Je n'aurais pas besoin de partir, c'est lui qui a mis de la distance, il ne veut ni de mon aide, ni de ma présence et il ne sait plus que faire de mon Amour maintenant que je sais tout ça.Il dit qu'il est une grosse merde et qu'il a besoin de tomber au fond du trou, tout seul pour peut-être pouvoir se relever et qu'il n'arrive plus à voir ma souffrance, qu'elle lui renvoie une culpabilité et qu'il ne pense plus qu'à ça, qu'il a besoin de se construire, seul, de voir ce dont il est capable, il dit qu'il m'aime mais qu'il ne se supporte plus, face à mon regard..C'est à cause de ces 2 derniers jours où il a eu envie de me faire l'amour sans arrêt, il ne pensait plus qu'à ça, ça le rendait dingue et il m'a dit que j'étais comme une drogue pour lui, une forme d'addiction depuis qu'il ne regarde plus de porno et il se sent encore plus sale du coup..Et moi, je fais quoi, je l'aime à en crever et il me plante là, complètement détruite. Je n'ai qu'une envie , c'est de le coller et de lui balancer mon Amour à la gueule mais je me dis quelque part qu'il ne faut pas, mais c'est très dur les gars, j'ai besoin d'aide là, de vous lire, de vous parler, je me sens nulle, une merde aussi, incapable d'aider celui que j'aime, qui ne va vraiment pas bien mais qui ne veut d'aucune aide et puis j'ai peur, pour lui, et j'ai peur pour moi parce que ça fait 9 ans qu'il est dans ma tête et dans mes projets, mes bonheurs, je me sens abandonnée et tellement triste à en crever..
Bonsoir,J'ai commencé par écrire un assez long message... et puis, j'ai réalisé que tu n'avais pas besoin de cela. Tu sais, tu comprends... Je n'ai jamais dit à ma compagne que j'avais un problème vis-à-vis de la pornographie. Je sais que je n'arriverai pas à en sortir tout seul... mais je n'arrive pas à passer le cap car j'ai une peur terrible de voir son regard changer. J'ai peur que ce problème vienne occulter tout ce qu'elle aime en moi, et qu'elle ne voit plus devant elle qu'un porno-dépendant pervers incapable de l'aimer sainement (je sais, c'est également montrer peu de confiance dans ses capacités de pardon et d'amour, mais la peur est difficilement raisonnable). C'est dur d'accepter d'avoir cette faille en soi. C'est dur de percevoir sa compagne comme un grosse seringue chargée d'endorphine. C'est dur de se voir tel un caniche se frottant contre la jambe se sa maitresse, toujours demandeur et avide. Fais attention à toi, et ne te laisse pas dévorer par ce problème. Essaie de garder un équilibre dans ton histoire car je pense qu'il faut du temps pour que cette blessure d'amour propre et cette destruction partielle d'identité qu'a subit ton compagnon guérissent
"si quelqu'un m'avait pris dans ses bras en me disant "oh le pauvre petit comme il a bien du chagrin", cela n'aurait rien changé à mon mal-être et je serais inévitablement retombé dans l'addiction" dit Orroz ici :
LIEN BRISÉ ne peux pas faire grand chose tant qu'il ne dépasse pas ce stade d'être comme une merde au fond de la cuvette. Se soigner, c'est déjà accepter la maladie (pas en faire une fatalité ou se vautrer dans la culpa, qui sont des préliminaires), toi il te faut te soigner de la maladie de l'autre mais tu voudrais l'aider... la meilleure façon c'est de te reconstruire toi.Lui est dans une forme de chantage à dieu, style "je vais me murer dans le malheur jusqu'à ce qu'il m'arrive quelque chose" peu de miracles surviennent dans ces conditions. Mais avec un peu de chance il va s'en apercevoir tout seul.
Il est passé de l'illusion de toute puissance (le porno et ses filles faciles) à la lucidité mortifiée du coupable imbécile. Il faut un peu de temps pour trouver l'escalier de secours, il faut que la souffrance soit plus forte que l'égo pour qu'on lâche prise et qu'on se décide à demander de l'aide.
Bonjour,Je trouve les réponses de Konrad et de John très justes. Et puis si ton compagnon a une blessure d'amour propre et une perte d'identité, tu en as certainement aussi. Alors dans ce cas, je me demande si il n'est pas préférable de se "réparer" séparément ? Le recul fait souvent un meilleur travail et serait mieux, meme si c'est bien sûr sûrement plus difficile à dire qu'à faire.Bon courage.
Bonjour,
Ton dernier post avait l'air vraiment désespéré et presque inquiétant.Est-ce que tu réussis à prendre de la patience, ou penser à toi pour te preserver et pour ne pas rester dans cet état difficile ?
J'ai vu qu'il y avait un nouveau point de vue de Rose dans le forum des codépendants où tu pourrais trouver de l'aide aussi.
Merci Konrad, mais je vais mal évidemment.Tu devrais faire confiance à ton amie, elle doit, comme toutes les codeps, soupçonner quelque chose de toi qui la perturbe déjà forcément.. Cette addiction change votre rapport à la vie et au monde et ça se sent.. Ne voudrais tu pas qu'elle t'aide car on se sent plus fort à 2 que seul face au problème? Ne serais tu pas soulagé de montrer enfin ton visage entier, car ça fait partie de toi, ne l'oublie pas. J'aurais aimé l'apprendre de sa bouche, c'est beaucoup moins traumatisant que de le découvrir par soi même et d'être choquée par toutes ces images qu'on ne s'attend pas à voir et qui laisse un dégoût face à la vie et même à l'humain. En lui cachant tout ça, tu continue en quelque sorte à te le cacher quelque part, en plus tu es un individu d'une grande sensibilité qui exprime facilement ce que tu ressens et tu serais certainement capable d'exprimer ta souffrance avant tout car, quand on le découvre par nous mêmes, on ne la voit pas cette souffrance derrière ces images et ces scènes, on voit d'abord le côté pervers du porno et on vous juge très sévèrement, forcément..Alors si tu ne désires pas lui en parler, fais très attention qu'elle ne le découvre pas parce qu'elle risquerait de ne pas s'en relever..John, comme d'habitude, ce que tu dis est très juste et je vais essayer de penser avant tout à ma reconstruction.Quant à toi Solitaire, merci de t'inquiéter pour moi,mais je n'ai peutêtre pas non plus envie qu'on me prenne trop dans ses bras, comme l'enfant blessé, mais il va me falloir recoller mes morceaux éparpillés, espérons que j'y parvenne..
Pas de quoi, je ne parlais pas de prendre dans les bras. Seulement ce que tu demandais dans ton post !
Et puis, quand je lis que tu espères recoller les morceaux éparpillés, je me dis que surtout si tu recolles les mêmes, tu risques de pas avancer beaucoup apres ton épreuve.Moi j'essaie de mettre des morceaux qui n'étaient pas là avant. Parce que sinon, je resterai pareil et les risques de doute que j'ai pu avoir aussi. Et je me suis éloigné de la personne qui m'avait tant perturbé aussi. Enfin, c'est mon avis. Moi, je me suis raccroché encore a des gens qui me posaient le moins de doute. Et ça va bien mieux depuis.
Mimirozz, Oui, elle se doute de quelque chose par moments assez brefs. Je ne vais pas raconter mon histoire de vie, mais, les choses sont plutôt compliqués. J'ai vécu des choses pas drôles du tout pendant mon enfance et mon adolescence. Nous avons parlé de celles-ci (très difficilement, c'est vrai), et dans un sens, elles expliquent en partie ce rapport à la vie dont tu parles. Je sais que tu as raison à 100% quand tu me dis qu'il serait mieux pour moi, et pour elle, que je lui dise tout maintenant avant que cela ne lui explose au visage. Tu as raison, c'est une façon suplémentaire de nier mon problème... Mais en toute franchise, j'ai du mal à trouver la force de révéler cette autre face de moi. J'exprime facilement ce que je ressens ici, sur un forum, bien au chaud derrière mon écran et à l'abri, derrière un pseudonyme. Mais dans la vraie vie, c'est un histoire très différente de dire ces choses, face à face, les yeux dans les yeux. Comme une huitre, ma coquille se referme en un éclair...En ce moment, j'essaie déjà de trouver un psy compétent qui m'aidera à soigner mon esprit, et renforcer mon amour propre. Puis... quand la perspective de risquer l'amour que je reçois sera moins horrifiante... je cracherai le morceau, et finirai enfin ce satané sevrage définitivement. En attendant, je me surveille, et j'essaie de ne pas m'enfoncer. Je viens sur ce forum pour ne pas oublier ma résolution. Et je me fais le plus discret possible quand je perds contrôle.