Dépendance sexuelle

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Je ne veux pas avoir aucun problème. Ce serais utopique de croire ça. J'aimerais juste avoir un peu de répit et arrêter de les accumuler. C'est fatigant de devoir se battre contre ce qui nous anime au plus profond. A croire que j'ai une force destructrice au fond de moi, c'est fou. Quand je viens à bout d'un truc, faut qu'un autre truc me saute à la figure. J'en ai un peu marre là, ce soir. Ca ira mieux avec un peu de recul. Smile
Sûrement que tout est lié de toute façon et que tant que je n'aurais pas réglé le fond du problème, ça ressurgira sous différentes formes.
Je suis d'accord avec vous sur le fait qu'il faille travailler sur les causes du problème. J'ai pas arrêté pendant des années de chercher le fond du problème, simplement il fallait surtout pallier le plus urgent et le plus urgent c'était éviter que je ne sombre davantage et stopper la trop grande souffrance. Sinon je m'éteignais. Pour se payer le luxe de chercher le fond de nos problèmes, faut déjà être pas mal stable et avoir du temps. Ce n'était pas mon cas pendant pas mal d'années. J'ai quand même cherché avec mes petites armes et mes fausses croyances. Et à part récolter de la culpabilité et des questionnements, j'ai pas trouvé grand chose.

Je me suis toujours demandé si ma peur des hommes et ma masturbation compulsive depuis enfant venait pas d'un truc vraiment crade qui s'était passé quand j'étais petite. Sauf que j'ai jamais pu retrouver aucun souvenir. C'est super con de penser qu'il s'est passé un truc alors qu'il s'est jamais rien passé, hein? J'ai honte de m'être toujours posé la question. Je me suis toujours demandé pourquoi ça tournais pas rond pour moi de ce côté.
Sauf que l'autre soir on jouait avec mon compagnon à un jeu de soumission, une simulation de prise de force quoi parce que je le lui ai demandé et je me débattais pour jouer et m'exciter. Sauf que là il m'a maintenue longtemps et j'ai eu l'impression de me déconnecter et que le temps s'arrêtait et de me retrouver dans une autre dimension. Comme dans les films. Je l'entendais plus je crois, mais je sais pas c'est flou. Je n'étais plus vraiment moi à notre époque et c'était plus lui. Je me voyais me débattre de la manière dont j'étais en train de le faire en ce moment. Et j'ai paniqué. J'ai arrêté de me débattre. Je suis devenue toute molle et je me suis reconnectée. J'ai vraiment flippé.
Puis j'ai pris mon shoot pour penser à autre chose. Fin de l'histoire.
Je suis désolée, je devrais pas parler d'un truc aussi bizarre. C'est juste que je peux en parler à personne. C'est une insulte pour les personnes qui ont vraiment subit quelque chose. J'en ai parlé à mon compagnon. Mais il me dit que c'est rien, il me rassure comme il peu.
Bonjour Rainyday

Par rapport à la culpabilité. C'est un sentiment sur lequel il faut agir parce qu'il est une alarme, mais une alarme est faite pour s'éteindre. Si tu restes dans le sentiment de culpabilité, c'est comme si tu acceptais qu'un juge te condamne. Éteindre l'alarme sans rien faire n'est pas bon non plus. Il faut transformer la culpabilité en responsabilité. Cette alarme a quelque chose de bon, c'est qu'elle exprime ton système de valeurs, et plus tu culpabilises, plus cela révèle que ton système de valeurs est subtile et élaboré. Donc c'est prometteur. Celle qui se fout de tout ne culpabilise de rien.

Comment te rendre responsable. Tu peux par exemple étudier ta culpabilité pour déceler quel système de valeurs est présent. Là c'est toi, c'est vraiment toi, mais blessée. Tu prends acte de ta blessure, et tu vas de l'avant, sans forcement comprendre ou régler le problème. Le fait de t'étudier dans ton système de valeurs, va contribuer à t'aider à le vivre sereinement, peut-être pas immédiatement ou en entier tout de suite, mais petit à petit. C'est bon pour l'image de toi.

Attention, rester dans l'état de culpabilité, c'est une forme de prostration qui t'empêche d'aller de l'avant, enfin fais ce que tu peux. Étant passé par là, je sais que ce n'est pas facile, c'est une rigueur, une gymnastique.

En ce qui concerne l'hypothèse d'avoir été victime d'un viol. Il n'y a pas à avoir honte de t'être posé la question, c'est malheureusement fréquent. Mais ce n'est pas sûr. Ce qui est sûr c'est qu'il y a un traumatisme, soit en creux soit en bosse (un vide affectif, ou une affectivité violée), dans un âge lointain.

Par rapport à ce traumatisme, il y a deux possibilités, soit tu construis sur ce traumatisme, et tu entretiens l'addiction, soit tu l'amènes en surface pour le faire s'évanouir.

La tendance est de construire sur le traumatisme, car il est insupportable à voir, et le déni, la fuite soulage. Par ailleurs, la culture de notre société d'aujourd'hui est de construire sur le traumatisme. Je te mets en lien une analyse que j'ai proposée sur les supers héros (...tous traumatisés). http://www.dependance-sexuelle.com/sujet...n#pid53780

Si tu construis sur ton traumatisme, tu vas, pour t'apaiser, entrainer les autres à vivre des traumatismes similaires. Tu leur dis en quelque sorte, que c'est bien de vivre comme cela. C'est ce qui m'est arrivé, victime d'un viol, pour supporter cette image détruite de moi, je me suis prostitué. Ça m'a apaisé un temps. J'ai construit sur mon traumatisme et tiré beaucoup d'homme vers le bas, j'ai fait de mon traumatisme une valeur.

J'ai muté dans le bon sens le jour où j'ai accepté l'image négative de moi comme pouvant être un signe de lumière pour les autres. Mais cela passe par le travail douloureux et courageux du sevrage, parce que c'est par delà la souffrance lié à la lutte contre le mal, que la lumière vient.
C'est toujours assez étonnant, comme toi, j'ai recherché longtemps dans mon enfance si il n'y avait pas eu un traumatisme particulier. On lit partout que la dépendance est souvent lié à un traumatisme. Comme toi, j'avais honte de me poser cette question, honte de ne pas m'en souvenir, de ne rien trouver malgré mes recherches. De m'obstiner à rechercher dans ma mémoire la moindre trace de ce traumatisme. On pense toujours à un abus sexuel que l'on aurait refoulé très au fond de sa mémoire. Je me suis même demandé si je ne devais pas faire des séances d'hypnose. Ce fut une période douloureuse pour moi car je ne comprenais pas, j'étais dans le doute le plus complet.
Je suis aujourd'hui arrivé à la conclusion qu'il n'y a pas eu d'évènement, mais un enchaînement de petits éléments qui ont fait que je n'ai pas eu confiance en moi: un père absent, pas de repère paternel, une mère présente mais qui exprime peu ses sentiments, voire triste, le manque d'amour et la découverte de la pornographie qui a rempli ce vide et les mécanismes de la dépendance qui se mettent en place, le manque de confiance qui s'installe, s'amplifie et le plongeon toujours plus bas avant la prise de conscience. Comme j'expliquais qu'il y a eu un déclic pour s'en sortir, il se peut qu'il y ait eu aussi un déclic qui a tout déclenché. C'est peut-être un phénomène anecdotique et qui pour beaucoup d'autres serait passé inaperçu (ou du moins bien intégré). Un jour (enfant très jeune), j'ai des brides de souvenir de ma mère malade, de la peur de la perdre, que bien sûr on ne m'explique rien, souvenir de cette peur, d'un cri enfoui au fond de moi. Rien de plus (mais pour un enfant en bas âge, c'est surement déjà beaucoup)
Je ne sais pas si ce témoignage t'aidera
Bon courage à toi;
Merci Burrhus et merci Fabrice pour vos messages. Ça me fait du bien et c'est étonnant à quel point je me retrouve dans ton récit Fabrice. Depuis des années je cherche un souvenir, un détail dans ma mémoire. Je me suis torturée l'esprit pour trouver enfin son visage avec d'un côté la honte et la culpabilité car je n'avais aucune preuve et de l'autre la conviction que je savais. Tout était là pour l'expliquer... sauf les souvenirs. Ce qui s'est passé l'autre soir m'a fait penser à un flashback. Mais c'était peut être juste une dépersonnalisation parce que j'ai paniqué d'être tenue si longtemps. J'aimerais retenter l' expérience mais j'ai peur. Tout ça pour dire que j'ai aussi pensé à l'hypnose. Sauf qu'il y a un aspect qu'il ne faut pas négliger. Ce sont les faux souvenirs... Et l'hypnose peut induire de faux souvenirs que ce soit par le biais du thérapeute ou celui de notre envie inconsciente de trouver une explication à notre souffrance et nos symptômes. Donc hypnose, peut être, mais j'hesite encore. 

La tête fait bien les choses et s'il ne s'est rien passé et que pourtant je suis persuadee que si,alors c'est que c'est peut etre une manière pour elle d'expliquer mes souffrances et mes symptômes. Donc une tentative de les apaiser. Sauf que ça me pourri la vie et que je veux savoir. Et je ne veux pas continuer sur cette voix et risquer de me creer de faux souvenirs (c'est possible sans hypnose aussi). 
Alors quoi? Mon état s'érait dû à mon père présent en dents de scie et très dur et ma mère instable émotionellement et affectivement et qui avait peur de tout? Elle était anxieuse et anxiogène sur le long terme. Petite je me répétais "maman a peur de tout,  je veux pas être comme elle une fois adulte." Bilan: je suis une énorme anxieuse, je me déteste et je m'auto détruit depuis des années sous différentes manières. Ça n'explique pas pourquoi j'ai peur des hommes dès que je suis hors de chez moi et pourquoi je me sens traquée et prise au piège quand je me retrouve seule avec l'un d'eux. Et pourquoi je me plaît à regarder des femmes détruites et violentees dans les porno. Et pourquoi je veux que mon compagnon me force et me violente. Ça tourne vraiment pas rond chez moi.

J'en viens donc à cette notion de culpabilité dont tu parle Burrhus. Je comprends mais ne sais comment passer à la pratique. Comment étudier ma culpabilité pour comprendre mon système de valeurs? 
Je vais essayé de mieux m'expliquer, je te posterais bientôt ma cogitation.

J'ai vu dernièrement le film "La cerise sur le gâteaux". C'est une femme qui a peur des hommes et qui rencontre un gars qu'elle croit homo, alors elle se sent en confiance et se laisse rencontrer... je te raconte pas la suite... c'est un bon film.
Merci Burrhus. Je vais me renseigner pour le film.
Salut Rainyday.

Je t'avais promis un travail sur la lutte contre la déculpabilsation. J'ai du mal à le faire, d'abord parce que je suis un peu à plat en ce moment, mais surtout parce que la méthode que j'utilise pour moi-même est très empruntée de ma foi, et de mes connaissances en théologie. J'ai du mal à laïciser ce savoir, mais je ne désespère pas y arriver un jour.

En tout les cas, la culpabilité en valeur absolue est négative, et ne produit rien de bon, comme je te lai dit, elle éloigne la paix du coeur, et donc engendre la désespérance.

Elle doit être le signe de son aspiration à la dignité comme une alarme. Plus la culpabilité est grande, plus l'aspiration à la dignité est grande. En cela, tu dois te réjouir, car tous n'ont pas cette aspiration, et elle est la base de la noblesse.

La noblesse : c'est une dignité, privilège donné dont on ne peut tirer un mérite, qui est passé par le courage ( la purification, la souffrance...) des conséquences inhérentes à ce privilège ( privilège qui défini aussi notre identité ).
En d'autres termes, tes difficultés actuelles ne sont qu'un chemin où c'est l'immaturité à ta vraie personne qui te fait souffrir, mais ta vraie personne ne peu exister autrement qu'en ayant fait ce chemin.

Excuses moi si je ne suis pas très clair.

Par exemple si tu culpabilises d'être paresseuse, c'est que tu as une haute conception de la valeur du temps et de ta capacité à rendre les choses meilleurs pour toi et pour les autres par le biais d'un travail.

Si tu culpabilises de ne pas vivre sainement la solitude, c'est que tu as une haute conception de la valeur du groupe, de la communauté, mais que cette haute conception est encore dans ton immaturité, une exigence que cette valeur te soit profitable à toi d'abord. C'est là où la noblesse n'est pas gagnée, elle sera gagnée quand, veillant à ce que ce soit profitable pour les autres, par ricochet où équilibre naturelle, cette valeur viendra te nourir d’une manière inédite, imprévisible et étonnante.
Voilà, trés succinctement.

A bientôt.
Merci Burrhus, 

Merci pour le temps que tu as pris à réfléchir à mon problème et celui que tu prends à m'écrire et m'expiquer les choses.    Je comprends davantages de choses concernant la culpabilité. 

Je ne suis pas sûre de parvenir à cette gymnastique mentale tout de suite, bien qu'expliqué ainsi ça paraisse évident. :-)
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