c'est intéressant de confronter vos deux points de vue, ça fait longtemps qu'on n'a pas eu de déconstructiviste :sceptic: de l'addiction sur le forum.
Les deux approches sont valides, et plus ou moins pertinentes (= efficaces) selon les moments. Elles me paraissent complémentaires. Il y a des moments où il vaut mieux reconnaitre que ça nous prend le chou plutôt que de le nier. A d'autres, la dénonciation du caractère fictif et autoproclamé de l'aliénation s'avère salutaire.
S'accrocher au porno, ou plus tard au sevrage, c'est avoir (= nourrir) une obsession. C'est ce qui bloque tout, dans tous les cas. C'est le contraire de la créativité.
d'autres arguments déconstructivistes :
" Lorsqu'on veut renoncer à quelque chose, on lui reste attaché pour toujours. Tant que nous luttons contre une chose, nous lui donnons plein pouvoir sur nous-mêmes, autant de pouvoir que celui qu'on utilise pour lutter contre elle. Le seul moyen de s'en défaire n'est pas d'y renoncer mais de voir clairement cette chose. Si vous arrivez à connaitr sa valeur réelle, elle se détachera tout simplement d'elle-même. Mais si vous ne comprenez pas cela, si vous restez hypnotisé par cette chose au point de croire qu'il n'y a pas de bonheur sans elle, vous resterez son prisonnier (...) Ce que je veux dire c'est que vous devez "accueillir" vos démons car lorsque vous luttez contre eux vous leur donnez plein pouvoir sur vous-même. Si vous comprenez, autrement dit si vous vous réveillez, vous perdrez tout simplement le désir de ces choses"...
disait De Mello.
http://impossibilia.blogspot.com/2006/10...dance.html
yop, si tu n'as pas lu eckardt tolle et arnaud desjardins, ce dont je doute, c'est le moment.
Tu me rappelles aussi un texte sur l'auto-libération des pensées :
"ce que tout le monde désire vraiment - pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien"
Je ne sais pas si quelqu'un va me suivre, mais après tout pourquoi pas. Il y a quelque temps, Evelyne et d'autres me priaient cordialement de bien vouloir partager une-de-ces-réflexions-que-personne-n'est-censé-comprendre.
Donc ce matin, chers auditeurs de conscience lucidité, nous allons parler de l'auto-libération des pensées, un truc qui, en principe, c'est bon (pour paraphraser le Chinois Anonyme).
Donc voilà, quand F*** pense à quelque chose, elle projette sa nénergie quelque part dans l'espace de sa perception. Par exemple quand elle regarde sa future paire de baskets dans la vitrine d'un magasin, ou quand elle regarde son futur mari en la personne de Vous-savez-qui (pas celui-là, l'autre), ou quand elle écoute quelqu'un lui raconter ses malheurs, ou quand elle essaie de résoudre un problème... etc...
Dans le fonctionnement de l'esprit ordinaire, cette nénergie est comme une ligne avec un hameçon qui est censée ramener un poisson, sous la forme d'une paire de baskets, d'un mari, de la résolution des malheurs du malheureux, ou de la résolution du problème. En somme, tout désir réclame son accomplissement. Et c'est là l'essence de la terrible erreur métaphyque qu'on appelle la saisie. Il y a moi d'un côté, les baskets de l'autre, et une ligne de nénergie entre les deux. Supposons que je puisse acheter les baskets, sitôt que je les ai aux pieds, le désir/nénergie revient à sa source, il y a une brève joie, et désormais chaussée de manière séduisante je pars à la recherche de mon futur mari pour connaître une nouvelle joie. Supposons par contre que je n'aie pas de sous, me voilà frustrée, ma nénergie accrochée dans la vitrine, et moi incapable de la récupérer. En principe c'est pas bon, dirait le Chinois Acronyme. Et bien sûr je n'ai pas conscience d'avoir mon tiglé accroché à la vitrine, c'est là la source de mon malheur.
Supposons maintenant que par un incroyable miracle je ressente les mouvements de la nénergie. A ce moment je comprends que c'est moi que je regarde dans la vitrine, et que ce que je veux, c'est me marier avec ma pensée des baskets - et non pas les baskets. En réalité je désire l'union avec chacune de mes pensées - et non pas avec chacune des choses que ma pensée prétend désigner. Mais cela, je le répète, je ne peux le savoir que si je connais que c'est ma pensée qui est dans la vitrine, que c'est elle qui tient la baguette magique et qui prononce Avada Ked... mais passons sur les méfaits de ma pensée et revenons à notre sujet. Bref, lorsque j'ai la sensation des galipettes de ma pensée, alors au lieu d'exiger qu'elle me ramène les objets qu'elle prétend désigner, je comprends qu'elle n'est que l'émanation de mon dynamisme et je la laisse revenir naturellement à sa source. Les deux mouvements émanation/résorption étant bien entendu simultanés. Dès lors, à chaque pensée qui s'élève, c'est l'occasion de ressentir la joie que provoque le retour de la nénergie à sa source - et qui n'est que brièvement expérimentée par l'esprit ordinaire lorsque son désir se réalise.
En fait c'est ce que désirent tous les gens en croyant désirer des objets. En réalité ils désirent s'unir à leur pensée qui s'est manifestée sous cette forme. Ce qui apporte la réponse à la grande question : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Parce que dans cette opération d'émanation/résorption, il y a la joie, alors que quand rien ne s'émane, il n'y a pas de joie. Voilà pourquoi les gens qui méditent sur le vide de la pensée ne sont pas heureux. Voilà pourquoi ceux qui cherchent l'extinction du désir ne sont pas heureux. Pour faire l'amour (redevenir un), il faut être deux : moi et ma pensée. Il ne s'agit donc pas de supprimer le désir, mais de supprimer la barrière qui empêche ma pensée de revenir à sa source, et qu'on peut aussi appeler la saisie. Ce faisant, je me nourris moi-même, je deviens un Ouroboros, car ce dynamisme est comme moi qui me mords la queue, ma nénergie emplit l'espace de ma conscience et me revient. Et en principe c'est bon, dirait le chinois Apocryphe.
Pour les intellectuels, c'est pareil. Quand j'essaie de résoudre un problème de maths, je lance un tentacule de nénergie. Et quand je comprends (eurêka), la nénergie me revient. Vous connaissez tous cette sensation que c'est, l'éclair de la compréhension. Et la frustration que c'est, l'enfer de la non-compréhension. Voilà pourquoi les blocages cognitifs sont des blocages affectifs. On ne peut pas aimer son prof de maths, de même on ne peut pas comprendre les maths, car dans les deux cas c'est le même blocage, on n'arrive pas à faire l'amour avec sa pensée.
Et voilà pourquoi les gens intelligents carburent beaucoup. Ils essaient de se nourrir avec leurs réflexions, mais dans la mesure où ils exigent la compréhension pour laisser la nénergie revenir à sa source, c'est assez douloureux au final. En principe c'est pas bon, dirait le Chinois Elohim.
Donc, laissez la nénergie revenir à vous.
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les références obscures au chinois concernent le regretté maitre Zhu :
http://site.voila.fr/maitre_zhu/index.html
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