Dépendance sexuelle

Version complète : Porno insidieux
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Citation :John Warsen a écrit:
Parallèlement au travail d'identification qui consiste à démasquer tes peurs et autres causes contributives à retourner au "refuge" qui n'en est pas un, il ta faut apprendre à te retirer quand la vague arrive.
Avant d'être dessous.

Le problème ou plutôt la question c'est "comment se retirer ?". Car "se retirer" sous-entend "passer à autre chose". Or dans mon cas lorsque la rechute se fait sentir c'est justement parce que j'ai l'impression de pas avancer... et pour passer à autre chose, la stagnation c'est pas top.
De plus, cette impression de stagner, bien souvent je me la reproche : j'ai pas fait ce qu'il fallait pour continuer à avancer, même si la cause est difficile à relier à une erreur que j'aurais commise, il y a toujours une petite voix en moi pour me glisser "t'as que ce que tu mérite".
Arrivé là, un seul traitement s'impose : la punition ! Et quelle plus sévère punition que de retourner dans le cauchemar du porno qui, je le sais, me fera souffrir. C'est cette souffrance que je m'inflige en "récompense" à l'échec que je perçoit dans ma vie à ce moment là.

Finalement, c'est la rechute dans la pornographie qui prend alors le relais au rang des explications des échecs : "ce qui t'arrive est normal puisque tu t'es laissé tenté par le porno !" ; c'est la petite voix qu'a gagné... S'ensuit culpabilité, culpabilité et culpabilité.

Addict

PS : si Laird Hamilton passe par là et s'il a des conseils pour se retirer de dessous la vague, je suis preneur.
Je vois bien le cercle vicieux dans lequel tu es, j'étais dans le même.(relis mes 3612 messages et mes 54 blogs pour t'en convaincre) et j'ai choisi de sortir de ce putain de salon de l'auto où l'on ne peut acheter aucune voiture, ce qui nous condamne à la frustration, nous confruste à la damnation, même...et comme le schtroumpf grognon, moi je n'aime pas la frustration.
(les Schtroumpfs, c'est bien connu, y'en a un qui se tape la Schtroumpfette et tous les autres se pognent sévère)
donc pour les masos et les autopunitifs, il s'agit de renoncer à souffrir, de renoncer à l'égoïsme... évidemment ça marche mieux si à côté de ça on trouve à mettre son énergie dans des trucs bienfaisants (se reconnaissent à l'absence d'effets secondaires facheux)
encore un truc que je pourrai pas découvrir pour toi, mais dont tu pourrais aller débattre chez un psy.
bref le train du changement passe tous les jours devant chez toi, n'hésite pas à monter dedans dès aujourd'hui !
J'ai beaucoup aimé le texte que tu cites, John, même si mes capacités intellectuelles, limitées (ha boooonnnnnn ???) exigeront que j'y revienne à plusieurs reprises pour tout capter.

Citation :John Warsen a écrit:
spéciale dédicace à Eggon, parce que je frise le hors sujet, quand même :
"Les autres paraissent tellement nunuches." écris-tu. Quand je picolais sec, avec frénésie et méthode, j'en étais venu à me demander comment les autres faisaient pour ne pas boire, comment ils se satisfaisaient d'une vie si merdique. C'est là le signe d'une intoxication aigüe : on ne peut plus se passer du produit qui nous condamne à l'enfer, et comme on ne supporterait pas l'idée de cette dépendance, on se demande comment font les autres pour s'accomoder du fadasse.
La vérité, c'est que comme nous savons intuitivement que nous sommes vides, nous tentons de nous remplir avec n'importe quoi, et le porno est manifestement un des pires remplisseurs, à l'exception de tous les autres : des entités en profitent pour nous squatter et se nourrir à travers nous. L'égrégore de la pornographie est une s'pèce de plante épiphyte qui croît à nos dépens, elle se nourrit sur la bête. Waow, que de nouveaux mots à chercher dans le dico !
"je vois bien où serait le refuge, le nid dans lequel je pourrai aller me lover." si tu ne vois pas à quel point tu confonds le refuge avec le bac à litière du chat, il n'est pas en pouvoir de te le montrer. Faudrait demander à marie-jean de te faire une explic' de texte.

J'adore les spéciales dédicaces, ça me donne l'impression d'être "famous". Mais je sais bien, cher John, le leurre que sont les pensées que j'évoquais (les "nunuches", le "nid" - je ne confonds pas le refuge avec la litière, et j'irai même plus loin que toi, je préciserai la litière dans laquelle le chat, atteint d'une mauvaise chiasse, s'est soulagé pendant quelques jours), même si, incontestablement, je les ais (les hais ?), ces pensées. Je crois que, là où j'ai progressé, même si ça s'est fait dans la durée donc est difficile à mesurer, c'est dans ma capacité à me voir penser, à repérer les mécanismes de mon esprit, ses stratégies pour me faire rechuter.
Eggon, je te répondrai sur ton topic quand on l'aura retrouvé, ici on est chez ex-addict qui est allé se plaindre ailleurs qu'il avait beaucoup de mal à se remettre de sa récente rechute.
c'est pas le moment de lâcher la rampe !

je suis allé fouiner chez le père orroz, je te ramène ça :

Vous avez tous remarqué que ce Forum s'intitulait ORROZ & Dépendances. Cela signifie bien que toutes les dépendances sont liées. Mais elles ont leur origine quelque part dans la psyché. Dans votre prime enfance ou lors de votre adolescence, ou plus tard quand vous avez commencé à devenir adulte mais que vous avez eu du mal à l'accepter. En fait, tous les dépendants sont des bébés qui ne veulent pas devenir adultes, cad s'assumer. Alors, ils conservent la tétine le plus longtemps possible (la clope au bec, le verre d'alcool, le pétard ou la dose de sexe virtuel). Une fois que vous avez compris ça, il faut se faire aider. Je le répète encore une fois: SEUL vous n'y arriverez pas aussi rapidement ! Alors, préférez-vous passer trois ans à vous sevrer, ou une seule année ?
Quand j'étais encore dépendant, je vivais une véritable dépression.
Moi aussi "j'ai rechuté me croyant sorti d'affaire et voulant me "récompenser" de mes efforts par une petite visite sur mes sites favoris." Le piège !
Moi aussi je suis passé par les "sites de célébrités (chanteuses, actrices...)" et "au bout de quelques minutes de navigation je me retrouvais à télécharger des trucs pornos..." Moi aussi, je me retrouve quand il dit qu'il serait capable de se "provoquer une maladie incurable pour que les gens viennent me consoler, me soutenir, me plaindre..."
Et comme j'étais psy, cela me fit alors prendre conscience que je n'avais pas résolu un problème majeur : celui de cet enfant intérieur qui avait souffert dans son enfance d'un abandon. Je me suis fait aider par un collègue et j'ai commencé à me sevrer car j'ai compris que je devais GRANDIR ! que me lamenter ne servait à rien, parce que si quelqu'un m'avait pris dans ses bras en me disant "oh le pauvre petit comme il a bien du chagrin", cela n'aurait rien changé à mon mal-être et je serais inévitablement retombé dans l'addiction. Ce n'est pas d'un câlin dont a besoin l'enfant blessé, mais de quelqu'un qui lui explique que la vie n'est pas un long fleuve tranquille et qu'il doit GRANDIR afin de se guérir lui-même de ses blessures.
Citation :John Warsen a écrit:
Eggon, je te répondrai sur ton topic quand on l'aura retrouvé, ici on est chez ex-addict qui est allé se plaindre ailleurs qu'il avait beaucoup de mal à se remettre de sa récente rechute.
c'est pas le moment de lâcher la rampe !

je suis allé fouiner chez le père orroz, je te ramène ça :
[...]

Bon ben pas grand chose à dire John que MERCI ! Et ça vient du fond du coeur ; j'en ai une boule dans la gorge et les larmes aux yeux à lire ça... Je sais pas si c'est à cause de mon malaise général du moment ou de la "simplicité" de la solution qui pourtant ne m'était pas apparue à ce point jusque là : GRANDIR. Peut-être que je refuse de la voir cette solution... Peut-être que je refuse de grandir...
Franchement, j'ai la sensation que oui, j'ai peur de grandir. Mais je ne sais pas d'où provient cette peur... De l'enfance certainement (puisque j'ai que 23 ans logique ;-) ). Mais à quoi la raccrocher ? Cela je ne parvient pas à mettre le doigt dessus.
J'avais commencé un travail avec un psy là dessus il y a quelques mois. Et ça m'avait fait avancer un peu (relativement au nombre de séance).
Là ça fait quelque temps que je ne peux plus y aller (beaucoup de boulot et retour chez mes parents) mais je crois que je vais à nouveau chercher un CMP. Parce que j'en ai besoin, et ce texte que tu nous as sorti de derrière les fagots John m'y incite.

Effectivement j'ai du mal à m'en remettre de cette rechute. Car tout ce que j'avais construit sur ce sevrage s'est écroulé en 3 clics à peine !!!
Mais en ce moment c'est tout un tas de choses qui font que je suis mal, pas que le porno même s'il y est pour beaucoup.

Je vais pas lâcher : un jour à la fois !

Addict
Fantastique, la citation , John Warsen. Merci beaucoup! cela rejoint exactement ce dont j'ai discuté avec ma psy lors de notre dernière rencontre, mais en beaucoup plus clair pour moi.
Vous savez tous que la "mine" d'Or(roz) est ouverte à tous et qu'en plus de son site, toujours le must de l'info pratique on-line, les archives du forum sont un vrai bonheur pour les dépendants.
http://orroz.forumactif.com/
Je ne sais pas si la base de données est sauvegardée quelque part, mais c'est pas quand elle aura disparu qu'il faudra pleurer.
(ex-)addict, c'est une bonne idée de retourner vers un CMP. Ils sont là pour ça, et on avance plus vite accompagné que tout seul. Le porno n'est peut-être pas le seul caillou dans ta chaussure, et tu ne peux l'enlever qu'un jour à la fois, mais si tu ne le fais pas t'auras du mal à rêgler tes autres problèmes. Avec çui-là, tout glue. Sans, on est à nouveau disponible, présent, lucide...

Evidemment, entre-temps il faut faire un vigoureux ménage, et garder son intérieur propre de semaine en semaine, de mois en mois. Cette vieille peau de la culpabilité, elle nous fait morfler, certes, mais on est habitué à son refrain lancinant, on s'imagine avoir du mal à vivre sans elle, c'est pourquoi on hésite à la foutre dehors, et puis elle possède l'écoeurante familiarité qu'engendre la promiscuité, elle reviendrait par la fenètre... Pourtant, c'est une maitresse exigeante, et tu sais que quand elle aura brûlé tous tes meubles elle se torchera dans tes rideaux sans rien t'offrir en échange que sa pestilence et son haleine de troll... Laisse-la partir : si tu renonces à poser des actes qui la stimulent, et si tu ne réponds pas à tes sollicitations, elle finira par se lasser, et ira embéter quelqu'un d'autre - c'est pas les clients qui manquent.
Je te propose un exercice, (ex-)addict ?.
La prochaine fois que tu ressentiras de l'ennui, ou de l'angoisse, quittes la maison (pour être loin du PC et des tentations), vas au resto, commandes un café, assied toi dans un coin tranquille avec du papier en quantité suffisante, et écrit. Écrit sur ton angoisse, sur ce que tu ressent. Tu sera surpris de ce qui apparaîtra sur le papier. (ça ne marche pas si tu ne le fais pas par écrit). Généralemnt, après une heure, une heure et demi max, tu rentre chez toi épuisé et vidé! Si tu crains de ne pas savoir sur quoi écrire, imprime toi le programme RIP:

LIEN BRISÉ

C'est du concret et vachement efficace.

Bon travail.
Oui, c'est vrai qu'il n'est pas simple de mettre à jour ce qui est à l'origine de nos turpitudes. Et seul, c'est encore plus compliqué. Je témoigne, moi aussi, que la visite régulière d'un psy (hebdomadaire, me concernant) est d'une utilité formidable. En sachant aussi que la patience est nécessaire, que tout ne se régle pas rapidement, qu'il faut parfois savoir s'extraire de cette culture de l'utilitaire et de la rentabilité qui nous envahit. Car je pense que l'une des questions primordiales est aussi d'accepter sa fragilité face à la dépendance. On ne gagne pas tout d'un coup, mais à force de patience et d'humilité. "Un jour à la fois", quand ce n'est pas qu'un slogan mais vécu sincèrement, pour mon cas, c'est vraiment libérateur. Cela aide aussi à se sortir de la culpabilité, cette plaie.
Plus j'avance, plus je constate que la spiritualité et les textes fondateurs de plusieurs d'entre elles font vraiment écho en moi, et qu'une des clefs est de ce côté-là. Oser l'exode pour quitter ces souffrances auxquelles on s'attache, parce que l'on a peur de l'inconnu, par ce qu'il est plus aisé de reproduire ce que l'on connait plutot que de repartir vers l'essentiel. Retrouver l'enfant intérieur dont parle Orroz, c'est ça, à mon avis.
Aujourd'hui, dès le réveil, je me suis senti angoissé. Le genre d'angoisse qui vous pousse à entrer en compulsion. Cela s'est poursuivi dans la matinée. Pour ne pas risquer la rechute je suis venu lire ici, bien que j'étais à des années lumières des tentations que j'ai pu connaitre et qui avaient précédé mes précédentes rechutes. Mais j'ai préféré "assurer" en venant m'instruire sur le forum.
L'angoisse ne m'a pourtant pas lâché... Allez savoir pourquoi ?!

Maintenant l'après-midi est bien avancée. L'angoisse se fait toujours sentir ; mais à présent je sais pourquoi. L'explication n'est pas très loin de moi, quelques pièces à côté. Mon père est sur le poste d'ordinateur familial... depuis plusieurs heures maintenant. Depuis le début d'après-midi à vrai dire. Je ne l'avais pas remarqué plus tôt car j'étais occupé. Mais là je viens de comprendre le pourquoi de mon "mal-être".
Certains trouverons peut-être déplacé de ma part d'exposer mes "histoires familiales" ici. Mais c'est dingue comme ça fait mal d'être dépendant à la pornographie et de se découvrir à la fois co-dépendant. Je sais que normalement ce terme est réservé aux compagnes de dépendants mais j'ai pas trouvé mieux.
Comment faire pour vivre à côté d'une personne dont on connait la maladie sans pouvoir lui en parler ? Pire, comment faire pour ne pas en vouloir à la personne qui, même si c'est à son insu, vous a exposé à la pornographie dès votre plus jeune âge ? Quand cette personne est votre père ? Car finalement chez moi tout cela a commencé comme cela : lorsque vers l'âge de 10-11 ans je me suis levé en pleine nuit pour aller aux toilettes et que j'ai aperçu, par une porte légèrement entrebâillée, la télévision allumée et montrant une femme se faisant prendre par derrière sur un canapé.
Depuis, me voilà avec ma fragilité, mes angoisses et cette dépendance. A moins que ces trois là ne fasses qu'un ? C'est bien possible.

Maintenant que j'y réfléchi, c'est un dimanche classique... C'est triste à dire mais j'ai l'impression que ça fait des années que cela se passe ainsi.
Le truc c'est que cet après-midi toute cette m.... me pète à la figure. L'autre truc encore c'est que je ne peux pas me battre, je suis fatigué, j'ai assez de boulot avec moi-même et de toute façon j'ai pas les armes. La seule chose que je puisse faire c'est m'écarter de tout cela... Malheureusement c'est pas ça qui va égayer mon dimanche...

Addict

PS : j'espère ne choquer personne dans mes propos, ni dans le sujet que j'aborde, ni dans mes descriptions. Mais mon RDV avec un psy ne sera que dans une semaine au mieux et j'avais besoin de me confier.
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