Bonjour à tous.Je suis un "p'tit nouveau' dans ce forum. Mes deux précédentes contributions étaient plutôt optimistes. Envie se s'en sortir, bonnes résolutions et prise de conscience de la fange psychologique dans laquelle je croupis. Il y a un fait extérieur important que je n'ai pas mentionné: la semaine dernière, je me suis fait virer de mon boulot, comme on procède de nos jours, sans préavis et sans remerciements. Voilà 2 ans que je bossais dans le même boulot que j'effectuais correctement et avec de l'investissement; et cette nouvelle m'a abasourdi et j'ai trouvé cette décision injuste et blessante. Et du coup, les problèmes de recherche de travail, les soucis d'argent et l'angoisse de l'avenir ressurgissent. S'apitoyer sur son sort ne sert à rien mais au fond de moi monte une angoisse que je n'arrive pas à endiguer. Vous voyez où je veux en venir: hier, j'ai craqué et j'ai repiqué au truc. Consultation de videos pornos et branlette compulsive. Je ne suis pas très fier de moi. C'est comme si la branlette calmait mon angoisse et dissipait mes problèmes. Je pense que ma grosse difficulté est là: une perturbation émotionnelle et hop! je repique au truc pour me masquer l'angoisse que je ressens. Je pratique pour le moment la politique de l'autruche, se gaver de fantasmes et de plaisirs frelatés pour ignorer ma réalité préoccupante. Après cette frénésie de sexe, ma raison reprend souvent la parole et c'est toujours le même constat qui revient: c'est minable, sans intérêt et ça isole des autres. Voilà l'état des lieux, c'est pas brillant. Si quelqu'un peut m'apporter une analyse psychologique de mon cas, je suis demandeur. merci.

Salut Minouchet15,juste une question : tu as perdu ton boulot a cause de ta compulsion ou ça 'a rien à voir ?Sache sinon, que moi je réagis exactement comme toi, je rechute quand j'ai un probleme, un coup de stress... bref un moment de faiblesse...Le porno te permet d'oublier ton probleme, ça agit comme une drogue, comme un "shoot", comme un alcoolique qui prend une bouteille pour oublier...Et que c'est difficile d'être toujours fort, de ne jamais avoir un moment de faiblesse !Moi je ne suis pas encore sevrer mais j'y crois ! Reprends toi, essaye de t'occuper par tous les moyens possibles : courir, aller au ciné, aller à la piscine...lire...Et surtout, essayer de visualiser les bienfaits du sevrage !Ceux qui ont réussi, on attends vos commentaires !!!!!!En attendant bon courage à toi, ta nouvelle vie est devant toi.

Bonjour Santorin,

merci pour ton message d'encouragement. Pour répondre à ta question, je pense que ça n'a rien à voir.. enfin je pense. Il est vrai qu'après de multiples branlettes on est certainement moins réactif, moins dynamique, on a les cernes et on est sans doute peu réceptif et absent à la réalité et au travail que l'on doit effectuer; on est dans une sorte de léthargie permanente. Peut-être qu'on aura remarqué un changement dans mon comportement, une certaine mollesse, sans que moi-même je le devine. Je me rassure en me disant que ce n'est pas la raison qu'on a invoquée pour me virer mais tu as raison; il y a un moment où on ne peut plus se dissimuler derrière les apparences. C'est comme les alcooliques dont à la longue, le visage devient tout rouge et bouffi, le vice s'affiche ostensiblement sur notre corps et l'entourage ressens directement le malaise. Du coup, ça me rend complètement parano cette histoire! Peut-être qu'à mon insu, les autres ont ressenti mon flétrissement et mon engourdissement. En réaction, j'ai suivi le conseil d'un membre et j'ai installé un contrôle parental sur mon ordi; du coup, adieu les sites hards! je n'y ai plus accès! c'est un début. Et puis je vais suivre ton conseil, je vais aller me balader et m'aérer un peu la tête. En tout cas, merci de m'avoir répondu car en ce moment, je me sens un peu pommé.

bonjour,La situation que tu vis n'est pas facile,  concernant la compulsion moi aussi je suis en sevrage, je pense aussi qu'il y a les angoisses qui remontent par rapport à la situation.Mais comme dis tu ne peux pas agir sur la situation, du moins pour le passé, si tu estime avoir été victime professionnelle, consulte un spécialiste droit du travail, pour confier ce que tu vis.Souvent une personne extérieure et plus à même d'écouter, moi j'ai 41 ans et j'essai de vivre avec des problèmes non résolus, c'est pas évident tous les jours. tu peux aussi aller voir un psy car l'addiction est une maladie, (je fais actuellement un programme de thérapie comportementale chez un psy), il y a aussi le programme RIP qui est intéressant.J'ai aussi débuter un blog sur le site pour faire un suivi de mon vécu, ca permet de prendre du recul.

Moi j'essaie de mettre en place l'acceptation des choses et surtout la tolérance pour moi et me dire qu'il y a des choses qui m'échappent et l'accepter. Voilà excuses-moi pour le fouillis de mes pensées. en tout cas ici tu n'es pas seule et tu partagent avec des gens qui te comprennent

 Bien amicalement.A ta disposition si tu veux déposer.

 

Bonjour Hibou 67, et merci pour ta réponse. J'ai bien percuté sur ce que tu m'as dit; sur les choses qui nous échappent. Effectivement, je le ressens aussi. Peut-être qu'à un moment, il faut lâcher prise pour se concentrer sur soi-même, son bien-être personnel et pourvoir s'aimer un peu plus avant de vouloir aimer les autres. C'est en tout cas ma  nouvelle stratégie. S'aimer, être bon avec soi et prendre soin de soi. Quant aux choses qui nous échappent, elles sont extérieures à nous, il ne faut pas batailler. Le plus dur reste pour moi la gestion des émotions. Cesser de se jeter à corps perdu dans le porno quand une émotion ou un problème existentiel surgissent car je l'ai déjà expérimenté et ça ne fait qu'accroître la dépendance sans résoudre les problèmes. J'ajouterai qu'il faut peut-être relativiser les problèmes. Une situation qui semble au premier abord catastrophique ou une émotion qui vous terrasse paraissent surmontables après un peu de réflexion et de calme et des solutions qu'on avait même pas envisagées surgissent. Merci pour tes conseils.

bonjour,oui, situation difficile à vivre que tous ici connaissent.alors, lis ce forum longuement, constate que d'autres essayent de s'en sortir, mets des posts pour raconter ce que tu ressens, ca aide énormément.

Quant au fait de comprendre que le sexe et la masturbation compulsive  est une manière de d'échapper à la réalité est déjà très bien. C'est un pas en avant très important.

 

Anxiolytique...Une angoisse survient, une difficulté, une pensée négative. Une raison de douter de soi ou d'alimenter sa mauvaise estime de soi.Comment va réagir l'esprit?Il va tout d'abord se tourner vers ce qui est familier et rassurant. Comme les dépendants se sont laissés berner et conditionner par la croyance le plaisir sexuel (ou la sécurité affective dont ce plaisir est une sorte de symbole simplifié parfois) est source de bien-être et de soulagement, quel que soit le problème qui se pose, l'esprit va tout d'abord utiliser cette "recette": "MB-toi donc, cela te fera du bien".Imaginons que le dépendant est en sevrage... Il y a là un conflit, parce que son esprit lui dit (ne serait-ce que parce que les pulsions de l'habitude, le cerveau étant habitué à recevoir sa dose d'endorphines etc) de se MB mais son conscient répond "NON pas question". C'est ce conflit qui mène à la rechute éventuellement parce que l'esprit ne cessera de marteler son "MB-toi donc et arrête de souffrir" erroné jusqu'à ce qu'on se soit rééduqué de ce côté-là... En fait, ce n'est pas spécialement "minable" d'être dépendant. Pas plus que d'être alcoolique. Pas plus que de faire une erreur sur sa déclaration d'impôts et du coup se retrouver majoré par exemple... On peut se sentir con, mais ce qui compte c'est qu'on peut toujours aller voir les impôts et leur expliquer l'erreur et si tout se passe bien parfois ils retirent les majorations. On n'a pas toujours à payer plus cher quand ona fait une erreur... Se trouver minable, c'est parce qu'on croit qu'il a suffi de prendre conscience et de répondre "NON" à son esprit qui envoie toujours en se croyant légitime ses messages"MB-toi" qui se veulent rassurants, pour que ceux-ci disparaissent. Mais c'est plus compliqué simplement parce que c'est quelque chose qu'il faut rééduquer. Si je vais en Angleterre, il faut conduire à gauche. Je me concentre, j'y arrive. Il y aura peut-être un moment d'inadvertance en rase campagne au sortir d'un rond-point où je vais naturellement revenir du côté droit... Est-ce que ça veut dire que je suis minable ou incapable de conduire? C'est le réflexe que j'ai pris tant de soin à imprimer en moi qui ne disparaît pas simplement parce que je me suis dit à la frontière: "attention à conduire du bon côté". En revanche, à force d'exercices de conduite, à force de rappels, éventuellement un post-it sur le tableau de bord, à force de m'y habituer si je reste longtemps, je finirai par savoir le faire sans que ça demande autant d'efforts... Parce que justement le cerveau est fait pour ça.