Dépendance sexuelle

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Bonsoir à tous,
J'ai mis beaucoup de temps à me décider... Ce soir je me lance.
Par quoi commencer... par le début peut-être...
J'ai rencontré mon mari en mai 2014... Ça été très vite et on ne s'est plus lâché. En septembre 2015, d'une manière assez simple et dans une conversation banale, il m'annonce :"Ben moi aussi je vais voir du porno, il n'y a rien de mal à ça "... J'ai pensé avoir mal compris et lui demande de répéter. Je lui réponds que je n'ai rien contre les films porno mais je ne comprend pas vraiment ton utilité puisque ca ne fait même pas 1 an et demi qu'on est ensemble. Il a pu remarqué que je n'étais pas vraiment heureuse d'apprendre ce genre de chose. Je ne savais plus quoi lui dire et j'ai pleuré, beaucoup pleuré... seule dans mon coin. Je ne comprenais pas car il m'a toujours donné l'impression d'aimer notre partage au lit. Il le disait même alors comment comprendre que mon homme avait besoin de film porno aussi rapidement dans notre relation. J'avais effectivement remarqué que nos ébats étaient plus rares. Il mettait cela sur le fait qu'il était fatigué. À part ca, rien absolument rien n'a éveillé des soupçons. J'avais tellement confiance en lui que je disais à mes amies lors de nos discussions entre filles "moi je n'ai rien à dire sur mon homme". Je n'avais rien à raconter de croustillant (de négatif). A les entendre j'avais l'impression que mon homme était presque parfait. J'en étais fière. Après avoir appris qu'il regardait du porno, j'ai laissé passer du temps. 2 semaines, car Monsieur n'est pas du genre à venir me voir pour arranger nos histoires. Bref... Je lui demande pourquoi a-t-il envie / besoin d'aller voir du porno et en plus en cachette. Il me répond , très naturellement encore, que quand il a du temps à perdre, ca lui arrive. Puis quand j'insiste en lui disant que j'étais prête à entendre que je ne lui plaisais plus, il me répond :"Ben en fait ça ne date pas de maintenant, c'était déjà le cas avant... depuis que j'ai 14 ans,ça n'a rien avoir avec toi, ...". Là, j'ai du mal à comprendre ce que je viens d'entendre. Depuis qu'il a 14 ans (il en avait 40) il se nourrit de films X. Je n'en revenais pas. J'ai essayé de comprendre, j'ai moi-même déjà vu des films porno. Tu en vois 1, 2 ou 3... t'as ton compte (enfin pour ma part). Puis, pour comprendre encore (toujours besoin de comprendre tout et en détail), je lui demande le genre de films qu'il regardait. Là, son visage change, il a plus un air gêné (car jusque là, il était plutôt sûr de lui, à la limite d'être fier)... Je le rassure en lui disant "tu peux tout me dire". Il me répond "du hard". Je lui dis mais c'est quoi du hard pour toi, il me dit :" cest du hard cest tout". Je prends son téléphone et je me mets à fouiller. Je tombe sur des adresses étranges... Je clique et une première vidéo s'ouvre. Je suis sous le choc, je ne savais pas que cela pouvait exister... au bout de quelques minutes, je vomis, je n'arrive plus à respirer tellement mon estomac avait besoin de ressortir tout ça... Je me fais violence, je voulais comprendre ce qui l'y attirait... 2 eme adresse, j'ouvre... Beurk... comment est-ce possible ? Je ne comprends rien, mon mari est un doux, il n'est pas comme ces brutes sur ces vidéos... Bref, du hard... bien pire que ça. Je ne comprend pas comment on peut ressentir du plaisir en visualisant ce genre de vidéos?... Toutes ces questions dans ma tête... Avec qui suis-je finalement ? Le lendemain, je vais le voir et ne lui parle pas de mes "trouvailles ", je lui demande s'il se masturbait devant ses films. Il m'a répondu "oui mais pas toujours ". Première réponse trouvée. Il se masturbait, donc nous ne pouvions pas avoir de rapports réguliers, cest évident. Quelques jours plus tard, il m'annonce spontanément qu'il a fait une découverte et qu'il a vraiment l'impression que c'est son cas. Il a découvert l'existence de la porno-dépendance! Je lui dis que je ne sais pas ce que c'est et il décide de m'envoyer le lien. Je lis, tout... Les témoignages des porno-dépendants, des co-dép, des analyses des psy, ... Je comprend alors que c'est lourd à "soigner". Il me dit avoir compris et que pour commencer on lui conseille sur ce site de virer de sa vue tout ce qui pourrait le faire replonger... Images sexy ou non de femme, de vidéos érotiques, etc... Il vire tout, de son pc, de son téléphone, de son FB, etc. Je remarque que depuis, il mate les belles femmes dans la rue... Je n'avais jamais remarqué cela avant... J'ai du mal et prend ca encore pour une trahison. Les mois passent entre colère, trahison, pleures, et bonheur. Car c'est au fond quelqu'un de bien, il se fait suivre par une psy, une fois semaine. Il comprend bien mieux le pourquoi d'un tel fonctionnement... Mais moi, j'ai du mal à oublier. Je régresse régulièrement. La moindre chose, image qui peut me rappeler tout ça me replonge dans ma tristesse. Je peine à lui redonner ma confiance. J'ai tout à fait perdu confiance en moi... Cest dur d'avancer sans se retourner.


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Bonsoir Ariane.

Ton message, je trouve, est à la fois  plein d'humanité, de détresse, mais aussi d'amour.

Tu trouveras ici un ensemble de personnes prêtes à partager avec toi, et à te redonner courage.  Sois-en sûre. A mon humble niveau, je te dirais simplement de ne pas juger ton homme trop durement.

Alors que bcp de dépendants nient leur état, le cachent, et mentent, ton compagnons semble, lui, avoir à peu près joué la carte de l'honnêteté. Il t'a annoncé ce qu'il pensait être sa dépendance, il a viré tout ce que son ordi pouvait avoir de compromettant, il va voir un psy... Quelle volonté!

Bien sûr, ce travail va avoir des conséquences sur son comportement, sa façon d'être, et le fait, par exemple, de regarder les filles dans la rue sera l'une de ces retombées. Mais a mon sens, il est bien plus sain de mater de la sorte que de surfer toutes les nuits en cachettes sur du hard...

Ton compagnon va dans le bon sens, soutiens le, sois à ses côté. Et sois sûre, à 100%, que son état n'a rien à voir avec toi. Tu n'y es pour rien, tu n'as pas à te remettre en question. Il te l'a dit, il est comme cela depuis bien avant toi. Tu es même sans doute son principal soutien, que tu en sois consciente ou pas.

Je t'embrasse affectueusement
(28-12-2016 02:08)Dexter a écrit : [ -> ]Bonsoir Ariane.

Ton message, je trouve, est à la fois  plein d'humanité, de détresse, mais aussi d'amour.

Tu trouveras ici un ensemble de personnes prêtes à partager avec toi, et à te redonner courage.  Sois-en sûre. A mon humble niveau, je te dirais simplement de ne pas juger ton homme trop durement.

Alors que bcp de dépendants nient leur état, le cachent, et mentent, ton compagnons semble, lui, avoir à peu près joué la carte de l'honnêteté. Il t'a annoncé ce qu'il pensait être sa dépendance, il a viré tout ce que son ordi pouvait avoir de compromettant, il va voir un psy... Quelle volonté!

Bien sûr, ce travail va avoir des conséquences sur son comportement, sa façon d'être, et le fait, par exemple, de regarder les filles dans la rue sera l'une de ces retombées. Mais a mon sens, il est bien plus sain de mater de la sorte que de surfer toutes les nuits en cachettes sur du hard...

Ton compagnon va dans le bon sens, soutiens le, sois à ses côté. Et sois sûre, à 100%, que son état n'a rien à voir avec toi. Tu n'y es pour rien, tu n'as pas à te remettre en question. Il te l'a dit, il est comme cela depuis bien avant toi. Tu es même sans doute son principal soutien, que tu en sois consciente ou pas.

Je t'embrasse affectueusement


Bonjour Dexter,

Je te remercie pour ton message réconfortant et chaleureux.... Ça fait du bien. Il est vrai que je suis capable de comprendre son mal-être et peux l'aider dans son travail, ce que je fais d'ailleurs depuis près de 2 ans. En tant que co-dep, j'ai dû d'abord travailler sur moi, accepter son passé et du coup notre futur commun. À partir de ce moment-là, j'ai essayé de lui tenir la main pour qu'on avance vers un avenir commun. Mais ce n'est pas si facile que ça, malgré que "j'ai beaucoup de chance " et je m'en suis rendue compte depuis que je suis les écrits de chacun sur ce forum... Mon mari a de la volonté, il imagine l'idée de me perdre, il a la force et l'envie de s'en sortir depuis qu'il a découvert son mal-être mais au quotidien ce n'est pas évident à gérer. Cest un choix qu'il a fait, pour lui d'abord (je l'espère), pour nous et notre famille. Je voudrais tellement ne plus devoir me demander ce qu'il est en train de faire quand moi je suis au boulot, ne plus aller fouiner dans son pc ou téléphone, je voudrais me dire que c'est bon, je peux déconnecter, ne plus me poser tant de questions... Je me les pose encore alors que je suis parvenue petit à petit à lui redonner ma confiance... Mais on avance chaque jour, c'est le plus important pour nous. J'espère pouvoir apporter un peu d'aide sur ce forum qui m'a permis de me rendre compte que j'ai beaucoup de chance malgré certaines difficultés. Merci


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Bonjour Ariane,

Je te remercie pour ton message lucide, réaliste mais aussi plein d'amour.

Je te souhaite la bienvenue ! Je suis dépendant mais je n'ai jamais vécu en couple. Mon apport sera donc limité. Toutefois, ce site m'a beaucoup apporté et je voudrais en rendre témoignage. Je crois au pouvoir des mots : s'exprimer permet d'avancer vers le rétablissement.

Dans ton message, je remarque la prise de conscience. Tu es consciente du problème de ton mari, tu es consciente des conséquences pour toi et pour ton couple. Cette prise de conscience est très importante, c'est un atout pour le rétablissement.

Le chemin parcouru est déjà significatif : ton mari a reconnu avoir un problème, il reconnaît sa porno-dépendance. Il sort du déni et c'est très positif : c'est un premier pas très important. Il y a eu d'autres pas importants : se débarrasser des vidéos et images, voir un psy, etc. Tout cela est très positif.

Comme l'écrit Dexter, tu n'y es pour rien. La dépendance était là avant toi, et tu n'en es pas responsable.

Maintenant, la porno-dépendance est un mal qui guérit lentement. Surtout si l'habitude a été prise il y a longtemps. Tout ne peut pas être réglé dans l'instant. Mais, sur ce site, de nombreux témoignages parlent de rétablissement. Jour après jour, pas après pas. Tout est possible !

Tu parles du regard de ton mari. Je voudrais apporter mon témoignage sur ce sujet. Chez moi, mater les femmes dans la rue entraîne nécessairement la rechute à moyen terme. Je l'ai vécu au printemps dernier. Dans mon regard, il y a déjà la volonté de consommer, comme pour les images pornographiques. Mater dans la rue ou sur écran : aucune différence, ce sont les mêmes régions du cerveau. Alors, j'ai appris à discipliner mon regard : dans la rue, je ne regarde pas les femmes, pas les publicités, pas les vitrines de magasins, etc. Tout cela, pour mon bien. Quand une femme me regarde, me sourit, me parle ... j'en comprends toute la valeur !

Courage !
Prends soin de toi !
(28-12-2016 15:02)Tiago a écrit : [ -> ]Bonjour Ariane,

Je te remercie pour ton message lucide, réaliste mais aussi plein d'amour.

Je te souhaite la bienvenue ! Je suis dépendant mais je n'ai jamais vécu en couple. Mon apport sera donc limité. Toutefois, ce site m'a beaucoup apporté et je voudrais en rendre témoignage. Je crois au pouvoir des mots : s'exprimer permet d'avancer vers le rétablissement.

Dans ton message, je remarque la prise de conscience. Tu es consciente du problème de ton mari, tu es consciente des conséquences pour toi et pour ton couple. Cette prise de conscience est très importante, c'est un atout pour le rétablissement.

Le chemin parcouru est déjà significatif : ton mari a reconnu avoir un problème, il reconnaît sa porno-dépendance. Il sort du déni et c'est très positif : c'est un premier pas très important. Il y a eu d'autres pas importants : se débarrasser des vidéos et images, voir un psy, etc. Tout cela est très positif.

Comme l'écrit Dexter, tu n'y es pour rien. La dépendance était là avant toi, et tu n'en es pas responsable.

Maintenant, la porno-dépendance est un mal qui guérit lentement. Surtout si l'habitude a été prise il y a longtemps. Tout ne peut pas être réglé dans l'instant. Mais, sur ce site, de nombreux témoignages parlent de rétablissement. Jour après jour, pas après pas. Tout est possible !

Tu parles du regard de ton mari. Je voudrais apporter mon témoignage sur ce sujet. Chez moi, mater les femmes dans la rue entraîne nécessairement la rechute à moyen terme. Je l'ai vécu au printemps dernier. Dans mon regard, il y a déjà la volonté de consommer, comme pour les images pornographiques. Mater dans la rue ou sur écran : aucune différence, ce sont les mêmes régions du cerveau. Alors, j'ai appris à discipliner mon regard : dans la rue, je ne regarde pas les femmes, pas les publicités, pas les vitrines de magasins, etc. Tout cela, pour mon bien. Quand une femme me regarde, me sourit, me parle ... j'en comprends toute la valeur !

Courage !
Prends soin de toi !


Tiago, merci pour tes encouragements... ça fait beaucoup de bien. Il est vrai que ce n'est pas facile tous les jours mais un pas après l'autre mènera toujours à notre objectif. C'est franchement difficile de l'accepter, accepter l'autre avec ses propre sacs... Dur dur, au quotidien une co-dep peut péter aisément des plombs... Je prends sur moi et de temps en temps ca doit sortir... Il est sur le bon chemin, je le sais, il arrive plus facilement à exprimer à ce sujet même si ça le stresse car il y a des choses que j'ai du mal à comprendre et du coup à accepter mais on est soudé. Et toi? j'ai plein de questions mais probablement que je vais les trouver sur ton profil... Si je ne trouve pas, je reviens avec mon tas de questions. Merci encore


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(28-12-2016 20:12)Ariane a écrit : [ -> ]
(28-12-2016 15:02)Tiago a écrit : [ -> ]Bonjour Ariane,

Je te remercie pour ton message lucide, réaliste mais aussi plein d'amour.

Je te souhaite la bienvenue ! Je suis dépendant mais je n'ai jamais vécu en couple. Mon apport sera donc limité. Toutefois, ce site m'a beaucoup apporté et je voudrais en rendre témoignage. Je crois au pouvoir des mots : s'exprimer permet d'avancer vers le rétablissement.

Dans ton message, je remarque la prise de conscience. Tu es consciente du problème de ton mari, tu es consciente des conséquences pour toi et pour ton couple. Cette prise de conscience est très importante, c'est un atout pour le rétablissement.

Le chemin parcouru est déjà significatif : ton mari a reconnu avoir un problème, il reconnaît sa porno-dépendance. Il sort du déni et c'est très positif : c'est un premier pas très important. Il y a eu d'autres pas importants : se débarrasser des vidéos et images, voir un psy, etc. Tout cela est très positif.

Comme l'écrit Dexter, tu n'y es pour rien. La dépendance était là avant toi, et tu n'en es pas responsable.

Maintenant, la porno-dépendance est un mal qui guérit lentement. Surtout si l'habitude a été prise il y a longtemps. Tout ne peut pas être réglé dans l'instant. Mais, sur ce site, de nombreux témoignages parlent de rétablissement. Jour après jour, pas après pas. Tout est possible !

Tu parles du regard de ton mari. Je voudrais apporter mon témoignage sur ce sujet. Chez moi, mater les femmes dans la rue entraîne nécessairement la rechute à moyen terme. Je l'ai vécu au printemps dernier. Dans mon regard, il y a déjà la volonté de consommer, comme pour les images pornographiques. Mater dans la rue ou sur écran : aucune différence, ce sont les mêmes régions du cerveau. Alors, j'ai appris à discipliner mon regard : dans la rue, je ne regarde pas les femmes, pas les publicités, pas les vitrines de magasins, etc. Tout cela, pour mon bien. Quand une femme me regarde, me sourit, me parle ... j'en comprends toute la valeur !

Courage !
Prends soin de toi !


Tiago, merci pour tes encouragements... ça fait beaucoup de bien. Il est vrai que ce n'est pas facile tous les jours mais un pas après l'autre mènera toujours à notre objectif. C'est franchement difficile de l'accepter, accepter l'autre avec ses propre sacs... Dur dur, au quotidien une co-dep peut péter aisément des plombs... Je prends sur moi et de temps en temps ca doit sortir... Il est sur le bon chemin, je le sais, il arrive plus facilement à exprimer à ce sujet même si ça le stresse car il y a des choses que j'ai du mal à comprendre et du coup à accepter mais on est soudé. Et toi? j'ai plein de questions mais probablement que je vais les trouver sur ton profil... Si je ne trouve pas, je reviens avec mon tas de questions. Merci encore


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Tiago, je ne comprend pas trop les fonctionnalités du forum, donc je ne sais pas où tu en es dans ton sevrage... Peux-tu me raconter ton parcours et ce qui t'amene ici? Merci et belle soirée


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Bonjour Ariane,

Je te remercie pour ton message.

Tu me poses la question de mon sevrage. Concrètement, je suis dépendant à la masturbation et aux images pornographiques. Depuis le 21 mai 2016, je vis un sevrage total : pas de masturbation et pas d'images pornographiques.
Ma première tentative pour arrêter mes comportements compulsifs remonte à 2003. J'ai réussi à tenir plusieurs sevrages de plusieurs mois, mais sans succès sur le long terme. Aujourd'hui, j'ai pris conscience de l'étendue de mon problème et j'essaie d'en sortir.

J'ai parlé de mon parcours ici : http://www.dependance-sexuelle.com/sujet...e-de-tiago
et je me suis présenté ici : http://www.dependance-sexuelle.com/sujet...esentation


Je te souhaite une bonne journée !
Bonjour Ariane !
 
Je viens de lire le fil de tes messages. Moi aussi je te souhaite la « bienvenue » !
Je suis moi-même gay, en couple depuis presque 16 ans (!) et non porno-, mais sex-dépendant depuis plus de 25 ans avec sur mon compte malheureusement vers la fin aussi des expériences dans des pratiques qu’on nomme plutôt « hards ». Une de ces expériences m’a réveillé et décidé à entamer un sevrage de d’abord 30 jours que j’ai finalement tenu jusqu’à 218 jours, plus de 7 mois donc, et une abstinence totale même de la masturbation durant 122 jours. Il y a un mois j’ai rechuté. Maintenant je reconstruis mon redémarrage vers un nouveau sevrage.
 
Tu demandes à Tiago où il en est de son sevrage, en bas de chaque message envoyé tu peux apercevoir une barre verte, elle indique chez Tiago 222 jours ! Tiago est actuellement le membre avec le plus long sevrage tenu ici, Fabrice en était à 260 jours. Malheureusement les craquages sont fréquents, on ne combat pas une dépendance de plus de 20 ans en si peu de temps, je pense que c’est une bataille de longue durée…
 
Je voudrais te parler un peu de mon point de vue sur la dépendance : Tout d’abord sache que toute dépendance demande toujours « plus » au dépendant. C’est ainsi dans n’importe quelle dépendance, elle demande des stimuli toujours plus importants au bout d’un certain temps. Pour ma part « j’ai vu », j’ai dû comprendre que ces pratiques n’ont rien à voir avec ce que je suis au fond de moi, les choses sont très claires dans ma têtes. Mais j’ai dû y revenir récemment pour que cette compréhension se consolide réellement, j’espère ne pas avoir besoin d’autres rechutes…
 
J’ai réussi à décrocher ces 218 jours d’abord en faisant comme ton mari : Enlever tout moyen de revenir sur des réseaux de drague ou des applications sur le téléphone et en supprimant tous les contacts de « sex-friends ». Et c’était déjà un long chemin pour  arriver ! Donc « Bravo » à ton mari ! Puis, c’est la combinaison entre mon travail chez mon psy, le forum et « la méditation en pleine conscience » qui m’a permis de me recentrer vraiment sur moi. La méditation est le seul outil que j’ai trouvé pour intervenir directement sur les pulsions et envies qui arrivent régulièrement ! C’est vraiment une découverte, et si j’ai craqué récemment c’est certainement parce que je n’ai pas pratiqué aussi régulièrement qu’avant…
 
En te lisant je me dis que la méditation peut aussi aider les co-dépendant(e)s… ! Je souligne vraiment ce que les amis ont déjà dit plus haut : Le fait de regarder du porno et même du « hard » ne dit rien sur les sentiments que ton mari a pour toi ! Tu dois en l’occurrence aussi te détacher du réflexe de ramener ces choses à toi ! Ton mari à 40 ans, tu dois aussi être dans ces âges-là… L’amour prend d’autres chemins et modes d’expression entre deux personnes qu’on imagine idéalement… Nous souhaitons tous être parfaits, nous rêvons tous avoir un partenaire parfait, mais cela n’existe probablement pas.
 
Efforçons-nous à regarder le verre à moitié plein ! Dans ton cas l’amour de ton mari passe déjà par le refus du déni de sa situation. Puis, il a de lui-même entrepris de se documenter sur son cas et de faire la démarche de consulter un psy ! Et il t’a toujours avoué ce qu’il fait ! Dis-toi que par cette épreuve vous passez un autre cap de votre relation. Excuse-moi de le dire ainsi, mais ces épreuves nous font tous grandir… peut-être que cette épreuve t’amène aussi à sortir de ton idée idéalisée d’une relation amoureuse vers la réalité de celle d’une femme adulte… dans notre idée et envie de l’amour il y a toujours quelque part « la petite fille et le petit garçon » avec le rêve qu’ils se faisaient du « vivre avec une autre personne »… La vie est plus complexe et en quelque sorte plus riche que ça.
 
Ton mari a fait toutes ses démarches seul, sans que tu l’en aies forcé. Ça aussi me semble essentiel, et de mon point de vue parce que cela prouve qu’il l’a fait avant tout pour lui-même ! Chercher à changer pour quelqu’un d’autre ne marche pas, tous les fumeurs (j’en étais un) l’ont montré, on rechute inévitablement si on le fait pour « l’autre »… Pour ma part j’ai arrêté il y a maintenant
12 ans, mais parce que je l’ai vraiment voulu pour moi !
 
Pour revenir à la situation de couple cela m’amène aussi à affirmer clairement qu’un couple est avant tout une réalité d’existence de deux individus l’un à côté de l’autre, et non une union fusionnelle. Ceci aussi me parait une conception révolue : Il y a besoin de cette sensation d’union parfaite durant la période où l’on tombe amoureux, certes. Mais si l’on reste dans ce besoin et ce « fantasme » je crois que cela ne peut qu’amener à une déception douloureuse.
 
Nous sommes capables d’accepter beaucoup de choses de la part de nos meilleurs ami(e)s, non ? Ils peuvent nous avouer leurs faiblesses, nous compatissons, nous aidons. Pourquoi ? Car nous en avons une distance naturelle et quelque part leurs « défauts profonds » ne disent rien sur nous. A 40 ans il est peut être possible de commencer à considérer son mari aussi comme son ami et de le sortir de cette idée parfaite que on a peut-être projetée.
Son problème te blesse parce que tu penses que cela dit quelque chose sur toi, mais ce n’est pas le cas. C’est difficile à accepter, je sais, on abandonne quelque part un rêve,… la méditation peut aussi t’aider à contrôler ta souffrance… !
 
Tout n‘est pas beau dans l’autre, on le sait. Ce n’est pas beau de savoir que son mari, par un chemin de circonstances difficile à comprendre, en est arrivé à devoir chercher des stimulations dans le « porno hard ». Mais les preuves de l’amour qu’il t’a fait à sa façon sont magnifiques !
 
J’espère ne pas avoir été trop loin dans mes paroles…
Tu n’es plus seule maintenant, tu le sais !
Plein de courage à toi et à ton mari !
 
Jan
(29-12-2016 11:51)Tiago a écrit : [ -> ]Bonjour Ariane,

Je te remercie pour ton message.

Tu me poses la question de mon sevrage. Concrètement, je suis dépendant à la masturbation et aux images pornographiques. Depuis le 21 mai 2016, je vis un sevrage total : pas de masturbation et pas d'images pornographiques.
Ma première tentative pour arrêter mes comportements compulsifs remonte à 2003. J'ai réussi à tenir plusieurs sevrages de plusieurs mois, mais sans succès sur le long terme. Aujourd'hui, j'ai pris conscience de l'étendue de mon problème et j'essaie d'en sortir.

J'ai parlé de mon parcours ici : http://www.dependance-sexuelle.com/sujet...e-de-tiago
et je me suis présenté ici : http://www.dependance-sexuelle.com/sujet...esentation


Je te souhaite une bonne journée !


Hello Tiago,

Merci pour les liens, c'était plus facile et j'en connais un peu plus sur ton parcours. Quand je te lis, je ressens que tu es une personne au passé compliqué certes mais surtout que tu as évolué dans ton travail, tu es déterminé à y arriver. Je sais aussi que quand on veut on peut... C'est vraiment ton cas, tu le veux, ça se lit, ça respire l'envie et la rage de tourner ces quelques pages qui t'ont pourri l'existence... Ne doute jamais de ta force intérieure, ne doute jamais de toi tout simplement. Même quand tu craques, félicites tes avancées... attention à ce que ça ne devienne pas une habitude (sous forme d'excuse) de craquer. Ce qui peut peut-être t'aider c'est écrire (tu le fais ici c'est déjà fameux), t'écrire à toi... Ce que tu ressens, ce que tu as ressenti et ce que tu souhaites ressentir... Il est parfois plus facile de se lire que de s'écouter, nos propre mots seront plus des conseils que des reproches... Vous avez tous une telle faculté à aider l'autre, à trouver les bons mots... c'est incroyable ! Utilisez cette bonté, cette bienfaisance pour vous-même...
As-tu déjà parlé de ton enfance? (Je n'ai trouvé) Si tu ne souhaites pas répondre, je comprendrai.
Je te souhaite de merveilleuses heures de sevrage et du coup de profiter sainement de chaque minutes qui s'offrent à toi... T'embrasse tendrement. Belle fin d'année à toi


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(29-12-2016 12:02)JAN a écrit : [ -> ]Bonjour Ariane !
 
Je viens de lire le fil de tes messages. Moi aussi je te souhaite la « bienvenue » !
Je suis moi-même gay, en couple depuis presque 16 ans (!) et non porno-, mais sex-dépendant depuis plus de 25 ans avec sur mon compte malheureusement vers la fin aussi des expériences dans des pratiques qu’on nomme plutôt « hards ». Une de ces expériences m’a réveillé et décidé à entamer un sevrage de d’abord 30 jours que j’ai finalement tenu jusqu’à 218 jours, plus de 7 mois donc, et une abstinence totale même de la masturbation durant 122 jours. Il y a un mois j’ai rechuté. Maintenant je reconstruis mon redémarrage vers un nouveau sevrage.
 
Tu demandes à Tiago où il en est de son sevrage, en bas de chaque message envoyé tu peux apercevoir une barre verte, elle indique chez Tiago 222 jours ! Tiago est actuellement le membre avec le plus long sevrage tenu ici, Fabrice en était à 260 jours. Malheureusement les craquages sont fréquents, on ne combat pas une dépendance de plus de 20 ans en si peu de temps, je pense que c’est une bataille de longue durée…
 
Je voudrais te parler un peu de mon point de vue sur la dépendance : Tout d’abord sache que toute dépendance demande toujours « plus » au dépendant. C’est ainsi dans n’importe quelle dépendance, elle demande des stimuli toujours plus importants au bout d’un certain temps. Pour ma part « j’ai vu », j’ai dû comprendre que ces pratiques n’ont rien à voir avec ce que je suis au fond de moi, les choses sont très claires dans ma têtes. Mais j’ai dû y revenir récemment pour que cette compréhension se consolide réellement, j’espère ne pas avoir besoin d’autres rechutes…
 
J’ai réussi à décrocher ces 218 jours d’abord en faisant comme ton mari : Enlever tout moyen de revenir sur des réseaux de drague ou des applications sur le téléphone et en supprimant tous les contacts de « sex-friends ». Et c’était déjà un long chemin pour  arriver ! Donc « Bravo » à ton mari ! Puis, c’est la combinaison entre mon travail chez mon psy, le forum et « la méditation en pleine conscience » qui m’a permis de me recentrer vraiment sur moi. La méditation est le seul outil que j’ai trouvé pour intervenir directement sur les pulsions et envies qui arrivent régulièrement ! C’est vraiment une découverte, et si j’ai craqué récemment c’est certainement parce que je n’ai pas pratiqué aussi régulièrement qu’avant…
 
En te lisant je me dis que la méditation peut aussi aider les co-dépendant(e)s… ! Je souligne vraiment ce que les amis ont déjà dit plus haut : Le fait de regarder du porno et même du « hard » ne dit rien sur les sentiments que ton mari a pour toi ! Tu dois en l’occurrence aussi te détacher du réflexe de ramener ces choses à toi ! Ton mari à 40 ans, tu dois aussi être dans ces âges-là… L’amour prend d’autres chemins et modes d’expression entre deux personnes qu’on imagine idéalement… Nous souhaitons tous être parfaits, nous rêvons tous avoir un partenaire parfait, mais cela n’existe probablement pas.
 
Efforçons-nous à regarder le verre à moitié plein ! Dans ton cas l’amour de ton mari passe déjà par le refus du déni de sa situation. Puis, il a de lui-même entrepris de se documenter sur son cas et de faire la démarche de consulter un psy ! Et il t’a toujours avoué ce qu’il fait ! Dis-toi que par cette épreuve vous passez un autre cap de votre relation. Excuse-moi de le dire ainsi, mais ces épreuves nous font tous grandir… peut-être que cette épreuve t’amène aussi à sortir de ton idée idéalisée d’une relation amoureuse vers la réalité de celle d’une femme adulte… dans notre idée et envie de l’amour il y a toujours quelque part « la petite fille et le petit garçon » avec le rêve qu’ils se faisaient du « vivre avec une autre personne »… La vie est plus complexe et en quelque sorte plus riche que ça.
 
Ton mari a fait toutes ses démarches seul, sans que tu l’en aies forcé. Ça aussi me semble essentiel, et de mon point de vue parce que cela prouve qu’il l’a fait avant tout pour lui-même ! Chercher à changer pour quelqu’un d’autre ne marche pas, tous les fumeurs (j’en étais un) l’ont montré, on rechute inévitablement si on le fait pour « l’autre »… Pour ma part j’ai arrêté il y a maintenant
12 ans, mais parce que je l’ai vraiment voulu pour moi !
 
Pour revenir à la situation de couple cela m’amène aussi à affirmer clairement qu’un couple est avant tout une réalité d’existence de deux individus l’un à côté de l’autre, et non une union fusionnelle. Ceci aussi me parait une conception révolue : Il y a besoin de cette sensation d’union parfaite durant la période où l’on tombe amoureux, certes. Mais si l’on reste dans ce besoin et ce « fantasme » je crois que cela ne peut qu’amener à une déception douloureuse.
 
Nous sommes capables d’accepter beaucoup de choses de la part de nos meilleurs ami(e)s, non ? Ils peuvent nous avouer leurs faiblesses, nous compatissons, nous aidons. Pourquoi ? Car nous en avons une distance naturelle et quelque part leurs « défauts profonds » ne disent rien sur nous. A 40 ans il est peut être possible de commencer à considérer son mari aussi comme son ami et de le sortir de cette idée parfaite que on a peut-être projetée.
Son problème te blesse parce que tu penses que cela dit quelque chose sur toi, mais ce n’est pas le cas. C’est difficile à accepter, je sais, on abandonne quelque part un rêve,… la méditation peut aussi t’aider à contrôler ta souffrance… !
 
Tout n‘est pas beau dans l’autre, on le sait. Ce n’est pas beau de savoir que son mari, par un chemin de circonstances difficile à comprendre, en est arrivé à devoir chercher des stimulations dans le « porno hard ». Mais les preuves de l’amour qu’il t’a fait à sa façon sont magnifiques !
 
J’espère ne pas avoir été trop loin dans mes paroles…
Tu n’es plus seule maintenant, tu le sais !
Plein de courage à toi et à ton mari !
 
Jan


Salut Jan, merci pour ton message. J'apprécie qu'on soit franc avec moi, je n'aime pas qu'on tourne autour du pot. Donc non, tu n'as pas été trop loin dans ce que tu dis, c'est ton avis et c'est pour cette raison que je suis sur ce forum... Merci aussi pour tes instructions pour pouvoir suivre vos parcours à chacun...
En vous lisant, ça m'aide énormément à comprendre que mon mari à déjà fait de la route et comme tu dis je vois plutôt le verre à moitié plein, c'est une philosophie qui me plait et qui m'est très utile dans mon quotidien...
Saches que je ne suis pas du genre à espérer des histoires venant de compte de fée... Mon mari a bien des défauts (moi aussi d'ailleurs), que j'ai accepté dès le début de notre histoire, et ça fait de lui un être à part. Quand il m'a appris sa porno-dépendance, ça m'a fait beaucoup de mal car première chose à laquelle on pense c'est soi-même. Une remise en question personnelle et le doute s'installe... J'ai compris avec le temps et les nombreuses lectures sur le sujet que je n'étais pas remise en cause et mon mari a passé beaucoup d'énergies à me rassurer sur ce point de vue... Ça a pris du temps, mais aujourd'hui je parviens à éliminer seule ces fameuses questions qui tourmentaient mon esprit... Mon mari a une aide précieuse, qui est son papa, à qui il s'est ouvert et à tout raconté... Il se sent écouté, entendu et compris... Mon mari refuse catégoriquement de rechuter, il met en place tout ce qui est en son pouvoir pour y arriver. Cette expérience m'a fait découvrir que mon mari est un homme fort, qu'il en veut et qu'il est combatif, ce qui était à l'opposé de ce qu'il représentait avant. J'étais beaucoup dans les reproches à la découverte de son problème. Aujourd'hui, je peux lui tendre la main pour lui donner de l'équilibre jusqu'à ce qu'il pourra la lâcher pour avancer seul (je rechute aussi plus rarement mais ça m'arrive encore de lui reprocher certaines choses). Mon mari est et a toujours été mon mari, confident, ami et amant... Nous vivons presque tout le temps en harmonie et dans le respect... Et que c'est bon! Pour ceux qui combattent seul, sans personne... Il est certain que votre combat vous demandera beaucoup plus d'effort sans pouvoir par moment partager vos poids... Ce qui vous ferait beaucoup de bien. Votre détermination sera la clé de votre réussite... Jusqu'à présent je n'ai lu que des êtres extrêmement motivés et déterminés... Je viens d'avoir une idée... Pourquoi ne pas demandé à mon mari d'échanger avec vous tous aussi... On partage souvent nos douleurs, ça nous allège et c'est précieux ... On peut aussi partager nos réussites, même si tout n'est pas gagné, et que nous avons encore du chemin à faire... Donner d'abord et recevoir ensuite...
belle journée à tous et je vous souhaite de nombreuses heures de sevrage pour 2017 (et les années à venir).
Je t'embrasse tendrement



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