Dépendance sexuelle

Version complète : Johnjee92, ancien porno-dépendant.
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Citation : johnjee92 a écrit: Mais j'ai la méthode maintenant. Ce que j'ai réussi pour le porno je le réussirai pour les autres drogues aussi.
Merci tout d'abord pour ce partage de réussite, ça manque cruellement sur le forum. Ensuite je te retourne ta phrase inversée dans mon cas : « Ce que j'ai réussi pour les autres drogues, je le réussirai pour le porno aussi. » J'ai commencé par le tabac, puis je me suis dit : je suis plus fort que la clope alors je vais pas me laisser faire par l'alcool ! et je m'en suis débarrassé aussi. Une victoire appelle d'autres victoires parce que la foi en soi est renforcée, et c'est une aide inestimable. (je résume hein, je parle pas des nombreuses rechutes et resevrages...) Je serais tenté de dire que ce ne sera plus pour toi qu'une formalité d'arrêter le tabac, parce que je trouve que l'ordre de difficulté va des dépendances à un produit physique, à celles à un produit psychique. Je trouve que le porno est la dépendance la plus difficile à vaincre parce qu'elle se sert d'une fonction naturelle et n'est ainsi qu'à moitié artificielle. L'accoutumance est à nos propres endorphines ou dopamine et c'est ce qui en fait une drogue dure, malgré l'absence de poison matériel.

Pour ce que tu dis sur l'amour sous le purin et qui te fait souffrir (l'absence de l'être aimé), je dirais que cet amour est encore très largement egoïque (vouloir la récupérer). Ce n'est pas un jugement de valeur d'ailleurs j'ai connu exactement le même genre de situation. La mère de ma fille, j'ai mis plus de quinze ans à l'oublier, et il n'y a pas si longtemps je rêvais encore que nous étions de nouveau ensemble, je n'ai jamais cessé de l'aimer, en réalité. L'amour véritable ne peut jamais mourir, sinon c'est que ce n'en était pas. Ceci dit pour rien au monde je ne voudrais retourner avec elle aujourd'hui. Ça ne pourrait pas fonctionner… Peut-être que quand tu auras vaincu le tabac à son tour, ce qui ne saurait tarder, tu rencontreras une non-fumeuse, que t'aurais pas pu avant, à cause de la clope… Le grand ordinateur central organise tout pardessus nos têtes, et nous envoie parfois les récompenses à notre dur labeur de libération… quand nous avons renoncé à les chercher pour de mauvaises raisons.

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Bientôt un an et deux mois.Je stagne, c'est le moins qu'on puisse dire. Je n'ai pas arrêté l'alcool, ça revient sournoisement. J'ai tenté un sevrage de cigarette et n'ai tenu que 4 jours, la semaine dernière.Dimanche j'ai reçu un coup de fil de la fille qui m'a aimé et à qui j'ai fait tant de mal. Un coup de fil qui m'a laissé espérer que le pardon était possible, qu'il restait peut-être encore une chance... Elle a changé d'avis dès le lendemain, et m'a dit de ne plus la rappeler. Je suis miné depuis. Je dors très peu et mal, je fais des rêves malsains pleins de jalousie, de sexe, de mensonge, c'est comme si tous mes démons revenaient me hanter d'un coup. Je me sens vraiment seul et l'esprit dans un épais brouillard.
Les gens que j'entends autour de moi qui ont parfois plusieurs années de sobriété disent tous qu'on ne peut jamais vaincre la dépendance. On peut être sobre, on peut avoir une vie heureuse avec un sens, on peut réapprendre à profiter de la vie etc... mais on reste dépendant toute la vie. On en a moins besoin mais la dépendance est toujours là, on n'en souffre plus forcément comme au début, mais la dépendance est toujours là quelque part et c'est un fait très difficile à accepter.Ensuite ils s'accordent à dire qu'on ne peut pas s'en sortir seul. On a besoin de l'aide des autres. Il y a quelques semaines quelqu'un a rejoint notre groupe de parole. Il a suivi les groupes de parole pendant 2 ans, et d'après ses propres mots il disait qu'il pensait enfin "avoir compris la dépendance" et qu'il pensait avoir les outils, la technique pour ne pas rechuter. Il pensait qu'il avait vaincu la dépendance. Après avoir quitté les groupes de parole il est resté totalement sobre pendant 2 ans. Tout allait bien. Et après tout ce temps la dépendance est revenue, de façon insidieuse sans qu'il s'en rende compte. Et il a rechuté et est revenu exactement au point de départ. Aujourd'hui sa femme veut le quitter. Il est complètement détruit et déteste le fait de devoir presque tout reprendre à zéro. Alors qu'il pensait bien maîtriser la chose, alors qu'il pensait être au commandes. Et ces histoires sont en fait hyper courantes. Il n'est pas le seul et on en lit plein dans la littérature. Evidemment personne ne les critique, parce qu'on est tous victimes de cette dépendance et on est tous à 2 doigts de faire la même chose. On peut juste espérer que ça ne nous arrive pas à nous.

Bon, ça n'est pas ma propre expérience, c'est ce qu'eux racontent. Mais je leur fait confiance. Pour eux, même pour des gens qui ont plus de 15 ans de sobriété (!!!), quand ils entendent quelqu'un dire qu'il a "vaincu la dépendance" ils prennent ça comme un très mauvais signe.

Moi je sais pas, j'ai que quelques mois de sobriété et je veux pas jouer au donneur de leçon, mais je préfère transmettre l'information que j'ai reçue.

Merci pour vos réponses.

Hatt je sais que je ne retournerai pas au porno, mais par contre j'ai l'impression que me sortir de la dépendance en général va être un long chemin, une longue rééducation. Je sais pertinemment que je ne suis pas plus con qu'un autre, et pourtant dans la vie j'ai toujours l'impression que je vais mal faire, que les autres sont plus compétents que moi. Les décisions que je prends me paraissent moins bonnes parce que ce sont les miennes. Toujours ce foutu manque de confiance... Et ce qui m'embête, c'est que les premiers mois j'avais l'impression d'avancer super vite, de retrouver un certain entrain. En ce moment ce n'est pas le cas du tout et je n'arrive pas à mettre de mots sur mes angoisses.

Pas de soucis. Mais c'est juste que je vois les types dans les groupes de parole avoir beaucoup plus de sobriété que moi, et j'ai personnellement confiance en eux et en leur expérience. J'en connais une bonne soixantaine qui sont beaucoup plus sobres que moi, et ils sont plutôt unanimes. Donc comme dit je partage juste ce en quoi je crois. Ca n'est pas "mon bébé" que je veux défendre.Je préfère m'en remettre à eux et croire ce qu'ils disent. Personnellement j'en ai marre d'inventer la roue moi même et de tourner en rond sans vraiment savoir où je vais, sans vraiment savoir de quoi sera fait mon rétablissement, sans jamais savoir si ce que j'ai fait va marcher. Donc maintenant je m'en fous. Ce qu'ils racontent dans ces groupes de parole , c'est peut être pas parfait, c'est peut être pas la meilleure solution, c'est peut être pas absolument correct. Mais d'après ce que je vois, ça marche, et ça c'est amplement suffisant pour moi. Tout ce que j'ai fait n'a jamais marché complètement. Eux, ça marche. Moi c'est tout ce qu'il me faut. Ca me ferait plaisir d'avoir raison, de trouver quelque chose de mieux que ce qu'ils racontent. Ca serait bien. Mais maintenant je m'en fous, je veux juste le rétablissement. C'est comme si la baraque est en train de cramer, et que j'essaye de sauver les meubles. Ca serait bien que je sauve la belle table en chêne, le bureau, l'ordi etc... Ca serait bien si j'arrivais à éteindre le feu avec mon seau, je pourrais garder tout ce que j'ai. Mais j'ai suffisamment essayé, maintenant. Je préfère me casser et sauver ma peau plutôt que de sauver les meubles. Je laisse ça aux pompiers, le risque n'en vaut plus la peine pour moi.La semaine dernière j'avais encore tellement de fantasmes que je suis parti au boulot avec 2h de retard. Ces trucs sont plus forts que moi et ma vie va devenir de la grosse merde si je reste dans ce problème. Je veux plus faire dans l'expérience et la recherche, je veux m'en sortir avec ce qui marche, même si c'est pas moi qui l'ait inventé ou découvert.Ensuite je préfère pas comparer les différentes dépendances. J'ai entendu un gars qui disait que sa dépendance au café était beaucoup plus forte que son alcoolisme. Il a arrêté l'alcool, mais le café le tue lentement par l'ulcer et il ne peut toujours pas arrêter, l'inverse existe aussi. Je rencontre beaucoup de gens dans les groupes qui ont commencé chez les AA et sont devenus sobres, mais qui disent que leur dépendance sexuelle est beaucoup plus puissante que ça (l'inverse existe certainement aussi). Je connais des gens qui ont commencé par le porno et la masturbation, sont allés dans des groupes et puis ont abandonné. Les choses ont ensuite empiré. Certains ont choppé le sida. Un type que je connais à fini par dépenser 700,000 dollars en escorts sur plusieurs années. Chez mon sponsor ça a commencé pareil. Juste des magazines une fois par mois, c'est rien comparé à ce que je faisais. Puis ça a empiré, c'est parti dans les prostituées etc... maintenant il a perdu sa femme, il doit avoir deux boulots pour payer ses dettes, il ne voit pas ses enfants grandir et il a fait une tentative de suicide l'année dernière. Ca fait bizarre de dire que c'est une maladie qui peut tuer, mais c'est en ça que je crois. Pourtant j'ai toujours pas envie de diaboliser le porno. Certains peuvent regarder du porno sans être dépendant. Ils peuvent coucher à droite à gauche sans être dépendant et moi ça me va très bien. Mais moi je suis convaincu par les expériences que je vois autour de moi que cette maladie peut tuer. Tous comme toutes les dépendances. C'est exactement le même topo pour le workaholisme. C'est plein de suicides, de crises cardiaques etc... Toutes les dépendances ont la capacité de tuer, sans exceptions. Et on sait que le coeur du problème n'est ni la masturbation ni le porno. J'ai rien contre la masturbation et le porno.

C'est vrai que c'est l'histoire de l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours. Mais moi je dis juste où se trouve l'homme qui a vu l'ours, et chacun est libre d'aller le voir lui même. Qui l'ours va bouffer n'est pas de ma responsabilité. Moi je veux juste sauver mon cul et c'est toutSmile .

Citation : johnjee92 a écrit: Merci pour vos réponses.Hatt je sais que je ne retournerai pas au porno, mais par contre j'ai l'impression que me sortir de la dépendance en général va être un long chemin, une longue rééducation. Je sais pertinemment que je ne suis pas plus con qu'un autre, et pourtant dans la vie j'ai toujours l'impression que je vais mal faire, que les autres sont plus compétents que moi. Les décisions que je prends me paraissent moins bonnes parce que ce sont les miennes. Toujours ce foutu manque de confiance... Et ce qui m'embête, c'est que les premiers mois j'avais l'impression d'avancer super vite, de retrouver un certain entrain. En ce moment ce n'est pas le cas du tout et je n'arrive pas à mettre de mots sur mes angoisses.
 

Je te souhaite bon courage, et je te souhaite du succès sur ce chemin. Le manque de confiance en soi est relié à la dépendance et je souhaite que tu arrives à trouver les vraies solutions là où elles se trouvent et quelles qu'elles soient.

Merci Hatt. Bon courage à toi aussi.J'ai toujours ce manque de confiance, mais je progresse un peu sur la compréhension de ma dépendance. En effet j'ai eu une petite aventure la semaine dernière, qui pourrait bien se répéter bientôt. Et vlà-t-y pas que j'ai découvert que mon manque de confiance s'estompait brusquement  le lendemain d'une nuit d'amour? C'est incroyable la puissance du sexe sur mon comportement. Jeudi j'étais tout parano, je m'écrasais devant mes collègues, et une bonne soirée plus tard me revoilà plus fringuant que jamais, la tête haute, la voix claire et intelligible. Je commence à comprendre comment j'ai artificiellement gagné de l'estime de moi en tirant à tout va. Car tout ça est artificiel, ça m'empêche de me confronter au vide, à la désillusion.
Citation : johnjee92 a écrit:Je commence à comprendre comment j'ai artificiellement gagné de l'estime de moi en tirant à tout va. Car tout ça est artificiel, ça m'empêche de me confronter au vide, à la désillusion.
mais johnjee, le sexe n'a rien d'artificiel quand il n'est pas compulsif ni mental. le fait d'être aimé est un des facteurs de réalisation les plus certains. ce que tu as vécu est très positif, ne le dévalorise pas en le traitant d'artificiel pour pouvoir retourner à ton image dévalorisée de toi-même.cette image a été construite à cause des difficultés que tu as rencontrées dans le passé et la compulse n'a fait que la confirmer et te verrouiller dans l'échec.moi je dirais juste le contraire : c'est ta mésestime qui est artificielle et négative et cette nouvelle estime qui se rapproche d'une façon normale de se concevoir ou se vivre. le sexe n'est pas négatif en soi. ce qui est négatif c'est souvent le mauvais usage qu'on en fait.
C'est pas ça que je voulais dire. Je me suis mal exprimé. J'aimerais ne plus me sentir indigne et déprimé quand je n'ai personne. Bien sûr j'ai besoin d'amour et d'attention comme tout le monde, mais je tombe vraiment trop bas quand ce n'est pas le cas. Peut-être que je me dévalorise c'est vrai, c'est même certain. Je ne fais que ça tout le temps à vrai dire. C'est en quelque sorte ancré en moi
ce que je ne comprends pas johnjee, c'est comment tu fais pour continuer de te sentir indigne et déprimé alors que tu ne compulse plus. tu n'as pas dû mener toutes tes luttes et continuer d'abriter de sournois destroyeurs d'énergie, à mon avis, sinon ton moral devrait pouvoir remonter de lui-même...
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