Dépendance sexuelle

Version complète : C'est le bordel dans ma tête
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Ekeiloh

C'est super. Bravo pour tes avancées, on voit que tu as commencé ton rétablissement. Bon courage pour la suite, et dans tous les cas, on est là !
Voilà, 3 jours sans me masturber, je ressens une certaine honte à prononcer ce mot et à avouer que je m'y adonne.
J'ai pas mal cogité, certaines choses deviennent claires et d'autres confuses, j'essaie de discerner ce qui est normal et ce qui ne l'est pas dans mon comportement et mes désirs.
J'ai relevé chez moi un comportement compulsif et une propension à l'addiction (jeux vidéo et alcool depuis quelques années même si je gère), dépendance affective et manque de confiance/estime de moi.
J'ai également réalisé que j'ai une relation ambivalente avec les femmes.

Après mon divorce, ça va bientôt faire 10 ans, j'ai enchaîné les relations maladroites.
Je réalise que je n'ai jamais eu de relation "honnête", ma dernière relation remonte à 3 ans et j'ai rencontré des problèmes d'erection, elle m'a fait un scandale.

A 44 ans j'ai beau me dire que je m'en sors plutôt vu d'où je viens, un boulot qui paye correctement, une vie pas trop moche, je me sens fatigué, fracassé, sans trop savoir ce qui est de ma faute ou pas.
Il y a quelques années j'ai eu une relation pour laquelle c'était moi l'objet de l'addiction, le jour où l'est s'est rencontré on a eu eu réciproquement envie de se sauter dessus, j'étais devenu son distributeur d'orgasme.
Entente sexuelle parfaite, il n'y avait que là-dessus qu'on s'entendait.
Bonsoir Vertigo

Quelle belle écriture! On y est totalement en te lisant. La description de ce que tu as vécu est assez saisissante. on y est vraiment...
Passé ce commentaire littéraire, je crois que tu es vraiment sur la bonne voie en mettant en mots ce que tu as pu vivre. Bien souvent, les sentiments, les émotions sont bcp trop fugaces pour que l'on puisse les analyser et en tirer qqch de constructif.
Les poser sur un écran ou sur du papier permet non seulement d'y réfléchir en direct, mais aussi de les nuancer, d'y revenir, et finalement d'élaborer une réflexion qui peut mener loin.

Continue en ce sens, et n'hésite pas, lorsque tu patines, à l'exprimer aussi. Après tout, nous ne nous sommes pas faits en un jour... Tu parviendras à construire ta pensée et à analyser ce qui t'a marqué, et ce qui peut aujourd'hui te tirer de ta dépendance, quitte à noircir de nombreuses pages de tes émotions et de tes souvenirs...

Tu dis être dépendant. Mais à quel rythme? A quelle force? Combien d'heures y passes-tu par jour, par semaine? Es-tu dépendant? Ou inadapté à une relation de couple à cause de ton histoire personnelle?

Bon courage à toi l'ami. A bientôt.
Bonjour Dexter,

Merci

(31-07-2015 23:52)Dexter a écrit : [ -> ]Les poser sur un écran ou sur du papier permet non seulement d'y réfléchir en direct, mais aussi de les nuancer, d'y revenir, et finalement d'élaborer une réflexion qui peut mener loin.

C'est exactement ça, je pose une trame, je cogite dessus, revisite mes souvenirs.
Ca me permet également de me livrer, me libérer, d'avoir des réactions et d'avancer.
Jusqu'ici je me sentais seul et personne à qui parler.

(31-07-2015 23:52)Dexter a écrit : [ -> ]Tu dis être dépendant. Mais à quel rythme? A quelle force? Combien d'heures y passes-tu par jour, par semaine? Es-tu dépendant? Ou inadapté à une relation de couple à cause de ton histoire personnelle?

Très bonne question, je me la posais justement hier soir au gré de mes réflexions.
Quand je vais bien une fois par jour en allant me coucher, même si je n'ai pas de pulsion ou d'envie, même si ça ne me procure pas vraiment de plaisir, c'est de l'ordre du rituel.
Dans les périodes de déprime et d'angoisse ça peut aller jusqu'à une dizaine de fois par jour, avec escalade vers du porno, parfois 2 à 3 fois de suite et il m'arrive de me réveiller pour le faire en pleine nuit.
Je pense qu'il y a chez moi une forme de fuite de la réalité dans la masturbation.

Inadapté à une relation de couple? Je ne sais pas j'y réfléchis, ce n'est pas encore assez clair, ça fait partie des sujets confus dans mes réflexions.
Je sais juste que je ne suis pas un cadeau, ou alors empoisonné, je séduis après ça se complique assez vite.
Dans les périodes de solitude et d'angoisse, je deviens chasseur silencieux, guépard plus malheureux qu'affamé en recherche d'une proie, de son droit au bonheur.

Le sexe n'est pas la motivation première, il ne représente qu'une composante évidente et je ne m'attarde pas trop si je sens que c'est problématique.

Je m'inscris et recherche des relations exclusives, de préférence durables, elles durent entre quelques semaines et plusieurs mois.

Quand ça se gâte je ne cherche pas trop, je ne discute pas trop, je fuis.

Seule la relation que j'évoquais précèdemment a duré plusieurs années, trois ans pour être précis.
Bien qu'elle était au final et malgré tout essentiellement basée sur le sexe, il y avait des sentiments, mais nous étions l'un pour l'autre une malédiction.

Nous nous étions tourné autour plusieurs mois avant de se sauter dessus.

A l'annonce de cet évennement nous avons de suite obtenu l'approbation et la joie de notre entourage auprès duquel notre couple rayonnait socialement, j'étais roi, elle était reine, tout le monde, hommes et femmes nous enviait.

Elle rayonnait, ses collègues femmes voulaient la même chose, une ou deux de ses amies m'avaient confessé en soirée qu'elles donneraient cher pour avoir le même regard que je posais sur elle, d'autant plus qu'elle ne se cachait pas de leur faire savoir à quel point elle était sexuellement satisfaite.

Nous régnions avec complicité et loyauté sur le cercle d'amis qui gravitait autour de notre couple.
Hier soir j'ai craqué, ça me chatouillait trop, je me suis efforcé de me concentrer sur les sensations, étrangement je n'ai pas ressenti de culpabilité, ça ne remet pas en cause mon sevrage, ce matin je me sens bien.

Question: comment réinitialiser ce compteur qui ne représente plus la réalité?

Je ne sais pas si il y avait de l'amour, de la passion et des sentiments oui, une lutte d'égos et de pouvoir aussi.

Une relation en dent de scie, disputes récurrentes dont la fréquence augmentait avec le temps.
Elle me provoquait régulièrement, parfois je réagissais assez vite, je me montrais cinglant et ça semblait la calmer, voir la soulager, d'autres fois je contenais et la privais de sexe, guerre de tranchée pendant plusieurs jours.

J'ai essayé plusieurs fois de la quitter, nous en discutions calmement, elle acquiesçait, puis me rattrapait au vol au dernier moment, j'étais homme de sa vie après son défunt mari, elle n'envisageait pas pouvoir se passer de moi.

J'ai fini par la quitter, crime de lése-majesté, femme blessée jusque dans son orgueil, elle a réclamé ma tête auprès de notre cercle d'amis qui a explosé en vol.

Elle fait régulièrement l'objet de mes fantasmes, ce qui est également le cas de mes ex.

Ekeiloh

Ton compteur, tu peux le modifier depuis le portail, en haut à droite tu peux entrer la date de début du sevrage. C'est bien que tu aies tenu jusqu'à hier, c'est donc possible, après il y a des choses à mettre en place au fur et à mesure pour tenir plus longtemps.

C'est super que tu arrives à nous raconter tout ça, je sens une vraie réflexion derrière les mots, ton rétablissement est en marche, n'en doute pas !
Bonjour Ekeiloh,

Merci

Oui il y a véritable réflexion et envie d'avancer derrière le récit, régulièrement je me pose la question de mon honnêteté en faisant attention de ne pas trop céder à ce besoin irrépressible de séduire et plaire qui m'habite.

Sevrage: je laisse passer le week-end, période habituellement difficile, sans pour autant me laisser aller à la facilité.
Comportement obsessionnel, je vie régulièrement dans la peur, il m'arrive d'angoisser quand tout va bien.

Procrastination, incapacité à me décider quand je suis seul et que je n'ai rien à faire, moment particulier: le week-end.
Abandonisme: Mon divorce s'est soldé par une charcuterie affective et psychologique, j'ai rampé comme une merde, c'était atroce, plus jamais ça!
Depuis je quitte, ma décision tombe comme un couperet et je n'y reviens pas, j'ai pris l'habitude de ne pas garder le contact avec mes ex.

Aucune pulsion aujourd'hui, la journée s'est plutôt bien passée, en même temps j'étais occupé.
J'évite d'objetiser les femmes que je croise, d'évaluer leur potentiel érotique, d'effectuer ce casting systématique pour mes fantasmes,  STOP! Arrête ça tout de suite c'est bidon, porte tes couilles et va l'aborder sinon rien.

Je récupére mes filles pour passer 4 semaines de vacances, c'est toujours un moment d'anxiété pour moi, peur de ne pas être à la hauteur, pourtant ça s'est toujours bien passé, je m'en occupe seul et elles ont l'air heureuses. 

Arrêter d'offrir à mes conquêtes un homme déserté (Camille - Le sac des filles), arrêter de fuir, il doit bien y avoir des trésors enfouis.

Ah oui, je me suis récompensé de mon sevrage, nouveau parfum: Bleu de Chanel, mes filles aiment beaucoup.
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