles justement et à qui cette douleur fait peur ou même terrorise? Le porno dans ce cas est l'assurance inconsciente que le jour ou "bobonne" se rebèle, le jour où elle râle, ben plutôt que d'affronter le problème à deux, on se réfugie sur le net avec ses "déesses" virtuelles qui elles ne pourront pas décevoir puisqu'elles véhiculent ce que les fantasmes les plus profonds veulent entendre. Elles flattent l'homme et l'image que la société lui renvoie de ce qu'il est censé être et puis surtout, elles permettent de se faire du bien (???) sans rien avoir à donner en retour.Moi, co-dep, je souffre de ça. Mon homme, je l'aimais (je parle au passé car je ne sais pas si je l'aime encore...) pour ce qu'il est, pour ce qu'il fait et même pour son coté "gosse" à ses heures. Parcequ'à 40 ans sonnés tous les deux, on est bien capable de rire pour des conneries de mômes, d'aller s'éclater dans des parcs pour enfants, de jouer, de se regarder des films prévus logiquement pour des gosses... A coté de ça, on est aussi capable (peut-être plus moi que lui) d'être responsable quand il le faut et d'affronter les difficultés de la vie. A cet égard, mon fils, handicapé, m'a beaucoup appris. Pourtant cette complicité n'est pas là dans nos moments les plus intimes. Cet homme, soit-disant libéré et dont la sexualité n'aurait aucune limite et qui se prend pour un as au lit, fait preuve d'une pudeur extrème avec moi. Il ne cherche pas à savoir ce que moi, j'aime, il applique sur moi ses fantasmes créés de toute part par la porno. Il ne veut pas ou ne peut pas se l'avouer car il ne sait pas fonctionner autrement. Il ne sait même pas, je crois, que cette intimité peut se construire à deux dans le partage alors il cherche la performance, il cherche à assurer. Ce qu'il ne voit pas, c'est que justement, à force de branlettes sur le net,il ne lui reste rien pour moi et que ces jeux que l'on serait censés partager à deux deviennent ses jeux à lui et que je finis par m'en sentir totalemnt exclue.La complicité à deux, je l'ai connue avant lui pendant de longues années avec le père de mes enfants. On s'est aimé sincèrement, on se regardait chaque jour, on a partagé le meilleur comme le pire mais on était là l'un pour l'autre puis nos chemins se sont éloignés. La complicité aidant, on ne savait pas se mentir alors le jour où son chemin à lui a croisé celui d'une autre femme, il me l'a dit tout simplement. Il m'a trompée, n'a pas aimé le faire mais il l'a assumé et me l'a dit. Ca m'a fait mal, très mal mais au moins, pas de cachoterie, la vérité si dure soit-elle parfois était de mise entre nous. Alors aujourd'hui, je peux affirmer que cela existe, que l'on peut bâtir une relation sur la vérité et l'honnêteté, ça ne supprime pas les risques mais au moins, on a en face de soi une personne dont on sait qu'elle parlera si quelquechose ne va plus. C'est ce que j'appellerais la fiabilité et je préfère mille fois ça à l'attitude du mec (comme le mien) qui au nom d'un jardin secret ou d'une intimité mal placée, se permet de reluquer par le trou de la serrure, toutes les bimbos du net en se réfugiant derrière un "je trompe pas puisque c'est virtuel". On ne peut rien bâtir là-dessus.Je ne suis pas quelqu'un de parfait, j'ai plein plein de défauts mais je suis honnête envers moi-même et très respectueuse de l'intégrité des autres. Pour cela, je ne fouille pas dans les affaires de mon mec (je ne cherche pas dans ses historiques ou autre) mais je sais ce qu'il fait parceque j'ai capté dans ses comportements quand il est là ou "ailleurs"... Il sait que je ne fouille pas et il en profite alors je lui en veux car lui n'est honnête ni envers lui, ni envers moi, de fait. Et c'est là que l'on voit à quel point cette addiction de merde ferme toute possibilité de lien sincère entre deux personnes. Si vraiment ça n'était rien comme ils le disent tous quand ils ne reconnaissent pas leur addiction alors pourquoi se cachent-ils comme des mômes? Pourquoi, il ne me dit jamais à moi, sa soit-disant complice (parceque lui est persuadé que de la complicité, nous en avons beaucoup...), "tiens regarde ce que j'ai trouvé"... Pourquoi se cache-t-il dans les chiottes? Pourquoi éteint-il son pc en hate quand je rentre à l'improviste et tout et tout?Je crois que lui, comme plein d'autres, ne sait pas ce que c'est que de se sentir en phase avec soi-même parceque l'on est tout simplement vrai, sans mensonges, sans manip (même inconsciente.). Il n'imagine même pas que cela puisse exister à deux alors de rapports complices, on passe à des rapports rivaux et là, ça pue, c'est le début de la fin...J'ai tenté de lui dire, on a du tenté de vous le dire à vous aussi (je parle aux dépendants, là) mais il ne peut pas l'entendre, forcément....Pour finir, je ne lui dit pas tout à mon homme, pas plus que je ne disais tout à mon "ex", j'ai moi aussi une part de trucs qui n'appartiennent qu'à moi (un jardin secret?) mais si je ne le fais pas, ça n'est pas par soucis de me cacher, c'est juste parceque certaine choses ancrées en moi sont liées à mon histoire antérieure qu'il n'a pas vécu. Ca ne l'interesserait sûrement pas. Mais rien de rien dans tout ça qui ne puisse marcher sur les plates-bandes de notre couple. Je ne me cache pas pour mater d'autres hommes comme lui le fait en permanence par exemple. Je l'ai choisi lui alors je le regarde et le désire (ou plutôt le désirait) mais même ça, je ne peux pas lui dire. Et si je ne le peux pas, c'est bien parceque cette connivence n'existe pas et si elle n'existe pas, c'est parceque lui oriente tous ses désirs vers plein d'autres femmes, du moment qu'elles ne sont pas moi... Comment "vivre avec"?S'en sortir suppose que l'on cherche avant tout à se retrouver soi et lui, comme bien d'autres, se fuit tellement lui-même qu'il ne peut pas avoir envie de s'en sortir puisque c'est cela que sa compulsion vient alimenter....Voilà, c'était la réflexion du jour et, probablement le plus grand regret de toutes les co-dep d'ici...Bonne journée à vous tousNina
Bonsoir Nina,Serait bien de dépIacer ton post, sur Ie forum codependants, car iI a été Iu pas maI de fois, de Ià je pense que tu auras des réponses ou des partages de points de vue, de I'autre coté de pIus ton post m'interesse énormément!Est-ce que toi tu peux I transferer?Merci!!!
Je m'en occupe. Ce texte est formidable de clarté, Nina. Je suis à 100% d'accord avec toi. J'affirme, pour le vivre autant que possible aujourd'hui, que cela existe encore, que c'est possible, même pour un mec qui a vécu toute sa vie dans cette erreur et ce manque de transparence. Cela devrait être une "discussion générale autour de l'addiction", parce que c'est fondamental, mais c'est avant tout ton témoignage parce que tu évoques directement votre histoire. Alors je l'y déplace. Voilà un exemple des pavés dans la mare, des textes très importants qui se retrouvent au milieu de tout le reste, sur lesquels on tombe un peu par hasard en fouillant le(s) forum(s) de ce site. Et avec Pikmin nous commençons à réfléchir (ça ne se fera pas en un jour, c'est sûr..) à changer un peu la forme de certaines pages, je crois qu'il y a matière à essayer d'avoir un tout petit peu moins de redites, ou de créer des sections avec des morceaux choisis à épingler... Sans évidemment verser dans la "pensée unique", cela doit rester participatif et chacun doit mener son chemin comme il (elle) l'entend et le ressent...

Merci Nina. Je suis sûr que la pertinence de ce que tu écris reflète une certaine lucidité, et une certaine sérénité qui te redevient accessible... Je te le souhaite en tous cas!

wow! nina!!!je suis bouche bee!!!criant de vérité.. super..
Oui compIètement Iucide, et peut etre sera t iI révéIateur pour certains dépendants, car je ne pense pas qu'iIs se rendent compte de ce que ceIa peut avoir comme répercussion, sur notre sexuaIité,Quand on est codep, on a vraiment I'impression de Iire notre propre histoire,Nina, c'est bien bien très bien d'avoir écrit nos difficuItés de communication, d'autant que I'amour physique dans un coupIe , sa réussite, ses bonheurs, participent pour beaucoup à cette compIicité nécessaire à sa construction et à son devenir, et on ne Ie voit pIus comme au début, au moment des espoirs de changements, on subit cette sexuaIité, on ne Ia vit pas, et c'est triste,Bon on se remet, et on avance!Bises à toi Nina
Merci à vous tous pour vos post sympas... C'est peut-être bien d'avoir fait remonter le post et de l'avoir déplacé, ça ouvrira peut-être le débat et puis, tu as raison Mondom, au travers de cet écrit, c'est un peu de mon histoire que je livre. C'est vrai que j'avance dans le sens où je comprends plein de choses, les rouages, le cercle vicieux et tout et tout. Je sais aussi que ça n'a rien (mais rien de rien!) à voir avec nous et ce que nous sommes. Mais là où je n'avance pas, c'est que le fait de comprendre ne supprime pas ma souffrance et parfois, elle est intenable alors, puisque je ne peux rien pour mon dépendant (ça au moins c'est bien acté), je tente ce que je peux pour moi mais le courage de faire le choix qui m'incombe désormais ne vient pas, je n'y arrive pas. Ces derniers temps, notre relation a pris un autre tournant, on s'est considérablement rapprochés mais le porno est toujours là et je sais qu'il ne disparaîtra pas. Si je ne savais pas ce qu'il fait de mes absences aujourd'hui, si je n'avais jamais su alors peut-être, probablement même, que je me laisserais duper car plus rien désormais de visible de transparaît dans ses attitudes. Même notre sexualité a retrouvé un caractère "normal" (dans la fréquence en tous cas). Et puis, chez lui, ça ne touche pas à sa vie sociale donc quand je suis là, on sort, on bouge, on agit... Il a juste appris à mieux camoufler cet aspect de lui même. Il ne nie pas, ne ment pas vraiment, il livre juste des semi-vérités genre... "je ne vais pas te cacher que je regarde, j'aime ça, c'est un passe-temps comme un autre pour moi, un jeu, ça n'a rien à voir avec toi alors je ne comprends pas pourquoi ça te fait mal car vraiment, c'est rien, je ne fais rien de mal! C'est mon jardin secret...". Il avoue mater quand je suis pas là mais prétend qu'il ne fait pas que ça. Moi, je sais que là, c'est faux. J'ai donc compris que plus je m'absenterai, plus il ira mais je n'ai plus envie de me priver de sortir pour autant. Alors je bosse sur moi, je sors, je m'oblige à le faire, la boule dans le ventre, la colère au coeur mais je lutte contre moi-même pour retrouver cette liberté car elle m'est vitale!Le message que je voudrais livrer aux co-dep aujourd'hui, c'est que je crois qu'il est faux de penser que l'ultimatum "le porno ou moi" va le faire réagir même si on le quitte vraiment. Le choix ne lui incombe pas à lui mais à nous même et il devient alors : "c'est lui ET le porno ou c'est SANS lui". Car cette partie sombre de lui, ben c'est lui aussi même si ça nous plait pas, même si ça nous fait mal. Donc c'est soit on reste et on vit avec cette merde pour vivre avec lui, soit on met les voiles... C'est dur mais c'est à méditer je crois. En tous les cas, aujourd'hui, moi, c'est là que j'en suis...Bonne journée à tous!Nina
ça va faire un peu redite mais très joli post nina. 
Quelle merde... Je suis persuadé, pour l'avoir vécu, que s'il répondait à la question il pourrait dire qu'il ne fait pas que ça quand tu n'es pas là... En y croyant... Sans se rendre compte que tu rentres toujours trop tôt, avant qu'il ait pu passer à faire autre chose... Il doit réellement vouloir faire aussi autre chose de sa vie, tellement qu'il ne peut pas se rendre compte que ce tonneau des Danaïdes ne sera jamais vide, jamais, tant qu'il ne le fichera pas en l'air! Oui, pour lui, la question ne se pose pas, c'est une manie innocente et il ne fait de mal à personne... Il a bien d'autres aspirations, et d'ailleurs, si on le laisse tranquille il pense qu'il arrivera à les combler... Sauf que, les "circonstances atténuantes" (tu rentres trop vite à la maison, il n'a pas "le temps") sont comme par hasard toujours là... A l'échelle des minutes, des heures où tu sors, ou pas. Moi j'en étais arrivé à l'échelle de la semaine, du mois... "Je m'occuperai du reste après une semaine que je m'autorise de branlette, sans que ça ne prenne vraiment le pas sur le reste". A 52 semaines par an... Saleté de déni.Accro au déni, qu'on est. C'est ça qui empêche d'en parler, de reconnaître, d'être sincère et honnête. Parce qu'on briserait le déni qui est un moteur du sel de ce qu'on croit être notre vie... Garant à la fois de masquer nos travers, et de nous assurer une vie supérieure, meilleure...Plus remplie. Sauf qu'on ne s'aperçoit pas de quoi on la remplit.

Quelle merde!

Je suis persuadé, pour l'avoir vécu, que s'il répondait à la question il pourrait dire qu'il ne fait pas que ça quand tu n'es pas là... En y croyant... Biensûr, tu as raison Mondom, d'ailleurs il m'a déjà répondu celà, une fois alors que je tentais de lui expliquer combien il m'était difficile de sortir en le laissant seul ici parceque l'angoisse de ce qu'il allait faire m'était devenue insupportable... A ce moment-là, cet homme si coléreux d'ordinnaire, quand on aborde ce sujet-là, m'a simplement prise dans ses bras en riant et il m'a dit : "tu sais, je ne fais pas que ça quand tu es partie, loin de là... ce serait grave quand même..." Et je sais qu'à ce moment-là, il était sincère, il voulait me rassurer et je crois qu'il y croyait! Alors?... ben oui! c'est grave!!!
là encore on cible l'un des gros pouvoir de l'addiction celui de se mentir , de mentir au autres et même de croire à ses mensonges!!! Nina tu es remarquable par ton courage et ta clairvoyance, et tu vois tu m inspire à retrouver une vie sans mensonge et vrai que tu laisse paraitre.Je voulais revenir sur une chose, tu remarquera le comportement pueril de ton compagnon dans ce que tu dit, "  m'a simplement prise dans ses bras en riant et il m'a dit : "tu sais, je ne fais pas que ça quand tu es partie, loin de là... ce serait grave quand même...""C est complétement enfantin comme comportement, et renforce l'idée ,après je parle avec ma façon à moi de voir les choses,que l'addiction n'est que conséquence d'un problème plus profond.Je n'étais pas du tout un adept de la psycanalyse mais je me suis dit, si c est aussi i mportant dans la litérature c est qu il y a bien une raison, et j ai ciblé au combien de mes problème grace à cela et j ai même réussit inconsciemment à résoudre certains problème.Je vais revenir sur une de mes dernière lectures, ( je sais Dom je doit mettre un résumé sur le post ...), ton homme est coincé entre lui et son enfant intérieur ainsi dans son comportement d addict ou même dans son comportement que tu nous décris c est un enfant qui agit pas en homme.Je ne sais pas si tu peut cerner d autre comportement de ce type, je sais pas si c est une bonne piste , mais ça faut peut etre le coup de l'explorer.

Courage Nina

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