Dépendance sexuelle

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Bon, puisque j'ai la chance d'avoir trouvé des gens avec qui je peux parler de ce sujet si douloureux avec autant de simplicité et même de légèreté, je vais vous poser une autre question.Mon ami, qui m'a évidemment promis de se sevrer, depuis que j'ai découvert sa dépendance accepte qu'on en parle, même s'il ne veut pas aller sur ce site.. Je lui ai donc donné les conseils de base qu'on trouve sur le site d'Orroz, à savoir se débarrasser de tout ce qui peut être tentant pour lui et sa réaction a été de me dire qu'il ne voulait pas être infantiliser, mais qu'il désirait garder des vidéos pornos dans son ordi, que de toutes façons, ça ne servait à rien de les mettre à la poubelle parce qu'il pouvait en télécharger comme il voulait, mais qu'il préférait trouver en lui la force de résister..Il me dit, bien sûr, qu'il me dira s'il a rechuté, ce que je souhaite évidemment croire, mais ça me stresse de savoir qu'il garde tout ça à portée de mains ou des yeux. Il semble être complètement atypique, il a besoin de se sentir responsabilisé face à ce trouble, il dit aussi que ça a pris une importance différente dans sa tête depuis que je le sais et il n'est pas question que j'insiste trop..Vous en pensez quoi vous de ça? Je flippe pas mal mais j'ai envie de lui faire confiance bien sûr, tout en sachant que c'est quasi impossible, d'après ce que je lis de vos témoignages de rechutes.. Alors je lui fais confiance dans sa détermination à réussir mais pas forcément pour les résultats.. Y aurait il donc plusieurs manières de s'en sortir suivant la personnalité du dépendant?

Merci d'avance pour vos réponses..

pour moi, c'est une forme pernicieuse du déni, assimilable à l'attitude "Je n'ai pas de problème de boisson, sauf quand je n'ai pas un verre à portée de main"ton ami a peur du manque, peur de perdre tout son matos qu'il a peut-être mis des années à réunir, peur d'entrer dans le sevrage, territoire inconnu...  évidemment que renoncer à son hochet, ça le fait flipper.Bon, c'est pas grave, si tout se passe bien, il va se rendre compte qu'il ne peut absolument pas résister sur le moyen terme en gardant du matos sur son ordi, s'il est honnète il te le dira, et tu lui diras que nous on a commencé par tout bazarder, après ça allait déjà mieux. comme le disait orroz : "Tant qu'un homme n'a pas réalisé qu'il ne PEUT PAS s'arrêter, il continue de croire qu'il n'a pas de problème. Pourquoi? Parce qu'il est tellement fier qu'il ne supporterait pas de passer pour un drogué. Et pourtant... le reconnaître, c'est faire le premier pas vers la délivrance.Vous avez tous remarqué que ce Forum s'intitulait ORROZ & Dépendances. Cela signifie bien que toutes les dépendances sont liées. Mais elles ont leur origine quelque part dans la psyché. Dans votre prime enfance ou lors de votre adolescence, ou plus tard quand vous avez commencé à devenir adulte mais que vous avez eu du mal à l'accepter. En fait, tous les dépendants sont des bébés qui ne veulent pas devenir adultes, cad s'assumer. Alors, ils conservent la tétine le plus longtemps possible (la clope au bec, le verre d'alcool, le pétard ou la dose de sexe virtuel). Une fois que vous avez compris ça, il faut se faire aider. Je le répète encore une fois: SEUL vous n'y arriverez pas aussi rapidement ! Alors, préférez-vous passer trois ans à vous sevrer, ou une seule année ?Quand j'étais encore dépendant, je vivais une véritable dépression.Moi aussi "j'ai rechuté me croyant sorti d'affaire et voulant me "récompenser" de mes efforts par une petite visite sur mes sites favoris." Le piège !Moi aussi je suis passé par les "sites de célébrités (chanteuses, actrices...)" et "au bout de quelques minutes de navigation je me retrouvais à télécharger des trucs pornos..." Moi aussi, je me retrouve quand il dit qu'il serait capable de se "provoquer une maladie incurable pour que les gens viennent me consoler, me soutenir, me plaindre..."Et comme j'étais psy, cela me fit alors prendre conscience que je n'avais pas résolu un problème majeur : celui de cet enfant intérieur qui avait souffert dans son enfance d'un abandon. Je me suis fait aider par un collègue et j'ai commencé à me sevrer car j'ai compris que je devais GRANDIR ! que me lamenter ne servait à rien, parce que si quelqu'un m'avait pris dans ses bras en me disant "oh le pauvre petit comme il a bien du chagrin", cela n'aurait rien changé à mon mal-être et je serais inévitablement retombé dans l'addiction. Ce n'est pas d'un câlin dont a besoin l'enfant blessé, mais de quelqu'un qui lui explique que la vie n'est pas un long fleuve tranquille et qu'il doit GRANDIR afin de se guérir lui-même de ses blessures."

 et comme le disait ce gars sur le forum   "Pour ma part, je suis dans un état d'esprit positif par rapport à mon sevrage; et comme tu l'as dit toi-même, quelques temps plus tard, on se sent beaucop mieux.Mais en réfléchissant, je me suis persuadé que ça n'était pas moi qui réclamait ma dose de masturbations quasi-quotidiennes, qui réclamait le visionnage de videos pornos et qui me faisait penser au sexe à longueur de temps.Mon être profond n'est pas comme cela; et dès lors que je me suis persuadé que je n'étais pas comme ça, j'ai cessé de l'être. C'est bien simple: je ne lutte plus; comme quand j'avais arrêté la cigarette. j'ai lâché prise; j'ai cessé de me braquer face à ces envies.Je me disais qu'en moi, il y avait 2 êtres: un bon et un mauvais, et que si j'arrêtais de nourrir le mauvais avec sa nourriture porno, il finirait par mourir. Et le bon aurait alors toute la liberté de croître et de rayonner.Je me disais que j'avais l'entière liberté de refuser à ce mauvais être ce qu'il me réclamait. Je ne ressentais aucune tension face à cela, car je savais que continuer à visionner du porno me mènerait droit à la faillite sentimentale.Je me disais alors que ma raison de vivre, en ces instants précis serait alors d'enterrer cette dépendance de façon définitive; de ne plus visionner un seul porno de toute ma vie, d'avoir en horreur cette représentation grotesque de la sexualité.Curieusement, comme pour la cigarette, le sevrage a été très rapide. Il faut dire que cette nouvelle sensation de se sentir sain, revivifié, comme au premier jour est telle, que vous n'avez plus envie de retoucher à cette merde; que les lobbies de l'industrie porno peuvent avoir les autres dans leur filet, mais pas vous, car vous avez compris et parfaitement su déjouer leur stratagème.Il n'y a pas de dépendance. décrocher du porno, c'est extrêmement facile quand on a compris qu'une seule petite video/photo peut vous faire replonger dans les affres de la dépendance.Il faut se DETACHER de cette "dépendance", car l'obsession, c'est vous, et uniquement vous qui l'entretenez.Et si vous êtes à la limite de craquer, posez-vous seulement cette question, en gardant toutefois à l'esprit que si vous cédez cette fois là,que si vous mattez cette petite video "juste une foi" alors vous replongerez dans cette dépendance dégoutante:"Ai-je vraiment envie de cette petite video/revue/photo porno? Ai-je vraiment envie de recommencer à me masturber X fois par jour, de perdre des heures à surfer sur des sites pornos qui déformeront ma vision de la femme et de la sexualité, de retomber dans ce cercle sans savoir encore combien de temps j'y resterai avant une nouvelle tentative de sortie? Et pourtant, c'est ce qui se passera bel et bien si je visionne cette video/photo/revue. Alors, en ai-je vraiment envie?"Cette question et tout ce qu'elle soulève devrait vous permettre de retrouver vos esprits, en ancrant encore plus profondément les cotés négatifs du porno. Utilisez la sans modération; c'est avec une question de ce style que j'ai arrêté de fumer."commentaire de ma femme, qui passe à portée de mon bureau : si il se plante la figure trop souvent, t'as qu'à prendre la porte.

John ça fait du bien de te lire."Ai-je vraiment besoin de regarder cela ?" Question qui s'apparente à du yoppisme mais véritable question. C'est court, clair, simple et en se la rappelant au bon moment je sarais tenté d'adapter le discours de yop en disant qu'arrêter la pornographie c'est facile...Reste que dans les pires moments on n'a la tête ailleurs, et cette question si évidente passe à la trappe. Je suis un miraculé, vu ce que je viens de lire.Mimirozz, je crois que vouloir garder des vidéos est une très mauvaise idée pour ne pas dire un déni a demi-dissimulé. A quoi bon encombrer un disque dur de choses qui ne servent pas ? Oui il peut les retélécharger, mais c'est peut-être aussi très long et éphémère. Donc tu devrais faire le ménage à sa place. D'ailleurs tu verras à sa réaction si effectivement il croit (ou non) en son sevrage).Bon courage.Polo
Bien sûr que vouloir se sevrer en se gardant dans le coin du cerveau, et surtout sur son bureau d'ordi quelques vidéos au cas où (l'infantilisé, c'est celui qui demande qu'on ne laisse pas son "doudou" trop loin et qui a peur de s'engager réellement dans le terrain certes inconnu, mais libérateur du sevrage), c'est préparer sa prochaine rechute. C'est en tout cas mon expérience.Faut les virer les vidéos. Quand je suis dans une phase obsessionnelle, le moindre orid à portée de main est aussitôt investi...   
Y a pas moyen, il veut pas entendre tout ça, il me dit que c'est pas parce que vous êtes comme ça qu'il l'est aussi et ça finit tjs presque en" eau de boudin".. Il veut à tous prix que je lui fasse confiance et que je ne prenne pas en charge son problème..

Quelle merde, je ne sais pas si je dois insister ou pas...

Oui, c'est assez tiraillant comme situation, soit tu n'en parle pas trop, et comment ne pas basculer alors dans le refoulement de ton malaise. Soit tu en parles souvent et il va sentir harcelé.D'ailleurs, en lisant le poème qu'il a écrit à 18 ans, le tiraillement qui le saisit lui aussi, on le sent bien. Là je vais parler généralement, pas spécifiquement de ton ami.En fait comme disait une amie dont John a souvent cité les propos, le problème du dépendant c'est qu'il est vachement centré sur lui. Et l'énergie qui part en vrille dans la compulsion, il va la qualifier de mauvaise (alors que c'est plutôt la façon dont cette énergie qui est investie qui l'est) et de là, va se dire mauvais, et sans doute le pire des hommes. Et quelque part la compagne est parfois instrumentalisée pour alimenter ça. S'il se sent tellement mal pour elle, alors il peut tenter de faire un petit acte qui marque un intérêt à changer, même balbutiant, comme par exemple s'inscrire ici. Ton ami ne veut vraiment pas l'envisager ? Cela ne l'engage guère au départ et permet au moins d'apaiser un peu la situation entre vous deux.

Il lit et après s'il veut,  on peut discuter de comment chercher à se détacher du porno.Au niveau sexuel, ma première idée étant peut-être un peu extrême pour un début, je me demande un truc: est-ce qu'il y a déjà des co-dep qui ont proposé à leur partenaire de limiter le visionnage des vidéos aux jeux de couple. En trouver avec un beau mec et une belle nana, que chacun y trouve son compte,  et les mater ensemble ? 

Salut PloufMerci pour tes réponses.. Tu as tout à fait raison, je pense que le dépendant se dit le pire des hommes et que, quelque part, notre existence à nous, les codeps, ne fait parfois que leur renvoyer leur image négative, parce qu'ils nous aiment pour la plupart et je sais que mon ami souffre de me voir souffrir à cause de sa dépendance...Néanmoins, je pense qu'il vaut mieux que le dépendant ne soit pas seul, car vous avez souvent, il me semble, des difficultés à être dans la vraie vie, avec tout ce qu'elle comporte de difficile à affronter, en tous cas, mon ami est comme ça, et je pense que ça vous fait du bien de sentir aussi la détresse de l'autre, car elle vous ramène au monde réel , elle vous plonge dans ce que doit être la vie, c'est à dire une interaction entre des multitudes d'êtres humains qui apprennent toute leur vie à vivre ensemble, à parcourir ce chemin, à la fois si long et si court de la vie,et qui lui donne un sens au fond... Mais j'aimerais savoir ce que vous en pensez car parfois mon amoureux préfèrerait être seul quand il se considère comme "un monstre" selon ses propos...Alors oui, j'aimerais qu'il s'inscrive sur ce site mais il n'y a pas moyen, il n'est pas beaucoup dans la communication à la base... Alors que faire?Quand à ton idée de regarder ensemble des vidéos, je ne suis pas trop partante parce que ça n'est, là encore, pas du réel et que je préfère largement développer notre sexualité à tous les 2, et il y a moyen pour un couple qui s'aime, et que la sexualité fait pour moi partie intégrante de l'amour... 
Et surtout, continuer à regarder des vidéos, c'est alimenter sa dépendance...
Mimirozz, ton ami est dans une situation intenable, et il sait qu'il va falloir qu'il en sorte, et il n'a peut-être pas trop envie de s'y confronter (c'est d'ailleurs une caractéristique du dépendant de s'être créé un refuge bancal à ses problèmes... qui dégénère ensuite en enfer, nous contraignant heureusement à nous en libérer)En gros il a deux solutions : -la culpabilité et la solitude - même s'il est plaisant de vouloir rester seul "tellement qu'on est une merde" (en plus on serait enfin peinards pour se pignoler jusqu'à plus soif, bien que l'eau salée soit à la longue peu désaltérante ) et que quelqu'un qui nous aime très fort quand même refuse de nous abandonner dans la détresse, au risque de susciter plus de pitié que d'amour : au bout d'un moment, le risque aussi que tu te lasses de faire la Grande Consolatrice - rôle peu nourrissant entre adultes consentants. Les récits de ceux qui se sont fait larguer parce que leurs nanas les ont chopés en flagrant délit et ont refusé qu'ils ne choisissent pas entre "c'est moi ou le porno" sont instructifs : ils sont tristes d'avoir tout foiré, et reconnaissent enfin leur dépendance. Peu de témoignages de pornographes heureux, enfin ravis de pouvoir assouvir leur passion idolâtre.-la responsabilité et la quète du rétablissement : il accepte qu'il a un problème et cherche à le résoudre.Et là il te demandera ton aide, et ira en chercher aussi ailleurs car il sentira que c'est au-dessus de ses forces personnelles. "On ne peut pas s'envoler en tirant sur ses lacets" et la dépendance est inscrite profondément, il y a un travail à fournir, qu'on matérialise plus aisément en prenant un engagement par rapport à Dieu tel qu'on le conçoit, sa femme, un ami, un thérapeute, selon ses préférences et affinité... Déjà, s'il reconnait ta souffrance, c'est déjà moins évident pour lui de se livrer à ses petites activités, sachant que ça lui bouffe de l'énergie et qu'il va ressasser de la culpabilité après. Ca lui gâche le plaisir. C'est le début de la responsabilisation. Mais s'il ne veut entendre parler d'aucune aide parce qu'il se sent trop mal, honteux et merdique avec ça, ... c'est difficile de se rétablir en continuant à baigner dans les émotions négatives et cette épouvantable image de soi que se coltine le dépendant après des années de pignoles sur des foufounes pixellisées.La semaine dernière, on m'a cité un gars qui s'est suicidé en se jetant dans la gaine du vide-ordures de son immeuble. J'ai ironisé sur le fait qu'il devait se prendre pour une sacrée merde. Le dépendant sexuel ne fait pas un bon suicidaire (il a des circuits de récompense à mêche courte bien ancrés dans le cerveau) mais l'auto-dévalorisation lui permet souvent de continuer à piétiner dans le cercle visqueux de l'addiction, avec une alternance de phases dépressives et excitées. Il y a une abondance de témoignages dans ce style sur le forum.Sinon, t'es allée voir les posts de Dora et Jozefa ?et Orroz,aussi, bien sûr, qui est de bon conseil pour les codeps, sur son site et son forum surgelé.
un témoignage qui abonde dans mon sens et qui t'intéressera sans doute :LIEN BRISÉ
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