Dépendance sexuelle

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Ce que tu dis Éric, me parle. Je parlais dans un post de l'importance de se déculpabiliser. Je crois qu'une fois qu'on a compris qu'on a un problème d'addiction et qu'on a mis en place certains paramètres pour la combattre, il faut arriver à se departir de l'énorme culpabilite qui nous empoisonne et tenter de trouver un peu d'estime de soi. Les clefs pour y parvenir, je ne les ai pas. Mais j'imagine que ça passe par m'accepter telle que je suis avec ce problème. Si j'arrive à apprendre à aimer certaines facettes de ce que je suis, ce serait un bon point.

Autre chose, lorsque j'ai dit que personne ne m'aimait, alors forcément, c'est que j'étais  nulle et pas intéressante, mon psy m'a rétorqué que je n'avais pas d'amis simplement parce que je ne cultivais pas les amitiés. Cette simple phrase a eu l'effet d'une bombe sur moi donc je vous la répète, si ça peut aider quelqu'un qui a un niveau de confiance en soi frôlant le zéro et qui a les mêmes mécanismes que moi.
Donc j'en ai conclu que je n' etais pas aussi pourrie que ça et que ma faible estime de moi m'avait peu à peu enfermée. Je vois le schéma de cette manière: "Je me trouve nulle donc que vont penser les autres? Les autres ne viennent pas vers moi cette fois, c'est que je suis nulle je ne me suis pas trompée. Je ne vais plus vers les autres car ils me trouvent nulle. Et sur le long terme: les autres ne m'aiment pas? Alors je ne les aime pas non plus." 
L'estime de soi, tout un sujet ! En quoi suis-je intéressant ? Qu'est ce que les personnes peuvent trouver d'intéressant en moi ? Et pourquoi simplement s'intéresseraient-elles à moi ? C'est terrible, mais comme toi je n'ai pas trouvé la solution. Non nous ne sommes pas pourris, oui nous sommes tous des êtres de valeur, et oui nous avons peu d'estime de nous (peur d'être nous-même). Je n'arrête pas de me dire que je suis nul, ou plutôt que les autres ne voit que mes points faibles. Je suis très orgueilleux, je ne suis pas à un paradoxe prêt. Les gens sont couillons de ne pas voir la personne exceptionnelle que je suis.
Et comme a dit ton psy, je ne cultive pas les amitiés. Je n'ose jamais reprendre contact avec les amis. Je pense que je vais les embêter, que je suis inintéressant, et je repousse toujours à plus tard... Alors que lorsque je force les choses, je m'aperçois que ce n'est pas le cas, les amis sont heureux de me revoir, je suis heureux de les revoir, de discuter avec eux, de partager des moments... mais il y a toujours une petite voie qui me dit que je ne suis pas à ma place. Je dois toujours lutter et c'est épuisant, et je ne profite pas pleinement de mes amis. Il faut briser cette spirale, c'est un gros travail sur soi. Sortir de la dépendance m'a permis de prendre un peu plus confiance en moi et d'imaginer tout cela plus sereinement. Mais ce n'est que le début...
C'est incroyable comme je me retrouve dans tes mots! J'ai l'impression moi aussi d'être parfois très orgueilleuse! Je n'ai jamais compris cette ambivalence chez moi. Et me sentir parfois orgueilleuse alimente ma faible estime de moi. "Tu te trouve bien? Tu te crois au dessus des autres? T'es pathétique. T'es nulle" 

J'ai aussi peur d'embêter les gens. On m'a parfois dit d'arrêter de m'excuser de vivre. 
Mais j'ai aussi peur d'être blessée par eux. Du coup je me suis renfermée petit à petit et me suis persuadée que c'était un choix délibéré et que je n'en souffrais pas. J'ai mis des années avant de regarder autour de moi et de constater que c'était presque vide. Et j'ai mis encore un moment avant d'accepter que ça me fait mal.
 
Cette notion de lutte en société, je l'ai également. Je me demande ce qu'on va penser de moi et je m'inhibe. J'arrive quand même à me lâcher et à tenir une conversation, mais je vais faire attention à chacun de mes mots, gestes et postures et je vais analyser chaque réponse et tenter d'analyser chaque signaux des personnes en face de moi. Pour voir s'il y a un rejet ou non. (Si la personne se rend compte a quel point ce que je dis c'est nul. A quel point  je suis stupide par exemple.) Je fais plus confiance au comportement d'une personne qu'à ses paroles. On peut facilelement mentir. Notre comportement sur le long terme nous trahis toujours. Là c'est aussi ma peur d'être blessée qui parle. 
Analyser tout ça ça prend énormément d'énergie et de temps et au final je ne suis pas dans le moment présent. 
Alors vu qu'en plus mon addiction s'en mêle et me hurle "parle de cul, fais toi remarquer, rends toi désirable" la soirée fini par être bien pourrie et le lendemain encore pire avec une montée en puissance de la phrase "je suis une pute/ merde/remplacez avec le mot qui vous rabaisse le plus et vous fait mal."
On a chacun trouvé des solutions de fuite pour ne pas affronter notre personnalité. Nous ne vivons pas pour nous même, mais à travers le regard des autres, et l'image qu'ils nous renvoient est ce qu'il y a de plus important. De mon coté, j'ai beaucoup progressé grâce au travail où depuis 4 ans je me retrouve à la tête d'une équipe et on me demande de m'assumer et parfois de devoir prendre des décisions qui ne sont pas celle que la personne voudrait. Ce fut vraiment difficile au début, déstabilisant, angoissant et un facteur aggravant de ma dépendance. J'ai appris à écouter les personnes et à faire évoluer la personne (et moi-même). Et le retour (pour soi) est beaucoup plus gratifiant, j'ai aujourd'hui l'impression d'être plus reconnu dans mon travail. Mais c'est terrible, car j'ai un travail où je réussis plutôt bien (promotion récente, pas mal de perspectives) et malgré tout cela je ne cesse de me remettre en cause par manque de confiance. Il faut trouver l'équilibre. Mais je suis aujourd'hui convaincu que c'est en étant moi que je trouverai ma voie, en assumant ma personnalité, mes idées, mes points de vue, et tout cela dans le respect des autres.
Putain de merde. Voilà pourquoi je ne voulais pas fouiner sur le forum. Je commence tout juste à me familiariser avec le forum, à prendre mes marques et aller fureter et lire vos histoires. Et là, je tombe sur un test du DASA "40 questions pour faire votre diagnostic" sur la dépendance sexuelle ET affective. Moi, grosse curieuse, je me lance. 25 "oui" sans compter mes hésitations. Alors quoi? Je serais dépendante affective aussi? C'est quoi ce bordel? Une seule addiction c'est déjà pas mal alors m'en taper deux non merci! Je suis consciente que j'ai toujours eu besoin d'être en couple, mais de là à être addict! C'est trop pour moi ce soir, je vais pas réfléchir là- dessus ni me pencher sur les critères diagnostic du dsm. Je sais ce que vous allez me dire, les deux addictions vont souvent de pair. Mais non merci! Je m'en tape déjà une, là ça va! 


Fabrice, c'est bien que tu t'épanouisse grâce à ton travail. On y passe énormément de temps et c'est une façon très saine de retrouver confiance en soi. 

Pour ma part, justement, le travail est un gros point noir. Ca m'enfonce plus qu'autre chose et mon sentiment d'échec accroit mon manque d'estime de moi. J'ai l'intention de remédier à ça en reprenant des études dans un but purement récréatif et thérapeutique. Je ne veux pas me mettre la pression, seulement reprendre confiance en moi en prenant plaisir à étudier et me prouver que j'ai les mêmes capacités qu'avant. Ca peut sembler curieux de faire des études sans penser à leur finalité: le diplôme et le métier après. Mais la vie m'a appris que le plus important c'est mon bien- être et que pour le reste, il faut être patient...
Bonjour rainyday.

C'est pas que tu as deux addictions, c'est pas que ça va de paire, c'est que c'est la même. Elle correspond au besoin relationnel, c'est deux manières différentes d'exprimer un même besoin qui est le besoin relationnel (communiquer).

Ce que je te dis c'est ce qui est appris dans les écoles d'infirmières, ce sont les 14 besoin fondamentaux de Virginia Henderson.
Si l'un de ces besoins n'est pas honoré, il amène de façon direct ou indirect la mort.
Le besoin affectif, et le besoin sexuel n'est pas nommé, il rentre dans la catégorie besoin relationnel.

Je te met la liste :

• Respirer
• Boire et manger
• Éliminer.
• Se mouvoir, maintenir une bonne posture.
• Dormir, se reposer.
• Se vêtir et se dévêtir.
• Maintenir sa température corporelle dans la limite de la normale (37,2 °C).
• Être propre
• Être en sécurité
Capacité d'une personne à maintenir et promouvoir son intégrité physique et mentale, en connaissance des dangers potentiels de son environnement.
• Communiquer avec ses semblables.
Capacité d'une personne à être comprise et comprendre grâce à l'attitude, la parole, ou un code. Également à s'insérer dans un groupe social, à vivre pleinement ses relations affectives et sa sexualité.
• Agir selon ses croyances et ses valeurs.
Capacité d'une personne à connaître et promouvoir ses propres principes, croyances et valeurs. Également à les impliquer dans le sens qu'elle souhaite donner à sa vie.
• S'occuper en vue de se réaliser.
Capacité d'une personne à avoir des activités ludiques ou créatrices, des loisirs, à les impliquer dans son auto-réalisation et conserver son estime de soi. Également de tenir un rôle dans une organisation sociale.
• Se récréer.
Capacité d'une personne à se détendre et à se cultiver. Également à s'investir dans une activité qui ne se centre pas sur une problématique personnelle et d'en éprouver une satisfaction personnelle.
• Apprendre.
Capacité d'une personne à apprendre d'autrui ou d'un événement et d'être en mesure d'évoluer. Également à s'adapter à un changement, à entrer en résilience et à pouvoir transmettre un savoir.
Attention : tous les besoins sont à considérer avec la même attention. Chaque individu peut avoir à un moment ou un autre une lacune dans un ou plusieurs besoins.

(extrait de Wikipédia)

Ekeiloh

Je te sens en colère dans cette découverte. Mais tu dois savoir qu'une addiction en entraîne ou découle bien souvent d'une autre, et d'ailleurs que parfois, les limites qu'on donne à une addiction ne sont pas les mêmes pour tous. Par exemple, certains addicts au sexe ne le sot pas au porno, et vice versa. Est-ce que cela compte comme deux dépendances pour autant?

Mais c'est bien que tu exprimes cette colère. Ça veut bien dire que tu sais qu'il y a un problème, tu avances. De toute façon, je pense que trouver les causes de ton addiction est essentielle pour avancer. Si un virus crée des fichiers indésirables sur ton ordi, et que tu les supprimes, ton ordi aura la même tronche qu'avant. Et pourtant le virus sera là, quelque part, et recréera ses fichiers. Mais si tu désactives le virus, puis ensuite que tu supprime les fichiers créés par le virus, là ils ne reviendront plus. De tout évidence, tu vois qu'il y a un problème du côté de l'affectif. C'est super! Ne prends pas ça comme un fardeau en plus, mais comme une chance de te libérer, car c'était planqué en toi, et la moisissure continuait à te pourrir la vie. Tu es sur la bonne voie !!!
Alors d'accord, les deux termes sont liés. Je comprends mieux. Merci pour vos réponses. Ca donne une nouvelle dimension à mon problème et ça va axer mes recherches. Même si pour le coup, j'ai plus du tout envie de faire de recherches.

Oui je suis en colère. Choquée et dégoûtée d'avoir un putain de problème à résoudre plus large que ce que je ne pensais. Je m'en tape de sérieux depuis quelques années et je sors à peine la tête de l'eau, là je viens de prendre conscience que j'avais un problème avec les pornos et ma sexualité en général, mais j'arrivais à gérer parce que ça ne touchais QUE la sexualité, donc que j'apprenne un beau jour que ça englobe en fait toute mon affectivité, mon mode relationnel ça me casse sérieusement les c*******.

J'ai déjà des semblant de réponses à mes questions, mais malheureusement, je ne pourrai jamais savoir si je suis dans le vrai ou non.
La colère fait surement partie de la prise de conscience. Notre dépendance n'est qu'un cause d'un mal-être plus profond. J'ai mis du temps à le comprendre. Et je suis aujourd'hui convaincu qu'il faut travailler sur ces causes pour s'en sortir durablement.
La prise de conscience est une étape essentielle dans la guérison.  Continue ton travail avec ton psy, n'hésite pas à lui en parler. Il aura surement un autre regard que nous.
Et surtout, essaie de ne pas te laisser submerger par ta colère.
Bon courage,
T'as un problèmes, ou des, en un seul.

Bon ! Tu voudrais n'en avoir aucun ? une vie toute lisse, sans relief ?

Ben tu es unique, tu n'as qu'une histoire, c'est la tienne et elle a du relief.

Dans cette aventure, il y a des moments difficiles et de solitude, mais si tu es unique, c'est normal. Et puis tu brilles avec un éclat à toi.
C'est aussi parce que tu es unique que tu es belle.... si tu le sais.... si tu le sais seulement !!!
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