Dépendance sexuelle

Version complète : Johnjee92, ancien porno-dépendant.
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Cela fait maintenant six mois que je me suis inscrit ici, six mois que j'ai pris conscience de mon addiction au porno et je peux maintenant le dire, je suis débarrassé à tout jamais de cette saleté. Cela ne fait plus partie de ma vie, je le sais depuis un ou deux mois mais je voulais attendre d'être absolument certain pour écrire quoi que ce soit ici.

J'ai envie d'en parler, de partager avec vous mon parcours. Attention, je ne prétends pas que ma méthode est la seule pour s'en sortir, nous avons tous des chemins différents, mais j'espère que mon expérience pourra servir à d'autres. Alors je vais essayer de faire le bilan de ce que j'ai appris et compris pendant ces six mois.

 

J'ai passé plus de 10 ans de ma vie dans la dépendance au porno. Une dépendance qui a fini par avoir des répercussions désastreuses sur ma vie, sur mes relations avec les autres, sur toutes mes relations amoureuses. Je me suis renfermé sur moi-même, je me sentais de plus en plus différent et honteux en présence des autres, obligé de mettre un masque. J'ai perdu toute sincérité envers les autres. Pendant plusieurs années, à mesure que les contenus que je téléchargeais devenaient de plus en plus choquants, je sentais que j'étouffais mais sans savoir pourquoi. J'ai fini par tromper ma femme à plusieurs reprises, avec des filles qui m'ont plongé à 100 pourcent dans l'addiction. Je n'en pouvais plus. Toutes mes journées étaient organisées en fonction de ma double vie, je n'arrêtais pas de mentir à celle que j'aimais. Jusqu'au jour où elle a tout découvert.

J'ai alors pris conscience de mon addiction, et ça a été à la fois une grande tristesse de perdre ma copine, mais aussi un soulagement énorme. Le masque a volé en éclats.

J'ai presque immédiatement commencé à me sevrer du porno. Je me suis inscrit sur ce site et je suis aussi allé à deux réunions DASA. Je me suis beaucoup renseigné sur les mécanismes psychologiques et chimiques de l'addiction. Dès le début j'ai commencé à m'apercevoir que j'avais un terrible manque et que l'angoisse grandissait en moi. À ce moment-là j'étais hébergé par un ami, avec qui j'ai beaucoup discuté, il m'a été d'un précieux secours. Les amis sont là pour ça, il ne faut pas hésiter à les solliciter!

La plus importante de mes lectures, celle qui m'a vraiment permis de m'en sortir, est celle des nombreux articles du site redpsy.com qui traitent des émotions notamment. Tout a commencé à devenir plus clair à partir de ce moment là. J'ai compris que toutes mes addictions n'étaient que des tentatives de ne pas faire face à des émotions qui me faisaient peur. Au fur et à mesure des semaines j'ai commencé à comprendre cette angoisse, à m'autoriser à ressentir toute cette peine, et aussi parfois des moments de joie. L'un ne va pas sans l'autre.

J'ai ensuite entamé une psychothérapie avec une addictologue. Cela fait plusieurs mois que je la vois et qu'elle me guide sur le chemin de la liberté. Grâce à elle j'ai compris que cette angoisse du vide, de l'abandon, venait de mon histoire personnelle. J'ai changé plusieurs fois de pays et de ville dans mon enfance et mon adolescence, ce qui m'a fait perdre mes amis plusieurs fois. J'ai donc adopté comme stratégie de mettre de côté ma personnalité propre pour jouer un rôle de mec cool, ce qu'on attendait de moi, et d'une certaine façon ça a marché pendant un temps. Avec les femmes j'ai fait la même chose. J'ai joué au à l'homme parfait, j'ai toujours évité le conflit et renié mes attentes, mes aspirations, pour être aimé, tout simplement. J'ai eu beaucoup de succès avec les filles et ça a été une source de fierté, c'était rassurant. Le problème : tout ça était faux. Et au bout d'un moment je l'ai payé. Cette incapacité à être sincère avec les autres, à me montrer tel que je suis, a fini par faire de moi un porno-dépendant alcoolique. L'addiction a remplacé le courage pour faire face à mes responsabilités, pour faire face aux problèmes.

A présent je suis libéré du porno et surtout des relations toxiques. Il y a quelque temps encore, je me mettais dans des histoires impossibles qui me détruisaient de l'intérieur, j'étais incapable de refuser une relation sexuelle. Maintenant je sais dire non, je sais ce que je ne veux plus vivre, et je me fous de décevoir ces filles et qu'elles me traitent de connard. Peu importe. J'apprends à mettre ma vie en conformité avec mes attentes, je retrouve goût à séduire tel que je suis, avec mon côté artiste, intello, je commence à éprouver une confiance qui m'avait quitté depuis longtemps. Je n'ai plus honte de ce que je suis. Je suis toujours célibataire pour le moment, et la solitude n'est pas toujours facile à vivre, mais j'y fais face dignement et sereinement.

Tout n'est pas rose encore. La peur de ne pas faire ou dire « ce qu'il faut » resurgit régulièrement, j'ai des moments où je me sens faible, mal à l'aise, mais j'ai les ressources pour m'en sortir.

Voilà où j'en suis : la phase de reconstruction. J'essaye de ne plus faire en fonction du regard des autres, d'assumer ma personnalité.

 

Ce qui m'a aidé pendant ces six mois :

            -Le sevrage. La base de tout. Sans ça on ne peut rien comprendre.

-Les amis proches. Tout le monde en a, il ne faut pas hésiter à leur parler.

            -Ce site. Ecrire ici permet de faire le bilan, d'échanger, d'apprendre des autre

            -Le site redpsy.com. A consulter absolument, si vous ne l'avez pas déjà fait.

-L'absence d'un ordinateur de bureau avec internet chez moi. Certains préfèrent mettre un contrôle parental, moi j'ai choisi la solution la plus radicale. J'aurais rechuté si j'avais eu internet sur mon PC, j'en suis persuadé.

-La psychothérapie.  Parler à quelqu'un de professionnel, en qui on a une totale confiance, ça libère la parole, je pense que c'est absolument essentiel.

-Comprendre le mécanisme : il faut faire face à ce qui nous angoisse coûte que coûte. S'empêcher de ressentir l'angoisse, c'est s'empêcher aussi de ressentir tout le reste, la joie, l'amour, la confiance. L'addiction fait de nous des moutons insensibles, révoltons-nous !

Bonjour Johnjee92,Je serais bref je pense, mais je voulais tout simplement te remercier pour ton témoignage. Ce n'est peut-être qu'un témoignage mais c'est important pour tout ceux, comme moi, qui ne sont pas encore sortis de cette dépendance de voir que certains y arrivent! Oui sortir de cette dépendance c'est possible!Il y a un message fort que je retiens de ton témoignage: c'est que tout seul on ne s'en sort pas! D'une manière ou d'une autre on a besoin des autres pour y parvenir et le reconnaître ce n'est pas une faiblesse. Nous sommes des êtres sociaux! Trop ici - j'en fait sans doute encore partie - s'illusionnent sur le fait qu'ils vont pouvoir s'en sortir par eux-mêmes! C'est faux, ce n'est qu'une illusion. Cela fonctionne peut-être pour 1 personne sur 1000 et encore... A mon avis ce qui a fait la différence dans ton cas, c'est que tu t'es fait accompagné! Enfin, permets moi aussi de te féliciter pour ton parcours! Bravo!  
Merci Stef.Oui bien sûr, on ne peut pas s'en sortir seuls. La source de notre dépendance se trouve dans un problème relationnel, c'est toujours par rapport aux autres que quelque chose cloche. Seul quelqu'un d'autre peut rééquilibrer notre vision faussée des choses, et à priori un professionnel est la personne la mieux indiquée. Le porno déforme notre esprit, c'est un poison comme les autres drogues, mais encore plus insidieux. Un poison psychologique. Grâce à la psychothérapie j'ai redécouvert le plaisir de parler à coeur ouvert, de ressentir pleinement ce que je dis, ce qui m'a fait beaucoup pleurer, mais j'ai maintenant des moments où je me sens léger comme une plume. Il ne faut vraiment pas avoir peur, tout garder pour soi c'est voué à l'échec. Et il n'est jamais trop tard pour réapprendre à vivre! Bon courage à toi.
Salut à toi !Bravo pour ton sevrage et le beau chemin que tu as parcouru durant ces 6 mois de combat contre la bête qui était en toi.Comme dit Stef, ça fait plaisir de voir que certaines personnes arrivent à s'en sortir, ainsi que le fait que tu partages ton expérience sur ce forum, pour venir en aide aux personnes qui en ont le plus besoin. Encore une fois Félicitation et que la lumière puisse entrer en toi.
Merci Julien

Et oui, ma croisade contre le porno a fini par porter ses fruits, mais celle contre la dépendance affective est toujours en cours. On va dire que j'ai fait une grosse partie du travail, mais je continue ma psychothérapie et mes efforts pour vivre différemment de ce que j'ai fait jusqu'à présent. J'apprends à m'accepter et à revendiquer mes opinions, j'apprends à parler de ce que je ressens... tout ça prend du temps, je me sens comme vieux et rouillé, pas encore à l'aise.

On peut dire que maintenant tu es assez lucide pour t'attaquer à ton second problème. Lorsque nous sommes dans la dépendance de porno, nous ne pouvons plus rien faire de bien en pensée, tellement que l'esprit est obscurci. Et si la pensée n'est pas clair, tout le reste suit dans la corruption.En revanche maintenant tu as les armes en main pour déverrouiller tout les cadenas de ton intérieur, et enfin parvenir à cette paix que rien ne peut troubler.
 Lors du sevrage, au bout de quelques jours, semaines ou mois, il arrive un moment où on se sent comme paralysé, incapable de savoir quoi faire. On ressent une sorte de vide très angoissant. C'est un moment de transition entre notre dépendance et notre nouvelle vie. C'est la peur de la liberté, de l'inconnu, à laquelle on fait face.Pour beaucoup, c'est à ce moment-là que l'on craque et qu'on retourne au porno, parce qu'on a l'impression (fausse évidemment) que ce qui nous attend est pire que ce qu'on laisse. On fait face à notre vie et on ne sait pas par où commencer.

C'est précisément à ce moment-là qu'il faut prendre son temps et réfléchir. Attendez et vous verrez que l'intuition revient naturellement. A chaque fois que je me suis retrouvé dans cette situation, j'ai remarqué que le fait d'attendre et d'écouter mon angoisse finissait par débloquer la situation. L'envie d'agir revient naturellement, on sait quoi faire.

Quand vous êtes sur le point de craquer, c'est bon signe. Patientez, écoutez, vous verrez.

Félicitations Johnjee, tu es parti de loin et tu as réussi ! Au début, j'étais assez dubitative sur ta capacité à réussir, ou au moins sans rechutes (de par l'interaction de plusieurs facteurs, le trou sans fond dans lequel tu es tombé, la séparation etc..., bref bcp de choses à gérer en même temps). Mais toutes ces difficultés rendent ta réussite encore plus belle !
Merci dolce vita

En fait je pense que la séparation m'a aidé au contraire.

La transition... Aller vers la liberté est comme un escalier avec des marches parfois très hautes. Il faut faire l'effort de grimper, mais une fois qu'on est sur la marche au dessus on voit plus loin. En ce moment je me demande juste si cet escalier a une fin.
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