Dépendance sexuelle

Version complète : Carnet de sevrage de Selmarin
Vous consultez actuellement la version basse qualité d'un document. Voir la version complète avec le bon formatage.
Pages : 1 2 3 4
Hello Selmarin !
 
J’ai lu tes derniers postes et je sais à quel point c’est difficile de se voir rechuter. Il faut essayer d’examiner les causes de tous les côtés. Fr-Ed a raison quand il dit qu’il faut surtout essayer de se concentrer sur le moment où les choses basculent. Deviens le propre détective de ta vie, cette attitude allège la recherche qui vise à comprendre… !
 
Mais tu parles d’un élément important dans ton avant dernier message : L’ANXIETE. Qu’est-ce que c’est que cette anxiété chez toi ? Une peur de quoi, comment s’exprime-t-elle ? Elle se produit durant des moments de solitude ? Ou est-ce une anxiété plus globale ?
 
La peur des moments de solitude et des moments de « vide » parle de notre relation aux autres. Quels sont les liens sociaux que tu as en dehors de ton travail (ou de tes études,… je ne sais plus, si tu travailles ou étudie encore).
 
Parle de tes moments d’anxiété. J’ai moi-même refusé de prendre des anxiolytiques, mon psy m’en avait prescrit en octobre, mais j’en ai pris qu’en janvier quand je n’avais vraiment plus le choix, sinon j’aurais carrément craqué à mon travail. L’avantage de ce médicament est qu’on peut le prendre à la demande. Sinon, il y a des médicaments homéopathiques qui aident aussi assez bien, du moins pour se détendre un peu.
 
Tu as dû lire que nous sommes assez nombreux à pratiquer la méditation ou des hypnoses guidées sur le net. Je pratique cela activement depuis quelques semaines et j’en ressens les bénéfices petit à petit… C’est une façon de se relaxer d’abord physiquement, puis mentalement. Ensuite, des méditations thématiques permettent de « gratter » un petit peu là, où nous pensons avoir des fragilités… J’ai travaillé sur mon anxiété, le contrôle de mes pensées obsessionnelles.
 
Ayant à la base une forte tendance à la dépression je me suis aussi mis à rechercher des méditations sur « l’enfant en moi », puis des hypnoses sur « d’anciens traumatismes », sur « des traumatismes récents » et « des habitudes négatives »… Beaucoup de choses sont remontées chez moi, j’ai eu des crises de larmes très fortes, mais elles m’ont plutôt « lavé » ! Ça a fait un bien fou ! Depuis un certain temps je suis beaucoup plus calme, mes crises d’angoisses ont cessé, et surtout depuis les dernières hypnoses un nouveau mécanisme est enfin en place chez moi : Je n’arrivais pas à contrôler le moment où je basculais vers des pensées obsessionnelles de sex ou quand j’allais me connecter sur un réseau pour trouver un rapport sexuel. Je me surprenais plutôt quand j’y étais et c’était alors trop tard, sans pouvoir déterminer le moment exact, où la bascule se faisait. Depuis peu donc, dès que je veux basculer, une voix intérieure en moi dit tout de suite « STOP ! NON, je ne veux pas ! JE NE VEUX PAS ! », et par la respiration et les méthodes apprises par la méditation je me calme assez vite.
 
Tout n’est pas réglé chez moi, loin de là, mais je sens un avancement net ! Reste à déterminer ce qu’on met à la place dans les moments où on craque : Que fait-on de ces heures ? Rien d’extraordinaire a besoin de s’y nicher, il me semble qu’il faut apprendre que notre vie simple, une soirée de lecture, de visionnage d’un film, une sortie avec des amis, des contacts renoués avec d’anciens amis… c’est aussi du bonheur !
 
Pardon, j’ai été un peu long et j’ai surtout parlé de moi en exemple… Bon courage, comme toujours !
 
Jan
et bien ma foi...
dernière tentative...

Ce que je tente de te faire comprendre c'est que ton discours n'est pas une simple observation. il est déjà un diagnostic et en temps que tel il est une théorisation de ton vécu.

Alors si tu es certain de ton coup continue...
En espérant qu'au bout du compte tu ne doives pas lutter contre le mauvais problème. Personne ne sort vainqueur d'une lutte contre une chimère...

Fr-Ed
Salut,


Citation :Ce que je tente de te faire comprendre c'est que ton discours n'est pas une simple observation. il est déjà un diagnostic et en temps que tel il est une théorisation de ton vécu. 

Je penses que certaines phrases que tu prends pour des théorisations sont l'expression de ce que je ressens au moment de la rechute, et non pas une interprétation postérieure. Concernant les observations, sincèrement je ne sais pas quoi ajouter d'autre..?


Citation :En espérant qu'au bout du compte tu ne doives pas lutter contre le mauvais problème. Personne ne sort vainqueur d'une lutte contre une chimère...


Je pense que cela m'aiderai si tu pouvais exprimer clairement comment tu ressens les choses, derrière ce que je dis. Quel "bon" problème tu perçois, quelle est l'illusion dans laquelle je me plonge. Si je suis effectivement dans un déni, dans une illusion, certes je ne te dirais pas "tu as raison" mais une partie de mon cerveau enregistrera l'interprétation que tu m'as proposé et s'en servira plus tard. Déjà vécu par le passé... par mp si tu préfères.. quoique tu dises je ne le prendrais pas mal.


Citation :L’ANXIETE. Qu’est-ce que c’est que cette anxiété chez toi ? Une peur de quoi, comment s’exprime-t-elle ? Elle se produit durant des moments de solitude ? Ou est-ce une anxiété plus globale ? 

Je suis pris en charge par un psy pour des troubles anxieux, notamment anxiété sociale.
Concernant la solitude, je suis pris dans une situation extrêmement désagréable, qui est celle de soit me confronter à cette anxiété en sortant avec des amis, en faisant diverses activités de groupe, soit me confronter à la solitude qui me renvoie, après quelques jours, à une sorte de dépendance affective.


Donc l'anxiété est généralisée et toujours l'objet de questionnements, plein de facteurs entre en jeu. Et ça va loin, car au-delà du vécu de l'enfance, du sentiment d'infériorité global, du comportement d'évitement.. on trouve aussi des choses comme des problèmes digestifs qui sont anxiogènes et qui participent à ce cercle vicieux. La prise en charge est donc assez complexe.. Je vais bientôt faire un examen pour vérifier si je ne suis pas intolérant au gluten (ce qui expliquerait beaucoup de symptomes). D'autre part mon travail avec le psychiatre me pousse à développer mon acuité sur le sentiment d'insécurité dont je souffre en présence d'autrui.


Le psy m'apprend au fil des séance une forme de relaxation / auto-hypnose, que je peux mettre en place dans la vie quotidienne et à n'importe quel moment. Je m'en sers également comme base pour la méditation, que je pratique à toute petite dose mais presque tous les jours.



Citation :Ayant à la base une forte tendance à la dépression je me suis aussi mis à rechercher des méditations sur « l’enfant en moi », puis des hypnoses sur « d’anciens traumatismes », sur « des traumatismes récents » et « des habitudes négatives »… Beaucoup de choses sont remontées chez moi, j’ai eu des crises de larmes très fortes, mais elles m’ont plutôt « lavé » ! Ça a fait un bien fou ! 
J'ai ressenti cela, à certains moments d'introspection. C'est très étrange. Il y a quelques années par exemple, j'essayais de mettre des mots sur un ressenti, un mal être, quelque chose qui était présent mais que je ne parvenais pas à saisir avec mon mental. Puis cette phrase m'est venue : "je ne suis pas important". Elle n'avait aucune résonance mentale, je veux dire que cela ne me "parlait" pas. Par contre, j'ai été extrêmement choqué de la réaction corporelle : fébrilité, grosses crises de larmes incontrôlables, comme jamais. Ce qu'il y avait derrière cette phrase, sans doute une injonction sociale dissoute dans diverses expériences de l'enfance.. et comme toi, le sentiment ensuite d'être "lavé"


Citation :Depuis un certain temps je suis beaucoup plus calme, mes crises d’angoisses ont cessé, et surtout depuis les dernières hypnoses un nouveau mécanisme est enfin en place chez moi : Je n’arrivais pas à contrôler le moment où je basculais vers des pensées obsessionnelles de sex ou quand j’allais me connecter sur un réseau pour trouver un rapport sexuel. Je me surprenais plutôt quand j’y étais et c’était alors trop tard, sans pouvoir déterminer le moment exact, où la bascule se faisait. Depuis peu donc, dès que je veux basculer, une voix intérieure en moi dit tout de suite « STOP ! NON, je ne veux pas ! JE NE VEUX PAS ! », et par la respiration et les méthodes apprises par la méditation je me calme assez vite.


Voilà mon objectif ! =)


Merci pour ces partages.
Mon cher Selmarin,


ben c'est là que le bas blesse..."quoi ajouter d'autre"... Dans ton post, celui dans lequel tu relates ta chute, regarde la partie que tu as réservée à la description de ce qui s'est passé...

Ce tout petit paragraphe à la fin du reste...
"J’avais passé la journée avec tout un tas de chose à faire en tête.. je n’en ai pas fait la moitié. J’ai procrastiné, sur internet, réseaux sociaux et autres, compulsivement sur ce jeu en ligne, par intermittences – et ce jeu, je crois bien que je devrais le bannir également car il remplit cette même fonction d’inhibition – jusqu’à la rechute à proprement parler. Comme pris par une anxiété sur laquelle je n’arrive pas à mettre le doigt. Une agitation qui paraît profonde et inaccessible à mon entendement. Si bien que, la relaxation semble avoir un effet de surface. Il n’y a que la compulsion qui, brutalement, atrophiant et salissant mon moi, parvient à toucher à cette anxiété et à la calmer." ( Je parle du post initial, pas celui repris en commentaire et citation que tu as enrichis )

La description commence à "j'avais passé la journée". On continue. Premier arrêt de la description. " - et ce jeu , je crois bien que je devrais le bannir car je crois bien qu'il remplit cette même fonction d'inhibition." On n'est plus dans la description. Tu fournis déjà une explication. Même si c'est minoré par un mode de l'incertitude.

C'est contre ça que je veux te mettre en garde. Ce glissement presque constant vers l'explication avant même d'en avoir terminé avec les faits. Rien que les faits. Ça peut paraitre anodin, inutile, bête, limité...mais tu vas déjà trop loin. C'est juste histoire de poser les choses. Avec le moins d'interférence possible. Parce qu'outre le fait d'avancer parfois les mauvaises explications, personne n'est à l'abris d'une erreur, cette précipitation conduit systématiquement à se focaliser , à mobiliser son attention , son intelligence au mauvais endroit...
Et ensuite le reste du paragraphe glisse vers l'évocation...l'expression du ressenti. Retour au mode initial de ton post.
La description n'y a fait qu'une rare apparition vite évacuée.

Je ne suis pas en train de t'évaluer. De dire que tu manques d'intelligence. je suis juste en train de te conseiller de ne pas aller si loin. Juste des faits dans ce que ça a de plus trivial. De plus factuel. C'est la dedans que tu pourras agir pas sur le vécu , son expression ou l'intériorisation. Cette couche est déjà une conséquence. Un résultat. SI tu veux avoir un moyen d'action c'est en amont.

Tu avais des projets en têtes. ok . Tu as procrastiné. ok. C'est là qu'il faut décortiquer. C'est le point de départ. C'est toujours un cycle qui a un début, une fin. Découpe, atomise, décortique, décompose... juste les étapes. Après et après seulement tu mettras en parallèle ton anxiété. Ta nature. Ton passé... Et tu regarderas si ça colle avec toutes les étapes.
L'anxiété dont tu parles est une condition nécessaire mais pas suffisante. Tous les anxieux ne sont pas addicts. PAs plus que tous le gens qui mangent sont obèses...

Je te sens partir à toute vitesse, avec des raccourcis, un enthousiasme... Je ne veux pas te décourager , mais je ne veux pas te voir découragé. Pas plus que je me satisferai du spectacle de tes chutes.

Je vois avec soulagement ta disposition à te remettre debout après la chute et à ne pas renoncer. Tu l'as vu chez toi ce changement , ce ras le bol sans doute , qui fait qu'aujourd'hui, malgré la claque, tu ne veux pas te consoler avec retour vers le vieux subterfuge.

Tu vas trop vite , trop loin. Tu me fais penser à Icare...
Ne te brule pas les ailes.

Fr-Ed

PS: comment pourrais-je savoir quel est ton problème ? Et puis je crois que ça c'est ton job...Ça fait parti de la guérison de savoir quel est le problème...
Pages : 1 2 3 4
URLs de référence