et aussi qu'on est fragile, et qu'une déception, une déprime, et hop le petit train de l'addiction peut repartir cf LIEN BRISÉ pour les détails croustillants.Donc il faut bazarder, ou laisser tomber, le symptome, puis se mettre en chemin vers un mieux être, aidé par un professionnel compétent, sinon au bout d'un moment on risque de repiquer au truc, thump a cent pour cent raison là-dessus. Il faut se faire aider parce que sans aide c'est trop pour nous, tu comprends ?Une amie écrivait sur ce thème :"Voici quelques réflexions que j'ai pu faire au sujet des addictions. Non que mon avis soit de quelque manière que ce soit autorisé ou justifié, mais c'est plutôt une manière de souhaiter un rapide succès à ** dans son entreprise.Il me semble qu'il faut tout d'abord procéder de manière scientifique, en observant le phénomène de tous les points de vue, physique, énergétique, mental, mais surtout sans y porter de jugement. En effet l'addiction est plus ou moins le sort de chacun, bien que certains comportements compulsifs reçoivent des compliments, ce qui les fait passer pour autre chose. Il y a en effet des addictions à son travail, ou à la propreté dans la maison, p.ex. qu'on peut facilement observer autour de soi. Un autre point qui m'est venu à l'esprit, c'est que le simple fait de vouloir en finir avec l'addiction provoque une tension qu'il va forcément falloir relâcher, et comme la manière habituelle de décompresser est justement l'addiction, il est parfaitement normal que ça reprenne de plus belle.C'est pourquoi je pense que le conseil de *** proposant de remplacer l'addiction par une autre moins gênante est un excellent conseil. Reste à le mettre en pratique, et là l'obstacle peut paraître insurmontable, vu qu'on n'a pas l'impression que le nouveau jouet vaille l'ancien, impression qui se confirme aux premiers essais.Bref, en pratique, après avoir soigneusement noté tous les détails possibles sur le sujet, on peut pour s'aider, se rappeler que l'obstacle ici est fait de prendre les choses au sérieux. En effet ce comportement compulsif qu'on a bâti à partir de rien, a l'air d'une montagne, et c'est là que les observations glanées aux trois niveaux peuvent nous venir en aide, pour décider de ce qu'il en est réellement.Comme dit Castaneda, les gens ne savent pas à quel point il est facile de laisser tomber une habitude; et s'ils ne le savent pas, ils savent autre chose au sujet de ce qui nous occupe, à savoir p.ex. que c'est difficile, long, qu'il y a des échecs fréquents, bref toutes sortes de choses très sérieuses. Ce sérieux, c'est le fait de prendre nos idées pour une réalité de solide et immuable. Elles sont solides, en effet, ces pensées, pour peu qu'on leur prête vie, et immuables, si on les entretient, mais on peut parfaitement jouer à en inventer d'autres, qui seront non moins solides, et je suppose que c'est ce que font les bouddhistes tantriques qui en arrivent à prendre le thé avec leur yidam. Jouer avec les pensées, ça permet de faire un petit peu bouger les noeuds qui nous lient à cette réalité bien précise qui est la nôtre, car nos prisons commencent avec une pensée.Après cette prise en mains des pensées, il convient de choisir une autre "addiction pour jouer", et là il suffit de choisir parmi nos penchants naturels, quelque chose de non gênant. Si on a l'impression que ça ne marche pas, il faut se rappeler que c'est un jeu; on fait semblant en attendant de voir qu'on a fait semblant beaucoup auparavant, pour en arriver à créer cette réalité qui nous embête. "pour l'aspect légèreté, je rappelle le débat yop-dragon, long et instructif LIEN BRISÉ
Citation : Rodeojack a écrit: Voila, aujourd'hui j'ai rechuté, mettant fin à 5 semaines de sevrage. Pourquoi? [...] Pfff j'me dégoute, j'me trouve con, faible et impuissant face à la dépendance.C'est la vie, Rodeojack, tout n'est pas toujours rose, malheureusement. Le tout est de se remettre en selle rapidement ; c'est comme les vieux semi-grabataires, quand ils font une chute, plus ils restent au sol longtemps, moins ils ont de chance de s'en sortir. Pourquoi ça arrive ? Parce que.Tu peux, au-delà de ce "parce que" bien insuffisant, chercher dans ta mémoire chacun des petits rien qui ont fait ce tout qu'est la rechute. Peut-être un petit coup d'oeil de trop par-ci par-là ? Un acharnement, une trop grande culpabilité ? Je ne peux savoir. En revanche retiens-bien la leçon : celle de ta vulnérabilité face au produit, que l'on retrouve chez tout dépendant. Essaie, si possible, de vite passer sur le dégoût, il ne sert pas à grand chose non plus, et serait presque à même de te faire re-rechuter, pour te faire oublier quel "con" tu as été d'y retourner : c'est bien connu, le pochtron "boit pour oublier qu'il boit". Puis reviens à l'essentiel : la reconstruction. 5 semaines c'est bien, très bien même. Et tout n'est pas perdu pour autant, tu le sais bien. Ce que tu fuis, toi seul le sait : pour savoir de quoi il s'agit, écoute un peu la grande voix derrière la petite ; celle qui, plutôt que de te murmurer des saloperies, a des choses à t'enseigner. Allez, courage !
P.S. : ah oui, un truc qu'on oublie trop souvent de préciser ; du fait que tu viens de rechuter, tu seras effectivement tenté de "finir le travail" en t'épuisant à la branlette compulsive, comme pour expier ta faute en te faisant d'autant plus de mal, comme si tu ne pouvais vraiment repartir dans le sevrage qu'à condition que la rechute soit "totale". Tombe pas dans le panneau. Relève toi, et marche. Point barre.
Citation : Rodeojack a écrit: Mais comment savoir finalement? Dois-je me priver de tout et vivre dans un cube aseptisé sans rien autour de moi pour être sûr de ne pas compulser? Je ne pense pas. Je pense que je ne dois plus me donner de raisons de "fuir" pour arrêter de fuir et consommer normalement.Les mêmes questionnements reviennent dans des situations analogues. Je me suis posé ce genre de questions avant même de commencer à me battre contre la dépendance au porno. A l'époque ( mai 2009 ), je commençais à vraiment en avoir ma claque de la téloche ( à cause de sa bêtise sans cesse grandissante et de ma tendance m'y enchaîner comme au piquet de l'instant ). Alors je m'en suis séparé, ni plus ni moins, et ce de façon tout à fait naturelle, parce que je sentais que, là aussi, il y avait un problème. "Consommer normalement", pour un pornodépendant, donc avant tout un dépendant ( donc un type qui consomme essentiellement sur un mode compulsif tout ce qui lui fait oublier son malheur ), je vois pas comment c'est possible. Se débarrasser des trucs trop dangereux, à force, cela fait un peu cube aseptisé il est vrai, mais quand j'y pense, je ne vois pas le cube vide, je vois tout ce que j'ai mis dedans à la place, et qui me réjouis bien plus. Et la jeunesse n'y change rien. Au jour d'aujourd'hui, j'ai 19 ans, et : je traine moins sur internet, ne joue plus aux jeux vidéos depuis 3 mois ( après 10 ans de consommation acharnée ), ne consomme plus de porno et ne me masturbe plus depuis ( presque ) 8 mois ( après 3 ans à fond précédés de 5 ans et demi d'initiation ), ne regarde plus la téloche depuis 1 an et deux mois environ, et je ne me souviens plus depuis combien de temps je n'écoute plus la radio. Pourtant j'ai des projets plein la tête, que je mène à terme pour certains, sors tranquillement de ma dépression, recommence à dormir à peu près correctement après 3 ans de n'importe quoi, bref, je goûte la vie, de nouveau.
A évincer les moyens de perdition consumériste, on n'atterrit pas dans une bulle aseptisée, mais plutôt dans un monde plus que jamais centré autour de nos véritables désirs, plus en phase avec le réel, et nos émotions. Ce ne sont pas les guignols de la télé, les icônes virtuelles ou les speakers compulsifs qui te sortiront de ta mouise. C'est toi, et toi seul. Bien sûr tu peux te faire aider, et cette rechute n'est qu'une raison de plus de te tourner vers le soutien précieux que t'apporterait un psy.