Dépendance sexuelle

Version complète : Carnet de sevrage de Selmarin
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Je me suis masturbé hier. Sans porno, juste comme ça au lit, induit par l'érection matinale, bien que je n'ai aucune excuse.
C'est dingue comme en quelques jours, les sensations sont 10 fois plus fortes. Je ne le prends pas comme une rechute, à vrai dire je ne suis pas clair quant à ma position vis à vis de la masturbation sans pornographie. Je pense que c'est risqué, très risqué. Et j'ai peut être de la chance de ne pas m'être fait "happé" par le désir après cette masturbation. Mais je me sens suffisamment solide, pour l'instant, suffisamment résolu pour ne pas enchaîner plus d'une fois, ni même le faire plusieurs fois par semaine, et encore moins devant un porno.

Donc.. on continue. Bon, je ne sais pas trop quoi faire avec ce compteur. Si je le laisse, je me sens comme un imposteur face à ceux qui le remettent à 0 à chaque masturbation. Mais pour moi, je suis en sevrage, de pornographie depuis le 5 mars, et c'est ce qui compte.

Autre chose...
J'ai l'impression que depuis le début de mon sevrage j'ai quelques absences. L'autre jour, j'ai retrouvé mon pressoir à oranges dans la poubelle. Là, je recopiais un cours sur ordinateur et j'ai réécris trois fois la même phrase sans m'en rendre compte. Entre autres ces derniers jours. XD C'est des trucs qui ne m'arrivent pas d'habitude, j'espère que ça va vite passer Undecided
Salut,

C'était quoi les termes de ton contrat de sevrage ?

Fr-Ed
Hello Selmarin !
 
Dis-toi que tu es sur le forum pour toi, que tu entreprends toutes tes démarches contre ta dépendance pour toi ! La communication avec les personnes sur le forum permet de cadrer ce que tu mets en place, mais tu ne dois rien à personne.
 
Mesure donc les conditions que tu as mises en place pour ton sevrage et si tu y es ou non. Selon ta décision tu remettras alors ton compteur à « 0 » ou pas.
 
Bon courage ! On est là, avec toi !
 
Jan
Salut,

Hum je n'ai pas signé de "contrat de sevrage" à proprement parler mais c'est vrai que je ne me suis jamais mis en tête d'arrêter la masturbation, tandis que je suis plutôt résolu en ce qui concerne tout ce qui est porno/cam etc., qui est mon véritable problème. Parce que sans ça, pas de masturbation compulsive, et si la masturbation devient compulsive et contraignante, elle implique forcément le virtuel.

Je vais remettre le compteur là où j'en suis dans ma tête, c'est à dire en sevrage de pornographie depuis le 5 mars , et du coup, élargir mon objectif bien entendu...
Hello Selmarin,
Par rapport à ce contrat, tu dois être clair vis-à-vis de la masturbation... Elst-elle vraiment neutre par rapport à ta dépendance? N'est ce pas toujours une porte ouverte vers les fantasmes ? C'est une questions récurrente sur le forum. Toi seul en ton for intérieur connait vraiment la réponse? Juste sois vrai avec toi même, que recherches tu dans la masturbation ? Je sais que pour moi elle faisait partie de la dependance.... 
Dans tous les cas bravo pour le sevrage de porno et de cam !!
(27-03-2016 16:17)Fabrice a écrit : [ -> ]Est-elle vraiment neutre par rapport à ta dépendance? N'est ce pas toujours une porte ouverte vers les fantasmes ? C'est une questions récurrente sur le forum. Toi seul en ton for intérieur connait vraiment la réponse? Juste sois vrai avec toi même, que recherches tu dans la masturbation ? Je sais que pour moi elle faisait partie de la dependance.... 

Oui, bien sûr, c'est une porte ouverte.. 
Mais il a sans doute le besoin de l'effet "médicamenteux" derrière. Undecided 
J'ai peur que si je me l'interdis complètement, la tension deviendra trop forte et je risque de rechuter, mais rechuter pour de vrai cette fois-ci, disjoncter quoi ..
Hello Selmarin!

Comme déjà dit, tu dois fixer toi-même les conditions de ton sevrage.
Les expériences des sevrage de nous tous ici sont aussi diverses que nos parcours, même si sur le fond les choses se ressemblent.

Poses tes propres conditions sur ton sevrage et essaies au prochain pas d'aller un peu plus loin. Moi même j'ai fait l'expérience que le sevrage complet sans masturbation n'est pas encore adapté pour moi, pour le moment. La Mb me permet - comme tu l'exprimes - de "lâcher un peu un trop plein de pression". Mais j'ai fait aussi l'expérience que l'abstinence totale provoque une sorte d'hypersensibilité du corps et de l'esprit qui m'ont permis à quelques moments de comprendre des choses que je n'avais pas compris avant parce que je les "sentais" différemment. L'expérience vaut la peine en tous cas, mais chaque chose en son temps!

Surtout exprime-toi ici aussi souvent que tu le souhaites. Tout le monde ne se sent pas prêt à ça, mais si tu veux, participe aussi aux échanges sur les carnets des autres. Se mettre aux services des autres nous éclaire aussi sur nos propres parcours et donc sur nos lacunes et contradictions, cela nous fait aussi avancer!

On est tous un petit peu comme des aveugles qui se cognent parfois avant de développer l'instinct et la force de savoir réellement par où nos chemins doivent passer!

On est là avec toi!

Jan
Merci JAN!

Ce n'est pas un mal: j’ai rechuté ce soir. Pour de vrai cette fois-ci.

J’ai pu retrouver cette sensation, cette douce prison suffocante, ce malaise infini qui pèse et paralyse l’être tout entier. Je me suis senti à nouveau projeté dans ce moi que j’avais pourtant quitté, que j’avais rejeté. Et j’ai pris conscience alors à quel point cet autre moi, qui prenait doucement place dans le sevrage, je ne le connaissais pas. Cette sensation du moi, de mon identité. Cette conscience étrange et colorée qui me fait sentir que je suis bien dans mon esprit et dans ma mémoire, et non dans ceux de quelqu’un d’autre…

Je réalise à quel point l’anxiété est forte, elle se fait de plus en plus présente jusqu’au moment de la rechute. Je comprends que je l’ai sous-estimée, parce qu’elle a d’autres visages que ceux que je lui avais donnés jusqu’à présent. Depuis quelques semaines je grinçais des dents, j’en ai des douleurs et un rendez-vous chez le dentiste qui m’attend ; un manque de magnésium également, des paupières qui tressautent. Je ne l’avais pas « vu » plus tôt mais tout cela était lié au sevrage et accumulait en toile de fond une tension sourde qui s’est exprimée à travers la rechute.

Je n’en suis pas moins résolu. Il y a quelques mois, quelques années, j’en serais revenu au même point, je serais retourné sur ces sites dès le lendemain voir même pendant la nuit. Avec une grande lassitude, sans chercher à comprendre, ni même à assumer. Aujourd’hui je repars avec une meilleure connaissance du défi qui m’attend. Je dois mettre en place de nouvelles choses, pour réduire l’anxiété, c’est certain. Autrement, je ne m’arrêterai jamais de replonger.

Du sport ? Je veux bien aller courir s’il fait beau, mais je ne suis pas un grand sportif… qu’est-ce qui pourrait m’aider ? Je vois un psy ; tu parles.. sa méthode de relaxation est bien mignonne mais elle n’arrive pas à la cheville du mécanisme anxieux qui m’habite.. est-ce que je devrais me résoudre à prendre des médicaments, pour enclencher le sevrage, puis réduire peu à peu ? Est-ce que je ne risquerais pas de tomber dans une dépendance à un autre produit ?

J’avais passé la journée avec tout un tas de chose à faire en tête.. je n’en ai pas fait la moitié. J’ai procrastiné, sur internet, réseaux sociaux et autres, compulsivement sur ce jeu en ligne, par intermittences – et ce jeu, je crois bien que je devrais le bannir également car il remplit cette même fonction d’inhibition – jusqu’à la rechute à proprement parler. Comme pris par une anxiété sur laquelle je n’arrive pas à mettre le doigt. Une agitation qui paraît profonde et inaccessible à mon entendement. Si bien que, la relaxation semble avoir un effet de surface. Il n’y a que la compulsion qui, brutalement, atrophiant et salissant mon moi, parvient à toucher à cette anxiété et à la calmer.

Je me laisse digérer tout ça… et je remets le compteur à 0.
étonnant...

Pas vraiment un mal... mais pas vraiment un bien. L'important est d'en tirer des leçons...
D'abord le premier niveau. Celui de l'observation des circonstances. Juste les faits. rien que les faits. Quand ? comment ? où ? Début, temps passé, mécanisme, état d'esprit avant, pendant, après... une observation purement clinique. Pas de lyrisme. Pas de récupérations d'idéologies ou de théories. Juste Toi et ce que tu as fait, comment... Ensuite seulement tu vas interpréter. Essayer de mettre la causalité. Mais ça c'est le plus difficile... Et ça viendra plus tard.

Et puis le second niveau. Peut-être remettre en question l'analyse que tu as faite. Était-elle indépendante de ton problème ? Les explications que tu as pu fournir n'étaient-elles pas en fait dictées par le mécanisme de l'addiction ? Une leçon plus radicale est celle qui permettrait de prendre conscience que ce que l'on croit assurément rationnel et détaché, ne l'est pas de façon si marquée... Que la belle idée de la domination de la part rationnelle de l'homme n'est peut-être finalement qu'un argument bien pratique dont se sert la dépendance pour mettre en place un cadre théorique qui ne permettra pas de venir la bousculer...

Ta rechute elle était bien préparée parce que super bien justifiée depuis le début. Imparable. Tu lui as offert tes capacités intellectuelles... VA falloir te méfier de toi.

Fr-Ed
Salut,

"ce n'est pas un mal" , je l'ai ajouté tout à la fin, comme pour me convaincre et au vu des ressentis différents que cela m'avait apporté. Aussi, pour ne pas rentrer dans ce cercle vicieux qui me pousse à faire un déni sur une culpabilité trop forte en la confirmant, c'est à dire en continuant dans la rechute.

Je sais que ma façon d'écrire peut s'apparenter à une volonté de faire du lyrisme, mais je crois que je cherche à m'arrêter sur chaque mot pour être au plus prêt de mon ressenti. Ce que j'ai écrit , même si j'emploi des termes qui peuvent être confondus avec des idéologies, je l'ai écrit dans un vrai moment d'intériorisation, afin de voir quels mots résonnent le plus avec mon expérience intérieure (ce qui fait qu'au final, les phrases ne sont pas forcément très jolies ; si j'avais voulu faire du lyrisme, j'aurai fait plus esthétique, mais moins proche de l'expérience).

 Je me reprends pour l'examen clinique.
Citation :J’avais passé la journée avec tout un tas de chose à faire en tête.. je n’en ai pas fait la moitié. J’ai procrastiné, sur internet, réseaux sociaux et autres, compulsivement sur ce jeu en ligne, par intermittences – et ce jeu, je crois bien que je devrais le bannir également car il remplit cette même fonction d’inhibition – jusqu’à la rechute à proprement parler.


Dans un vagabondage semi-conscient sur des réseaux sociaux, je lis ça et là des choses intéressantes, des images intéressantes, jusqu'à ce que le vieux réflexe du voyeuriste en chasse prenne le dessus. Une femme attirante, je regarde ses photos; je bascule sur les photos de ses amis, et ainsi de suite. Je pars un peu loin, et au moment où je me rends compte du travers, il est comme 'trop tard', une voix en moi me dit : tu peux encore t'arrêter maintenant. Mais ce n'est pas cette voix-là qui est aux commandes. Celle qui l'est lance un défi, comme un "cap ou pas cap" enfantin : aller jeter à nouveau un oeil sur les vieux sites. Comme une pièce d'une maison que les parents ont condamnée depuis longtemps, mais qui suscite de la nostalgie chez l'enfant, parce que c'est dans cette pièce qu'il pratiquait ses meilleurs jeux.  Une fois, deux fois... puis je raccroche. Pas plus de 30 minutes. 


Ensuite, cette prise de conscience que j'ai décris dans le message précédent. Une crise de larme, induite par tout ça.. autant de mouchoirs à ma gauche qu'à ma droite.
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